Amaryllis a pianoté sur son téléphone hier soir et n'a pas arrêté de le vérifier par la suite, toujours avec un air déçu. Je soupçonne qu'elle ait envoyé un message à Jeremiah car il avait oublié son portable en partant. Avec Justine, elles ont parlé longuement, évitant le sujet tabou de la convocation.
Ce matin, c'est le jour J. Amaryllis sort de sa chambre une demi-heure à l'avance. Avant de s'élancer, elle regarde encore son mobile et sourit. Cette fois, je suis sûre que c'est bien avec Jeremiah qu'elle converse car il consulte son écran au moment même où elle répond. J'aurais bien aimé savoir ce qu'ils se sont racontés suite à l'épisode d'hier… En tout cas, Amaryllis s'est un peu détendue en lisant la réponse du jeune homme.
Arthus la fait rentrer dans son bureau pile à l'heure. J'espère qu'elle va suivre mes conseils et garder profil bas, je n'ai aucune idée des intentions de mon président à son sujet.
– Bonjour Mademoiselle Brown. J'espère que vous n’avez pas été trop angoissée à l'idée de cette entrevue. Un peu de thé à la menthe ?
Amaryllis reste interdite, ne s'attendant sans doute pas à un tel accueil.
– Euh… Bonjour, oui, merci, bafouille-t-elle.
– Je souhaite vous entretenir d'un sujet un peu… délicat. Voyez-vous, le bien être de nos étudiants nous importe au plus haut point. En tant qu'équipe pédagogique, nous nous efforçons d'être attentif à tout mal être éventuel.
La jeune fille acquiesce en silence tandis qu’Arthus s’affaire à servir la boisson brûlante.
– Sucre ?
– Non merci.
Il lui tend l’une des deux tasse et poursuit :
– Ce que j’entends par là c’est que vous ne devez pas hésiter à demander de l’aide si vous en éprouvez le besoin.
– Oui, bien sûr…
– Mme Light, notre infirmière, est aussi là pour vous soutenir dans les périodes de doute. Vous êtes une étudiante brillante, il serait dommage de gâcher ce talent par manque de soutien psychologique.
– Je me sens très bien ici, je n'en ressens pas le besoin.
– J’aimerais tout de même que vous ayez un suivi régulier avec Mme Light, insiste Arthus, votre situation… particulière ayant attiré notre attention.
– Euh… D’accord, mais vraiment, tout va bien !
– Si tout allait bien, vous n’auriez pas déjà été convoquée dans mon bureau, qui plus est en assez mauvaise compagnie ! reproche Arthus à la jeune fille.
Amaryllis s’empare de son breuvage qui a un peu refroidi et le boit quasiment d’une traite à cette allusion.
– Ne vous inquiétez pas, ce n’était qu’un petit avertissement et je suis bien conscient que vous n’étiez pas responsable. Mais j’y tiens, j’en ai déjà parlé à Mme Light, elle vous attend aujourd’hui après vos cours, à dix-sept heures, pour faire un premier point. Nous verrons bien ce qu’il en est par la suite.
– Bien, Monsieur…
– Je vous raccompagne. Belle journée à vous, Mademoiselle Brown.
– Merci pour le thé, bonne journée, Monsieur.
De plus en plus étrange. Est-ce une forme de surveillance ? Comptent-ils utiliser un pouvoir de détection pour vérifier si elle possède des capacités magiques ? Amaryllis rejoint sa chambre, un peu désorientée par cette conversation.
– Dis, tu en penses quoi toi ? C’est bizarre, cette inquiétude soudaine à mon sujet, non ?
Tu as raison
Mais il ne faut pas s’inquiéter outre mesure
– Ce ne sont que des rendez-vous avec l’infirmière, c’est sûr… Tu crois vraiment que je dois garder ça secret, même pour eux ? chuchote-t-elle.
Oui
Il vaut mieux pour l’instant
– Ce n’est pas très rassurant…
Je sais
Mais tes parents étaient des mages influents
Certains sont peut-être à ta recherche
Et pas forcément pour de bonnes raisons
– Tu en sais plus, sur mes parents ?
Seulement ce dont je t’ai fait part
Amaryllis soupire puis retourne en cours avec ses camarades. Durant la pause repas, elle raconte l’entretien à Justine qui trouve cette idée de suivi plutôt bonne.
– Je pense que ça ne te fera pas de mal, de parler de tout ça !
– Moui... Je préférerais plutôt laisser tout ça derrière moi, je crois.
– Tu sais... Je vois bien que tu essaies de le cacher, mais j'ai remarqué que tu ne te sens pas bien chaque vendredi, quand je rentre chez moi...
Amaryllis fait la moue et rougit un peu. J'ai aussi remarqué qu'elle avait parfois le vague à l'âme en se retrouvant seule, les week-ends. Cette sensation s'évapore à chaque fois lors de nos conversations où lorsqu'elle travaille d'arrache-pied.
– Bon, d'accord, tu as peut-être raison...
– Allez, tu verras bien ce que ça donne tout à l'heure ! conclut Justine avec un sourire rassurant.
Lorsque la fin des cours arrive, Amaryllis se rend sans tarder à son rendez-vous. Mon infirmerie a été agencée pour être un endroit accueillant, aux couleurs chaudes et décorée de motifs floraux. La trentenaire à la longue chevelure blonde tressée accueille la jeune fille avec un grand sourire, ses yeux noisette pétillant de malice. Elle examine Amaryllis et lui pose des questions de routine avant d’entrer dans le vif du sujet.
– Je te trouve très positive, c’est bien, mais parfois, il faut savoir se confier.
– Je n’ai pas trop envie de parler… de tout ça. Je préfère profiter de l'instant présent.
– Oui, je comprends. Quand tu te sentiras prête, fais-moi signe ! termine l'infirmière avec un clin d'œil complice. On se revoit jeudi prochain.
Elle paraît sincère, toutefois, j'ai un doute. J'ai dû rater la conversation qu’elle a eu avec Arthus et je ne suis pas encore sûre de l’objectif poursuivi. Arthus veut sûrement vérifier les origines de la jeune fille, mais dans quel but ? Affaire à suivre, donc…
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