Cybèle attendait ce moment avec impatience. Dans cette adaptation, elle jouait un rôle clé. Son prénom était prédestiné, elle en était persuadée !

Pourtant, en ce soir fatidique, la voilà pétrifiée par le trac. Un trou de mémoire terrible la surprit, pile au moment de la réplique fatidique ! Désespérée, elle maudissait les secondes qui s’étiraient alors que le public attendait.

Soudain, un mouvement attira son attention. La fenêtre, derrière la colonne en carton pâte. Un conifère s’agitait. Éberluée, elle se souvint alors du souffleur, celui qui était déguisé en sapin. Avant la représentation, l’homme au visage peinturluré lui avait adressé un sourire chaleureux et un pouce en l’air en remarquant son stress.

– Tu gères ! Et j'assure tes arrières, lui avait-il affirmé avec un clin d'œil.

Il articulait à présent un “O” parfait et, enfin, Cybèle eut comme une révélation.

– Ô temps rongeur, et toi, envieuse vieillesse, vous détruisez tout !

Deux doigts verts en V se levèrent.

une comédienne, mythologie, le sapin chuchotait à la fenêtre