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Il était une fois une femme nommée Brigitte, qui vivait seule avec son mari Philipe. Ils étaient mariés depuis dix ans et vivaient heureux. Mais depuis quelques mois, Philipe s’était mis à boire sans cesse : le matin, le midi, le soir et parfois même la nuit. Brigitte n’en pouvait plus, mais n’osait rien dire. Mais, lorsqu’elle se surprit à songer au divorce, elle réalisa qu’il était tant de lui faire comprendre que son attitude ne pouvait plus durer. Un soir, donc, elle demanda :

- T’ai-je déjà raconté l’histoire de mon ami François ?

- Non, tu ne m’as même jamais parlé de lui.

Philipe se versa un verre de vin et Brigitte soupira.

- Un jour, il a rencontré une femme merveilleuse, Clara. Après deux ans à se côtoyer, ils ont finis par se marier. Ils vivaient heureux. Mais au bout de quelque temps, François commença à boire. Beaucoup. Il ne pouvait plus se passer de ses bouteilles de vins. Après un temps, Clara en eut assez. Et tu sais ce qui s’est passé ?

- Il n’a jamais dégrisé ?

Philipe éclata d’un rire tonitruant, le même qu’il avait à chaque fois qu’il commençait à se saouler.

- Non. Sa femme l’a quitté.

Il y eut un long silence et Brigitte crut qu’il comprenait son message. Mais après quelques minutes, Philipe demanda après avoir pris un autre verre de vin :

- C’est tout ?

Brigitte le regarda sans comprendre.

- Que veux-tu qu’il y ait de plus ?

- J’sais pas, mais c’est nul comme histoire.

Il tendit la main pour prendre la bouteille mais Brigitte l’en empêcha.

- Tu es sûr de vouloir reprendre du vin ?

- Ben oui, pourquoi ?

Sa femme soupira et le laissa faire.

- Je n’ai plus faim, dit-elle. Je vais me coucher.

- Tu es malade ? S’enquit son mari, inquiet.

- Non, juste un peu fatiguée.

Sur ce, elle monta les escaliers et s’allongea dans son lit. « Je lui ferais comprendre, pensa-t-elle, déterminée. Il arrêtera de boire. »

Le lendemain, au petit déjeuné, elle lui demanda :

- Chéri, tu te souviens de Tom ?

- Ton beau-frère ? Répondit Philipe. Oui, il est marin, pourquoi ?

- Il nous propose une escapade en bateau ce week-end. L’air frais nous fera du bien.

Philipe haussa les épaules.

- Si tu le dis.

Ainsi, le week-end suivant, le couple se rendit au port. Comme ils habitaient loin de la côte, ils avaient emmenés leurs affaires personnelles pour pouvoir vivre sur le bateau. Et bien sûr, Philipe avait apporté une caisse de vin. Tom, qui les attendaient sur le quai, s’exclama en voyant l’alcool :

- Ah ben non ! Pas de ça en bateau, voyons ! Vous voulez être malade ?

Philipe grogna.

- Je garde mes bouteilles.

- Bon, comme tu veux ! Mais viens pas te plaindre de maux d’estomac une fois en mer !

Sur ce, le trio embarqua. Quelques heures plus tard, Philipe vomissait par-dessus la rambarde. Brigitte s’approcha de lui.

- Tu n’aurais pas dû boire, dit-elle. Tu devrais arrêter pour les prochains jours, sinon tu ne pourras pas profiter du voyage.

- Non !

- Mais tu n’as pas le choix, c’est ça ou vomir à longueur de journée !

- Je ne veux pas me passer de mon vin, je préfère vomir mes tripes !

- Allons, regarde autour de toi ! Cet air salin, ce ciel bleu, cet océan vert bouteille !

- Ca ne vaut pas un bon verre. D’ailleurs en parlant de bouteille, je vais m’en chercher une.

Brigitte eu beau utiliser tous les arguments qu’elle toruva, elle ne put pas le faire changer d’avis, tant et si bien que le reste du voyage se fit comme si Philipe n’était pas là.

De retour chez eux, Brigitte se résolue à adopter une manière moins douce. Le lendemain, elle appela :

- Philipe ! Rejoins-moi dans la cave à vin !

Philipe descendit quelques instants plus tard.

- Qu’y a-t-il ?

Brigitte lui donna un marteau et désigna le stock de bouteille.

- Je n’en peux plus, déclara-t-elle. J’ai essayé de te faire comprendre que ton alcoolisme était intolérable, mais tu n’as rien remarqué. Voici un ultimatum : tu brises ces bouteilles maintenant, ou je m’en vais.

Philipe la regarda d’un air consterné :

- Mon alcoolisme ?

- Ne fait pas comme si de rien n’était ! Tu bois à longueur de journée ! Et maintenant, casse ces bouteilles !

- Chérie, tu vas bien ?

Philipe s’approcha de sa femme mais elle recula.

- Prends ta décision ! Exigea-t-elle. Maintenant !

- Mon amour, bien sûr que je te choisis.

- Prouve-le !

- Mais je ne vais pas casser ces bouteilles.

Brigitte le regarda avec des yeux larmoyant, une vague d’émotions passant sur son visage. D’abord la surprise, puis la tristesse, la déception, la colère et enfin l’hystérie. Elle hurla :

- Je le savais ! Tu n’es qu’un lâche ! Un fou ! Un imbécile !

- Mais chérie, écoute-moi…

- Non, j’ai compris ! Je pars ! Espèce de crétin ! De sale bête !

Elle monta dans sa chambre en continuant d’insulter son mari de plus en plus vulgairement. Philipe la suivait, tentant vainement de lui expliquer, mais elle n’écoutait rien. Brigitte fit ses bagages et quitta la maisonnette. Philipe resta sur le seuil, les larmes coulant sur ses joues. Il ne savait même pas de quoi parlait sa femme. Il savait qu’il buvait beaucoup, mais il ne sentait jamais saoul, toujours lucide. S’était-il trompé ? Il tourna les talons et alla se consoler… avec une bonne bouteille.

Fin


Texte publié par RougeGorge, 7 juin 2023 à 21h56
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