— Votre rapport a donc été écrit par Maître Lumenor qui a consigné ce que vous lui avez raconté. Nous allons procéder point par point, car il me semble qu’il y a beaucoup à dire. Priam, vous vous êtes réveillé seul, dans un endroit similaire au premier groupe, et vous êtes parti à la recherche de vos camarades. Abyss, de votre côté, vous étiez dans une sorte de cellule avec un homme que nous commençons à bien connaître : le professeur Sawyer. Ce dernier semblait vouloir retrouver son élève : Asaï. Vous lui avez donc proposé un accord selon lequel en échange de son aide pour quitter le Havre, vous l’aideriez à Asaï. Ce qu’il a accepté.
— Pourquoi avoir pris ce risque ? interrogea Aloysius en haussant un sourcil inquisiteur en fixant l’adolescent. Vous saviez que cet homme était dangereux. Pourquoi avoir décidé que vous allier à lui pouvait être une bonne idée ?
— Eh bien…bafouilla l’apprenti d’un air légèrement mal à l’aise, je ne sais pas trop…Je ne pouvais pas m’en sortir seul, j’avais besoin de lui pour m’échapper, et au final, ça nous a bien servi de l’avoir avec nous…
— La question que je me pose, intervint Chael en lui jetant un regard perçant, c’est par quel processus mental vous avez imaginé que Sawyer était un homme digne de confiance ? Il a tout de même tenté de vous capturer. À votre place, je n’aurais pas considéré cela comme une bonne alliance.
— Sauf le respect que je vous dois, Maître, répliqua Abyss d’une voix plus assurée et impatiente, vous n’étiez pas vraiment à ma place. Sur le moment, ce n’est pas que j’ai pris une mauvaise option, c’est que j’ai pris la seule option que j’avais à disposition. Je ne me sentais pas la capacité, le courage ou même la force mentale de m’aventurer seul dans ce dédale. Je pense qu’il est plutôt difficile de s’imaginer l’état de panique dans lequel j’étais à ce moment.
— Très bien, je pense que cette explication est largement suffisante, trancha la Grande Conseillère d’une voix paisible. Ensuite, Priam vous a retrouvé et libéré et vous êtes parti tous les trois dans les couloir. Vous avez essayé de soutirer des informations au professeur Sawyer. Vous avez ensuite été attaqué par Asaï, qui agissait sous les ordres de quelqu’un, et Abyss, vous avez pris seul la décision de l’affronter. Vous avez tous les deux été blessé, et Abyss a utilisé la technique de la Main du Démon pour l’assommer.
— Quoi ?! s’étrangla Maître Chael avec surprise en dévisageant l’intéressé. Depuis quand êtes-vous capable d’utiliser ça, vous ?
— Euuuh, depuis…je sais pas, un moment déjà, bafouilla l’adolescent, surpris par son ton agressif.
— Pourquoi avez-vous fait usage de cette technique ? Saviez-vous qu’elle vous vide de votre énergie ? renchérit Aloysius sans cacher son étonnement.
— Oui je le savais, mais je n’avais rien d’autre pour le battre…
— Et Priam, qu’en avez-vous pensé ?
— Je…bredouilla le garçon aux cheveux auburn sans savoir où se placer, je n’étais pas vraiment partant pour me battre, Asaï avait quand même l’air dangereux…je ne trouvais pas l’idée de la Main du Démon excellente, étant donné que c’est une technique qui vide son utilisateur de son énergie, mais je n’ai pas trouvé une autre solution…Et puis Abyss avait l’air d’avoir pris sa décision donc je ne pouvais pas faire grand chose…
— Priam, je crains que votre amitié pour lui ne vous ait empêché d’exprimer votre opinion, répondit doucement la Grande Conseillère. Nous savons tous ici qu’Abyss a plutôt une forte personnalité et un tempérament assez…vif…
Daliah sentait bien qu’à la place de ce dernier mot, elle aurait plutôt mis « impulsif » mais s’était contenue avec brio. Et en effet, quiconque, élève du groupe trois ou Maître, avait déjà vu l’agent du chaos en action.
— Mais cela ne doit pas vous empêcher d’intervenir si vous n’êtes pas de son avis, reprit-elle avec bienveillance. Essayez d’y penser lors de vos futures missions, faites valoir vos impressions sur la situation. Vous êtes un garçon intelligent, et vous avez de bonnes connaissances, utilisez-les à bon escient.
L’adolescent hocha lentement la tête en signe d’approbation, les joues légèrement rose de honte, se rendant compte de ce qu’il avait fait de travers dans la mission. Les yeux verts de la Grande Conseillère se tournèrent ensuite vers son camarade qui baissa les siens pour fixer le bord de la table, les muscles crispés.
— Quant à vous, Abyss, tâchez de ne pas oublier que vous n’êtes pas seul en mission, continua l’Arcaniste avec plus de fermeté. N’agissez pas en solitaire et écoutez les opinions de vos condisciples. Et bien que la Main du Démon soit une technique très puissante, elle laisse l’utilisateur presque inconscient après. S’en servir au milieu d’un combat, sans même avoir trouvé un moyen de vous échapper du Havre était un acte plutôt irréfléchi. Cependant, il faut bien avouer que vous êtes particulièrement doué et plutôt futé. Vos talents seraient malgré tout plus utiles si vous vous en usiez pour le bien commun. Pensez à cela : les missions des Arcanistes se font généralement en groupe, vous devez apprendre à coopérer avec les autres.
Tout comme Priam plus tôt, l’intéressé fit un signe de tête, sans quitter la table du regard, les bras croisés sur son torse. Sa camarade vit très bien sa mâchoire crispée, lui aussi traversant ce passage déplaisant de la remise en question sur soi-même.
— Bien, nous pouvons passer à la dernière partie, reprit la Grande Conseillère en reprenant le rapport précédent sous les yeux. Maître Vallys et Daliah Rosenwald.
Les deux concernés étaient crispés sur leurs chaises comme jamais, l’apprentie sentait bien qu’elle allait en prendre pour son grade, et dans un sens elle le méritait un peu.
— Vous étiez ensemble durant toute la durée de la mission. Daliah, je dois bien reconnaître que votre sang froid était vraiment remarquable au commencement. Cependant, vous avez rapidement montré une réticence face à l’avis de Maître Vallys. Il comptait sortir le plus vite possible du Havre, et revenir chercher les disparus lorsqu’il aurait les plans des lieux en sa possession. Vous vous êtes opposée à cela, voulant privilégier un sauvetage rapide. Est-ce que vous pouvez chacun vous exprimer là-dessus ? demanda la femme avec douceur, avant de faire un petit signe à l’adulte pour qu’il commence.
— Il me semblait plus judicieux de ne pas nous perdre davantage dans le Havre, marmonna Vallys, toujours les bras croisés. Je savais très bien que cet endroit était un dédale de couloir, dont certains qui ne mènent à rien. J’étais blessé, avec trois ados passablement terrifiés, il ne me semblait pas prudent de risquer nos vies à tous en nous égarant. Je suis un Arcaniste mais avant tout un professeur, et je dois m’assurer que les apprentis s’en sorte en vie…
Ses collègues hochèrent lentement la tête, comprenant manifestement pourquoi il avait prit cette décision. Daliah sentit qu’elle perdait son courage : comment pouvait-elle faire valoir ses idées si tout le monde approuvait les choix de la partie adverse ?
Une main toucha la sienne sous la table, et la serra pour l’encourager. Kessy échangea un rapide coup d’oeil avec elle, et lorsque la Grande Conseillère lui fit un signe de la main pour l’inviter à prendre la parole, elle reprit un peu confiance.
— Je trouvais l’idée de quitter le Havre sans les disparus plutôt absurde, expliqua-t-elle d’une voix un peu trop tremblante à son goût. On était là pour les sauver, alors je ne me voyais pas revenir sans eux. Ensuite, on ne savait même pas comment sortir, et ça aurait peut-être pris des jours. Ajoutons à cela le temps nécessaire pour récupérer les plans des lieux, et peut-être que les enfants seraient morts sur ce temps-là.
— C’est un point de vue intéressant, admit la Grande Conseillère avec sérénité. Et je ne peux pas vous donner tort. Malgré tout, dans le cadre de cette mission, vos Maîtres étaient les dirigeants et la décision finale leur revenait. Je ne vous en veux cependant pas d’avoir exprimé votre avis.
L’adolescente laissa échapper un discret petit soupir soulagé. Pour le moment, elle s’en sortait bien…Mais elle n’était pas sûre que ça durerait très longtemps.
— Ensuite, alors que vous continuiez de chercher le deuxième groupe, les tensions entre vous deux se sont amplifiées, jusqu’à ce que Daliah commence à montrer une certaine réticence à l’idée de combattre les créatures qui se trouvaient dans le Havre. Tous ensemble vous avez affronté trois d’entre elles. Daliah, vous avez été sauvagement attaquée et clouée au sol. Par chance, vos fortes émotions vous ont permis de vous protéger avec un Arcane imprévu.
Au fur et à mesure des paroles de la femme, la jeune fille sentait qu’elle se dégonflait lentement mais sûrement. Vallys ne semblait pas faire le fier non plus et demeurait immobile, plus tendu qu’un arc. Les yeux verts de sa supérieure se posèrent sur lui, tandis qu’elle continuait son résumé.
— Maître Vallys s’est emporté à votre encontre par rapport au combat auquel vous veniez de mettre un terme, et vous lui avez répondu quelques paroles désagréables sur sa profession d’Arcaniste.
Cette fois, en sentant ses joues devenir brûlante, l’apprentie était certaine d’être devenue rouge pivoine de honte.
— Vous avez au passage lourdement critiqué ses décisions de quitter au plus vite le Havre, tout en remettant en doute son sens moral et éthique, il vous a menacé juste après, et malgré les tentatives de Kessy et de Trent pour vous calmer, vous avez tous les deux poursuivi la dispute. Daliah, vous avez fini par lui crier dessus, le traitant de tyran au passage, pour finir par le qualifier d’égoïste…
C’était définitif : la concernée était morte de honte. Si elle avait pu fusionner avec sa chaise, elle l’aurait fait dans la seconde. La Grande Conseillère, son récit fini, reposa les documents et fixa les deux belligérants, non sans une certaine déception. À côté d’elle, Chael et Aloysius avaient l’air choquée qu’une telle dispute ait pu avoir lieu, et qu’une apprentie puisse parler de la sorte à un enseignant.
— Eh bien…on dirait bien que les torts sont très largement partagés, déclara la seconde en se remettant lentement de sa surprise. Autant les premières impertinences pouvaient être dues au stress de leur situation, autant un tel déferlement d’injures était un tant soit peu sincères.
— Malheureusement, c’est bien la réalité, soupira l’Arcaniste aux cheveux blancs. Ce n’est pas la première fois que nous entendons parler d’incidents entre vous deux. Nous savons très bien que vous ne vous appréciez pas vraiment. Mais j’avoue que j’aurais espéré que pour cette mission, vous auriez mis de côtés vos ressentiments pour la mener le mieux possible.
Le dépit dans sa voix transperça le cœur de l’adolescente qui se sentait de plus en plus mal. Elle sentait les larmes lui monter lentement aux yeux.
— Pour être honnête avec vous, Daliah, dès son retour à la Forteresse, Maître Vallys m’a fait part de son souhait pressant de vous voir quitter cet endroit au plus vite. Il estimait que votre comportement a fait prendre de grands risques à votre groupe et que la mission aurait pu en pâtir au point qu’elle aurait pu tourner au drame. On ne peut nier que votre dispute a mit la vie de Trent en danger, et que si le second groupe était arrivé quelques secondes plus tard, le résultat aurait été très différent.
Le brun frissonna à son tour, s’étant manifestement représenté la scène, et sa grimace ne laissait voir que dégoût et horreur.
— Cette réunion avait donc pour but de revoir ensemble ce qu’il s’était passé lors de la mission mais également prendre une décision par rapport à un potentiel renvoi.
— Je ne suis pas pour le renvoi de nos apprentis, marmonna Chael d’un ton grinçant. Mais Rosenwald s’est montrée très insultante. Je pense que nous connaissons tous assez bien Maître Vallys pour savoir qu’il a agit dans l’intérêt de ses élèves, en allant jusqu’à se blesser pour les protéger. Remettre en doute sa moralité et son dévouement en le traitant d’égoïste était vraiment déplacé au vu de ses efforts lors de ce travail.
— Je suis d’accord que c’était un cruel manque de respect, intervint Aloysius en croisant les bras, mais si on en croit le rapport, c’est bien Maître Vallys qui s’est emporté en premier, qui plus est, de ce que je lis, en attrapant son élève par le col. Je doute que ce soit la réaction raisonnable et mesurée d’un adulte responsable.
— À ce propos, Maître, reprit la Grande Conseillère d’un ton étonnamment sévère, j’aurais aimé voir une ligne dans votre rapport précisant qu’avant de vous en prendre à une adolescente blessée, vous avez vérifié l’état de ses plaies et lui avez administré quelques soins mineurs. Étant donné votre rigueur, cela me surprendrait que vous ayez oublié de le noter. J’imagine donc que cela n’a pas été fait, n’est-ce pas ?
Après quelques secondes de silence, Vallys approuva d’un signe de tête rigide, les lèvres pincées.
— Daliah, dans votre cas, je ne peux en aucun cas cautionner votre attitude, continua-t-elle avec le même ton direct. Peu importe vos sentiments personnels envers lui, il reste votre Maître, et dans votre groupe, il en était le dirigeant. De plus, votre remarque sur le métier d’Arcaniste est loin d’être personnelle; elle touche tout les adultes présents à cette table, en m’incluant.
La jeune fille se demandait encore comment elle faisait pour ne pas fondre en larmes dans l’instant : dans sa colère contre un seul professeur, elle avait insulté tous les Maîtres de la Forteresse, y compris Lumenor qui n’avait rien demandé. Elle sentit ses membres trembloter, et sa gorge se serrer.
— Je suis désolée…murmura-t-elle d’une petite voix tremblante. Je m’en veux vraiment…je ne voulais pas dire ça…
La Grande Conseillère resta silencieuse face à son état, et sembla légèrement se calmer.
— Respirez, mon enfant, souffla-t-elle avec bienveillance. Je ne compte pas vous virer de la Forteresse. En réalité, peu après la demande de Maître Vallys, c’est Maître Lumenor qui est venu me parler. Il connaissait les intentions de son collègue et m’a demandé de prendre en compte votre jeune âge. Il est vrai qu’en tant qu’apprenti, vous avez une pensée idéalisée de notre travail. Malheureusement, le monde n’est pas toujours juste et c’est à nous tous de faire en sorte qu’il le soit le plus possible. C’est pour cela que je considère que vous êtes l’un comme l’autre fautifs dans cette histoire…Je pense qu’il serait de bon ton de vous excuser l’un auprès de l’autre.
Daliah redressa immédiatement la tête, imitée par Vallys, chacun étant peu ravi de cette annonce. Les deux concernés se toisèrent dans le blanc des yeux, rebutés à la simple idée de devoir s’abaisser à un geste aussi pathétique envers quelqu’un qu’ils trouvaient tout aussi pathétique.
Pourtant, ne souhaitant pas que la Grande Conseillère ne révise sa décision, la jeune fille se força à ravaler péniblement son ego. Elle se leva de sa chaise, la mâchoire serrée, et s’inclina devant le noiraud.
— Je suis vraiment désolée, Maître Vallys, j’ai agi impulsivement, je ne pensais pas ce que j’ai dit. Je n’aurais pas dû faire ça…
Ses mots avaient beaucoup de mal à sortir de sa bouche, au point qu’elle crut s’étrangler plusieurs fois. Malgré tout, elle réussit à finir sa phrase avec sincérité, se redressa et se réinstalla. Bien que les torts soient partagés, Daliah ne pouvait pas s’empêcher d’éprouver une certaine antipathie pour lui.
Sentiment qui devait être réciproque, car lorsque Vallys se leva à son tour pour s’incliner devant elle, sa voix avait rarement été aussi polaire.
— Je suis également navré, Rosenwald…Mes mots et mes gestes ont dépassé ma pensée, je n’aurais pas dû agir devant la sorte.
S’il était vraiment honnête, l’apprentie voulait bien demander Maître Chael en mariage immédiatement. Dès qu’il se remit sur sa chaise et que ses yeux de glace croisèrent ceux de la jeune fille, elle comprit immédiatement qu’ils étaient loins d’avoir réglé leurs comptes.
— Bien, voilà qui est fait, sourit la Conseillère d’un air ravi. Trent, Abyss, vous pouvez attendre dans le couloir, j’ai encore quelques petites choses à dire à vos amis.
Les deux garçons, bien qu’un peu étonnés, ne discutèrent pas et se levèrent pour s’en aller, se toisant avec mépris. Ils refermèrent la porte derrière eux et il s’écoula quelques secondes avant que la femme ne reprenne.
— Tout d’abord, je dois tous les cinq vous remercier, déclara-t-elle d’une voix douce. J’avais véritablement eut une crainte qu’en acceptant Abyss dans la Forteresse, il n’arriverait pas à s’intégrer. Mais vous trois - elle désigna les adolescents - vous l’avez accueillit avec gentillesse et bienveillance, et je suis même contente de voir que Priam a finalement trouvé des amis avec qui s’entendre. Quant à vous, Maîtres, je sais qu’Abyss apprécie beaucoup vos cours et vous apprécie beaucoup.
— Mais ? interrogea Lumenor avec une vague inquiétude, persuadé que cela cachait quelque chose.
— Mais il ne faut pas s’étonner qu’il prenne ses décisions seul et qu’il agisse sans consulter autrui. Vous êtes tous passé par l’initiation à la vie en groupe, en passant les premiers mois dans un dortoir et en participant aux tâches dans la Forteresse. En raison de son âge et de son niveau de maîtrise des Arcanes, Abyss n’a pas été sensibilisé à cette vie en communauté. Je compte donc sur vous pour lui apprendre cela tous ensemble. N’hésitez pas à lui signaler ses écarts lorsqu’il en fait.
Les cinq personnes hochèrent la tête, avant que leur interlocutrice ne finisse par esquisser un petit sourire.
— Allons, souriez tout de même ! Dans un mois, nous fêtons l’anniversaire de la Forteresse, ce n’est pas le moment de faire la tête ! Vous pouvez aller rejoindre vos amis, les enfants !
Les trois camarades se levèrent d’un pas plus léger que celui avec lequel ils étaient arrivés. Ils s’en allèrent, et retrouvèrent Abyss qui les attendait à côté, laissant les adultes seuls. Maître Aloysius s’étira lentement, poussant un soupir fatigué.
— Merci d’avoir allégé le résumé de mon rapport, lança Lumenor avec un air légèrement gêné à l’adresse de la Grande Conseillère.
— Je vous en prie, sourit l’intéressée, je me doute bien qu’il fallait que ce document soit précis, mais je n’allais pas raconter cela avec de jeunes oreilles pour nous entendre.
— Vous pensez vraiment qu’il ne faut pas leur parler de ces « Rôdeurs » ? interrogea Vallys en haussant un sourcil. Bien qu’ils soient encore jeunes, ils finiront par devenir des adultes. Luxford a déjà dix-sept ans, Salirno en a seize…
— Daliah et Abyss en ont quinze et la petite Kessy seulement quatorze, rétorqua son interlocutrice sans s’énerver. C’est trop jeune pour apprendre une horreur pareille. Ils sont en pleine adolescence, ils sont en train de se construire. Mieux vaut ne pas leur imposer une vision des Arcanes aussi mauvaise.
— Et le petit Abyss, intervint Aloysius en rassemblant un peu les papier devant elle, nous ne savons toujours pas d’où il vient ?
— Hélas non…Nivalith en sait sans doute plus que nous, puisqu’il savait exactement où il était dans le bois de la Lamentation. Mais avant de lui soutirer la moindre information, la plupart d’entre vous auront autant de cheveux blancs que moi.
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