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tome 1, Chapitre 2 « Réveil » tome 1, Chapitre 2

Trass se réveilla en sentant une douce chaleur sur son corps, il ouvrit difficilement les yeux alors qu’une lumière aveuglante l’assaillait. Sa vision floue revint petit à petit à la normale et il vit le ciel bleu au-dessus de lui. Son esprit était confus, il lui fallut un moment pour retrouver ses souvenirs, il avait été jeté dans le lac immortel et était en train de mourir de froid.

Il se leva en sursaut regardant précipitamment autour de lui.

Une plage ? Au bord d’une étendue d’eau clair où différents bateaux était en train de pêcher au filet ?

Trass ne comprenait pas où il se trouvait, il aurait dû être sur le lac gelé en train de mourir, ou diable se trouvait-il ?

Il regarda encore un peu autour de lui, voyant la forêt non loin, la plage de sable et de galet et l’eau clair en face de lui. Il se leva, observants ses vêtements en lambeaux ; avançant sur la plage, en étant toujours dans un état de confusion.

Il aperçut un appontement où des pécheurs semblaient se préparer pour leur travail. Il courut vers ceux-ci.

« Excusez-moi messieurs ! », dit-il en s’approchant d’eux.

Ils se tournèrent pour voir un enfant crasseux d’environ dix ans, aux cheveux noirs et aux yeux bleu très clair, il était habillé de guenille. Autrement dit, un jeune clochard.

« Dégage de là, on est occupé ! pesta l’un d’eux en le regardant avec dédain.

— Où sommes-nous ? demanda Trass, gêné sous le regard des adultes le méprisant.

— Où nous sommes ? Tu viens d’où gamin ? demanda l’un des hommes en regardant Trass avec suspicion.

— Je… de Corcoil ?

— Si tu viens de la ville pourquoi tu demandes ou tu te trouves ? Tu vois bien que tu es au lac immortel non ? se moqua un second pêcheur.

— Excusez-moi de vous avoir dérangé, s’excusa rapidement Trass en baissant la taille avant de se retourner et de s’enfuir loin du ponton vers la forêt à proximité.

— Les adultes sont effrayants. » se murmura-t-il.

Cette pensée lui sembla fausse, comme si cette sensation était quelques choses du passé, son esprit semblait juger les choses différemment que dans ses souvenirs.

En effet les adultes n’étaient pas si effrayants, avant il avait peur d’eux parce qu’il était orphelin et qu’ils pourraient lui faire du mal, mais maintenant, inconsciemment, il semblait ne pas les considérer comme une menace, comme si quelque chose avait changé.

Il regarda son poing se fermer devant lui, une étrange sensation dans son corps et dans son esprit, mais trop lointaine et confuse pour qu’il puisse mettre un nom sur celle-ci.

Le lac immortel n’était plus gelé, accueillants de nombreux pécheur, l’homme de tout à l’heure à parler de la ville de Corcoil, alors que dans ses souvenirs ce n’était au mieux qu’un hameau, un avant-poste vers les terres sauvages.

Trass ne comprenait pas ce qu’il se passait, il y réfléchit et pus faire quelques déductions, mais des choses trop irréaliste, tel que les choses avaient évolué, qu’il se trouvait dans une dimension différente, mais ces idées semblaient trop superflues, peut être trouvera-t-il quelques réponses en allant au village.

Avec cette idée en tête il se mit en route sur un chemin, non pas en terre battu, comme il l’avait parcouru tant de fois, mais de pavé taillé dans de la roche. Un chariot emplit de tonneaux de poissons le dépassa sur cette route qui semblait être familière mais ; toutefois tellement différente de ses souvenirs.

Il continua à avancer en observant autour de lui, la construction de la route ne devait pas être récente, des mauvaises herbes poussaient entre les pavés, les abords de la forêt étaient éclaircis et élagués.

Il arriva devant des murs lisse d’une dizaine de mètres de haut. Son cerveau traitait l’information tout en continuant sur la route et vu l’entrée de la ville avec un gigantesque écriteau dont il reconnut les lettres qui symbolisait Corcoil, au-dessus de l’ouverture de cinq ou six mètres de large, surveillé par quatre garde habillés d’armure de cuir renforcé de plaque de fer et armés de lance, surveillant les entrées et sortis de la cité de manière décontractée.

Trass passa devant l’un des gardes qui le regarda de la tête au pied en faisant claqué sa langue mais le laissant entrer dans la ville sans un second regard.

La ville semblait immense des bâtiments à trois étages bordait la route principale, les gens s’activaient tout autour, des carrosses se déplaçaient dans la rue tandis que des gardes par deux patrouillaient.

Était-ce vraiment son village de naissance ?

Il se souvint de l’orphelinat ou plutôt la maison de vieille dame qui accueillait les orphelins du village, il chercha son chemin et s’engouffra dans une ruelle dans la direction approximative de ses souvenirs.

Des habitations assez luxueuses était tout autour de lui, il ne reconnaissait rien à son environnement.

Et le docteur qui lui donnait du travail ? Il se mit à courir dans la direction de la maison du médecin de son souvenir et se retrouva face à un grand bâtiment de quatre étage, un écriteau avec des lettres qu’il ne comprenait pas était affiché au-dessus de l’entrée.

En tant qu’orphelin et membre de la plèbe, il n’avait jamais appris à lire, reconnaissant quelques mots comme le nom de son village, car il le voyait souvent à l’époque et savait ce qu’il signifiait.

« Que se passe-t-il ? » se demanda-t-il à haute voix alors qu’il continua à regarder autour de lui.

Deux garde s’approchèrent.

« Hé gamins, ne fais rien d’illégal ici sinon on t’emmènera au tribunal et tu deviendras esclave ! dit l’un d’eux en le regardant avec méfiance.

— Retourne au bidonville si tu ne veux pas de problèmes ! annonça le second en lui montrant une direction, son regard empli de mépris.

— Je suis désolé, je m’en vais tout de suite ! » s’excusa Trass en s’enfuyant dans la direction indiquée par le garde.

Un bidonville ? Il se souvient que son village n’avait qu’une quinzaine de huttes de chaume, mais maintenant tout était si différent, des bâtiments luxueux, des routes pavées, des centaines de citoyens qu’il avait vu durant sa courte exploration et maintenant un bidonville.

En suivant la rue, l’ambiance devint différente, s’appauvrissant, les maisons n’avaient plus qu’un étage et leur qualité architecturale ainsi que de matériaux semblait se dégrader au fur et à mesure de son avancé. Il arriva finalement au bidonville, les maisons, si l’on peut appeler celle-ci ainsi, était faire de matériaux de récupération dépareillées, toutes plus petites les unes que les autres, des habitants étaient assis à même le sol au bord d’une route de terre battu, les yeux agar et sans vie. Des cris et dispute pouvait être entendu au travers des murs sans consistance de ce nouveau lieu qu’il découvrait.

Trass observa autour de lui tout en supportant l’odeur nauséabonde qui recouvrait le secteur, un peu comme des latrines que l’on a pas nettoyées depuis une décénnie. Il n’y avait rien ici pour lui, les citoyens des bidonvilles, du moins ceux qui avaient encore un peu de vie dans leur regard, l’observaient avec méfiance, dédain, pitié voir cruauté.

Ses parents étaient bûcherons et avant que la tragédie ne les emporte, ils vivaient en forêt. Il lui sembla qu’il serait plus en sécurité là-bas que dans ce lieu où, il avait l’impression de pouvoir se faire rosser à tout moment.

Il fit demi-tour et retourna vers l’entrée de la ville.

Seulement, le soleil avait baissé et les porte était close. Il ne pouvait plus sortir de la ville. Le regard des gardes emplis de suspicion tombèrent sur lui. Il ne ressentit pas d’autre choix que de retourner dans le bidonville et se cacher pour la nuit, pour éviter d’avoir des problèmes.

Il se faufila entre les bâtiments de fortune pour trouver un coin où il pouvait se cacher et resté loin des yeux des adultes.

Il se faufila entre les bâtiments de fortune pour trouver un coin où il pouvait se cacher et resté loin des yeux des adultes.

Installer entre deux murs de bois qui séparaient les habitations, Trass s’assit au sol en soupirant, essayant de faire le point sur tous ce qui lui était arrivé.

La ville plus grande et semblant être plaine de vie, le lac qui n’est plus gelé, serait-ce vraiment une autre dimension ? Comment avait-il fait pour arriver ici ? Et, que doit-il faire maintenant qu’il est seul sans connaissance dans un monde qui lui est inconnu ?

Fermant les yeux pour se reposer, ruminant ces questions existentielles, il entendit des bruits de pas s’approcher de sa cachette.

Il ouvrit rapidement les yeux s’enfonçant entre les deux murs pour se dissimuler dans l’ombre de la nuit, un homme se pencha dans l’ouverture et sourit brillamment.

« Le rat est là les gars, on fait comme prévu, ne l’abîmer pas trop, on pourra le vendre au vieux Gribon, il adore les petits garçons, dit-il en regardant l’enfant tremblant dans l’impasse.

— Viens là gamin, on n’va pas te faire de mal. », continua-t-il en tendant la main pour l’attraper.

Trass voyant la main s’approcher de lui se souvint malgré lui, de la main qui l’avait attrapé et traîné pour le jeter dans le lac immortel. Il trembla de tout son corps, incapable de penser à autre chose.

Cette pensée était « Je vais mourir ! »

Il voulait vivre, il voulait survivre, plus jamais face à la mort gelée et froide qui était encore gravé profondément dans son esprit.

Il devait fuir, fuir pour sa vie !

Son corps tremblait comme une feuille au gré du vent dans une bourrasque d’hiver précoce, il cria et se mit à courir en donnant un coup de poing devant lui.

Il devait fuir tout de suite.

Les cinq hommes regardèrent l’enfant hurler et se jeter sur leur chef le poing fermé, ils ricanèrent, que pouvait faire un merdeux contre un adulte au troisième niveau humain ?

Et un liquide chaud les éclaboussa, leur chef avait un trou dans la poitrine et son corps tomba lentement tandis que le gamin courrait pour sa vie loin d’eux.

Les cinq criminels restèrent bouches bée pendant un moment avant de comprendre ce qui venait de se passer, l’enfant maigre et pauvre ne ressemblant à rien avait tué un rang 3 du domaine humain en un seul coup ?

Ils déglutirent en regardant la direction où le gamin était parti avant de s’enfuir loin de la scène du crime et surtout loin de son chemin.

Trass toujours dans un état de panique, ne se rendant pas compte d’avoir tué un de ses agresseurs, courrait dans la rue malodorante du bidonville, des larmes coulaient de ses yeux, il devait fuir le plus loin possible de ces adultes !

À force de courir et n’avoir que cette pensée en tête, il arriva au bout du bidonville ou se dressait le mur de la cité qui séparait l’extérieur de l’intérieur. Il n’y avait plus d’issue, se sentant dans un coin, Trass regarda autour de lui pour trouver un passage salvateur, il devait fuir, uniquement fuir pour sa vie.

Et avançant d’un pas dans une direction quelconque, il sentit un léger vertige, se retrouvant sur une plaine d’herbe, le soleil brillait dans le ciel alors qu’à l’instant il faisait encore nuit.

Il regarda autour de lui, mais ne vit personne, pas d’être humain juste la végétation verte.

Trass souffla, calmant son esprit, même s’il ne savait ce qui c’était passé, au moins les adultes n’étaient pas là.

Malgré lui il s’écroula de fatigue alors que le stress diminua. Allongé par terre sur le matelas d’herbe, il perdit doucement conscience s’endormant de cette étrange journée.


Texte publié par Arnaud, 6 mai 2024 à 14h20
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