— Alors Gus, tu fais quoi ?
Moi, je me suis couché, histoire de garder mes quelques grains de maïs. Tony est dans la même situation que moi. Seuls Charlie et Gus essaient de tenir tête à Joe, sans grand succès. L’italien finit d’ailleurs par rendre les armes, et pose ses cartes face cachée sur la table.
— On dirait que ça va se jouer entre toi et moi ma jolie ! annonce Joe, avec un petit sourire satisfait.
Notre cuistot regarde le petit tas devant elle, puis celui, beaucoup plus gros, de Joe.
— Tapis ! finit-elle par dire en poussant toute sa cagnotte devant elle. Pour voir.
C’est une surprise. Vu sa situation financière, la logique aurait voulu qu’elle se couche, pour garder sa mise et espérer se refaire au tour suivant. Mais non, elle se la joue audacieuse.
Enfin, je ne devrais pas être surpris. Charlie et la logique, c’est totalement incompatible.
— T’es sûre que tu veux faire ça ? demande Joe, a priori aussi dubitatif que nous.
— Ouep !
— T’as combien ?
— Cinquante-six maïs. Alors, tu suis ou tu te couches ?
Joe prend le temps de réfléchir. Charlie a été assez prévisible depuis le début de la partie. Elle bluffe rarement, ne misant gros que lorsqu’elle a une bonne main. Si elle risque le tapis, c’est qu’elle doit avoir un sacré bon jeu. Genre une suite ou un full.
— Allez, annonce finalement Joe, je vais être galant et laisser la petite dame gagner. Je me couche !
— Ah ah !!! Je savais que tu ne suivrais pas...
Charlie s’empresse de ramasser ses gains, composés de son tapis et de nos mises à tous les quatre. Son tas de maïs est désormais aussi gros que celui de Joe. Si la partie se poursuit, il se peut que le gagnant ne soit pas celui qu’on pensait.
— T’avais quoi comme jeu ? demande Tony à Joe.
— Un brelan de cinq, répond-il en nous montrant ses cartes. Et si Mad m’avait distribué un roi au lieu d’une reine, je gagnais avec un full !
— Me mets pas ça sur le dos ! je réplique. J’y suis pour rien si t’as trouvé plus fort que toi...
— J’avais un brelan de six, j’aurais pas dû me coucher... commente Gus. Et toi Charlie, tu cachais quoi ? Une suite royale ? Un carré d’as ?
J’aperçois un petit sourire sur les lèvres de notre cuistot, juste avant qu’elle ne dévoile son jeu.
Et là, on se met tous les quatre à hurler. Surtout Joe.
— Une paire de deux ? Tu m’as battu avec ces cartes merdiques ? Putain de bordel de merde, j’aurais jamais dû avoir pitié de toi... Tu m’as plumé !!!
— Ben quoi, tu devrais le savoir pourtant ? réplique-t-elle. C’est un secret pour personne que les femmes savent très bien bluffer ; un petit sourire, un regard langoureux, et hop, vous craquez !
— C’est de la triche !
— Non, c’est du bluff. Te vexe pas, Joe. J’ai juste appliqué tes conseils.
— Y’a des fois où je ferais mieux de la fermer...
— Super idée de ta part ! intervient Tony.
— Toi, le gamin, tu la boucles !
Joe commence à s’énerver, c’est pas bon signe. Pour une fois qu’on a une soirée tranquille... Même si c’est Halloween, pas question de tomber dans une ambiance sinistre.
— Allez mec ! je finis par dire. C’est qu’une partie, te prends pas la tête. Tu as largement de quoi te refaire au prochain tour.
— Ouais, surenchérit Gus. Distribue les cartes, et donne-nous du jeu. On va vous plumer !
Nos arguments ont l’air de suffire. Joe mélange les cartes et les redistribue. Je regarde ce qu’il m’a donné. OK, ça ne s’arrange pas. C’est pas ma soirée...
En fait, ce soir, c’est surtout Charlie qui est en veine. Suite à sa première victoire (qu’elle a finit par attribuer à la galanterie de Joe), elle a poursuivi sur sa lancée. Tony, Gus et moi, on a passé les trois dernières parties à les regarder jouer. Enfin, à la regarder dépouiller Joe de tous ses grains de maïs. Je ne le savais pas aussi mauvais joueur. Il tire tellement la tronche qu’il ressemble plus à un grizzly qu’au nounours auquel je le compare habituellement.
— Bon, ben on dirait que j’ai gagné ! se vante-t-elle. Avec tout ce maïs, j’aurais assez de pop-corn pour ouvrir une salle de cinéma !
— C’est pas possible d’avoir autant de bol, bougonne Joe.
— C’est ce qu’on appelle la chance du débutant, non ? intervient Tony.
— A ce point, c’est pas possible ! Je suis sûr que c’est pas la première fois que tu joues, hein, Charlie ?
Tous les regards se tournent vers elle. Et à voir son sourire, je comprends que Joe n’est pas loin de la vérité.
— ¬Allez avoue ! s’impatiente notre grizzly du jour. Tu as déjà joué, alors que tu nous as prétendu le contraire !
— Je mentais pas ! s’offusque-t-elle. C’était vraiment la première fois que je jouais, mais j’avoue avoir regardé pas mal de tournois, avant la purge... Ça m’a un peu aidée.
— Un peu ? Tu maîtrises pas le sens du mot « euphémisme », hein ?
— Lâche-moi un peu, Joe ! T’as perdu, c’est triste, mais c’est le jeu. Vous quatre, vous passez toutes vos permissions à jouer au poker, vous étiez avantagés par rapport à moi. Alors oui, j’ai sorti mon seul atout, il m’a porté chance, point final. Si t’es pas capable d’encaisser une défaite, qu’est-ce que tu fous dans l’armée ?
Là, ça se gâte. Charlie commence à s’énerver, et tout le monde autour de cette table sait ce que ça donne quand elle pète un câble. Un bref souvenir d’une gamelle volant à travers le réfectoire me revient en mémoire, et je cogite aussitôt pour trouver un moyen de les calmer l’un comme l’autre. Mais Tony me prend de vitesse.
— Les gars, c’est pas parce que c’est Halloween qu’il faut avoir soif de sang ? Ça vous dirait pas plutôt de changer de jeu ?
— Qu’est-ce que tu proposes gamin ? réplique Joe, toujours aussi exaspéré. Une bataille de boules de neige ?
— Nan, tu aurais perdu d’avance, tu vises comme une fille !
Entendre Gus faire de l’humour est tellement rare que ça suffit à clouer le bec à Joe. Avec la tête qu’il fait, on éclate tous de rire.
— Normalement, je devrais râler de cette comparaison, intervient Charlie. Mais je reconnais que je vise vraiment comme une merde. Faudra que je m’améliore un de ces jours...
— A ta dispo pour un cours particulier, miss !
Tony accompagne sa proposition d’un sourire charmeur. Impossible pour lui de manquer une occasion de faire son numéro à notre cuistot. Dommage que ce soit peine perdue. Mais ça a l’avantage de faire sourire tout le monde, y compris notre grizzly.
— Charlie, faudra vraiment que tu te décides à lui dire oui, déclare-t-il. Histoire qu’il arrête de nous saouler avec ses prétendus talents de tombeur.
— Au moins, moi, j’ai un talent ! réplique le gamin. Toi, à part t’être pris un plat de chili en pleine tronche, j’en vois aucun !
— Ça me donne une idée, tiens, pour changer du poker...
— Tu veux faire un concours de lancer d’assiettes ? demande Charlie en souriant. Venez pas vous plaindre si je gagne encore, je me débrouille très bien dans ce domaine !
Tout le monde se marre, mais l’attention revient finalement sur moi. J’hésite un peu avant de m’expliquer. Au pire, ils vont se marrer et me charrier. Je prends le risque et je continue.
— Puisque c’est Halloween, au lieu de sortir les squelettes de nos placards, si on exhibait plutôt les trophées de nos paquetages ?
— Nos trophées ? s’exclame Joe. T’entends quoi par trophées ?
— Les squelettes des placards, ce sont des choses dont on a honte. Là, c’est l’inverse. On se raconte un truc dont on est fier.
— C’est action ou vérité en fait !
Celle-là, je n’y avais pas pensé. Y’a que Charlie pour penser comme ça, d’une manière dont on ne s’attend pas...
— Nan, je réplique. Y’a ni bouteille ni roulage de pelle. C’est pas ce soir que tu t’isoleras dans un placard avec l’un d’entre nous.
— Heureusement ! Vivre un film d’horreur le soir d’Halloween, c’est pas trop mon trip...
— Très drôle, Charlie... Ben tiens, honneur aux dames. Raconte-nous un truc dont tu es fière.
Elle prend sont temps pour répondre, et on est tous pendus à ses lèvres. Faut dire qu’on ne sait quasiment rien d’elle, et elle n’est pas du genre sociable. Pourtant, c’est une fausse image qu’elle se donne. Pourquoi ? Ça, je cherche encore à le comprendre. Mais il doit y avoir une raison... Elle n’est pas méchante, juste sauvage. Et pas avec tout le monde. Cette soirée en est la preuve, et la manière dont elle m’a accueilli à mon arrivée également.
— Je sens que vous n’allez pas me croire, finit-elle par dire, mais je vous promets que c’est vrai. Je suis ceinture noire de Judo et de Krav-Maga.
Elle nous regarde tour à tour, guettant nos réactions. J’avoue que je ne m’attendais pas à ça. Les trois autres non plus...
— C’est quoi le Krakmanga ? demande Gus.
— Krav-Maga, corrige-t-elle. C’est un art martial israélien assez récent, enfin, par rapport aux arts martiaux traditionnels. Pour résumer, c’est du self-defense poussé à l’extrême.
— Self-défense ? C’est comme ça que tu as pu trucider Donovan ? !
Aie... J’appréhendais que Charlie mette ça sur le tapis, mais finalement, c’est Tony qui fout la merde... Evoquer le meurtre qui a valu la cour martiale à notre cuistot n’est pas la meilleure idée du siècle. Elle a été innocentée en invoquant la légitime défense, mais depuis ce jour, on ne peut pas dire qu’elle ait bonne réputation. Le cas du « Soldat Donovan » est un sujet tabou ici.
— Entre autres, oui, répond-elle. Avec l’effet de surprise, car il ne s’attendait pas à ce que je riposte...
— T’aurais juste pu l’assommer...
— La ferme, Tony ! On s’en fiche des détails, et Charlie n’a sûrement pas envie de tout raconter...
Ce qui est bien avec Gus, c’est qu’il sait remettre son petit frère dans le droit chemin sans élever la voix.
— Ouais, c’est pas faux, reconnait Tony. Désolé, Charlie...
— Y’a pas de mal...
— Je demande à voir, intervient Joe. Je ne doute pas de toi, mais y’a une marge entre se battre dans une compétition et dans la vraie vie...
— Quand tu veux, où tu veux ! réplique-t-elle avec une lueur de défi dans les yeux. Tu risques d’être surpris...
— Je ne demande qu’à l’être...
— Demain après-midi, dans la salle d’entraînement ?
— Ça marche !
J’ai pas besoin de regarder Tony et Gus pour savoir qu’ils y seront. Moi aussi. Et faudra avertir le Capitaine, au cas où...
— Bref, reprend Charlie. J’ai exposé mon trophée. A qui le tour ?
— Moi, répond Tony. Je vais vous raconter comment je suis devenu le meilleur soldat de cette base...
— Je te préviens, intervient Joe. Si tu nous racontes avec combien de filles de gradés tu as dû coucher, je vomis sur tes pompes !
— Ravale ton dîner, c’est juste une anecdote. Je devais avoir dix ans, et mon père nous avait emmenés Gus et moi à une fête foraine. Après avoir fait tous les manèges, on est passés par un stand de tir à la carabine. Normalement, j’étais trop jeune pour essayer, mais mon père a réussi à convaincre le gars de me laisser tirer. Il m’a expliqué comment viser, où appuyer, puis il m’a laissé faire. J’ai fait mouche à chaque fois. Le gars du stand hallucinait tellement qu’il m’a fait recommencer je ne sais plus combien de fois.
— Cinquante, commente Gus. Je te le dis à chaque fois que tu racontes cette histoire, mais tu ne t’en souviens jamais...
— Ouais, donc, j’ai tiré cinquante fois, sans en louper une seule... Du coup, j’ai remporté le gros lot, une peluche énorme. Et comme la femme du gars tenaient un stand de confiserie, il m’a même offert une barbe à papa gigantesque !
— Qu’il n’a pas voulu partager ! Tony a tout mangé, et il a passé la nuit aux chiottes tellement il avait la chiasse. Maman était très fière de lui pour le coup...
— Ça va Gus ! T’es pas obligé de raconter cette partie-là de l’histoire !
— Du coup, ce que tu essaies de nous dire, c’est qu’à dix ans, tu étais déjà un sniper ?
— Ouais M’sieur !
Je suis impressionné. Y’a des talents qu’on a dans le sang. Pas étonnant qu’un tel tireur ait été recruté aussi jeune par l’armée, après la purge...
— Ben moi, je vais pas faire original, commente Gus. Ma plus grande fierté, c’est le morpion à côté de moi.
Il assène une grande claque dans le dos de son frère, qui manque de s’assommer sur la table. Tout le monde éclate de rire, et Joe fait mine de vomir sur les chaussures de Gus. Mais au fond, on est tous un peu touchés par cette déclaration. Ces deux frangins s’adorent, c’est le genre de scène qu’on aimerait voir plus souvent, au lieu des massacres et des combats.
— Mad, à ton tour. Raconte-nous une belle histoire...
Je mets quelques temps à capter que Charlie s’adresse à moi. Voir Tony et Gus, ça me rappelle toujours mes trois frères, que je ne reverrai jamais. Je regrette de ne pas avoir pu leur dire que j’étais fier d’eux.
— Vous avez tous entendu parler de l’opération Myosotis ? je finis par demander.
Ils acquiescent tous les quatre. La question est rhétorique, en fait. Tous les militaires se souviennent de la première destruction d’un nid de cafards.
— Et ben, c’est moi qui lui ait donné son nom de code.
Ils éclatent tous de rire.
— Sans déconner Mad, finit par dire Joe. Ta plus grande fierté, c’est d’avoir baptisé cette opération légendaire du nom d’une fleur ? ! D’ailleurs, comment ça s’est passé ? Où tu as été chercher ça ?
— Pas bien loin... J’étais affecté sur la base d’où sont parties les troupes. Deux jours avant la mission, l’état major est arrivé et s’est isolé pour en finaliser les détails. Un soir, je passais dans le couloir près de leur bureau quand un colonel en est sorti, et m’a demandé de lui donner un nom de fleur. Je sais pas pourquoi je lui ai répondu ça, y a plus simple quand même, mais c’est le seul qui me soit venu à l’esprit. Ce que ce colonel voulait, c’était un nom de code qui n’avait absolument rien à voir avec les insectes, la guerre, l’armée...
— C’est pas censé être classé secret défense, ce genre d’histoire ? demande Charlie.
— Non, plus maintenant que l’opération a eu lieu. Et c’est pas vraiment un détail stratégique...
— Je répète quand même ma question : c’est ça, ta plus grande fierté ? !
Joe ne lâche pas l’affaire, ça m’arrange, ça me permet d’enchainer sur la suite.
— En partie. J’ai participé à l’opération Myosotis. La bombe qui a fait péter le nid, c’est moi qui l’ait conçue. Donc ouais, j’avoue, j’en suis assez fier.
A nouveau, c’est le silence autour de la table. Ils connaissaient tous ma spécialité, maintenant, ils en savent plus sur mes états de service.
— Chapeau mec, commente Joe.
— A ton tour de jouer les conteurs, je lui réponds.
Tout comme Charlie, il prend son temps. Je crois même le voir douter, ce qui m’étonne. Un super soldat comme lui a sûrement un bel exploit à partager avec nous.
— C’est pas aussi glorieux que toi, finit-il par dire. Mais de toute ma vie, y’a rien dont je ne sois plus fier. Et pourtant, c’est un meurtre...
— Un meurtre ? !
Tony, Gus et moi, on a parlé en même temps. Seule Charlie est restée silencieuse.
— Ouais, un meurtre, et pas n’importe lequel. Celui de mon père.
Cette fois-ci, pas d’exclamations. On est tous silencieux, on ne comprend pas.
— Te connaissant, dit Charlie finalement, tu devais avoir une bonne raison.
— Tout est une question de point de vue. Mon père nous battait, ma mère et moi. Un soir d’Halloween, je devais avoir quinze ans, il avait décidé que nous frapper avec une ceinture ou ses poings, ça ne suffisait plus. Il était complètement bourré, comme souvent. Il a attrapé une batte de base-ball et s’est approché de ma mère. Elle était déjà à terre, à cause d’une bonne volée de gifles. Et moi, il m’avait ouvert l’arcade sourcilière en m’assommant à moitié contre un meuble. C’est le cri de ma mère, quand il lui a cassé le poignet, qui m’a un peu réveillé. Je me suis précipité et je lui ai arraché la batte des mains. Il a répliqué en me frappant, et c’est là que j’ai perdu la tête. Ce qui s’est passé ensuite, c’est très flou, mais quand j’ai repris mes esprits, mon paternel gisait à mes pieds, le crâne éclaté.
— Oh putain...
Je n’aurais pas dit mieux que Tony. Il n’y a pas de bonne manière de commenter une telle histoire.
— Forcément, les voisins avaient appelé les flics en entendant ma mère hurler. Ils sont arrivés pile poil au bon moment, et j’ai été embarqué. J’avais des circonstances atténuantes, j’étais jeune, et j’ai juste eu le droit à la maison de correction jusqu’à mes dix-huit ans. J’y étais quand la purge a eu lieu. Mais j’ai jamais revu ma mère, j’ai juste su qu’elle avait quitté la ville.
— Elle t’a abandonné ? je demande.
— Ouais, mais elle a bien fait. On n’aurait pas pu vivre ensemble, on avait un passé trop chargé. Et je sais qu’elle aurait eu peur de moi. Que je devienne violent.
— Ça se défend, commente Gus. Mais tu n’es pas devenu comme lui.
— Nan, c’est vrai. Je préfère buter les cafards, c’est plus utile.
Il s’arrête un moment avant de reprendre.
— Voilà, c’est pas glorieux comme histoire, mais j’en suis super fier. Pas forcément du meurtre, mais d’avoir pris ma vie en main. Mon père nous aurait tués si je n’étais pas intervenu. J’ai décidé de survivre, plutôt que de subir. Et c’est pour ça que...
Nouvelle interruption, mais pour braquer son regard droit sur Charlie.
— C’est pour ça que je trouve que tu as eu raison de buter Donovan. Tu as fait le même choix que moi. On pourra te le reprocher toute ta vie, mais y’a aucune honte à choisir la survie...
Charlie ne répond rien. Elle fixe Joe de ses grands yeux bleus, et je vois qu’il vient de la toucher. Quand je disais qu’elle n’était pas aussi dure qu’elle le laissait paraître...
— T’es un mec bien, Georges Irvin Pratchett, finit-elle par dire d’une voix tremblante. Un peu con sur les bords, mais y’a de l’espoir te concernant.
— Ouais, con, et fier de l’être !
Il tend son poing vers elle, et elle fait de même, de sorte que leurs phalanges se touchent. Tony, Gus et moi les imitons. Parce qu’au final, des survivants, c’est ce que nous sommes.
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