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Souvent lorsque l’on valorise les réussite, on va parler de travail. Moi j’aimerais parler de stratégie, de détermination et de projection. Rêver ma vie ? C’est ma spécialité. Vous l’aurez compris, je rêve tout le temps, partout. Mais lorsque je me suis finalement décidée à vivre mes rêves, il a fallut que je me donne les moyens d’y parvenir. Et je ne parle pas ici de moyens matériels, je suis partie avec pas grand chose, mais bien de moyens organisationnels, stratégiques.

D’abord, il s’agissait d’y croire. Parce que personne ne le ferait pour moi. Parce que c’était trop fou, irréalisable pour les gens de mon entourage. Ensuite, il fallait faire preuve d’audace (mon mot de 2025). Parce que le défi, quand on a passé autant de temps à être la gentille fille, c’est que l’on a la fameuse tendance de rester à sa place. Or cette fois, il s’agissait de briser les chaines pour aller défoncer la porte.

Ensuite, je crois que j’ai du accepter ce qui me semblait être l’inacceptable: j’allais devoir faire des erreurs. Ainsi, même si j’ai passée des heures à faire des recherches, à planifier chaque étapes et à établir des plans A, B, C, voir D, j’ai vite compris que ma plus grande capacité serait celle d’improviser. J’ai ainsi appris à relativiser. Je ne dis pas que l’anxiété m’a enfin quitter, bien au contraire, mais j’ai appris à la voir comme un moyen de ressentir les gens, les lieux, les opportunités, plutôt qu’un carcan me limitant, me terrifiant.

Dit comme cela cela semble si semble alors que cela ne l’ai pas. Mais l’idée ici est plutôt de signifier l’importance de se mettre en mouvement pour avancer. Les rêveurs, nous avons cette fâcheuse tendance à vivre confortablement dans noter tête, dans notre lit, sur notre canapé ou pendant ce trajet qui nous est si familié. Pourtant, si la vie nous est donnée c’est bien pour nous permettre de l’embrasser, pas (seulement) de l’imaginer.

Rapidement, je me suis rendue compte que pour vivre cette vie, j’allais devoir partir. C’est une décision difficile à prendre, mais dans mon cas elle était nécessaire. J’ai pourtant essayé de vivre mes rêves dans ce pays qui m’a vue naitre et grandir mais j’ai finalement du me rendre à l’évidence: visiblement j’y était toujours trop ou pas assez. Je suis une idéaliste, une utopiste même, je pense sincèrement que les gens, les sociétés peuvent changer. Mais à ce point ? Maintenant ? Je ne pense pas.

Je ne suis pas partie chercher un idéal. De la même manière que je n’ai pas fuit une enfer. J’ai plutôt suivi un instinct, une évidence, qui me poussait vers ces terres sauvages, lointaines qui m’appelaient depuis si longtemps. J’ai un raison, cela fut une évidence. Là-bas (ou plutôt, maintenant, ici), j’ai compris que lorsque l’on est au bon endroit, ce sentiment de décalage disparait peu à peu. On n’est alors plus trop ou pas assez, mais suffisant(e), valorisé(e), encouragé(e). Je ris souvent de la fluidité avec laquelle tout s’est enchainé, comme si l’univers lui-même me disait que c’était là, que je devais être.

Je crois que le plus beau dans ce voyage vers la réalisation de ma vie de rêve, c’est que cet idéal était finalement très simple: un environnement ou je me sent libre et en sécurité, des gens que j’aime et qui m’aime comme je suis, un travail et des projets qui m’excitent intellectuellement et me comblent humainement, des moments pour moi, avec mes animaux, mes bouquins et la nature. Rêver grand ne veut pas dire viser la célébrité, mais plutôt trouver notre propre définition de réussite, sans regrets.

Je continue de rêver ma vie. Ces scénarios en continue dans ma tête ne ce sont pas arrêtés. Je continue de lire et découvrir des centaines de sagas littéraires chaque année qui me permettront de nourrir des centaines d’heures de rêveries. Mais maintenant, en parallèle, je me donne les moyens pour vivre mes rêves. C’est un travail de longue haleine, épuisant, conséquent, douloureux parfois, mais je sais pourquoi je le fais. Pour moi. Pour la rêveuse qui crois en ces rêves et en sa vie.