La progression dans les couloirs lugubres instauraient un silence tendu. Daliah avait l’impression que cela faisait des heures qu’ils tournaient en rond dans cet endroit. Les deux autres apprentis restaient muets également. Elle ressentait une curieuse anxiété, mais il était impossible pour elle de savoir s’il s’agissait d’un mauvais pressentiment où le fait de savoir que des horreurs avaient probablement eue lieu ici qui la mettait dans cet état. Chaque couloir ressemblait au précédent, leur laissant un désagréable sentiment de désorientation.
Malgré tout, l’adolescente avait au moins le soulagement de savoir qu’ils avaient un Maître avec eux. Et un plutôt têtu avec ça, qui ne renoncerait pas aussi facilement. Il avançait en tête de leur groupe éclairant le passage. Les débris se faisaient un peu plus rares, laissant voir un sol dallé et poussiéreux. Cet endroit était vraiment à l’abandon total depuis la fermeture du Havre.
— Allez, encore un croisement ! grommela Vallys en s’arrêtant à l’intersection de deux couloir.
— On est perdu, c’est ça ? lança Trent d’une petite voix.
Le soupir que lâcha l’adulte était plutôt éloquent et exprimait un franc : « à votre avis, idiot ? ». Ils marchaient sans aucun repère, aucun plan, c’était une garantie de se perdre dans ce labyrinthe.
— On va de quel côté ? demanda Daliah en prenant une grande inspiration pour garder son calme.
— Je n’en ai pas la moindre idée…Attendez…
L’Arcaniste leva une main pour leur faire signe de se taire. Ils tendirent l’oreille quelques secondes, et Daliah finit par comprendre ce qu’il avait entendu. Des bruits de pas précipités résonnaient devant eux, comme si quelqu’un courrait dans leur direction.
— Vous pensez que c’est quelqu’un du deuxième groupe ? interrogea Kessy en remuant à peine les lèvres.
Comme une réponse, un grognement animal se fit entendre. La course semblait devenir plus rapide encore.
— Ça m’étonnerait, murmura Vallys. Cachez-vous !
Se dissimuler était une bonne idée, mais la seule question, c’était « comment ? » Il n’y avait aucun endroit pour se cacher. Ils se glissèrent dans le couloir latéral, et se plaquèrent contre les murs sombres. Heureusement, leurs vêtements noirs leurs permettaient de bien se fondre dans le décor. Le Maître referma sa main sur la sphère lumineuse qui disparut aussitôt. Les pas se rapprochaient indéniablement au bruit qu’ils faisaient, et Daliah pouvait estimer qu’elle n’était qu’à quelques mètres. Dans l’obscurité, une ombre surgit devant eux, passant en coup de vent sans même s’arrêter.
Le petit groupe resta immobile quelques instants, attendant que la créature s’éloigne encore un peu. Après deux minutes, Maître Vallys se releva, et les apprentis l’imitèrent en silence. Ils retournèrent dans le couloir d’où venait cette chose inconnue, mais sans lumière, la progression était bien plus lente.
Ils sillonnèrent dans l’obscurité un long moment, mais leurs yeux s’adaptant progressivement, ils pouvaient avancer un peu plus confiants. Leur marche les conduisit vers une porte en métal, la première qu’ils croisaient depuis leur arrivée dans le Havre. Elle semblait assez vieille et rouillée, mais au moins, il y avait une issue à ce dédale de couloirs. Kessy posa sa main sur la poignée pour l’ouvrir et la tourna, avant de tirer la porte. Un horrible grincement sonore résonna dans les alentours.
Et quelques secondes plus tard, c’était un nouveau grognement qui se faisait entendre, ainsi que des bruit de pas.
— Tant pis pour la discrétion, décréta l’adulte en traçant un Arcane avec précipitation pour les éclairer. Courez !
Ils passèrent la porte en sprintant, et Daliah se munit également d’une petite sphère lumineuse. Les adolescents ne savaient même pas où ils allaient, mais une chose était sûre, ils ne comptaient pas s’arrêter. Leur poursuivant se rapprochait bien trop vite. En tête des autres, l’adolescente cherchait du regard la moindre porte, le moindre coin où se cacher. Ses yeux se posèrent sur ce qui semblait un autre couloir, mais en s’approchant, elle discerna des marches d’escaliers.
— On va par-là ! lança-t-elle à ses camarades qui cavalaient derrière elle.
Il fallait absolument réussir à se débarrasser de la créature qui les pourchassait. En ligne droite, elle était si rapide qu’elle n’était plus qu’à deux mètres. Elle était si proche que Vallys, qui les suivait de près, entendait une respiration bruyante derrière lui. En sentant un souffle chaud désagréable dans sa nuque, il se retourna d’un coup, un Arcane bleu clair illuminant son poignet.
— Tu vas dégager, oui !!
Alors que les apprentis se précipitaient dans les escaliers, une lumière vive apparut et une bruyante détonation explosait dans le couloir. Daliah jeta un coup d’œil derrière elle, et soulagée, elle vit son professeur sauter les dernières marches du premier palier pour les rejoindre.
L’étage où ils arrivèrent comptaient bien plus de porte que le précédent. Trent en ouvrit une d’un brusque coup de pied, et ils se faufilèrent tous dans la pièce pour reprendre leur souffle. L’adolescent referma la porte et se laissa tomber contre, haletant et transpirant.
— C’était quoi…ce truc ? interrogea Kessy à voix basse, peinant à retrouver une respiration normale. Un monstre ?
— Je ne…me suis pas arrêté…pour le lui demander…répliqua l’adulte avec une grimace de douleur, sa main serrée sur sa jambe blessée. Ça ressemblait vaguement…à un humain mais…avec autant de griffes et…de crocs qu’un chien-loup…
— On fait quoi ? demanda Daliah en s’asseyant au pied d’un mur.
— Une pause cinq minutes…reprit l’enseignant. On regarde si cette chose nous a suivi. Si oui, il faudra trouver un moyen de s’en débarrasser. Si non, on continue d’avancer en silence…Et j’espère que les autres ne tomberont pas sur ce…truc.
Abyss, Priam et Sawyer étaient sortis de la prison depuis quelques minutes. Le quinquagénaire était très silencieux, marchant devant les deux adolescents, une petite flamme dans le creux de sa paume. Les plus jeunes le suivaient avec une certaine anxiété, aucun ne semblant trouver quoi dire pour briser le calme pesant. Ce fut Abyss qui se résolut à prendre la parole après un long soupir.
— Qu’est-ce qui t’es arrivé quand tu t’es réveillé, demanda-t-il à son ami en fixant le sol.
— J’étais dans une espèce de salle…poubelle remplie de débris. J’étais tout seul, tu n’étais pas là, et Lumenor non plus…Ça m’a fait paniqué, mais je me suis dit que j’allais essayé de vous retrouver. Je me suis un peu perdu dans les couloirs, j’ai dû tourner en bourrique un bon quart d’heure avant de trouver une sortie. Et en marchant, je suis arrivé près d’ici, et je t’ai entendu.
— J’espère que les autres vont bien…soupira le garçon aux cheveux bleus. Professeur Sawyer, vous connaissez bien cet endroit ?
— Pas vraiment, répondit l’homme sans même le regarder. J’ai appris quelques petites choses…Par exemple, je peux vous dire qu’il y a bien des zones qui sont utilisées pour les débris et du matériel abîmé. Cela ne me surprendrait pas de savoir que vos camarades se soient également réveillés dans un endroit pareil. C’est là qu’on laisse les ordures, et les gens qu’on souhaite voir mourir.
— Ah bon ? s’étonna Priam en haussant les sourcils. Pourtant, je n’ai pas eu l’impression que c’était spécialement dangereux. Enfin, il y a du verre cassé et beaucoup d’occasion de se tordre la cheville, mais rien de mortel.
— Ce qui est dangereux, ce n’est pas le lieu, mais ce qui y rôde…des bêtes affamées…capables de vous déchiqueter et de vous dévorer vivant.
Au fur et à mesure de sa phrase, l’adolescent aux cheveux auburn pâlit brusquement, avant que son teint ne vire au verdâtre. Abyss avala sa salive de travers et s’étouffa en silence. Il allait vraiment finir par rendre son repas si ça continuait.
— Vous savez d’autres choses ?
— Oui, le Havre est à plus d’une centaine de mètres sous terre, et la seule entrée a été condamnée. Je suppose qu’il y a d’autres issues, mais les trouver risque de prendre beaucoup de temps.
— Quand on aura retrouvé Vallys et Lumenor, on trouvera bien une solution, murmura Priam qui semblait essayer de se convaincre.
— Rien d’autre ? insista son ami en regardant Sawyer.
Ce dernier s’arrêta un instant, avant de soupirer profondément. Il tourna la tête pour regarder les deux apprentis par-dessus son épaule.
— Cet endroit est toujours habité, et par les créatures les plus infectes que je connaisse. Si vous pensez qu’il est abandonné, détrompez-vous, il est très bien surveillé et défendu. Vos enseignants sont complètements fous de vous avoir amené ici.
— Ce n’était pas volontaire, répliqua Abyss avec froideur. On enquêtait sur des disparitions d’enfants dans le coin quand on a été attaqué. D’ailleurs, les disparus, ils ne seraient pas ici, par hasard ?
— Ça n’a rien du hasard, marmonna le quinquagénaire avec amertume. Mais ne rêvez pas trop, si vous enfuir serait une prouesse, les sauver, c’est du suicide.
— Écoutez, Sawyer ! s’impatienta l’adolescent, s’arrêtant de marcher. Malgré ce que vous dites, je suis certain que vous en savez plus que ce que vous voulez nous dire. Mais ce n’est pas en nous cachant des informations qu’on formera une équipe efficace ! Comment on est censé se défendre si on ne sait pas ce qu’on affronte ?!
Le professeur s’immobilisa au milieu du couloir, comme s’il hésitait. Il se retourna pour les regarder dans les yeux. Ses iris vertes étaient empruntes de doute et d’inquiétude, d’une certaine peur aussi.
— Physiquement, ce sont des humains…mais intérieurement, c’est la définition pure et simple du monstre. C’est comme si le Havre d’origine était revenu : les gens qui sont ici ne sont que des machines à tuer, qui obéissent aux ordres. Ils sont enfermés dans un cauchemar réel qui est devenu leur vie.
— Je commence à me demander si les Arcanes, c’est une bonne chose…murmura Priam d’une voix inquiète. Les personnes comme les Maîtres de la forteresse les utilisent pour aider, mais il y a tellement de gens qui s’en servent pour le mal…
— Les Arcanes ne sont ni bons ni mauvais, répondit Sawyer avec une voix plus douce. Ce ne sont que des outils. C’est la même chose qu’un couteau : tu peux t’en servir pour tuer quelqu’un ou beurrer ton toast. Ce qui est bien ou mal, c’est l’usage que tu en fais.
Il acheva sa phrase par un léger sourire nostalgique, avant que toute forme de joie ne disparaisse de son visage. Il attrapa les deux adolescents par le col et les tira derrière lui, tandis qu’un voile vert translucide les entourait. Quelque chose s’écrasa dessus avec fracas, avant de s’éloigner.
Le quinquagénaire retira son Arcane de protection, laissant Abyss constater qui était leur attaquant. Ce ne fut qu’à moitié une surprise de voir un jeune homme aux cheveux argentés un peu trop long et aux yeux ambre. Une longue veste noire au col redressait flottait dans son sillage.
— On ne pouvait pas tomber sur pire, marmonna Sawyer en fronçant les sourcils.
— Asaï ? s’étonna l’apprenti en haussant un sourcil sceptique. Je l’ai battu la dernière fois !
— Mais ce n’est pas exactement lui ! coupa son interlocuteur avec vivacité. Il est bien pire qu’avant, bien plus dangereux !
— Vous ne pourriez pas le battre, vous ? interrogea Priam avec une lueur d’espoir dans le regard.
— Vous voulez que j’affronte mon propre élève ? rétorqua l’adulte avec un visage rouge de colère. Il est peut-être devenu fou, mais je refuse de lui faire du mal !
Abyss jeta un regard à leur assaillant qui semblait écouter la conversation d’une oreille, mais sans y prêter grande attention. Ses yeux vides d’émotions les fixaient, lui procurant un frisson désagréable dans la colonne vertébrale.
— À votre place, je retirerais le « peut-être » ; il est fou ! Si je comprends bien, on est censé s’en charger nous-même ?!
— Ça ne va pas, non ?! hurla Sawyer. Il va vous réduire en bouillie !
— Faudrait savoir ! Il faut bien que quelqu’un s’en occupe !
— Je dis ça comme ça, intervint Priam pour mettre fin à la querelle. C’est normal s’il reste planté là à nous fixer ? Je croyais qu’il allait nous attaquer.
En effet, Asaï n’avait pas bougé d’un millimètre, continuant de les regarder et de les écouter. C’était comme s’il était paralysé, incapable de bouger, l’air presque perdu.
— Professeur ?
Une petite lueur apparut dans ses yeux ambres, et son visage semblait maintenant bien plus humain. Mais alors qu’il semblait sur le point de faire un pas dans leur direction, une voix résonna dans tout le couloir.
— 1967, je t’ai dit d’accomplir ta mission. Obéis.
Cette voix froide, implacable, semblait venir de partout à la fois. Asaï s’immobilisa immédiatement, tétanisé. Et soudainement, un Arcane ambre recouvrit son bras d’une main noire et griffue. Il bondit vers le petit groupe, qui se dispersa rapidement pour l’éviter. Son poing avait traversé les dalles au sol, les réduisant en petits morceaux.
— Eh, c’est ma technique ! protesta Abyss en le contournant.
— Non, répliqua Sawyer d’un ton catégorique, la sienne est encore plus puissante.
— Et j’imagine que vous voulez toujours pas l’affronter ? lança Priam qui avait reculé de dix mètres.
— Mais qu’est ce qu’on vous enseigne à l’école ? s’impatienta le quinquagénaire. Plus un Arcane est puissant, plus il consomme d’énergie.
— Donc on l’esquive jusqu’à ce qu’il s’épuise ? supposa le garçon aux cheveux bleus.
— Pas vraiment. Attaquez-le.
— QUOI ?! hurlèrent les deux adolescents d’une même voix.
— Attaquez-le bon sang ! hurla Sawyer.
Priam traça un Arcane, imité par son ami. Tout deux se précipitèrent Asaï, et Abyss fut le premier à tenter sa chance. Qui échoua lamentablement, son adversaire évitant son Arcane de découpe avec une facilité déconcertante. En revanche, en voyant la main couverte de griffes s’approcher, l’apprenti sut qu’il n’aurait pas le temps de l’esquiver.
Quelle ne fût pas sa surprise en voyant le bras de son ennemi emprisonné dans un voile vert. Il tenta de se dégager, mais cela semblait impossible. Au même moment, Priam arrivait d’un bond puissant, un Arcane de renforcement orange vif autour du poignet. Il jeta son poignet dans le visage d’Asaï qui prit le coup à pleine puissance.
Abyss se releva et s’éloigna rapidement, avant de tourner la tête vers le professeur qui était reculé près d’un mur.
— J’ai dit que je n’attaquerai pas, mais je n’ai jamais dis que je refusais de vous défendre, lança celui-ci avec un sourire. Continuez à l’attaquer des deux côtés !
Pendant un instant, l’adolescent crut que le vaincre ne serait plus si compliqué. Mais lorsqu’il regarda à nouveau leur adversaire, il perdit en partie sa confiance. Le jeune homme ne semblait pas le moins du monde fatigué, et le coup de son ami n’avait même pas eu l’air de le blesser. Il n’avait plus grand-chose à voir avec la personne qu’il avait combattu un mois plus tôt.
Pourtant, c’était là leur seule chance de s’en sortir. Il prépara un autre Arcane, tout comme Priam, et les deux garçons repartirent à l’assaut. Mais cette fois, plutôt que de s’en prendre à l’un des deux, Asaï se précipita en direction de Sawyer. Ce dernier s’éloigna rapidement pour l’éviter, fuyant en direction de ses alliés. Ceux-ci lui tombèrent dessus en même temps, certains de le toucher.
Il y eut une nouvelle lumière ambre
Abyss ressentit une douleur atroce sur tout le côté de son visage, et repoussé violemment, il se heurta au mur derrière lui. Il entendit un autre bruit de chute, mais la souffrance était comme un coup de marteau sur son crâne. Il porta une main à son visage, et malgré sa vision trouble remarqua le sang sur ses doigts tremblant.
Il releva la tête pour voir où se trouvait Priam, mais il ne vit qu’une masse étalée par terre. Devant lui, il distinguait clairement la silhouette d’Asaï, mais il se rendit compte d’un détail inquiétant. Ses deux bras étaient recouvert de l’armure griffue.
— Vous pouvez vous lever ?
Sawyer l’avait rejoint et s’accroupit à côté de lui.
— Il utilise deux Mains du démon…comment on est censé le battre ? haleta Abyss en posant une main sur sa joue sanglante.
— Il est plus affaibli que vous ne le pensez, répondit le professeur en traçant un Arcane du doigt.
Soudainement, la douleur s’estompa de sa blessure et l’hémorragie s’arrêta. Lentement, la vue de l’adolescent revint à la normale. À présent, il voyait son ennemi beaucoup plus nettement. Son nez saignait, il respirait rapidement, mais il semblait presque incapable de bouger.
— Ce n’est qu’un soin mineur, mais je ne peux pas faire plus pour le moment, reprit le quinquagénaire à voix basse. Écoutez, j’ai un plan pour le mettre hors d’état de nuire. Il faut l’affronter à arme égale.
— Je ne peux utiliser la Main du démon que sur un bras, souffla Abyss, et je ne tiens pas très longtemps.
— Cela suffira…
Sawyer lui murmura quelques phrases à l’oreille, et le garçon approuva d’un signe de tête. Le professeur se releva et s’écarta de lui. L’apprenti se leva, essuyant la trainée de sang sur son visage, avant de fixer son adversaire.
— Hey, 1967 !
L’intéressé tourna la tête vers lui, le regard assassin.
— Faut que je te dise, reprit le plus jeune avec un sourire narquois, comparé au Asaï que j’ai rencontré…tu frappes vraiment comme un faible…
Son interlocuteur l’observa une demi-seconde, avant de bondir vers lui avec rage. Abyss s’écarta à temps, tandis que Sawyer profitait de la voie libre pour aller aider Priam, toujours au sol. Quelques secondes plus tard, le deuxième apprenti se relevait pour reprendre le combat. Il se munit de deux Arcanes de découpe avant de se joindre à l’affrontement.
Dès que son camarade eut pris sa place, le garçon aux cheveux bleus s’écarta, traçant à son tour le signe de la Main du démon. Son bras gauche se couvrit de la carapace noire aux fils d’or. Une fois prêt, il se retourna, Priam s’écartant pour le laisser faire.
Abyss et Asaï se précipitèrent l’un vers l’autre dans un dernier assaut. Ce dernier parvint à attraper l’apprenti par la gorge. Les doigts tremblants de rage, il les resserra avec une force effrayante. Et le corps de l’adolescent se dissipa en fumée noire.
Le jeune homme resta immobile, véritablement stupéfait, avant de tourner la tête vers le professeur Sawyer. Ce dernier leva sa main droite, à laquelle brillait un Arcane vert.
— Ne fais pas cette tête, s’amusa-t-il avec un sourire. Tu n’es pas le seul à aimer jouer avec les illusions et la fumée. Et à ta place, je ferais attention à ma tête…
Asaï leva les yeux vers le plafond, et vit deux bottes pendre sous son nez. Le véritable Abyss était suspendu devant lui. Un de ses poignets était éclairée d’un Arcane d’adhésion qui le collait au plafond, et l’autre était pris dans une authentique Main du démon. Il se laissa tomber sur son adversaire, attrapa son visage de sa main griffue avant de l’enfoncer dans le sol de toute ses forces. La dalle se fissura sans se briser, et l’ennemi resta immobile au sol, proprement assommé. Son visage était ensanglanté, ses yeux fermés, et ses bras reprirent leur forme initiale. Un calme soudain tomba dans le couloir. Abyss récupéra également une main ordinaire, avant de se laisser tomber sur le sol en tailleur, épuisé. Priam s’accroupit à côté de lui pour le soutenir
— J’en peux plus…souffla-t-il en passant ses doigts dans sa chevelure bleue. Pitié, dites-moi qu’il est vraiment hors service…
Sawyer s’approcha d’eux et examina son ancien élève avec attention. Il lui appliqua un soin léger avant que l’adolescent ne remarque quelque chose dans son cou. Il écarta la chemise d’Asaï, dévoilant le numéro « 1967 » écrit à l’encre incrustée dans sa peau.
— C’est quoi ce truc ?
— Nous en parlerons plus tard, maintenant que nous avons battu un de leurs hommes, on doit partir au plus vite.
Il prit le garçon évanoui dans ses bras, et Priam le regarda avec scepticisme.
— Vous comptez vraiment le prendre avec vous ?
— Bien sûr. Allons chercher vos amis et sortons d’ici.
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