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tome 1, Chapitre 13 « CIE » tome 1, Chapitre 13

Issam et Avicennius avaient copieusement déjeuné avant de se mettre en route pour le plateau de Saclay, où les attendait Joliot-Curie. Ils roulèrent plus d’une heure à travers la forêt dense sur de tortueux et chaotiques chemins de terre. Issam préférait le clame forestier à l’agitation urbaine.

– Avicennius ! Comment s’est passé ton rendez-vous ? le questionna Issam, alors que la Trompettante manquait de verser dans un nid de poule, au détour d’un virage.

Avicennius, qui se cramponnait à son siège, lui répondit entre deux chaos :

– Très… bien. Nous devons nous revoir ce tantôt.

– Et qui est cette charmante personne ?

– Madame veuve Khrouchtchev.

– Oh ! Vous avez rencontré sa veuve. Je me suis laissé entendre dire que c’était une personne délicate et… délicieuse, fort exquise et cultivée, susurra Issam.

– C’est aussi une dame de grande vertu qui mérite le respect Issam, rétorqua Avicennius d’un ton acide.

– Bien entendu ! N’y voyez aucune offense de ma part ! répliqua sèchement ce dernier.

Au fond de lui, brûlait la jalousie et il enviait Avicennius. Mais il s’efforça de ne rien en laisser paraître, car l’Amour ne trouvait plus grâce à ses yeux. La Science était sa seule maîtresse et la Raison sa seule vertu.

Rompant le silence glacial qui s’était installé entre eux, Avicennius demanda à Issam quelques précisions sur les motivations de Frédéric Joliot-Curie, à les inviter au plateau de Saclay :

– Issam pourquoi nous rendre au plateau de Saclay ? Il n’y a rien à parts quelques champs et des pâtures, où paissent quelques bovins des plus placides. Ce lieu recèlerait-il un secret ?

– Oh ! Ce n’est pas un secret. Mais il existe des installations qui demandent la plus grande discrétion et qui ne doivent pas être vues du vulgum pecus. De plus certaines expériences nécessitent une isolation d’un genre tout particulier. Le plateau abrite dans ses sous-sols des laboratoires de pointe en matière de physique de la matière et de physique de la psyché.

– Vous avez dit physique de la psyché. Mais n’a-t-elle pas été marginalisée. Vous m’aviez expliqué au pavillon, à la Sorbonne, que ces recherches étaient plutôt mal vues.

– En effet et les crédits gouvernementaux sont très insuffisants, mais de généreux mécènes permettent à ce programme d’exister. Malheureusement cet accident au pavillon de recherche me fait craindre un arrêt définitif. Néanmoins Frédéric m’a laissé entendre que l’expérience, que nous avons menée, avait donné quelques résultats. Et… m’a-t-il appris, le Delanotype est intact. Gabriel l’avait emporté avec lui, même s’il lui répugnait à revoir ces figures.

– Il en serait de même pour moi. Je n’ai aucun désire à revoir ces… choses, si je puis les appeler ainsi.

Un silence de mort naquit, flottant comme un voile noir. Issam se rappelait avec mépris et dégoût le portrait, aujourd’hui purifié par les flammes, de sa douce Ernanie. Avicennius, quant à lui, éprouvait une profonde tristesse pour ce corps torturé, qui lui rappelait sans qu’il ose l’évoquer, l’esprit de son ancien ami, maître et de nouveau ami, Issam. Heureusement ils ne tardèrent pas arriver en vue du plateau et de ses paisibles champs et Issam s’exclama :

– Avicennius, nous voici arriver. Bienvenu au CIE, centre névralgique de la recherche impériale.

Devant son air ahuri, Issam ne put retenir un petit rire moqueur :

– Ne t’inquiète pas Avicennius nous somme bel et bien arrivé au CIE. Attention, cramponne-toi bien. Cela risque de secouer un peu.

Et avant qu’Avicennius ai pu réaliser quoique ce soit, un violent tangage secoua la Trompettante. Il fut aussitôt pris d’un malaise qui le laissa au bord de l’évanouissement. L’espace d’un instant il avait sentit sa conscience se dissoudre dans un ensemble beaucoup plus vaste, infini même. Puis elle avait reflué pour enfin réintégrer son corps. Lorsqu’il ouvrit les yeux, un immense complexe, plus grand encore que le plus grand de tous les vaisseaux de guerre impériaux. Un Léviathan de béton, d’acier et de verre se dressait devant eux. Si son estimation était juste le bâtiment dépassait de plusieurs dizaines de mètres la Tour de l’ingénieur Eiffel.

– Mais où sommes-nous donc Issam et quel est donc cet… étron architectural, demanda Avicennius.

Issam se racla la gorge et répondit doctement :

– Hum. Ce que tu appelles… hum… étron est le siège du CIE, dont nous ne voyons, à l’instar d’un iceberg, que la partie émergée. J’avoue que l’architecte a eu la main un peu lourde. Mais de là à parler d’étron, il y a un pas que je me garderai bien de franchir.

La main lourde, voilà bien une chose qui suscitait l’hilarité intérieure d’Avicennius. Le bâtiment principal, si tant est qu’il y en eut un. Le mot monolithe eut mieux convenu. Il semblait issu du croisement improbable entre les figures pures de la géométrie grecque et l’opéra Garnier, dont l’architecte aurait un tant soit peu abusé des extraits d’ergot de seigle, plus que du peyotl mexicain. Pendant ce temps, Issam lui expliquait la méthode révolutionnaire de conception et de construction, qui avait permis l’élévation du bâtiment en un temps record. Mais Avicennius n’écoutait que d’une oreille distraite, concentré sur ce qu’il lui était arrivé un peu plus tôt. Cependant qu’il sursauta quand Issam prononça le nom d’Ebenerzer.

– Pardon Issam ! Mais venez-vous bien de parler de Moshé Ebernezer, ancien professeur à l’observatoire de Meudon ?

– Bien sûr ! C’est en partie grâce à ses travaux et à ses idées que nous avons pu, Frédéric, Gabriel et moi, mener nos travaux sur la théorisation et la mathématisation de l’esprit humain. Si mes souvenirs sont bons, Frédéric voulait que ce bâtiment soit un hommage rendu à ses travaux, malgré l’ostracisme dont il fut victime. Dommage que Frédéric n’ait pas voulu approfondir certains de ses concepts, mais il les considère comme ésotériques et pseudo-scientifiques.

En entendant cela Avicennius n’était pas complètement convaincu de la sincérité d’Issam, ayant perçu une pointe de mépris dans sa dernière phrase.

– Cependant je ne comprends toujours pas ce qu’il s’est passé. Un tangage puis cette monstruosité surgie devant nous, planté au milieu d’une pâture.

– Cela je ne puis te l’expliquer. Seul Frédéric en connaît le secret. Cependant je sais qu’il s’agit d’une modification locale de l’indice de réfraction de l’air. En le rendant négatif nous devenons invisible et inversement nous, qui sommes à l’intérieur, ne voyons plus ce qui est à l’extérieur de cette bulle d’invisibilité.

Avicennius tourna la tête et s’aperçut qu’il était enfermé dans une bulle d’obscurité. Seul le CIE brillait de mille feux, si fortement qu’il était permis d’y voir comme en plein jour. Ils arrivèrent bientôt au pied du Moloch de béton et prirent position sur une plate-forme d’acier. Une fois la Trompettante arrêté, Issam se mit à tracer des signes cabalistiques dans l’air et déclama d’une voix de stentor :

– Klatuu, Barada, Nikto !

Un ronronnement se fit doucement entendre, suivit du chuintement d’un piston entrain de coulisser et la voiture se mit à descendre dans les entrailles de la Terre, en compagnie de ses deux occupants. La descente dura ainsi cinq bonnes minutes, au-dessus d’eux des mâchoires d’acier s’étaient déjà refermés, les coupant de toute retraite.

– À quelle profondeur sommes-nous Issam ? demanda Avicennius.

– Environ 200 m sous Terre, mais les installations plongent leur racine bien plus profondément encore. Certaines expériences menées ici nécessitent un isolement des plus absolus.

– Lesquelles ?

– Frédéric, en collaboration avec plusieurs savants italiens et allemands traque l’unité et la composition de la matière. Certains constituants sont, m’a-t-il expliqué, quasi-insaisissable. Les petits neutres par exemple ou neutrino comme aime à les appeler Enrico Fermi. Mais ce sont là des choses qui ne m’intéressent guère. Avec Frédéric nous cherchons la quintessence de l’esprit humain et à en percer les mystères, pour le maîtriser à terme.

Cette dernière remarque fit frissonner Avicennius, car pareille affirmation ne pouvait porter en germe que les prémices des pires totalitarismes, quand bien même noble serait l’objectif.

Enfin l’ascension inverse cessant, une légère secousse signifia un ajustement de la plate-forme métallique. Issam remit en route la Trompettante, puis la gara entre deux véhicules aux couleurs impériales.

– Viens Avicennius ! J’aperçois Frédéric, s’exclama-t-il en agitant la main.

Ce dernier se précipita à leur rencontre faisant raisonner le martèlement de ses talons dans la caverne.

– Bonjour Issam, bonjour Avicennius ! C’est un plaisir de vous revoir.

– Pareillement ! répondit Avicennius en lui rendant sa vigoureuse poignée de main.

– Suivez-moi messieurs ! Gabriel nous attend dans mon bureau nous pourrons y discuter à l’aise.

Et tandis qu’ils marchaient dans un couloir, d’où s’échappait une lumière crue baignant la cathédrale de béton. Avicennius examina attentivement les lieux. Levant les yeux c’est à peine s’il arriva à distinguer la dalle d’acier qui s’était refermée sur eux. Elle figurait tel un lumignon au fond d’une grotte, renvoyant les trop rares rayons de lumière qui l’atteignaient. Avicennius n’avait pas de phobie particulière. Mais à rester dans un endroit pareil quelqu’un à l’esprit un peu fragile aurait pu facilement basculer dans la folie douce des profondeurs. Ce n’était pas la hauteur presque infinie des plafonds, mais plutôt l’uniformité des lieux, leur froideur, leur asepsie, qui les rendait dangereux. Ces lieux n’invitaient ni à l’imagination, ni à la création, encore moins à l’émotivité. Ils étaient en deux mots, fonctionnels et impersonnels. Une manière subtile d’étouffer toute velléité et tout esprit critique, toute chose qui aurait pu porter en germe la sédition et la discorde. Et comme en réaction à l’atmosphère dissonante qui y régnait, Avicennius se mit à marcher d’un pas mécanique, semblable à celui de tous ses occupants. Il avança suivant Issam et Frédéric dans la gueule d’acier qui s’ouvrait béante devant eux. Il fut si ébloui par la trop vive lumière qu’il faillit buter sur la botte d’un soldat de faction, qu’il n’avait pu voir. Ils marchèrent ainsi de longues minutes, tournant de temps à autre à un carrefour, longeant des couloirs anonymes ou des salles aux vitres fumées, empêchant ainsi quiconque d’en pénétrer les secrets sans y être invité.

– Nous y sommes ! s’exclama soudain avec emphase Joliot-Curie. Si vous voulez bien vous donnez la peine d’entrer. Après vous Messieurs !

Issam suivi d’Avicennius pénétra dans une salle agencée avec un goût certain. Au centre une table en bois d’ébène autour de laquelle était déjà assis Delanne.

– Bonjour messieurs ! fit ce dernier se levant pour les saluer d’une chaleureuse poignée de main. Bienvenu au CIE Avicennius

Ce dernier le remercia vivement tandis que Joliot-Curie les invitait à prendre leur place.

– Messieurs ! J’ai une excellente nouvelle à vous annoncer. J’ai pu, avec le concours des techniciens du CIE, reconstitué le réacteur tel qu’il était juste après son explosion.

Il appuya alors sur un bouton du pupitre et la pièce fut plongée dans le noir. Quatre faisceaux lumineux, extrêmement fin, se mirent alors à balayer l’espace autour et au-dessus de la table, y traçant de curieuses arabesques. Bientôt tous purent deviner des formes géométriques simples, puis de plus en plus élaborées, avec moult détails.

– Voici messieurs les pièces du réacteur telles que nous les avons retrouvés sur le site de l’explosion.

Effectuant ses manipulations depuis son pupitre de commande, Frédéric fit pivoter les pièces sur elles-mêmes. Chacun des fragments étaient en effet étiquetés et il était alors facile de savoir où se situait chacun des morceaux ramassés. Comme tous s’y attendaient ceux-ci provenaient tous de la partie supérieure de la machine, entièrement soufflée par l’explosion. Cependant à mieux examiner l’image, quelque chose semblait troubler l’assistance et Frédéric attendit patiemment que chacun lui fasse part de ses observations.

Le premier à rompre le silence fut Delanne :

– Frédéric ! Vous serait-il possible de positionner une image du cœur, que nous avons récupéré dans les restes du laboratoire, dans ce qu’il reste du réacteur intact.

Ce dernier s’exécuta et une nouvelle pièce fit son apparition, prenant place au centre de la machine. Avicennius observait avec attention chacun des fragments ainsi dévoilés. Comme il le supposait tous les débris portaient les stigmates de la déflagration, mais aucunement de traces d’effraction. Delanne s’apprêtait à en faire la remarque, quand il fut brusquement coupé dans son élan par Issam, qui lui brûla la politesse :

– Frédéric ! Toutes les pièces que tu nous montres ont toutes des marques de fragmentation. Les bords portent des marques nettes de cassures et des déformations dues au souffle. Mais nulle part, il n’y de trace de fracturation. En somme, il n’y a rien qui puisse affirmer ou infirmer un acte de sabotage, du moins… dans notre plan de réalité.

Issam avait soigneusement ménagé son effet, laissant tomber ses derniers mots comme une sentence définitive, se délectant de voir ses interlocuteurs suspendus à ses lèvres. Gabriel l’observait d’un air contrit. Frédéric hochait doucement la tête, satisfait de voir qu’Issam avait poussé ses idées bien plus loin que lui. Et enfin Avicennius dont l’expression était pour le moins indéchiffrable, un mélange de crainte et d’exaltation.

- Frédéric. Peux-tu réassembler les pièces afin de reconstituer le réacteur avec le noyau, à partir des fragments dont tu disposes ?

– Bien entendu !

Et ses doigts se mirent à virevolter sur le clavier de commande, tandis que l’assemblage prenait forme sous leurs yeux. Environ une dizaine de minutes plus tard, le réacteur était virtuellement reconstruit. Sa base n’avait guère souffert, cependant que toute la partie supérieure avait volé en éclat, comme en témoignait les fissures.

– Frédéric ! Dites-moi, n’y aurai-il pas une autre alternative que les plans de réalité parallèles évoqués par Issam ? s’enquit Avicennius

– En fait, il en existe une. Mais à notre échelle ce phénomène est plus qu’improbable, les énergies mises en jeu seraient tout simplement colossales, bien au-delà de ce que nous pouvons connaître.

– Que voulez-vous dire ?

– Hum… des images valent plus qu’un long discours qui vous embrouille l’esprit. Laissez-moi donc vous illustrer mon propos par une petite expérience de pensée.

Joliot-Curie éteignit la projection puis ralluma la pièce. Elle baignait désormais dans la même lumière crue que le reste des pièces du bâtiment, mais elle semblait moins agressive. Il se dirigea ensuite vers l’immense tableau noir qui faisait face à la table. Puis se saisissant d’une craie, il se mit à dessiner frénétiquement.

– Voici messieurs ! Le bonhomme que j’ai figuré ici représente un atome et la balle qu’il tient dans sa main, l’un de ses électrons. Le mur dressé devant lui est ce que nous appelons la barrière de Coulomb. Cette barrière est une frontière que la balle-électron ne peut franchir, même si elle y mettait toute son énergie. Celle-ci sera toujours insuffisante pour qu’elle puisse traverser ce mur. Néanmoins, les lois de la physique nous disent que si la balle le frappe un nombre suffisamment grand de fois, elle finira immanquablement de l’autre côté du mur.

– Comment ! Est-ce possible ? s’exclama Delanne. A-t-on déjà observé ce phénomène à notre échelle. ?

– J’y viens. Pour répondre à la première question nous avons des explications, mais il est inutile d’en faire le développement ici. Ce serait bien long et cela nous emmènerait bien trop loin. Ensuite ce phénomène est tous les jours observés à l’échelle microscopique, mais non macroscopique. Du moins le pensais-je jusqu’à ces derniers jours.

– Le noyau du réacteur aurait donc été extrait de son cocon blindé de la même manière qu’un électron traverserait la barrière de Coulomb !

– Absolument ! Il n’y a pas d’autres hypothèses plausibles. Souvenez de ce qu’affirmait Sherlock Holmes dans les romans de Conan Doyle : « Lorsque vous avez éliminé l’impossible, ce qui reste, si improbable soit-il, est nécessairement la vérité ». J’y ajouterai cependant une nuance, cette hypothèse est inenvisageable dans notre réalité, à moins qu’il n’existe des plans de réalité parallèles au nôtre, comme l’a suggéré Issam. Alors… l’impossible… devient possible.

Issam semblait pensif, l’esprit ailleurs, mais ses pupilles trahissaient une joie intense de son esprit. Delanne le remarque et l’apostropha :

– Hé bien Issam ! Tu as l’air perdu. À quoi peux-tu bien penser ?

Issam ne goûtait guère le trouble quand il était plongé dans ses réflexions, aussi marqua-t-il son irritation d’un froncement de sourcil à l’égard de Gabriel, pour se ressaisir aussitôt.

– Hum. Je réfléchissais aux nombreuses perspectives qui pourraient s’ouvrir pour l’Empire, pour peu que ces hypothèses se vérifient.

Il ne révélerait jamais le secret de ses explorations des plans, ni ce qu’il y avait découvert, les gardant précieusement pour lui. Cependant les futurs travaux, qu’entreprendrait très certainement Frédéric pour se lancer dans cette nouvelle odyssée, lui ouvraient de merveilleuses perspectives. A lui maintenant d’orienter ce dernier, pour obtenir ce qu’il désirait de plus cher : La connaissance absolue, le comment de toute chose (et non le pourquoi).


Texte publié par Diogene, 14 juin 2015 à 20h00
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