Trois jours s’étaient écoulés sans que les sœurs ne reprennent leur périple. La splendeur et l’aura mystique de la grotte avaient presque relégué leur quête au second plan. Aelia, encore marquée par l’attaque des démons et ce monstre aux lames, redoutait de quitter ce refuge.
Elle préférait s'abandonner à la sérénité de la grotte, se demandant parfois si d’autres personnes connaissaient cet endroit. Sûrement pas, sinon il aurait été strictement surveillé. Elle arpentait la caverne et y découvrit d’autres formes végétales aux couleurs toujours plus irréelles, ainsi que des buissons chargés de petits fruits bleus semblables à des myrtilles.
Par prudence, elle demanda à Célia si elle pouvait les goûter, mais l’aînée préféra le lui interdire. Les provisions s’amenuisaient dangereusement, et la plus âgée dut s’aventurer à l’extérieur pour chercher de quoi subsister.
Malgré l’hiver approchant, la forêt regorgeait encore de ressources. Célia retrouva des vivres similaires à celles qu’elles avaient dérobées avant leur fuite, mais aussi des trésors inattendus : des baies de genièvre et des sorbes. Avec l’eau douce de la cascade à disposition, les sœurs pouvaient se sustenter sans problème.
La jeune fille ne savait pas pourquoi, mais ce plaisir autrefois interdit par son père n’avait plus la même saveur. Peut-être car elle n’agissait plus pour le bien de sa famille ou même de son village. Désormais, chaque trouvaille ne servait qu’à assurer sa survie et celle de sa petite sœur. Le sentiment d’accomplissement qu’elle avait connu avait disparu, chassé par l’urgence du besoin.
Lorsqu’elle ne récoltait pas, l'épéiste en herbe s’entraînait, chaque coup plus précis et fluide que le précédent. En voyant les progrès constants de sa sœur, Aelia sentait naître en elle un véritable sentiment de sécurité. L’idée de quitter ce lieu paisible lui serrait le cœur, mais elle savait que tôt ou tard, Célia déciderait de reprendre la route.
En ce début d’après-midi, après un autre entraînement éprouvant, Célia s’installa au bord du lac pour se désaltérer. Aelia était assise à ses côtés.
— On repart, annonça l’aînée. Prépare-toi.
— Tu ne veux pas atteindre demain matin ?
— J’aimerais qu'on y arrive le plus vite possible. Tu pourras dormir contre moi pendant que je dirige Quiro. Si d’autres démons nous attaquent…
Aelia comprenait ce point de vue et ne pouvait qu’être d’accord. Les sœurs retournèrent dans leur abri et rassemblèrent leurs affaires.
Aucun bavardage, aucune hésitation. Leurs gestes étaient sûrs, presque mécaniques. Aelia empaqueta les dernières réserves pendant que Célia vérifiait le tranchant de sa lame et resserrait la sangle à sa ceinture. Elle ramassa la lanterne, mais la flamme s’était tue, faute d’huile. Comment se déplacer de nuit maintenant ?
Ses yeux s'arrêtèrent par réflexe sur la plus grosse source de lumière à proximité : le trou d'où la magie sortait, et plus particulièrement sur les pierres jonchant ses parois intérieures. Elle s'approcha et essaya à nouveau d’en décrocher une. Une de couleur orange finit par rester dans sa main à force d'effort.
La jeune fille ouvrit ensuite la lanterne, enleva la mèche en tissu et plaça la pierre. L’objet brillait maintenant plus fort qu’une flamme ! Tout était prêt.
Sur le point de quitter ce lieu mystique, le regard des sœurs balaya une dernière fois ce sanctuaire, gravant ses couleurs surnaturelles dans leur mémoire.
— On reviendra, murmura Aelia, comme si elle s’adressait à la grotte elle-même.
Célia hocha la tête. Elle se promit d’acheter une carte en ville pour retrouver l’endroit. Elles quittèrent les lieux comme on quitte un rêve qu’on aurait voulu prolonger encore un peu.
Une fois à l’extérieur, l’aînée repéra un rocher assez massif et demanda à sa sœur de l’aider à le faire rouler jusqu’à l’ouverture. Cela fait, elles empilèrent grossièrement des pierres plus petites jusqu’à ce que plus aucune lumière ne filtre vers l'extérieur. Ce serait leur secret.
Célia hissa le sac sur son dos, fit monter Aelia sur Quiro et prit place derrière elle. Un simple coup de rênes, et le cheval s’ébranla sous un ciel voilé, en route vers Esmara.
Célia guidait l’animal, le dos droit, le vent de face mordant son visage. La nuit tombée, Aelia s'était blottie contre le torse de son aînée, leurs deux capes entremêlées formant un cocon relativement chaud autour d’elle. Son souffle régulier trahissait un sommeil sans rêves. Par moments, sa tête endormie glissait. Sa sœur ajustait sa prise pour qu’elle ne tombe pas. Une chaleur discrète, mais constante.
Célia ne ferma pas l’œil de la nuit. Elle avait vu ce que l’inattention pouvait coûter. Le silence, cette fois, n’était pas pesant. Il était un allié précieux. Le moindre craquement suspect, le moindre frémissement, et Célia lancerait Quiro au galop.
Les heures passèrent, lentes et impitoyables. La fatigue battait à ses tempes, mais elle résistait. Elle refusait de céder, hantée par la peur qu’un autre démon les prenne en traître.
Le matin vint, pâle et rassurant. Le givre recouvrait les feuillages, et le souffle du cheval formait des nuées brèves dans l’air glacé. Les arbres s’éclaircissant peu à peu, et enfin, les voyageuses sortirent de la forêt. Au loin, isolée au milieu de la plaine, se dressait une ville fortifiée. Si Célia avait bien suivi les instructions du tavernier du Hameau Forestier, il s’agissait bel et bien d’Esmara.
À mesure que Quiro trottait, les fortifications d’Esmara gagnaient en détails : les pierres vieillies de ses remparts, les mousses accrochées aux créneaux et les tours de guet veillant sur les alentours. Proche de la porte, Célia ralentit. La herse massive était baissée. Deux hommes en armes se tenaient de l’autre côté, emmitouflés dans des capes épaisses, chacun tenant une hallebarde.
— Halte ! lança l’un d’eux, d’une voix rocailleuse. Vous venez d’où ?
Célia tira doucement sur les rênes. Aelia, encore à moitié endormie, releva la tête. L’aînée raffermit sa voix, masquant sa grande fatigue.
— De la forêt non loin d'ici. Nous avons quitté le Hameau Forestier il y a quelques jours. Nous cherchons un refuge.
Les deux gardes échangèrent un regard méfiant. Le plus âgé s’approcha des barreaux, les sourcils froncés.
— La forêt est infestée de ces maudits démons… Vous avez réussi à en sortir vivantes et sans une égratignure ?
Le cœur de Célia accéléra. Elle savait que la vérité ne suffirait pas. Elle baissa les yeux, inspira doucement, puis murmura :
— Oui… Nous avons été attaquées.
Elle laissa passer un court silence, mesuré, puis reprit, le ton chargé d’une tristesse contenue.
— Notre père s’est battu pour couvrir notre fuite…
Sa gorge se serra. Était-ce vrai, ou juste utile ? Elle essuya une larme.
— Son épée… ce cheval… c’est tout ce qu’il me reste pour veiller sur elle.
Un silence s’installa. L’autre garde, plus jeune, s’avança à son tour. Il fixa Célia, puis la fillette blottie dans ses bras. Il souffla :
— Elles n’ont pas l’air de sorcières.
— Les ordres sont clairs ! rétorqua sèchement son supérieur. On ne laisse entrer personne !
— On a bien laissé entrer un riche marchand et son fils, la semaine dernière. Grâce à eux, on a pu remplir nos réserves.
À ces mots, l’esprit vif de Célia tiqua. Un riche marchand et son fils ? Jael et Eldan ! Elle ne laissa rien transparaître, mais l’information s’imprima aussitôt dans sa mémoire.
Le vieux soldat soupira. Son regard s’attarda sur la fillette, toujours blottie contre sa sœur. Aelia, qui avait compris le manège, leva vers lui des yeux humides et tremblants, forçant même un petit froncement de sourcils comme si elle retenait ses larmes. Le garde plissa les yeux, puis lâcha à contrecœur :
— Bon… D’accord.
Les deux hommes se retournèrent et s’approchèrent d’un treuil imposant, une sorte de tambour en bois autour duquel s’enroulait une chaîne épaisse, noircie par le temps. Dans un effort lent mais régulier, ils commencèrent à faire pivoter le mécanisme. Les maillons métalliques grincèrent, et peu à peu, la herse monta, centimètre par centimètre.
Célia fit avancer Quiro d’un pas lent, presque solennel. Elle s’arrêta brièvement, glissa la main dans sa bourse et tendit une pièce d’or à chacun des soldats.
— Ce n’est pas grand-chose, mais votre générosité nous sauve la vie. Merci. Nous vous promettons de ne pas causer d’ennui.
Les deux hommes prirent chacun leur pièce, le plus jeune esquissa un sourire discret aux sœurs qui continuèrent leur chemin.
Esmara semblait figée dans une torpeur hivernale, ses rues de pierre désertées, les volets clos, comme si la ville retenait son souffle depuis longtemps.
Les sabots de Quiro claquaient doucement sur les pavés. Un fin brouillard s’élevait entre les bâtisses, glissant le long des murs comme une présence discrète. Partout, le bois grinçait. Parfois un volet, parfois une enseigne battait paresseusement au vent.
Les maisons, étroites et hautes, se serraient les unes contre les autres, leurs poutres sombres et leur torchis terni par le froid. Certaines façades penchaient légèrement, fatiguées par les années. Des cordes, tendues entre les étages, portaient encore quelques linges figés par le givre.
L’air sentait la fumée, le cuir mouillé, et la pierre gelée. Une odeur de soupe planait parfois, échappée d’un soupirail. De rares silhouettes emmitouflées se hâtaient dans les ruelles adjacentes, sans adresser un regard aux sœurs.
L’aînée n’avait pas encore repéré d’auberge, mais elle aperçut l’atelier d’un maréchal-ferrant. Elle lui confia sa monture et demanda la direction d’un lieu où dormir.
— Continuez tout droit, deuxième rue à gauche, indiqua-t-il avant de prendre les rênes de Quiro.
Sa cliente le remercia, les sœurs s’éloignèrent. Elles trouvèrent rapidement la bâtisse grâce à son enseigne suspendue : une planche de bois peinte d’une chope, usée par les intempéries.
La porte grinça légèrement lorsqu’elles l’ouvrirent. Une chaleur discrète les enveloppa aussitôt, mêlée à l’odeur de bois brûlé et de pain tout juste cuit.
Derrière un comptoir modeste, une femme assez âgée leva les yeux. Ses cheveux gris étaient tirés en un chignon bas, et sa silhouette portait le poids de nombreuses années de travail.
— Bonjour, jeunes voyageuses. Vous cherchez un toit ? demanda-t-elle, sans hostilité mais sans empressement.
— Une chambre pour deux, s’il vous plaît, répondit Célia.
La vieille hocha la tête. Elle prit une clé suspendue à un crochet derrière elle, et invita les sœurs à la suivre. Les trois montèrent lentement un escalier grinçant.
La tenancière ouvrit une porte au premier étage. Une petite pièce mansardée, un lit deux places contre le mur, une chaise, et une fenêtre opacifiée par la condensation.
— C’est pas grand, mais c’est propre. Pas de bain ce soir, l’eau a gelé dans les tuyaux. Si vous avez faim, la soupe est encore tiède. Vous pouvez me demander.
— Merci, dit simplement Célia.
L’aubergiste n’ajouta rien, ferma la porte derrière elle et redescendit.
— Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? demanda Aelia, déjà allongée sur le lit.
Célia sortit le carnet de sa veste et retrouva l’entrée concernant Esmara. Elle la relut en silence, puis s'approcha de sa sœur et lui donna leur bourse d'argent.
— Fais ce que tu veux jusqu’à mon retour. Repose-toi, balade-toi, amuse-toi, mais garde bien ta capuche baissée. Si un garde t'interpelle, dis que tu cherches l'auberge.
— Où est-ce que tu vas aller ?
— Je dois trouver quelqu’un, je ne serai pas longue. Retrouvons-nous ce soir ici.
Aelia ne comprenait pas tout, mais faisait confiance à son aînée. Les sœurs quittèrent le bâtiment et se séparèrent.
Célia arpenta les rues de pierre, ses pas étouffés par l’humidité du sol. Elle aborda les rares passants qu’elle croisa. La première femme haussa les épaules, visiblement pressée. Le deuxième détourna le regard, sans même répondre. Ce n’est qu’à la troisième tentative qu’elle obtint ce qu’elle cherchait.
— Vous parlez certainement de Claire, répondit une dame d’un quarantaine d’années, en jetant un œil autour d’elle. Elle reste cloîtrée chez elle depuis qu’un marchand a abusé de sa tristesse. La pauvre… Elle n’avait pas besoin de ça, surtout après la perte de son amant.
— Vous pouvez m’y mener ? Je ne lui veux aucun mal. Je cherche des informations sur le marchand en question.
La femme la jaugea un instant, puis hocha la tête.
— Venez. Ce n’est pas très loin.
Quelques minutes plus tard, elles s’arrêtèrent devant une maisonnette isolée. Les volets étaient fermés, une fine traînée de fumée s’échappait à peine de la cheminée. La femme s’approcha de la porte, toqua doucement.
— Claire ? Tu es là ? Il y a quelqu’un qui veut juste discuter avec toi. Elle dit qu’elle a aussi croisé ce… marchand.
Un silence. Puis un cliquetis discret. La porte s’ouvrit de quelques centimètres, révélant un visage pâle, encadré de mèches rousses mal peignées.
— Elle est seule ? demanda une voix faible.
— Oui. Je vais vous laisser.
Claire hésita un instant, puis ouvrit un peu plus.
— Entrez.
Célia franchit le seuil. La porte se referma aussitôt dans son dos.
La pièce principale était modeste, faiblement éclairée par le feu d’un petit âtre. Deux chaises, une table bancale, un tapis usé aux motifs fanés. Un manteau de fourrure pendait près de la porte, et une étagère à moitié vide portait quelques livres, une lanterne éteinte et une plante séchée dans un pot fissuré.
Claire prit une vieille tasse en bois posée sur l’étagère, y versa de l’eau chaude infusée de quelques feuilles séchées. Elle la tendit à Célia.
— Qui êtes vous et que voulez vous savoir ? demanda-t-elle sans détour.
— Je m’appelle Célia, répondit la jeune fille. Et je connais le marchand que vous aviez invité chez vous, ce soir-là.
— Eldan ?
Célia confirma d’un simple signe de tête.
— Je viens du village d’Uleth, à l’ouest d’ici. Eldan et son père, Jael, ont fait une halte chez nous, et un soir…
Elle raconta tout depuis leur rencontre. Les discussions avec eux, la proposition d’Eldan, et les événements vécus lors de cette étrange nuit. Elle n’omit rien, y compris l'intervention de la Pourfendeuse de Démons. À l’évocation de cette dernière, Claire ne réagit même pas — trop absorbée par ses propres souvenirs.
— Il est donc mort, murmura-t-elle en baissant les yeux, un infime soupir de soulagement échappant à ses lèvres. Je me doutais qu’il n’était pas sincère… Mais… j’avais besoin de réconfort. Mon compagnon…
Sa gorge se noua. Ses yeux s’embuaient, mais elle poursuivit malgré tout.
— La maladie l’a emporté… Les apothicaires locaux manquaient de plantes. Les marchands de la capitale ne passent plus vendre ce dont ils ont besoin pour leurs remèdes…
Elle renifla. Célia ne dit rien, elle attendait juste, car écouter était souvent plus réconfortant que parler.
— Et cet homme est apparu un soir, reprit Claire avec une émotion difficilement contenue. J’avais bu à l’auberge pour oublier… Il m’a aidée à rentrer, s’est montré doux, poli. Je lui ai proposé de rester. Je ne voulais pas dormir seule… J’avais si mal à la tête… Je me suis endormie sans m’en rendre compte.
Elle s’interrompit, baissa les yeux. Ses doigts tournaient la tasse entre ses mains, machinalement. Elle avait l’air absente, comme si le souvenir lui pesait encore, sans la blesser autant.
— À mon réveil, le lendemain… Il avait disparu… avec tout ce que j’avais de précieux, et une grosse partie de mes réserves de nourriture.
C'était comme écrit dans le carnet. Eldan n’avait pas été plus loin et l’avait simplement dépouillée pendant son sommeil. Une attitude qui restait tout de même inacceptable.
— Tout est de ma faute, conclut Claire. J’aurais dû me méfier…
Célia baissa les yeux, touchée. Claire ne cherchait ni pitié, ni pardon. Elle avait juste dit la vérité, avec la force tranquille de ceux qui n’ont plus rien à perdre. Célia s’imagina à sa place et fut honnête envers elle-même : elle aurait été dans un pire état psychologique que cette femme. Heureusement que la Pourfendeuse était intervenue. Elle n’imaginait pas ce qu’Eldan lui aurait fait si elle l’avait suivi d’elle-même à travers les Plaines d’Ashon et au-delà.
Pour redonner un peu de chaleur à Claire, son invitée lui proposa de manger ensemble, avec Aelia, à l’auberge ce soir. L'hôte de la maison hésita, mais accepta, un mince sourire flottant au coin des lèvres. Claire prit son manteau, les deux sortirent de la maison.
Sur le chemin vers l'auberge, elles croisèrent Aelia, que Célia lui présenta. Claire sentit son cœur encore blessé se réchauffer davantage par la jovialité de la cadette.
Et ce soir-là, le trio partagea un dîner à l'auberge. Un potage préparé par la tenancière, un peu trop salé mais à la texture onctueuse et à la chaleur réconfortante.
En confiance, Claire évoqua des souvenirs heureux avec son défunt compagnon. Cette rencontre avec les sœurs l’avait libérée d’une honte trop longtemps portée. Elle en oubliait presque ce marchand sans scrupules qui avait profité de sa faiblesse.
En retour et n'imaginant plus vraiment que quelqu'un d’Uleth parvienne jusqu'ici, Célia osa parler de leur village natal et de leur périple en quête de la guerrière en noir. Claire trouvait cela courageux bien que dangereux.
Pendant que sa sœur parlait, Aelia sentit soudain un frisson glacial dans son dos malgré sa cape. Il fut assez intense pour la faire se tourner vers la porte du bâtiment pourtant fermée.
— Quelque chose ne va pas ? lui demanda Célia. Tu as froid ?
— Euh non je…
Elle avait eu l’impression que quelqu’un était entré… et avait marché juste derrière elle. Mais personne. Les quelques clients présents parlaient à voix basse, des rires étouffés montaient de temps en temps à leurs tables. Personne ne regardait la petite sœur, qui baissa les yeux vers son assiette, l’appétit fuyant.
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