Feng avait dormi de longues heures. Son corps, vidé de toute force, et son esprit, meurtri, s’étaient effondrés sous le poids des souvenirs, des sensations, des sentiments qui avaient resurgi comme une tempête. À son réveil, elle ouvrit lentement les yeux sur une chambre qu’elle ne reconnaissait pas. Le silence y était doux, presque irréel.
Elle se redressa dans le lit, lentement, pour ne pas réveiller Shu-Fang, endormi à même le sol, la tête posée contre le matelas, ses traits encore marqués par l’inquiétude et la fatigue. En voyant ses cheveux noirs retomber sur son visage, Feng sentit un sanglot lui remonter à la gorge. Sa main trembla en les écartant doucement de ses yeux. Elle pleura, sans retenue, submergée par la culpabilité, la honte, et cet amour profond qu’elle avait presque laissé s’éteindre.
— Maman ! s’écria soudain Yeva, la voix trahissant la présence d’Anuska.
Elle accourut dans la chambre, les yeux brillants d’inquiétude, et se jeta dans les bras de sa mère.
— Pourquoi tu pleures ?
Feng s’effondra complètement à cette question, le cœur au bord de l’éclatement.
— Ma chérie…, souffla-t-elle avant de fondre en larmes, serrant sa fille contre elle.
Les sanglots réveillèrent Shu-Fang en sursaut. Il leva immédiatement les yeux vers elle, comme s’il n’attendait que ce moment.
— Feng ! dit-il en se redressant pour l’enlacer avec force, comme s’il craignait qu’elle disparaisse à nouveau.
Elle se blottit dans ses bras et, en croisant leurs regards, elle n’y vit que tendresse et soulagement.
— Je suis tellement désolée…, murmura-t-elle en les regardant tour à tour. J’ai voulu résister, j’ai essayé… mais je me suis perdue. J’ai failli…
— Tu es là maintenant, la coupa doucement Shu-Fang en caressant son visage ruisselant de larmes. C’est tout ce qui compte.
Feng hocha la tête, bouleversée, et les prit tous deux dans ses bras avec une intensité nouvelle, comme si elle redécouvrait le sens du mot "vivre".
— Je ne vous abandonnerai plus jamais, leur promit-elle en embrassant le front de sa fille. Je vous aime… plus que tout.
— Nous t’aimons aussi, maman, répondit Yeva avec une sincérité déchirante, avant de déposer un baiser tout doux sur sa joue. On est ensemble de nouveau… et rien ne pourra nous séparer.
— Plus rien, confirma Shu-Fang, la voix vibrante d’émotion. Nous sommes une famille, désormais. Et je t’aime, Liu Feng.
Il tourna alors vers elle un regard intense, chargé d’un amour inébranlable. Puis, avec douceur, il posa sa main sur les yeux de Yeva pour les couvrir.
Il embrassa Feng avec une passion contenue trop longtemps. Ce baiser, profond et sincère, ne promettait pas seulement l’amour. Il était serment, une renaissance et un engagement éternel.
Ils vivaient dans un monde ravagé par la violence, où les balles fendaient le silence et où la mort guettait à chaque détour. Un monde où les cœurs s’endurcissaient pour survivre. Feng avait tenté d’offrir à sa fille une porte de sortie, un ailleurs loin du sang et des ombres. Mais elle avait compris que Yeva appartenait aussi à ce monde, parce qu’elle était née de lui, forgée par ses flammes, et qu’elle y avait trouvé sa force.
Désormais, ensemble, ils bâtiraient un empire. Le Phénix et la Triade Huo s’élèveraient comme une seule entité. Puissante. Inébranlable. Redoutée.
Car rien, non…
rien n’arrête le feu.
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