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tome 1, Chapitre 2 « Maia » tome 1, Chapitre 2

Les mouches exécutaient leur danse macabre autour du cadavre de la biche suspendu la tête vers le bas. Maia s’était dépêchée de l’ouvrir en deux et de la faire saigner le plus possible, elle était obligée si elle voulait garder la viande en bon état, c’est exactement ce que lui avait appris Harold, « Le respect avant et après la mort donne forcément une bonne viande. » On avait appris à Maia dès son plus jeune âge comment traquer, chasser, mettre à mort et découper comme il se doit le corps. Encore une fois c’était Harold qui lui avait appris toutes ces étapes et il l’avait lui-même appris de son père et de son grand-père, une chance que la jeune femme n’avait pas eue car sa seule famille ne reposait que sur son petit frère qu’elle chérissait plus que tout. IL faut dire qu’ils ont toujours fais deux, deux dans la joie, deux dans la peur, deux dans la tristesse et deux dans le courage. Maia pensait, son esprit bouleversé par les actions de la biche tournait à toute vitesse puis elle se rappela soudain d’une chose importante, tellement qu’elle faillit presque l’oublier : Harold.« Harold ! » criait elle, « Harold !! » L’inquiétude commençait à grimper en elle comme un poison se répandent dans son organisme. Son estomac lui faisait mal, la jeune femme sentait que quelque chose n’allait pas. D’ordinaire cela ne se passait pas comme ça, d’ordinaire ils étaient plusieurs ils étaient plusieurs et tout se déroulait comme sur des roulettes mais d’ordinaire, ce n’était pas maintenant. « Harold, répond moi ! » Maia courut dans la direction opposé, celle ou son acolyte devait l’attendre, elle chercha de chaque côté dans l’espoir de trouver un indice, des branches cassés, des traces de pas ou même mieux de le voir lui. Cette dernière pensée l’effraya encore plus, pourquoi s’était elle faite à l’idée qu’elle n’avait plus grande chance de le voir. La jeune femme retourna sur ses pas, appelant plusieurs fois à haute voix mais elle n’eu aucune réponse.

Jusqu’à celle-ci : « Je suis là ! », c’était la voix d’Harold, « Harold ? Ou es-tu ?! », « Ici, viens me voir ! » Maia se déplaça au son de sa voix, elle passa derrière un talus de moyenne taille, se glissa derrière et rejoignit une petite crevasse par une pente douce. C’est en arrivant en bas qu’elle le vit allongé sur le sol les paupières closes. Sa tête reposait sur une pierre, un léger filet de sang en coulait. Maia se rua vers lui, elle voulait le toucher, vérifier s’il n’était juste qu’assommer mais ses mains tremblantes l’empêchaient de faire quoi que ce soit. Elle lui parla pour essayer de le réveiller, de lui faire comprendre qu’elle était la juste à côté et que la situation ne pouvait pas être plus grave. Elle lui parlait pour se rassurer. « Stupide vieux, parle… Tu ne m’as pas fait venir ici pour rien. Allez dit quelque chose ! » Elle lui serra la main pour vérifier s’il répondait mais elle n’eu aucune réponse, n’en démordant pas elle fit de même avec l’autre et c’est à ce moment que Maia s’en rendit compte. Harold était allongé le crâne sur une pierre et un morceau de sa lance brisé dans la main, elle venait de comprendre que ce qu’elle voyait n’était pas le problème mais une infime partie, « Je suis là ! » redit la voix d’Harold à quelques pas d’où ils se trouvaient. La voix ne venait pas de son ami mais de cette chose blanche hideuse qui se tenait debout dans un coin à l’épier. Maia ne vit qu’au début son grand front blanc et son visage enfantin qui exprimait un sourire pervers. La chose sortit tranquillement de sa cachette, tenant au bout de ses longs bras cadavériques l’autre moitié de la lance d’Harold. Maia devina qu’elle s’en était prise délibérément à lui en voyant cette marque rouge sur ses côtes saillantes, il l’avait blessé mais pas suffisamment pour la mettre hors d’état de nuire. L’instinct fit réagir la jeune chasseuse qui sortit une flèche de son sac et l’encocha pour tirer un trait qui alla se planter en pleine poitrine. La flèche rentra entièrement et ressortit à moitié de l’autre coté du corps. La bête lança un regard remplit de bêtise à Maia, elle ne semblait pas comprendre ce qu’il se passait, elle se figea un instant puis attrapa le projectile pour l’extraire de son corps qui exulta un petit flux de sang noir. Elle lorgna dessus puis sur Maia qui sentait ses jambes tremblées, son sourire s’agrandit à tel point qu’il barrait tout le bas de son visage. La chose y prenait plaisir, elle en voulait plus et la jeune femme allait lui en donner.

Elle fit un pas dans sa direction puis un deuxième, détournant à chaque fois son regard de celui de la jeune femme comme si la timidité l’en empêchait mais malgré cela la chasseuse sentait qu’il lui était impossible de fuir, que peut importe ou elle irait, la chose ira aussi. La distance se réduisait dangereusement, il ne restait qu’une vingtaine de mètre qui les séparait alors Maia retira une seconde fois, cette fois-ci dans l’épaule, c’était un tire raté car sa flèche devait atteindre le front mais ses yeux s’embrumaient de larme. A dix mètre la chose s’arrêta un instant, se pencha et prépara un saut pour se jeter sur elle, Maia savait que tout allait se jouer maintenant alors elle commença à s’énerver, à pousser des cris pour s’encourager, si elle mourait ici elle ne reverrait plus jamais son frère, les villageois et ça s’était hors de question alors quand la chose se projeta sur elle, Maia se décala à l’aide d’une roulade et encocha une troisième flèche qu’elle tira pile dans la gorge du monstre qui en glapit de douleur. La jeune femme sortit son couteau de sa ceinture et se jeta, elle à son tours, la lame rentra plusieurs fois au niveau du torse et du cœur, le sang noir coulait sur les mains de la jeune femme. Elle pensait que c’était finis, que le tours était joué mais la chose lui attrapa fermement le poignet et retint le dernier coup. De désespoir elle lui porta un coup en plein visage avec son genou, ce qui eu pour effet de l’assommer quelques secondes. Voyant que le monstre ne bougeait plus la chasseuse prit ses jambes à son coup et gravit à toute vitesse la pente et la bute de terre pour s’y mettre au-dessus, de là elle prit une énorme inspiration et hurla de toute ses forces, « AVELLE, SULLY !! ».

Maia réitéra son appel plusieurs fois jusqu’à ce qu’une grande force l’envoi valdinguer contre le sol. Elle atterrit la tête la première puis l’épaule qui dans un éclair de douleur lui provoque des pleurs qu’elle ne pouvait pas contrôler. Elle se releva tant bien que mal et marcha aussi vite qu’elle le pouvait, elle criait ou du moins appelait ses amis pendant une bonne centaine de mètre jusqu’à ce que fatigué elle s’écroule. Le repos ne vint pas car une main l’attrapa par l’épaule et la retourna violement. La chose la regardait, le visage ravagé par la colère, les veines noir presque palpable ressortaient de sa peau. La chose la frappa une fois puis deux. A l’intérieur de sa tête un sifflement retentissait, il l’empêchait de penser et d’agir alors quand la chose porta ses mains à sa gorge elle ne résista presque pas. Elle sentait la pression sur son coup, ses poumons qui tentaient désespérément de recevoir de l’air, ses jambes taper le sol de désespoir, sa vision se troubler puis plus rien. La chose avait relâché sa poigne et regardait son torse, une lance en ressortait. Elle cria elle aussi, non pas de colère mais de douleur, c’était le coup de trop. Maia regarda dans l’angle gauche et vit les jambes d’un satyre, Avelle venait d’arriver. La bête essaya de se relever mais Avelle sortit un gourdin et s’acharna sur son crâne, le bruit de cassure fut vite remplacé par un plotch distinctif. « Ne dit rien » dit-il, « Reste allongé. Sully s’occupe d’Harold puis il viendra ici. Ne t’inquiète pas, tout est finis. »

Clac ! fit la mâchoire de Maia quand Avelle la lui remit en place. La douleur lui provoqua une sensation de chaud qui lui monta des pieds jusqu’à la tête. La jeune femme était faible et d’une blancheur cadavérique, elle écoutait Harold qui racontait tant bien que mal à Avelle et Sully ce qu’il s’était passé, « Nous avons vus une biche pas très loin d’ici et on a décidé de s’en occuper. Je me suis éloigné puis… », « Prend ton temps » lui dit Sully, « Je me suis installé pour couper la route de la biche et c’est la que j’ai entendu la voix de Maia qui m’appelait à l’aide alors je me suis dépêché de la rejoindre. J’ai compris trop tard que ce n’était pas elle. » Les larmes de Maia ruisselaient sur ses joues « Désolé, c’est de ma faute… Je ne voulais pas que la biche s’échappe… Je me suis dit que… Qu’on allait pouvoir manger un peu plus ce soir alors je ne vous ai pas attendu. Si vous n’étiez pas arrivé, on serait plus là. » Maia voulut s’essuyer les yeux mais la douleur dans son épaule et les côtes l’empêcha de bouger. « C’est vrai que tu as été stupide » lâcha Avelle, « Tu sais aussi bien que nous tous ici que des choses apparaissent, des choses que nous ne connaissons pas qui peuvent être dangereuse pour nous. Le monde a changé et il change encore, je sais que tu pensais bien faire mais tu te dois de faire attention à toi. C’est le principal. » Maia ne dit pas un mot, elle gardait le silence. A quoi bon parler, elle savait pertinemment qu’il avait raison. Avelle l’a pris par-dessous l’épaule, Sully fit de même avec Harold même si son physique de renard l’handicapait pour porter des charges lourdes. Le petit groupe retourna voir la biche, toujours suspendu la tête vers le bas. Sully la renifla, « Elle est toujours bonne, tu as bien fait Maia. Voilà un peu de bonheur dans notre malheur. », « Allons bon, dépêchons nous » coupa Avelle, « Il faut vous soigner au plus vite. Harold peux-tu marcher seul ? », « Je crois oui. », « Bien, Sully, ouvre la marche, nous te suivons. »


Texte publié par Doktissimo, 8 mai 2024 à 13h24
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