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tome 1, Chapitre 20 « ... Et Trahisons » tome 1, Chapitre 20

Issam était toujours dans le fumoir lorsque l'on toqua doucement à la porte :

– Entrez ! s’écria-t-il

La porte s’ouvrit, dans un grincement de métal et de bois humide, laissant place à un Avicennius plein de déférence à l’égard de son maître Issam. Curieusement il portait lui aussi un masque, dont l’expression grotesque n’empêchait nullement une profonde douleur de poindre.

– Qu’y a-t-il Avicennius ? Ne me dites pas que nos invités sont déjà tous arrivés.

– Certes non, Maître. Cependant, ils ne sauraient tarder et il serait déraisonnable de vous présenter à eux ainsi vêtu. Ce d’autant plus que votre costume est couvert de poussière.

– Vous avez raison Avicennius. Auriez-vous par ailleurs l’amabilité de me donner l’heure ? Je crains que mon gousset ne retarde quelque peu.

– Il est six heures passées de trente-sept minutes, Maître.

– Merci, Avicennius. Vous pouvez vous retirer.

Ce dernier se retira sur une profonde inclination et referma la porte derrière lui. Dans la solitude du fumoir, Issam consultait sa montre gousset. La petite aiguille était à mi-course du nombre onze, tandis que la grande cheminait doucement entre les nombres dix et onze. Le tic-tac du mécanisme lui affirmait que sa course ne s’était jamais arrêtée. Néanmoins, il existait en ce jour un trou de presque six heures dans sa vie. Pourtant, il se souvenait parfaitement de ce qu’il avait fait, des lieux qu’ils avaient visités, où qu’il lui semblait avoir visité, car quelque part le doute s’insinuait. Cependant, celui-ci fut vite chassé par la sensation de brûlure qui diffusait désormais jusqu’à son épaule. Elle lui procurait une béatitude et un bien-être rare. Satisfait, il se détourna de la boîte à l’intérieur de velours et se mira un instant dans le miroir au-dessus de la cheminée. Son reflet lui renvoyait l’image d’un homme heureux, sûr de lui, viril, respirant la santé et l’absolutisme. Tout autour de lui s’agglutinait une foule bigarrée d’hommes, des femmes, d’enfants, tous arborant une expression différente, telle la palette d’un peintre sentimentaliste. Toutefois, perdu dans l’infinité sans fond du miroir, se dessinait également une voûte labyrinthique et inquiétante. Prenant une grande inspiration, il exhala un soupir d’aise rauque et profond, avant de se regarder une dernière fois dans la vérité suspendue au-dessus de l’âtre brûlant. Enfin, il sortit de la pièce, refermant silencieusement la porte derrière lui et retourna dans sa chambre. Là, il se déshabilla consciencieusement, pliant avec un soin extrême ses habits poussiéreux. Une fois nu, il entra dans sa salle de bains où il s’aspergea le corps et le visage d’un peu d’eau pour ôter les quelques grains de poussière rebelles. Il ne remarqua nullement dans le miroir la couleur bois prise par sa main, couleur qui s’étendait désormais jusqu’à son torse. Il était trop absorbé par sa félicité intérieure. Une fois ses ablutions terminées, il remit ses vêtements de dessous et déplia soigneusement ceux qu’il avait choisi auparavant. Il prit tout d’abord son pantalon noir ébène veiné d’un rouge sanguin, couleur de vie et couleur de mort, entremêlées. Il passa d’abord la jambe gauche, puis la jambe droite appréciant, goûtant, dégustant la texture de la soie sur sa peau. Puis il revêtit une chemise couleur d’écarlate, dont le jabot rehaussait la prestance de son porteur, et une veste d’un noir d’encre, encore plus sombre que la plus sombre des mines de charbon, une invitation aux ténèbres. Tout comme le pantalon, elle était striée, zébrée, telles les lacérations d’un fouet sur la chair tendre, de lanières écarlates, rougeoyantes comme un feu de forge. Ses manches étaient rehaussées de boutons en orichalque, qui renvoyaient l’éclat de minuscules rubis et de diamants rouges, parmi les plus purs, incrustés dans le métal. Enfin, il prit son chapeau, dont il caressa longuement, presque langoureusement les plumes sanguines dont le lustre tranchait, aussi sûrement que la lame du boucher dans un cœur de bœuf. Il le posa sur sa tête où abondait une chevelure noire, dont les boucles retombaient sur ses épaules. Il en arrangea les plumes de manière que leur panache naturel rejaillisse sur la symétrie de son visage, ainsi mis en valeur. Se tournant vers son armoire, il admira longuement sa silhouette, allant jusqu’à embrasser son reflet. Puis il tira sur le cordon de la sonnette pour appeler Avicennius pour qu’il s’occupe de ses vêtements sales. Il ne souffrait pas le moindre désordre. Se dirigeant vers la porte de sa chambre, il fit brusquement demi-tour, se souvenant qu’il avait oublié sa montre gousset dans son autre veste. Se ravisant, il retourna également vers son armoire qu’il ouvrit en grand. Après avoir fouillé quelques instants, il en ressortit avec un loup de soie nuit et une cape de la même couleur. Il attacha soigneusement la cape autour de son cou par un nœud sophistiqué, puis noua le loup sur son visage. Mais il ôta aussi vite qu’il l’avait mis, sachant qu’il n’aurait à le porter qu’une fois ses invités arrivés pour le bal. Jetant un coup d’œil à son gousset, il sut que ses invités n’allaient plus tarder désormais et il sortit précipitamment. Alors qu’il traversait le couloir, il jeta un coup d’œil par la fenêtre. Il aperçut l’orchestre faire sa répétition, Avicennius s’affairait autour des tables dressées, croulant sous le poids d’un buffet, que l’empereur lui-même n’aurait pas renié. Au loin un soleil fixe dardait ses rayons sur les arbres du jardin, faisant étinceler de mille feux leurs cimes dorées. Comme il apercevait une automobile soufflante et cahotante arrivée au loin, il se dépêcha de descendre l'escalier. Il ouvrit la porte donnant sur le perron, non sans avoir attrapé au passage sa canne-épée au pommeau délicatement ciselé dans l’or le plus pur. Devant lui la grille avait été largement ouverte pour permettre l’entrée majestueuse de ses invités. Il inspira profondément, savourant le sentiment de supériorité qui l’envahissait du haut de son piédestal.

Bientôt la voiture dont il avait entraperçu la silhouette cahotante entra dans l’allée et s’échoua aux pieds des escaliers, sifflant ses derniers râles, comme avant une mort certaine. À l'image de son véhicule, son propriétaire en sortit toussant et soufflant, comme si un facétieux chirurgien lui avait greffé un sifflet à la place du larynx. Cela arracha un rire discret à Issam, qu’il s’empressa de dissimuler sous sa cape :

– Pauvre Gabriel. Enfin au moins a-t-il accepté mon invitation. Et puis ainsi il animera quelque peu la soirée.

Puis il lança gaiement :

– Bonsoir Gabriel ! Quel plaisir de te voir enfin parmi nous ! J’espère que ce menu incident ne nous portera pas préjudice.

– Oh ! Certainement pas ! siffla-t-il. Il me semble t’avoir rendu la monnaie de ta pièce.

Issam grimaça et ajouta :

– Bien entendu. Mais ne rouvrons pas les vieilles blessures et prend plutôt place. Tu es le premier !

– Donc, le dernier, ajouta-t-il à voix basse.

– Je te remercie Issam.

Et Gabriel Delanne s’éloigna, non sans porter par réflexe une main à son cou encore empli de douloureux souvenirs. Issam le regarda partir. Au loin une file de véhicules bigarrés s’étiraient sur la route forestière. Il accueillit avec déférence ses invités, les recevant avec solennité et obséquiosité, trahissant imperceptiblement le sentiment de supériorité sur les masses, qui l’animait et le dominait. Il distribuait bonsoir et autres bons mots, glissant par ci, par là des piques acides et acérées, se délectant des réactions de ses victimes, qui devenaient à leur tour bourreaux, dès lors qu’elles n’étaient plus les cibles. Issam n’aimait rien de moins que de savourer les souffrances psychiques infligées à autrui. Elles étaient tellement plus délectables, lentes, insidieuses, profondes que la torture physique. Par un art consommé de la manipulation, il dégustait en esthète cette métamorphose de la victime en bourreau, lui se donnant le rôle du bourreau sauveur.

Bientôt vint un homme au port altier et à l’allure fière de ceux qui se savent appartenir à l’élite de l’Empire.

– Ah ! Frédéric ! Quelle joie de te voir enfin parmi nous !

– Tout le plaisir est pour moi ! s’exclama l’intéressé en lui donnant une virile accolade.

– Sommes-nous au grand complet, cher Maître ?

– Presque. Mais je laisserai le soin à Avicennius d’accueillir notre potentielle retardataire.

– Issam, vous ne semblez pas sûr de vous. Ce qui ne vous sied guère par ailleurs.

– Rassurez-vous Frédéric. Je puis vous assurer qu’elle viendra. Je n’ai simplement pas envie de lui faire l’honneur de la recevoir. J’en suis fort las voyez-vous ?

– Dans ce cas, pourquoi l’avoir invité ?

– Par jeu, répondit-il d’un air mystérieux.

Joliot-Curie haussa les épaules et suivit Issam qui l’entraînait vers les tentes disposées dans le jardin. L’on pouvait entendre l’orchestre joué les valses hongroises de Brahms, tandis que des éclats de rire émaillaient les discussions animées. Avicennius portait maintes flûtes emplies de Champagne. Cependant, malgré la foule, il ne paraissait nullement débordé ou incommodé. Il volait d’invité en invité, toujours prompt à leur rendre quelques services. Autour de lui, les gens hésitaient entre sobriété et élégance. Ces messieurs étaient tous habillés de frac ou de queue de pie et arboraient pour la plupart des chapeaux haut-de-forme, mais qui, une fois n’est pas coutume, dérogeaient à la traditionnelle couleur noire. Quant aux dames, celles-ci faisaient étalage de leurs atours et de leurs atouts, rivalisant, comme il se doit, de beauté et de suffisance. À côté d’eux Issam en paraissait presque inquiétant, tel une présence surnaturelle, dans ces habits de noir et d’écarlate. Mais devait-il en être ainsi pour qu’il puisse s’arroger, une fois de plus, le rôle de maître de cérémonies, en même temps qu’il affirmait son pouvoir de séduction et de suggestion sur la foule présente devant lui. Il s’avança, la main enserrant fermement sa canne-épée, vers Avicennius et prit une flûte de champagne, sous son regard désapprobateur et lui souffla discrètement :

– Avicennius. Une dame se présentera ce tantôt…

Il s’interrompit, consulta son gousset quelques secondes.

– … d’ici quelques heures, trois tout au plus. Seriez-vous assez aimable pour aller la chercher et l’amener ici? À cette table, voulez-vous, à quelques encablures de l’orchestre.

– Bien sûr. Il en sera fait selon votre désir.

– Merci Avicennius.

Autour de lui, ses invités se pressaient de l’admirer et de le féliciter de son rétablissement exceptionnel. En échange, il distribuait bons mots et moqueries, comme il savait si bien le faire, se gonflant à chaque fois un peu plus d’orgueil. Mais au fond de lui, il n’avait de cesse de mépriser cette plèbe bourgeoise, si aisément manipulable et veule. Ses invités mangeaient, buvaient, se régalaient bruyamment, se félicitant des contributions de chacun à la pérennité de l’Empire Français d’Europe.

Enfin dès que le soleil commença à étirer ses rayons du couchant, d’étranges lueurs se mirent à apparaître et à danser, volant littéralement d’une teinte à l’autre. Des exclamations de peur et de surprise fusèrent alors de toutes parts. Mais ces cris furent bientôt couvert par le tonnerre roulant d’un immense éclat de rire :

– N’ayez crainte mes chers amis ! Et laissez-moi vous faire là une démonstration de quelques applications, encore inconnues de l’éther fluctuant.

Des Oh ! d’exclamation fusèrent de toutes parts dans la foule, tandis que de petits groupes entouraient des objets ressemblant à de petits phares brillants de mille feux.

– Ce sont des lanternes magiques dopées à l’éther fluctuant. Une lentille concentre les rayons du soleil vers une plaque de verre traité à l’éther. Cela permet d’amplifier la lumière solaire même la plus faible, en même temps que sa longueur d’onde se trouve décaler dans le spectre.

D’un geste discret, il s’adressa à l’orchestre qui se mit à jouer la symphonie du Nouveau Monde d’Antonin Dvorak. Aussitôt les rythmes pulsatiles des lanternes s’accordèrent sur les notes en un ballet des plus étourdissants. Puis se drapant dans sa cape et levant bien haut le bras, il fit tomber en douceur un lustre en cristal de bohême, qui dispersa de toutes parts les faisceaux lumineux. Bientôt des ombres se découpèrent dans le jardin où elles entamèrent une danse exquise. Se penchant vers une dame, il sortit une main blanche comme de la porcelaine et d’une voix, exquise et douce, l’invita à danser. Celle-ci piqua un fard devant tant d’audace, mais accepta en glissant sa main dans la sienne. Issam s’avança au milieu de ses invités accompagnés de sa fière et ravissante cavalière. Arrivé sous le lustre, celui-ci plaça son loup sur son visage et d'un geste théâtral invita tout le monde à en faire autant. Chacun, chacune mit alors un masque de soie colorée sur son visage, à l’exception d’Avicennius dont les traits trahissaient une intense perplexité, non dénué d’un certain amusement, ou peut-être de l’ironie. Une fois que tous eurent le visage dissimulé, Issam donna le signal du bal en transformant sa canne-épée en un phénix flamboyant qui s’envola dans les arbres.

Désormais Issam et ses invités dansaient au son d’un orchestre endiablé. Celui-ci jouait désormais la danse du sabre de Gayaneh et semblait enflammer le cœur de la foule, à en juger par les cris de joie. Avicennius, lui, préféra se retirer dans un coin plus sombre et plus calme du parc, un coin d’où il pourrait profiter un peu du ciel étoilé. Hélas pour lui, ce dernier était en grande partie dissimulé sous les feux ardents de la réception. Et cependant qu’il s’éloignait de la réception, des phares blafards vinrent percer les arbres de leur pinceau fantomatique, donnant aux arbres une allure spectrale. Voyant cela, Avicennius se précipita vers le portail toujours grand ouvert pour y accueillir cette mystérieuse invitée. Curieusement il n’entendait nul moteur pétarader ou ronronner, ce qui ne manquait pas de le surprendre. Même le moteur de la Trompettante fonctionnant à l’éther fluctuant émettait un ronronnement facilement identifiable. Bientôt il aperçut le véhicule incriminé et contrairement à ce qu’il avait pensé au premier abord, c’était une calèche tirée par deux superbes chevaux à la robe anthracite. Néanmoins, il était toujours autant surpris par le silence qui régnait. Il n’entendait ni le hennissement des chevaux, ni le claquement des sabots sur le sol et encore moins le raclement des roues sur le chemin de terre. Quand enfin la calèche franchit les portes de la propriété, il fut frappé de stupeur par ce qu’il vit. Ni les roues ni les sabots des chevaux ne touchaient le sol. L’ensemble baignait dans une brume éthérée rendant les formes et les contours flous, trompant les sens sur sa véritable nature. L’étrange cortège s’immobilisa alors en bas des escaliers. La ou les personnes qui en descendirent, Avicennius n’aurait su dire, attendaient simplement que quelqu’un vienne à sa rencontre.

Dans le fond, l’orchestre jouait en sourdine et les lumières jaillissantes s’étaient affadies de même, à moins qu’elles ne fussent atténuées par quelques artifices. Cependant, Avicennius avait une impression d’engourdissement, ses gestes se faisaient plus lents, comme si le temps ralentissait lui-même. Il se doutait que ce phénomène n’était pas d’origine naturelle, du moins pas dans le sens usuel, et que l’apparition fantastique devait en être très certainement à l’origine. Néanmoins, qui était-il pour poser une telle affirmation ? Il n’était qu’Avicennius, modeste maître d’hôtel au service d’Issam Pierzzi, et non un grand scientiste reconnu. Autrement dit, rien. Avicennius ne s’attarda pas sur ses pensées et s’en fut rejoindre la calèche d’un pas lent, découplé, irréel presque, comme s'il ne savait pas où il allait poser le pied l’instant d’après. À mesure qu’il se rapprochait cette sensation de pesanteur devenait de plus en plus prégnante, engourdissant ses sens et sa volonté. Il était à présent à mi-chemin dans l’allée et l’attelage était en pleine lumière. Seulement, il n’arrivait toujours pas à distinguer les personnes assises, pas plus que leur nombre. Étaient-elles trois, était-elle une, ou bien trois à se confondre en une ? Avicennius était incapable de le déterminer. Ou bien était-ce tout cela à la fois ? Avicennius s’interrogeait car ce qu’il avait alors pris pour un flou dû à la lueur était en réalité la superposition imparfaite de trois entités différentes.

Dans la calèches la femmes ne s’impatientait nullement et coula un regard avenant vers Avicennius, qui s’avançait toujours du pas du plongeur en eaux troubles. Celui-ci ne devinait rien de son visage, dissimulé sous une voilettes. Une étoffes dont il n’aurait su sonné la couleur exacte, bleu, rose ou noir. De la même façon que l’attelages se confondait, le visages et sa voilettes faisait de même, donnant à l’ensemble des allures fantasmatiques et sépulcrales. Bien qu’au premier abord intimidant, Avicennius n’était nullement impressionné par la présences et bientôt il fût au pied de la calèches. Il s’avança vers le marchepieds et se saisit de la poignées. Mais à peine eut-il effleuré le métal noir qu’il reçut une décharge de pure énergie. Ce n’était en soi ni douloureux, ni plaisant. En fait il ne ressentait rien de particulier mais pour un observateur extérieur la scène aurait été tout autre. Il n’aurait plus vu Avicennius seul, mais lui se confondant avec deux autres personnes. Tout d’abord une femme d’âge mûr aux cheveux noirs bouclés tombant en cascade sur ses épaules et légèrement plus petite qu’Avicennius. Ensuite un homme dont les traits rappelaient ceux d’une femme et d’Issam, d’une taille assez impressionnante et au sourire enjoué. La femmes se leva et descendit du marchepieds.

– Merci Avicennius. Je crois que tu peux te retirer désormais.

– Je vous remercie Masdames.

Et Avicennius partit en direction de la forêt. Il franchit le grand portail, le referma derrière lui et partit sans même jeter un coup d’œil en arrière. Il s’enfonça alors dans les bois sombres et denses, où il disparut…


Texte publié par Diogene, 20 mars 2016 à 09h52
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