Après quatre jours de voyage, le trio avait quitté les Plaines d’Ashon pour s’engager dans les Crêtes Dormantes, une région sauvage et inhospitalière. Ici, le vent sifflait entre les roches saillantes, comme un avertissement lancé aux imprudents.
Aucun village en vue, seulement quelques vieilles ruines isolées, parfois utilisées comme abri par des chasseurs nomades. La faune abondait, mais les falaises escarpées et les sentiers étroits pouvaient aisément se révéler mortels à qui manquait de prudence. L’elfe, sans connaître chaque recoin de ces terres hostiles, guidait les humaines en se fiant aux souvenirs de son dernier passage.
Depuis l’attaque des Néantys, les journées s’étaient enchaînées. À chaque halte, Célia répétait inlassablement ses mouvements, espérant croire en ses progrès… mais chaque regard échangé avec l’elfe lui rappelait cruellement l’étendue de ses lacunes. Aelia l’encourageait par un mot, un sourire… Ses intentions restaient sans effet. Hélas, cela rappelait à la cadette ces nuits où sa sœur s’isolait derrière la maison familiale pour s’entraîner jusqu’à l’épuisement. Elle sentait que son aînée devait aller plus loin, franchir un cap. Et ce fut ainsi que, le matin du cinquième jour…
— Battez-vous contre moi.
La combattante elfique ne parut pas surprise. Sans un mot, elle fit apparaître ses armes… puis trancha net une branche d’arbre. Elle la tailla méthodiquement, façonnant deux dagues de fortune. Célia comprit aussitôt : c’était un oui. Pourtant…
— Vous n’allez pas utiliser vos armes à vous ?
— Tu tiens à mourir ici ? rétorqua l’elfe, sans relever les yeux. Tu peux garder ton épée, si tu veux. Je n’utiliserai pas ma magie.
Un frisson parcourut Célia. Elle revoyait avec une précision douloureuse le geste fulgurant par lequel cette femme l’avait désarmée. Même sans ses pouvoirs, même avec des armes grossières… elle restait redoutable.
Les dagues terminées, les deux combattantes se firent face. Sur le côté, Aelia retenait son souffle. Son cœur priait pour que sa grande sœur l’emporte… mais son esprit en doutait déjà.
— Bien, dit l’elfe en ajustant sa prise. Voyons si tes gestes valent autant que ta volonté. Viens.
Sans attendre, Célia chargea, abattant son épée dans un mouvement descendant. L’elfe esquiva d’un simple pas de côté, puis riposta. La lame de bois traça une ligne sèche contre le ventre de l’humaine. Le souffle coupé, Célia porta une main à l’endroit touché, comme si elle avait réellement été éventrée. Elle n’eut pas le temps de comprendre que ce n’était pas le cas : un second coup l’atteignit à la nuque. Elle tomba à genoux, son épée lui échappant presque des mains.
— Vaincue en un échange, soupira l’elfe. Je m’attendais à mieux… Quelle déception…
Touchée par ses mots, Célia se redressa aussitôt, l’épée à deux mains. Elle enchaîna les attaques avec rage, alternant entre coups d’estoc et mouvements circulaires. Trop d’énergie dans les bras, pas assez dans les hanches. Ses appuis manquaient de stabilité. Plusieurs fois, elle manqua de trébucher.
Puis elle tenta une nouvelle attaque, en diagonale. L’elfe se glissa dans son dos, lui attrapa le poignet et plaça sa dague contre sa gorge. Célia resta figée, les muscles tendus.
— La bonne volonté et l’obstination ne suffisent pas pour être forte, dit froidement l’elfe. Pour l’instant, tu n’as que ta bouche pour marchander. Les démons, eux, ne négocient pas. Ils tuent.
Elle relâcha sa prise et tourna les talons, estimant en avoir assez vu. Le cœur serré, Aelia accourut pour réconforter sa sœur.
— Tu es forte… Tu feras mieux la prochaine fois…
Célia n’eut pas le temps de répondre. Leur guide, implacable, trancha d’un ton sec :
— On repart. Maintenant.
Les humaines rassemblèrent leurs affaires, montèrent sur Quiro et lui firent signe d’avancer. Le regard bas, Célia ne versa pas de larmes… mais elle sentait en elle que quelque chose s’était fissuré. La vérité fut plus douloureuse que les coups. Toute la matinée, elle demeura muette, même quand sa cadette lui murmurait des mots doux.
À l’heure du déjeuner, l’ambiance était plus tendue que jamais. Célia, refermée sur elle-même, ne touchait presque pas à sa ration. L’elfe restait à l’écart, les yeux balayant les environs. Aucun mot n’avait été échangé depuis le combat. Et Aelia, entre elles deux, se sentait isolée. Elle baissa les yeux vers sa nourriture à moitié entamée, hésita, puis se leva. Elle s’approcha de l’elfe, qui tourna à peine la tête en sa direction.
— Je peux vous poser une question ?
Un soupir las s'échappa des lèvres de l’elfe. Après l’aînée et sa langue bien pendue, voilà maintenant que la cadette s’y mettait ?
— Parle.
— Quand ma grande sœur vous aura remis le carnet et dit tout ce que vous voulez savoir… Qu’est-ce que vous allez faire de nous ?
L’elfe garda le silence un instant. Son regard, d’ordinaire perçant, s’adoucit légèrement.
— Ma régente le décidera. Au vu de l’importance des informations que ton aînée possède, vous recevrez sans doute une belle récompense.
Aelia leva la tête, les yeux brillants.
— C’est génial ! Tu as entendu, Célia ?
Sa grande sœur ne répondit pas. Elle ne leva même pas les yeux. Elle se fichait de cette promesse, de cette soi-disant récompense. Ces mots creux n’avaient jamais eu de valeur pour elle — surtout dans la bouche d’une femme qu’elle n’arrivait pas à cerner.
Elle releva lentement la tête, juste assez pour croiser brièvement le regard froid et détaché de l’elfe. Célia n’était pas dupe : ce n’était qu’une phrase bien tournée, destinée à rassurer une fillette un peu trop naïve.
Et peut-être que ce n’était pas un mal. Aelia devait déjà supporter la difficulté du voyage, alors lui donner quelque chose à quoi se raccrocher — même un mensonge — ne pouvait que lui faire du bien.
Les heures suivantes s’écoulèrent dans un silence pesant, rythmé seulement par les pas réguliers de Quiro sur les cailloux. Le sentier s’enfonçait entre deux pans rocheux, étrangement silencieux. Aucun oiseau. Aucune brise. Un calme trop parfait pour être naturel. Soudain, l’elfe leva la main. Célia et Aelia s’immobilisèrent aussitôt.
— La plus grande, descends du cheval et dégaine ton épée.
L’aînée obéit sans discuter, sautant de Quiro et tirant la lame hors de son fourreau. Un autre affrontement ? Non… pas cette fois. Le regard de leur guide balaya les abords du sentier… jusqu’à ce qu’il s’arrête sur une forme dissimulée sous un buisson.
Elle s’approcha à pas lents, se pencha, et découvrit un carquois de facture humaine, encore garni de quelques carreaux. L’arbalète gisait plus loin, abandonnée. D’autres effets suivaient : une botte lacée de cuir, une ceinture déchirée, une gourde renversée, encore humide… Des traces laissées au sol. Et dans l’air, une odeur métallique, presque imperceptible : du sang.
Célia s’accroupit à son tour. Les affaires d’un chasseur… mais pourquoi les aurait-il abandonné ? Elle n’eut pas le temps de réfléchir davantage. Le buisson le plus proche s’agita. L’humaine sursauta, reculant d’un bond. Un autre remua à l’opposé. Puis un troisième, accompagné d’un grognement sourd, guttural. La végétation se déchira, brutalement, sous la poussée de silhouettes monstrueuses. Des Néantys.
L’elfe en compta une bonne dizaine. L’un d’eux, plus massif que les autres, arborait des traits porcins. Un sanglier corrompu, tel que les rapports de Sorane décrivaient les bêtes déformées par la corruption : une gueule suintante, des plaques noires, des carreaux fichés dans une chair boursouflée. Ses défenses brillaient de la même lueur inquiétante que les griffes des rampants.
Célia se précipita vers Quiro, protégeant Aelia, tétanisée, pendant que l’elfe prenait position. Les plus petits, elle pouvait les éliminer sans peine. Mais le sanglier… elle ne pouvait pas se permettre de détourner les yeux. Elle devait faire confiance à cette humaine maladroite. Et si elle échouait… tant pis. Le carnet survivrait. Résolue, elle fonça vers la bête, pendant que trois démons s’approchaient déjà des sœurs.
Célia adopta une posture qu’elle espérait correcte. Le cœur battant, elle fit face. L’un des monstres bondit. Elle leva son épée d’un geste instinctif. Un choc léger, puis la créature se désagrégea. Les deux autres suivirent. Galvanisée, elle releva les yeux vers l’elfe, un frisson d’orgueil naissant en elle… mais ce sentiment s’évanouit aussitôt. L’elfe avait déjà terrassé les autres rampants — tout en affrontant le sanglier.
Célia la regardait, fascinée… et amère. Cette fascination la rongeait. Chaque geste de l’elfe soulignait son propre manque. Elle aussi avait une arme conçue pour tuer ces créatures. Depuis la récupération de l’arme dans la charrette des faux marchands, elle s’était entraînée presque chaque jour. Certes, il y avait eu un relâchement après Esmara et, oui, cette femme était une créature magique, mais cela n’expliquait pas tout.
Comme l’elfe, la Pourfendeuse de Démons n’aurait pas hésité. Elle n’aurait pas tremblé, pas douté. Elle se serait jetée sans peur contre ces choses pour protéger les plus vulnérables. Célia, elle, se débattait encore avec sa peur d’échouer. Sa peur de décevoir Aelia, ou pire : la perdre. Non. Il fallait avancer, frapper, encaisser même si ça faisait mal.
Elle serra les dents et la garde de son épée jusqu’à s’en faire mal aux doigts… puis s’élança pour aider l’elfe. Celle-ci la vit arriver — tout comme le sanglier, qui se détourna et chargea.
— Qu’est-ce que tu fais ?! Attention !
L’elfe plongea dans l’ombre la plus proche… et réapparut dans celle de Célia. Elle bondit, heurta l’humaine d’un coup d’épaule, et encaissa la charge du porcin à sa place. Propulsée contre un arbre, elle poussa un cri bref, se tenant les côtes.
Célia se redressa, bouleversée. Son regard croisa celui de l’elfe, tendu mais lucide. Un simple signe de tête. Elle comprit : elle devait agir.
— Viens, sale monstre ! rugit l’elfe. Viens te battre !
Le sanglier chargea. L’elfe disparut dans l’ombre d’un tronc. L’animal, lancé à pleine vitesse, s’écrasa contre l’écorce, ses défenses coincées dans le bois. Du feuillage au-dessus, l’elfe réapparut. Elle plongea, lames en avant, et les planta dans le cou du monstre. Célia surgit à son tour, hurlant. Elle abattit son épée à deux mains sur l’échine du Néantys. Le sanglier s’effondra dans un dernier râle. Sa carcasse corrompue se disloqua lentement dans de petites flammes violettes… Le calme revint. Tous les ennemis étaient vaincus.
Célia prit un instant pour reprendre son souffle, puis rejoignit l’elfe, allongée sur le flanc. Elle lui tendit la main. L’elfe hésita… puis, dans un mouvement fulgurant malgré la douleur, se redressa et plaqua violemment l’humaine contre un arbre, en la saisissant par le col. Son regard brûlait d’une colère glaciale.
Célia n’osait plus respirer. Son cœur battait à tout rompre. Les deux restèrent ainsi un long moment, yeux dans les yeux. L’elfe ne dit rien. Elle n’en avait pas besoin. Son silence hurlait plus fort que n’importe quel reproche.
— On repart, cracha-t-elle en la relâchant.
Elle tourna les talons, tandis que Célia restait figée, livide, prenant peu à peu conscience de l’absurdité de son geste.
Elle rejoignit Aelia, encore tremblante, et le groupe reprit la route, plus tendu que jamais.
Le soir, les voyageuses s’arrêtèrent. L’elfe alluma un nouveau feu. Aelia mangeait en silence, tandis que Célia, à l’écart, ruminait. Elle ne pensait plus seulement à son erreur de l’après-midi, mais à l’ensemble de ses choix depuis le départ. Avoir quitté sa maison, sa famille. Avoir fait confiance à des inconnus. Être partie à l’aventure sans réelle expérience du combat, en plus avec la vie d’Aelia entre ses mains. Suivre aveuglément un itinéraire tracé par un journal écrit de la main d’une personne malintentionnée. Et maintenant, se retrouver en territoire inconnu, emmenée par une femme aux pouvoirs démoniaques, sans savoir ce qui les attendait là-bas. Cette prétendue récompense… leur hypothétique retour à Uleth… leurs parents…
Ces pensées tourbillonnaient dans son esprit, et Célia avait besoin de se vider la tête. Décidée, elle se leva, dégaina son arme et entama quelques mouvements d’épée. Dès le premier geste, elle le sut : l’elfe l’observait. Au fond, Célia voulait lui prouver qu’elle n’était pas un fardeau. Qu’elle pouvait apprendre, et qu’elle méritait encore un peu de confiance. Peut-être voulait-elle aussi se convaincre elle-même, pour ne rien regretter.
— Fléchis les genoux, dit soudain une voix neutre familière. Tes déplacements seront plus fluides. Et relâche tes muscles. Tu es trop raide.
Célia s’interrompit, surprise, puis tourna la tête vers l’elfe. Elle venait… de lui donner un conseil ?
Sans poser de question, l’humaine ajusta sa posture, et reprit. Quelques secondes plus tard…
— Tes appuis sont trop écartés. Tu vas perdre l’équilibre dans un vrai combat.
— Ton bassin, il est plus important que tout le reste.
Célia l'écouta sans broncher. Au fil de minutes éprouvantes, son corps la faisait encore plus souffrir. Quoi de plus normal lorsque l’on réalisait enfin correctement les exercices ! Pour l’elfe, cette initiative n’avait rien d’un geste bienveillant. Elle ne cherchait pas à l’aider par empathie, seulement à s’assurer qu’elle ne serait plus un poids mort jusqu’à la fin du voyage.
L’entraînement fut finalement bref, et pour la première fois depuis le début de leur périple, ce fut Aelia qui plaça une cape chaude sur sa sœur endormie… avant de se pelotonner contre elle.
Ce soir-là, ce fut la cadette qui ne trouva pas le sommeil. Elle ne s'était assoupie qu’une vingtaine de minutes avant d’ouvrir à nouveau les yeux et de se redresser. Elle balaya les environs du regard. L’elfe n’était plus là. L'inquiétude n’eut pas le temps de monter en elle qu’un craquement se fit entendre, un peu plus loin. Puis, des râles étouffés suivant des sifflements d'armes.
Prudemment, Aelia s’éloigna du camp à pas feutrés, jusqu’à atteindre la lisière des arbres. Là, elle porta une main à sa bouche pour ne pas crier, apercevant avec stupeur l’elfe en plein affrontement contre cinq ou six Néantys rampants. L’elfe bougeait avec une grâce brutale, évitant les assauts et tranchant ses adversaires avec toujours cette agilité surnaturelle.
Quand le combat prit fin, la petite s’avança, les yeux écarquillés.
— Chaque nuit, vous… ?
La combattante remarqua sa présence et fit disparaître ses dagues.
— Peut-être pas toutes, mais oui : je vous ai protégées de ces horreurs tout ce temps.
— Mais… ! Vous ne dormez jamais ?! Vous devez être épuisée !
La combattante tourna vers elle un regard mi-exaspéré, mi-fatigué. Sa voix, lorsqu’elle répondit, était plus lasse que d’habitude.
— Sssshhhh, baisse d’un ton… il y en a peut-être encore… Retournons près du feu…
Elles regagnèrent le camp, et l’elfe alla s’adosser à une pierre plate, le pas encore mesuré malgré ses côtes meurtries. Aelia, elle, resta debout, incapable de détacher ses yeux de cette femme qu’elle ne comprenait toujours pas. L’humaine ne savait pas comment engager la parole après une telle scène, alors elle exprima la première chose qui lui vint à l’esprit.
— Merci… Je veux dire… merci de veiller sur nous.
L’elfe détourna les yeux, le visage à demi dissimulé dans l’ombre dansante des flammes. Pendant un instant, Aelia crut percevoir un frémissement dans ses traits, comme si une faille s'était ouverte dans cette carapace de froideur. L’elfe l’avait entendu, mais gardait son regard fixé sur les broussailles environnantes, là où les ténèbres semblaient toujours rôder.
— Des Neantys dans les Crêtes Dormantes... Si près du Cratère Sylvestre…
— Vous en avez déjà combattu chez vous ? demanda Aelia.
L’expression de l’elfe se durcit, mais cette fois, ce n'était pas de la sévérité. Elle resta silencieuse un moment avant de répondre, d’une voix plus grave.
— Une seule fois... Une fois de trop…
— Que voulez-vous dire ? insista l’humaine, curieuse, mais surtout empathique.
Une lueur de douleur passa dans les yeux violets, ternis par les reflets d’un souvenir que la créature aurait préféré oublier. Sa main, toujours plaquée contre ses côtes, glissa lentement vers son bras droit. Ses doigts se crispèrent, comme pour retenir une mémoire qu’elle ne voulait pas laisser remonter.
Un soir d’orage. Une amie qui suppliait qu’on retrouve sa mère. La traque d’une étrange silhouette, un manteau sombre fuyant entre les arbres… Une embuscade. Des Neantys surgissant des ténèbres. Un combat sans merci. Une griffure, aux conséquences bien plus graves qu'une simple hémorragie. Et, au retour, le regard d’une amie brisé par le chagrin.
Ce fil de souvenirs l’étouffa un instant, mais elle le chassa d’un battement de cils. Une autre image s’imposa : une silhouette plus petite, frêle, souriante, qui croyait encore en elle. Les yeux de l’elfe croisèrent ceux de cette gamine qui cherchait juste à discuter avec elle malgré la dureté dont elle avait fait preuve jusqu’alors.
— Tu lui ressembles beaucoup… souffla-t-elle sans s’en rendre compte.
— Ah ? s’étonna Aelia. À qui ?
— Tu la rencontreras bientôt… Tu sais, ta sœur et toi êtes loin des créatures belliqueuses et manipulatrices que nos ancêtres ont connu… C’est un serment : je vous protégerai toutes les deux jusqu'à notre destination.
Aelia ne comprenait pas tout, mais esquissa un sourire sincère, convaincue maintenant que cette femme n’était, dans le fond, pas une mauvaise personne.
— Aelia, dit-elle doucement.
— Quoi ?
— C’est mon nom. Et vous, quel est le vôtre ?
La question prit de court l’elfe. Une autre vague de souvenirs l’envahit alors. Elle revit cette fois les paysages de sa terre natale, sa capitale étincelante, les visages familiers de son peuple. Une éclaircie fugace, avant que tout cela ne se transforme en rejet. Et, au milieu de tous ces gens qui la voyaient aujourd'hui comme un monstre, la même petite silhouette qui tendait ses mains vers elle, prête à l’accueillir dans ses bras lorsqu’elle reviendrait. Sa régente, Erulyn.
Un sourire discret se dessina sur les lèvres de l’elfe qui donna enfin son nom :
— Tyane.
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