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tome 1, Chapitre 7 « Round 2 » tome 1, Chapitre 7

Plus d’hésitation. Les mots de mon coach me reviennent : ‘’Hésiter c’est déjà avoir perdu.’’ L’homme derrière moi avait toujours ce genre de phrase, des citations dignes de celles que l’on trouverait dans un roman. Je dois l’avouer, je préférais ce genre de phrase, les : ‘’bouge-toi le cul petit con’’, ou ‘’Si t’as pas fini ta corde à sauter avant mon retour, je t’en colle une’’. La compassion ce n’est pas son truc, entre lui d’un côté et Elyna de l’autre, c’était compliqué. Pourtant, j’en suis sûr et certain, dans les deux cas ils m’aiment. Je vais leur rendre ! Qu’ils soient tous deux fiers de cette victoire !

J’avance doucement, comme si c’était la première fois que je posais le pied ici, comme si je faisais connaissance avec cet endroit. Les lattes se plient très légèrement sous mon poids, les cordes tremblotent encore un peu… je suis là où j’aime être, là où elle ne pouvait pas venir.

Remy me charge, prêt à en découdre, j’envoie ma flèche, il bloque, tente un crochet, mais au lieu de l’esquiver et lui rentrer dedans, je garde mon rôle d’archer. Le jab suivant lui écrase le nez, puis j’en envoie encore deux autres. Le mur de Berlin recule ! L’Amérique avance, il relève sa garde gauche, s’attendant à un autre jab, mais c’est un direct qui part ! Mon poing droit s’écrase dans le casque rouge et fait résonner sa tempe. Le mur de Berlin perd en stabilité, pourtant il est encore debout.

Mes différents projectiles filent aux vents, s’écrasant contre le mur. Il n’arrive pas à les esquiver, mon allonge est trop grande. Louise avait raison finalement, voilà ce qui est le plus grand chez moi. Jamais je ne la remercierais assez de m’avoir tant supporté. C’était ma plus grande fan, et finalement ma plus grande motivation. Elle a brodé ce short pour moi, elle m’a poussé à continuer, lorsque j’ai arrêté le circuit pro, elle m’a giflé. C’était ça, je crois, le coup le plus douloureux que je n’ai jamais prit. Il n’était pas venu d’une personne avec six catégories de poids au-dessus de la mienne. C’était un cri, venu du plus profond de son cœur. Nous étions sorti ensemble, elle m’aimait toujours malgré notre séparation, acceptait les dents serrées de me voir avec Elyna, mais ce fut trop. J’avais trahi son cœur en retournant avec Elyna, et ce jour-là j’ai trahi son amitié. Cette gifle… tout est ma faute !

La flèche que j’envoie suit une courbe plus étrange, mon gauche passe au-dessus de sa droite et s’écrase dans son menton. Il chute, un genou à terre, le casque n’a pas suffi à amortir le choque et sa tête a tournée à presque cent quarante degrés. L’arbitre commence à compter. C’est la première fois depuis… deux ans ! Que j’entends le décompte de l’arbitre pour quelqu’un d’autre. Les chiffres s’enchainent, mais évidemment, le mur de Berlin est toujours debout. Il se tient sur ses fondations.

Des cris résonnent en moi, différentes insultes et mots d’amours. Ce n’est plus la voix d’Elyna qui me parle, mais celle de Louise. Je bloque un coup, mais découvre ma tête, je l’entends me hurler de faire attention. Mon corps s’abaisse et passe au-dessous d’un crochet.

« Frappe ! »

Je respecte ce que me dit mon amie et ancienne amante. Sa voix me transperce, j’imagine que, si j’étais la flèche, elle était l’arc. Elle est toujours là, mon second n’est pas Lars, c’est elle. Elle qui a toujours étais là. Elle qui m’a toujours aimé. Elle qui s’est toujours mise de côté.

« Clément putain arrête d’utiliser ta gauche ! »

La voix grave, et beaucoup moins douce, de Lars me sort de mes pensées. Je rentrais de nouveau dans mon adversaire, trop pris dans mes états d’âme. Mon adversaire est dos contre le coin, se défendant face à mes insatiables gauches, c’est vrai que je n’ai pas usé de ma droite. Le coin… Elyna détestait y être, pourtant on s’y poussait constamment l’un l’autre. Louise m’a appris à me sortir de celui-ci lorsque j’y étais. Finalement, maintenant que Rémy s’y trouve, je l’écrase. Coup après coup, je frappe là où cela fait mal.

Il est dans le coin.

Finalement il attaque, vise le corps, la tête, frappe dans tous les sens. Lorsque son bras droit revient après un énième crochet, j’envoie ma gauche. Surprise. Il s’attendait à une droite. Il esquive juste à temps, mais la suite arrive, mon autre poing part, il le bloque, mais ma flèche est déjà revenue et dessine un magnifique uppercut qui arrive dans son menton. Le mur tient. J’envoie ma droite, il bloque, mais recule de nouveau dans le mur. Je frappe de nouveau, encore et encore, je vais détruire ce mur ! Tout à coup, il esquive, se rapprochant de moi, je vais le punir en reculant, mon uppercut du droit va lui fracasser le menton. Mais lorsque je cherche à reculer le pied, il l’écrase avec le sien.

Il vient de me mettre un coup illégal.

Impossible de reculer, je suis une pièce d’échec pris en fourchette, mon contre, calculé au centimètre prêt, se transforme en une attaque suicidaire, je ne suis plus un roi, mais un kamikaze. Le gant effleure la mâchoire de Rémy, le sien s’écrase dans ma tempe. Puis les crochets s’enchainent, je perds le fil à partir du moment où il arrête de m’écraser le pied. J’arrive à peine à remonter ma garde, mais il n’attaque plus mes tempes, il envoie un direct, pile entre mes gants, le sien écrase mon casque, me fait tomber, et éclate mon nez.

La cloche sonne lorsque mes fesses heurtent le sol. Ma respiration est difficile, comme lorsqu’elle me criait dessus. Mes yeux, comme lors de notre rupture, sont garnis de larmes énormes. Elyna est loin… Louise est plus proche, car, j’ai le même gout en bouche qu’après sa gifle. Un reniflement, et voilà tout le sang qui s’écoule jusque dans ma gorge. De grands signes me ramènent à la réalité, le round est terminé. L’arbitre s’approche, prêt à arrêter le combat. Un arrêt pour un coup illégal, ça serait con !

« Rejoins ton coin, tu peux continuer ?

— Bien sûr, j’étais juste sonné. Dis-je en me relevant avant d’aller sur mon tabouret.

— C’était mieux, mais à la fin… remarque Lars.

— Ouais, il a triché.

— Sale petit merdeux… grogne mon coach.

— L’arbitre ne l’a pas vu, alors ça n’est pas arrivé… tu me l’as toujours dit.

— Je sais, mais il va recommencer.

— Non, je vais pas lui laisser l’occasion, abats ma voix.

— Arrête de parler, reprends ton souffle, j’arrête le saignement OK ?

Soupire mon ami en m’enfonçant un Coton-Tige dans le nez.

— Elyna m’a envoyé une lettre d’excuse.

— … On en parle après. Tu étales ce tricheur d’abord. Cette fois, je veux revoir ‘’La flèche’’, mais… si ça t’aide, imagine que Louise est là. »

Les yeux moins gorgés d’eau, je tourne la tête… Elyna n’est plus là, Louise est la seule. Elle me fait comme pour mes combats amateurs, un cœur avec les mains.


Texte publié par Charly, 18 avril 2023 à 13h28
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