Ses anciens amis s’étaient retournés contre lui ; quand on entre dans ce milieu, difficile d’en sortir sans faire de vagues. Que pouvait-il faire, désormais ? Ils lui avaient laissé un petit « cadeau » avant de s’éclipser. Il ne savait pas comment ils avaient pu retrouver son adresse. C’est là qu’elle était arrivée, plus tôt que prévu…
Tout mon corps n’était plus que douleur. Combien de temps avait duré cette crise ? À présent, tout me revenait. Du moins de tout ce qu’il s’était passé depuis que je m’étais retrouvé dans ce fichu bus.
Je bouillais de rage à l’idée que mes adversaires l’eussent emporté par un coup de bluff. Cette barrière n’était que du vent et nous nous étions laissés abattre lamentablement. Je parvins à m’asseoir, non sans difficultés. Je ne me trouvais plus dans ma cellule bleutée mais dans une autre encore plus petite et plus sombre, isolée des autres. Le son d’une porte qui s’ouvrait m’alerta. Mon ennemi apparut et me toisa avec un rictus méprisant.
– Bien. Tu es réveillé. Nous allons pouvoir commencer.
Commencer quoi ? Ma voix demeurait muette, impossible d’articuler ma question.
– Ha ! Au moins tu ne pourras plus ouvrir la bouche pour dire des sottises, se moqua-t-il. Gardes ! Emmenez-le dans la salle. Il est temps que le jugement commence.
« Tu ne peux pas faire ça ! » hurla-t-elle sans se contrôler. « Mais enfin calme toi ! ». Il essaya de la retenir, mais elle résista à son emprise et se mit à courir. « Attends ! » Le cri de John lui paraissait déjà loin…
Le son de la clochette déchira le silence de plomb. Je sursautai, plongée dans mes pensées. Ironiquement, j’avais planifié l’inverse de ce qu’on m’avait imposé ; rester cloîtrée le jour et sortir de mes quartiers la nuit. Rien ne troublait la tranquillité des lieux. Je sortis à pas de loup. Quelle direction prendre ? Je n’étais pas sûre de pouvoir retrouver l’endroit où j’avais épié les trois juges. Suivant mon instinct, je me dirigeai vers l’aile opposée du château.
Après une déambulation aléatoire, je crus percevoir un bruit de pas. Je me plaquai contre le mur. Ils étaient plusieurs. Ils étaient nombreux… Une voix imposante mais lointaine parvint à mes oreilles, puis une seconde, plus calme mais impérieuse. Sans réfléchir, je fonçai sur la première porte à droite pour m’y engouffrer. Misère, elle était verrouillée !
Prise de court, je courus vers la porte suivante. Celle-ci aussi était bloquée. Une troisième me faisait face, mais je n’avais plus le temps. Une dernière solution s’offrait à moi : au bout du couloir, la statue à gauche. Je m’y glissai vivement.
Ces individus m’avaient-ils remarquée ? Immobile, je retenait ma respiration et fermai les yeux… Une porte s’ouvrit à la volée, celle que je n’avais pas tentée d’ouvrir. Enfin, je m’autorisai à reprendre ma respiration, veillant à faire le moins de bruit possible.
Avec soulagement, je constatai que personne ne m’avait aperçue. Je risquai un œil dans un trou entre ce qui semblait être un bras et un corps. Je le reconnus immédiatement. L’inconnu du bus, hagard, flanqué de deux gardes qui le traînaient. Il avait l’air exténué. Un instant j’eus la sensation de croiser son regard.
La cohorte de gardes qui suivait n’indiquait rien de bon. Ils entrèrent tous dans la salle, sauf deux qui restèrent en poste devant la porte. Que pouvais-je faire ? Seule face à une armée… Je n’osais même pas bouger le petit doigt de peur de me faire repérer par les deux sentinelles.
Levant les yeux vers le personnage de marbre qui me servait de cachette, je remarquai que ce que j’avais pris pour un bras dans mon empressement était en réalité un tentacule. L’étrange mollusque semblait me scruter. N’aurait-il pas dû être placé dans l’autre sens pour qu’on puisse l’admirer en débouchant dans le couloir ? Le malaise me gagna face à ses deux yeux globuleux en émeraude.
Tiens donc…
L’un d’entre eux paraissait un peu enfoncé. Serait-ce un passage secret ? Après tout, ce château était bien digne d’un roman de fantasy… Si j’enclenchais ce mécanisme, qui sait ce qui pouvait se produire.
Poussée par la curiosité, j’avançai mon index, m’apprêtant à presser l’émeraude incrustée, quand une clameur s’échappa de la pièce où le cortège était entré. Pas le temps d’hésiter.
LeConteur.fr | Qui sommes-nous ? | Nous contacter | Statistiques |
Découvrir Romans & nouvelles Fanfictions & oneshot Poèmes |
Foire aux questions Présentation & Mentions légales Conditions Générales d'Utilisation Partenaires |
Nous contacter Espace professionnels Un bug à signaler ? |
3129 histoires publiées 1371 membres inscrits Notre membre le plus récent est Pharaon 237 |