Nous étions là, face à cette vitrine. Tu étais accaparée par la beauté de ce qui s'y trouvait et moi, j'observais ton visage se mouvoir à chaque découverte. J'aurais pu déceler la beauté de ce que tu mirais s'y refléter à chacune de tes expressions. Tes yeux, enchassés tels deux diamants, ne rataient rien de ce spectacle ; ton sourire, maintenu par tes lèvres plantureuses, vacillait parfois, interrompu par un mordillement bref ; ton petit nez, se retroussait de temps en temps comme pour aider tes yeux à mieux contempler. Et moi, j'attendais. Je ne ratais rien du spectacle que tu m'offrais. Rien dans cette vitrine ne méritait que je détourne mon regard même un instant.

Après un peu de temps, je devinais l'objet de ton désir. A chaque fois que ton regard le croisait, il en restait assujetti un moment.

Je me retenais férocement de ne pas entrer te l'acheter immédiatement.

Je faisais mine de n'avoir rien vu, de me désintéresser de ce qui se trouvait dans la vitrine et de nous presser de partir. Je voyais poindre une petite déception en toi qui ne tarda pas à s'envoler.

J'attendrais que tu aies presque oublié avoir désiré cet objet pour te l'offrir et voir sur ton visage, une nouvelle fois, le théâtre de tes émotions, se jouer devant mes yeux.