Allongée sur un canapé à angle en cuir rouge, la tête bien enfoncée dans un petit coussin noir, les jambes enveloppées dans un ample pyjama, et tenant à bout de bras un livre ouvert tandis que ses yeux en parcourent les caractères ; voici donc la protagoniste de cette petite histoire.
Son nom, n’a pas ici d’importance, ni son âge (assez jeune tout de même), encore moins sa taille ou bien la teinte de ses cheveux. Non, ce qui ici est important, est la quantité de choses, d’idées, de mouvements qui se créent dans la petite tête de cette jeune femme. En voilà un échantillon ; un simple résumé, peut-être un peu poussé certes, mais qui cristallisera en une centaine de mots ou un peu plus, tout ce à quoi cet esprit humain peut penser en l’espace d’une centaine de minutes, ou un peu moins.
Afin de commencer à pénétrer dans la vie psychique de cette jeune femme, il faut tout d’abord adopter son point de vue ; et que voit-elle ? Un livre, qu’elle tient à tout prix à finir le soir même, car « trop chiant pour y passer trop de temps », s’était-elle dit quelques minutes plus tôt en le prenant sur son bureau. Pourtant, ce volume n’avait pas l’air déplaisant, avec sa couverture vermeille, son illustration d’un revolver en quatrième de couverture, et son titre, « 6 coups d’avance ». Il s’agissait-là en effet d’un de ces bouquins destinés au grand public, pas nécessairement mauvais, avec une intrigue parfois prenante, pas mal de personnages marquants, et qui peuvent même dans certains cas restés iconiques ; bref, un bon livre divertissant, mais sans plus.
Seulement, pour la jeune lectrice installée sur son canapé, c’est justement ce « plus » qui distingue un bon livre d’un classique, et ce « plus », elle ne le retrouvait pas entre les pages de ce roman. Aussi voulait-elle s’en débarrasser au plus vite, histoire de repartir à la recherche de ce « plus » qu’elle convoite encore et toujours, à travers les chapitres qu’elle avale, tel le vieux prospecteur, héro de « 6 coups d’avance, qui débite des tonnes de pierre à la recherche de sa pépite.
Parfois, lorsqu’on recherche de l’or, on tombe sur autre chose, du cobalt ou de l’opale par exemple ; et d’autres fois, lorsqu’on cherche une révélation, on ne trouve qu’une interrogation. C’est ce qu’il se passa avec cette jeune mineuse littéraire. Alors que, proche du dénouement, le héro de « 6 coups d’avance » se retrouve menacé par un homme armé d’un, eh bien, d’un 6 coups, le pauvre mineur, tentant d’amadouer son futur assassin par de bonnes paroles, lui rappelle le mal que cela serait d’abattre un innocent « comme un pauv’ chien qu’est enragé ». Le hors-la-loi, resté absolument impassible devant ce faible argument, présente alors sa vision de la chose, par cette phrase laconique : « personne n’est innocent, personne au monde. » Et ces six mots vinrent frapper la jeune femme en pleine poitrine.
Maintenant que l’esprit de la jeune femme se trouve percé de six trous béants, il est possible de s’y engouffrer afin d’en explorer les recoins qui, d’habitude, sont bien inaccessibles à tout le monde ou presque. Tout compte fait, il sera beaucoup plus aisé de parcourir le for intérieur de cette jeune femme en la nommant ; ainsi, elle s’appellera Anna. Pourquoi ? En l’honneur d’ « Anna Karénine », son roman et personnage préféré dans tout ce qui se fait, ou a pu se faire dans le monde de la littérature.
Car en effet, s’il est possible de ne dire qu’une seule chose sur Anna, c’est bien qu’elle lit beaucoup. S’il se trouve un moment dans sa journée où elle n’a rien à faire, à coup sûr elle usera de ce temps pour s’adonner à sa passion : la lecture. Pourtant, il lui avait fallu longtemps pour se découvrir cet engouement, elle n’avait commencé à lire sérieusement que vers ses 18 ou 19 ans. Avant cela, elle ne s’était jamais vraiment intéressée à cette activité ; pas par mollesse d’esprit ou même par fainéantise, non, mais tout bêtement car elle n’avait jamais considéré la lecture comme quelque chose qu’elle pouvait faire, juste par plaisir. Pour elle (comme pour beaucoup sans doute), la littérature n’était que quelque chose de sérieux, de difficilement manipulable lors de ses cours de français au lycée ; quelque chose d’impersonnel, de froid, de mort.
Un bel après-midi pluvieux, pourtant, lassée des réseaux sociaux et du peu d’occupations qu’elle avait jusque-là pour tromper l'ennui, elle avait décidé d’entamer un bouquin qui trainait chez elle dans un tiroir depuis Dieu sait quand ; il y en a toujours un de la sorte dans tous les foyers du monde, ça doit être une règle universelle. Ce bouquin avait pour sujet la relation d’un petit garçon et de son cheval qui l’avait sauvé de la noyade, rien donc de prime abord, en lien avec Anna ou sa vie. Elle le lut donc, et ainsi s’écoula l’après-midi, puis la soirée (Anna n’a jamais lu très vite). Ce court livre, aux pages jaunies, aussi distant d’elle et de son existence qu’il put lui paraître en le découvrant au fond d’un vieux meuble, l’avait définitivement touchée et marquée. Le fait est qu’à cette époque, Anna avait un chien ; un vieux chien tout jaune, idiot comme une souche et qui pétait à tout va. Mais ce chien, c’était son chien, et elle l’aimait comme une jeune fille peut aimer un chien qui l’a connue petite fille ; et malheureusement, elle sentait que bientôt, il la quitterait…À travers l’histoire de ce petit garçon et de son grand cheval, c’était donc un peu son histoire à elle et son chien qu’elle retrouvait. Ainsi, lorsqu’à la fin du livre le cheval mourut, quelques larmes vinrent tacher les dernières pages…C’est ainsi qu’elle découvrit que sans WIFI, un livre peut se connecter aux sentiments de son lecteurs, et lui partager des émotions.
Anna s’ennuyait de la vie ; la majorité du temps, elle était comme vide, n’ayant pas envie de vive, mais sans pour autant avoir envie de mourir ; il s’agissait d’une sorte de mal de mener une existence qu’elle trouvait insensée. Le livre du garçon et du cheval, l’avait touchée particulièrement, car il lui laissait entrevoir la fin de la seule chose qu’elle aimait : son chien. Les livres qu’elle lut par la suite ne la touchaient pas autant, mais elle appréciait à les lire car elle découvrait souvent en eux quelque chose sur elle-même ; de plus, la lecture lui permettait de se balader entre histoires, personnages et époques différentes, comme la libérant ainsi de sa morne vie figée dans le présent.
La jeune femme trouvait l’humanité mesquine et vile par nature ; une espèce mauvaise et inutile passant son temps à faire des choses qui l’étaient tout autant. Anna n’était pas vraiment vivante, elle existait, physiquement elle occupait un coin de l’univers, certes, mais c’était tout. Elle ne recherchait pas le contact humain. Parfois elle se trouvait esseulée, aussi essayait-elle de renouer avec des gens. Cependant, vite, elle se lassait de leur compagnie et du masque qu’elle devait porter avec eux, et qu’ils portaient avec elle. Car tout est masque pour Anna, tout. Personne n’est lui-même, le monde est un bal masqué où tout le monde danse sur une musique que personne n’aime vraiment.
Elle n’ôtait son masque qu’avec son vieux chien ; parfois, elle lui récitait son poème favori « Ponto », de Victor Hugo, et pendant qu’elle récitait, son chien la regardait, avec son œil honnête.
En plus d’avoir permis à Anna de s’évader tout en se découvrant elle-même, la lecture lui offrit quelque chose de fort bénéfique, sous la forme de la stimulation intellectuelle. Un de ses anciens professeur lui disait souvent « l’esprit c’est comme un muscle, ça se travaille », et il avait raison, elle s’en rendait désormais compte. Depuis le vieux livre du garçon et du cheval, quelques temps s’étaient écoulés, et quelques ouvrages aussi ; et en elle, s’était éveillée une certaine curiosité.
Afin de nourrir celle-ci, elle avait commencé par la lecture de quelques livres « grand public », ne sachant pas trop par où débuter. Depuis, elle avait naturellement dérivé sur les « grands auteurs » tels que Flaubert, Sand, Zola…la littérature étrangère aussi l’attirait beaucoup, elle lut même quelques ouvrages de Dickens en anglais, mais dut se contenter de découvrir Tolstoï ou Dostoïevski en versions traduites. Le génie de ces auteurs transpirant à travers leurs œuvres, Anna se mit à s’intéresser à eux, à parcourir leurs biographies, à se plonger dans le monde des courants littéraires ; et cette soif de savoir s’étendit inévitablement (car c’est dans sa nature), s’étendit donc à d’autres sujets : l’Histoire, la philosophie (que la jeune femme n’aimait pas trop), aux langues, à la musique…elle se mit même un peu à l’écriture.
Autre phénomène qui se produisit en elle, elle se posa de plus en plus de questions.
Se poser des questions, s’interroger, douter, analyser, que ce soit elle-même ou autre chose, ce n’était à vrai dire, pas nouveau pour elle, c’était même plutôt inné en sa personne. Depuis son enfance, ou tout du moins depuis aussi loin qu’il lui était possible de se remémorer sa vie, Anna avait toujours eu une prépondérance à la sur-analyse.
Déjà petite, elle souffrait souvent d’insomnies, causées par une angoisse qui ne la quittait jamais le jour, et se renforçait même le soir venu. Parfois, lorsqu’enfant elle allait se mettre au lit sur les coups de 9 heures, l’appréhension de faire une insomnie la prenait, ce qui lui causait…une insomnie. Alors, allongée dans le noir, attendant que le sommeil ne vienne la délivrer de la prison de son petit lit, elle se mettait à songer. Elle songeait d’abord au fait qu’elle était « en retard » sur les autres qui déjà devaient être en train de dormir, chose qui lui donnait l’impression d’être en quelque sorte hors du monde, écartée, différente des autres ; son anxiété s’en trouvait doublée, ce qui la maintenait encore un peu plus éveillée. Son esprit agité se déportait ensuite vers de plus vastes sujets, la mort, par exemple. Pas à SA mort, mais plutôt à la mort en général et surtout à celle de ses proches, à celle de ses parents en particulier, ce qui provoquait chez la petite fille de véritables crises de panique. Elle gémissait, peinait à respirer, serrait fermement son doudou dans ses petits bras ; la vue de cette enfant se noyant seule dans sa propre détresse aurait été déchirante pour n’importe quelle personne capable de sentiments. Son petit pyjama lui faisait l’effet d’une armure pesante l’oppressant et lui brûlant la peau, elle se démenait en deux sanglots pour s’en défaire et, parvenue à s’en extirper, la petite fille se laissait gagner par la fatigue, et s’assoupissait enfin, sentant ses larmes mouiller son oreiller. Le lendemain, sa mère, pour qui Anna s’était tant torturée la veille, retrouvait sa fille dénudée sous ses couvertures. Alors, elle l’engueulait. «Tu vas tomber malade avec tes bêtises !», criait-elle à la pauvre petite qui, s’étant endormie en larmes, se réveillait de même.
Devenue jeune fille, elle commença à douter d’elle-même. Cela avait débuté par sa voix, qu’elle trouvait trop stridente, puis ce fut le tour de ses seins de lui causer du souci, elle les trouvait asymétriques. Plus tard, elle douta de ses capacités et, en général, de sa valeur. Elle se trouvait bête, s’en voulait de choses qu’elle avait pu mal faire, mal dire, en bref, n’avait pas confiance en elle, et restait donc en retrait par rapport aux autres, qu’elle supposait bien meilleurs qu’elle dans tous les domaines.
Anna ayant grandie dans une famille croyante, n’arrivait pourtant pas à croire en un Dieu ; sans pour autant lui valoir de reproches de la part de ses proches. Ce n’est pas qu’elle ne voulait pas croire, au contraire, étant consciente que la foi lui donnerait peut-être la force nécessaire pour surmonter ses difficultés, elle le voulait. Seulement, le doute l’empêchait de trouver la foi, et malheureusement, lorsqu’il s’agit de la croyance en Dieu, il faut y croire totalement sinon, on n’y croit pas du tout ; aussi, Anna n’y croyait pas du tout.
Ces questionnements, ces doutes, avaient agi comme des entraves dans l’accomplissement de la vie d’Anna ; comme si toutes ces interrogations la clouaient sur place, elle avait la sensation que peu importe la décision qu’elle prendrait vis-à-vis de son futur, elle serait mauvaise. La jeune femme faisait donc du surplace, n’osant bouger nulle part, comme un joueur d’échecs trop prudent.
Toute cette agitation mentale apportée par la lecture n’avait rien de neuf pour Anna, non ; mais alors qu’auparavant son esprit ne traitait que de questions la touchant elle, personnellement, ses lectures de plus en plus variées l’avaient amenée à considérer différents thèmes, auxquels elle n’avait jamais pensé jusqu’alors. Et tous ces domaines, à l’image de la littérature qui en premier lieu lui était étrangère, vinrent peu à peu s’ajouter à cette confusion spirituelle qu’Anna connaissait depuis des années.
C’est dans cette mosaïque de stimulations que vint se placer « 6 coups d’avance ».
« 6 coups d’avance », lui avait été offert par une amie à l’occasion de son anniversaire, bien qu’elle ne le fêtait jamais. Cette amie de longue date, apparaissant et disparaissant dans la vie d’Anna comme le font souvent les amis durant le début de la vingtaine, connaissait assez bien Anna pour savoir que cette dernière aimait la lecture, mais pas assez pour connaître ses préférences dans le domaine littéraire. Un jour qu’elle se baladait de boutique en boutique, cherchant un cadeau honnête (mais pas trop cher) à offrir à Anna, elle vit tout à coup, ou plutôt, son œil fut attiré par le rouge criard d’un livre posé en vrac dans parmi d’autres livres d’occasion. Tout d’abord, intriguée par la couleur de la couverture, elle fut définitivement séduite par le petit prix auquel l’article était affiché ; elle l’acheta donc et, une semaine plus tard, le donna à Anna de bon cœur, avec la satisfaction d’avoir accompli son devoir à moindre frais.
Anna, en entamant le livre, ne s’attendait à rien, et n’avait pas franchement envie de le lire ; elle avait de plus comme projet d’en commencer un autre qu’elle avait elle-même choisi, et qui lui faisait vraiment envie. Elle aurait pu ne pas l’ouvrir, et même le revendre, si elle le voulait. Mais Anna se sentait vis-à-vis de son amie comme ayant contracté une dette, celle-ci ne pouvant se réglant qu’en lisant le livre offert, Anna s’y attela au plus vite afin de régler au plus tôt sa dette. Comme dit dès le début de ce récit, elle trouva l’ouvrage assez ennuyeux, mais, approchant de la fin, elle décida d’accélérer le rythme, et alors, fut atteinte par une seule phrase noyée parmi tant d’autres « personne n’est innocent, personne au monde ».
La notion du bien et du mal : voilà ce à quoi Anna pensait ces derniers temps, et ce passage, traitant d’un « outlaw » abattant (ou pas) un chercheur d’or qui lui-même pillait au passage une réserve indienne, venait s’inscrire parfaitement dans cette réflexion. Qui, dans cette situation, représentait le bon, et qui représentait le mal ? C’est ce que se demanda Anna.
Absorbée par ce tourbillon d’interrogations, Anna ne pouvait poursuivre sa lecture. Elle prit alors son marque-page en forme de plume, le plaça entre les deux pages ouvertes, et referma son livre, source inattendue de réflexion. Par la suite, elle passa le reste de la soirée à vaquer à ses occupations habituelles, se faire à manger, se doucher…seulement, elle accomplissait ces actions par automatisme ; son corps exécutait, et son esprit vagabondait, bondissait d’idée en idée, sans jamais parvenir à se fixer sur l’une d’entre elles. Voici donc, dans une version grandement abrégée, ce à quoi Anna songea au cours de la soirée :
Elle réfléchit tout d’abord à ce quoi correspondaient les concepts de bien et de mal ; « Le bien, se dit-elle, c’est le fait de faire quelque chose de bénéfique pour son entourage, soi-même, ou les autres en général. Le mal, au contraire, c’est quand c’est quand l’acte accompli est nuisible pour le monde ou nous-même. Bon, c’est assez basique, mais en gros, c’est ça, enfin peut-être… ». Anna parlait seule, c’est un comportement qu’elle adoptait souvent, cela arrivait lorsque ses pensées devenant trop bruyantes, se transformaient en paroles lâchées dans le vide ; c’est comme percer un abcès pour soulager la douleur.
Elle poursuivit ensuite en analysant les paroles du « gunslinger », à propos de l’innocence, ou plutôt, de la culpabilité des gens. « Du coup, qui est innocent là ? Le « criminel » tue « l’innocent » (peut-être, elle n’avait pas encore achevé le livre) ; mais « l’innocent » a tué des indiens, donc il n’est pas si innocent…Mais ! Les indiens s’entretuaient déjà avant son arrivée, et depuis des millénaires, donc en fait, ils n’étaient pas vraiment innocents non plus. Donc, en fait, oui, personne ici n’est vraiment innocent, mais quand même, certains sont plus coupables que d’autres…je sais pas… »
Anna se rappela alors un fait divers dont elle avait entendu parler ; un homme avait tué une jeune femme en pleine rue, tout cela car elle avait osé refuser ses avances.
« Ouais, lui par contre, c’était vraiment un enfoiré…comment quelqu’un peut se laisser aller jusqu’à ce point ? Non, sérieux, je comprends pas. En plus, apparemment, après expertise, il était « sain d’esprit »…enfin aussi sain d’esprit que peut l’être un animal comme lui…Bah voilà ! Il s’est comporté comme un animal ! Mais est-ce que les animaux sont méchants ? Les animaux aussi violent et s’entretuent ; mais du coup, ils sont méchants ou pas ? Un singe, dans la forêt profonde du Congo tue un de ses congénères pour une raison X ou Y, est-ce qu’il se pose la question du bien et du mal ? Il ne va pas se dire genre « Ho mon Dieu qu’ai-je fait je suis un monstre ! », c’est un singe, il s’en fout, il tue et c’est tout. Tiens, le viol c’est pareil. Chez les animaux c’est très courants dans un tas d’espèces…Et là encore, l’animal qui viole, ne va pas se poser de questions sur ces actions ; il fait seulement ce que lui dicte son instinct et c’est tout… »
« La moralité, tiens, voilà le truc. C’est propre à l’humain, de chercher la moralité dans des choses pour les classer dans les cases « bien », ou « mal ». Le meurtre, c’est mal…enfin honnêtement, parfois il y en a qui méritent d’être tués…le viol, par contre, c’est toujours mal, ça, tout le monde est d’accord là-dessus, enfin j’espère…Donc, on récapitule : parce qu’on rationnalise le monde, à la différence des autres animaux, on pose une barrière entre le bien et le mal. Mais cette barrière, elle peut être plus ou moins perméable ; certains vont chercher à justifier de mauvaises actions, d’autre au contraire, vont chercher à voir le mal dans les bonnes intentions…de toute façon, j’ai mal à la tête, et puis peu importe, bon ou mauvais, le monde est comme il est, et ça ne changera pas, alors… »
L’entièreté de ce cheminement, Anna l’a parcourue en l’espace d’une courte soirée. Cela lui arrive souvent. Parfois elle veut aller au fond des choses, et se creuse la tête des heures durant ; d’autres fois, lassées et la tête lourde, elle s’arrête en cours de route, comme cette fois.
Comme elle-même le pensait parfois, de toute manière, toute cette agitation ne menait à rien, et ne mènerai jamais à rien ; c’est seulement les convulsions d’un esprit en plein développement, qui cherche encore et encore une vérité absolue à laquelle s’accrocher. Cette vérité, Anna ne la trouvera probablement jamais, mais elle continuera à la rechercher, page après page, livre après livre…
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