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tome 1, Chapitre 3 tome 1, Chapitre 3

Ma dernière phrase était digne d'un personnage de film, mes jambes qui tremblent, digne de la peur en voyant le tenancier. Briser son amitié sur un lancé de verre c’est vraiment malin ça. Je me sens con, encore plus quand, je dois sortir ma carte et payer le verre que j’ai cassé. J’ai déjà enfoncé mes écouteurs au fin fond de mes oreilles pour ne pas avoir à écouter les sermons du serveur et de mon ami. Quoi que celui-ci est toujours bloqué sur sa chaise. Incapable de bouger, par peur ? Certainement pas. Mais il est cloué sur place et c’était le but.

Quand mon banquier va voir la centaine d’euros en moins sur mon compte, je sens que les sermons vont redoubler. J’avais oublié que la verrerie était si chère, qu’elle idée de la faire à la main ? Ah ouais, le commerce de proximité, toutes ces conneries. L’artisan qui va recevoir mon argent va, je l’espère, boire en mon honneur.

Je en me suis jamais sentit autant étranger à Toulouse qu’aujourd’hui. Ma petite colocation me manque, mes potes me manque, la présence d’une fille me manque. Elyna me…non. Non, non et non ! Elle ne me manque pas enfin. Pas elle. J’aimerais bien revoir Louise pour le coup. Lui proposer d’aller boire un verre alors qu'à la soirée où nous nous sommes croisés aucun mot ne fut échangé, serait peut-être un peu déplacé. Me voilà donc à attendre ce foutue train de retour.

Dans la gare, mon regard dérive et se plante vers le piano. Je n’ai jamais été un zicos, évidemment il fallait que ce soit elle la musicienne. Elle était une bonne pianiste, c’était toujours un plaisir de l’écouter, même lors de nos plus mauvais moment. Elle jouait des morceaux assez classique la plupart du temps, parfois elle s’en éloignait un petit peu, et un jour elle en a composé un. C’est lui que l’on a écouté à la gare. Bordel, je me souviens de ça, la veille de notre rupture à Singapour.

Je chasse cette pensée de mon esprit et me concentre sur le rock qui défile dans mes oreilles. C’est du passé tout ça, tellement du passé que je n’ai jamais réécouté cette chanson. Elle me l’avait envoyé sur WhatsApp, le soir de mon arrivé dans son appart… Pourquoi je remonte cette conversation ?

22 juillet : 18h23

Je suis dans la cuisine j’arrive

Tu peux me ramener la bouilloire et le médicament ?

Evidemment

T’es un ange merci

N’abuse pas, je suis juste ton copain

Arrête avec ta fausse modestie à deux balles. Apporte-moi mon médicament

Eh…pas besoin d’être méchante.

Désolé, saut d’humeur à cause de la maladie.

Ouais… ça fait bizarre.

De ?

Les sauts d’humeurs. On s’y fait jamais vraiment.

Oui, c’est toujours bizarre. Le médicament calme ça.

Tu te sens comment par rapport à ça ?

Pas envie d’en parler. Viens dans la chambre.

J’arrive…

14 juillet : 12h21

Donc on se voit la semaine prochaine ?

Si tout va bien oui. C’était comment le tour en montgolfière ?

Je l’ai pas fait, j’étais pas à l’aise, le vertige tout ça.

Pourtant en escalade t’avais eu une bonne note au bac non ?

C’est différent, et puis je voulais que Martin aille se faire voir. Il pensait mieux s’en sortir que moi.

Il a pas eu une meilleure note ?

Si, mes nœuds étaient mal fait.

En nœud je suis la mieux placé pour le dire, tu ne t’y connais pas c’est vrai.

MDR la ferme ! C’est différent :p

Différent en rien, j’aurais été ta prof, je t’aurais mis un trois pour l’effort.

Et c’est pour ça que tu aurais fait une mauvaise prof.

T’aurais du passé sous le bureau…

Je passerais sous le bureau la prochaine fois que je viendrais.

Bon toutou.

Va te faire voir

10 juin : 10h40

Je suis chez moi.

Pas trop long la route ?

Interminable. Toi, ton dernier partiel c’était comment ?

Je l’ai réussi je ne me fais pas de doute.

Super ! ça m’a fait plaisir de voir Louise, c’est vraiment une fille cool. Je crois qu’elle veut déménager sur Toulouse.

Ok

Quoi ?

Rien.

Si, dis moi.

Non c’est bon.

Elyna s’il te plait…

J’ai rien à dire.

Okay…

15 février : 18h30

N’oublie pas ton médicament ma belle

Je viens de le prendre, merci t’es un ange.

C’est normal enfin !

Ça me fait toujours plaisir. C’était bien ta soirée de hier soir ?

C’était cool. Pas trop de monde, petit comité, et toi ?

Allez à une soirée de célibataire avec les petit bracelets de couleurs en étant daltonienne c’est marrant.

T’as pris le bracelet célibataire ?

Non, en couple ! C’est terrible, comment je pouvais me trouver mon étalon d’un soir ?

Très drôle…

Rho ça va. Je rigole.

Ouais…

C’est bon, c’était une blague Clément.

Je sais, désolé…

C’est bon t’inquiète. Salut j’y vais.

Ah euh… okay. Salut, je t’aime.

Moi aussi

‘’Le train TER numéro 886522 à destination de Pamiers va partir, prenez garde à la fermetures automatiques des portes, attentions au départ.’’

Merde !

Tellement pris dans la lecture de ces vieilles conversation, je ne me suis rendu compte du départ du train face à moi, qu’à l’annonce de la fermeture des portes. Sac sur le dos, je cours jusqu’au portes qui, lorsque j’essaye de les retenir, me semblent plus lourde que jamais. Je me faufile comme je peux à l’intérieur et cours m’installer avant qu’un contrôleur n’arrive et m’amande pour dégradation du matériel.

En place, allongé sur un siège plus ou moins confortable pour la prochaine heure, je commence à remonter de nouveaux ces conversations. C’est amusant, je retombe par moment sur des passages dont j’ai des souvenirs très clair. Le surnom qu’elle me donnait au lycée, transformé en blague lorsque nous nous sommes retrouvés. Le premier jour après nos retrouvailles… putain le premier jour après nos retrouvailles.

26 octobre. 23h00

C’était…wow.

Tu l’as dit…

Tu t’es amélioré sur….

Toi aussi, t’es plus endurant

Après toi, j’ai vu du monde…

J’imagine. Merci pour mon médicament tout à l’heure.

C’est normal !

C’est mignon que tu ais toujours l’alarme.

Eh, faut bien… tu es tellement tête en l’air.

Va te faire foutre x)

Bon, on fait quoi ?

On se bloque mutuellement ou on se revoit. Pas de milieux.

Je veux que l’on se revoie.

Moi aussi. Différemment de la dérnire fois.

La dernière fois on était au lycée.

Mais c’est arrivé.

Ouais… on se revoit quand ?

Je sais pas.

Je vais dormir bonne nuit.

Oh… okay, bonne nuit.

Elle faisait toujours ça, ça me rendait fou. Partir sans prévenir, avec une froideur glaciale. J’avais toujours l’impression d’avoir fait quelque chose de travers. Impossible de lui en parler d’ailleurs, elle se fermait toujours dés que j’abordais ce sujet.

Les yeux dans le vagues, je sens mon corps s’affaisser dans le siège et mes yeux se perdre sur les rails. Celles-ci se joignent et s’écartent au fur et à mesure de l’avancée du train. On dirait deux fil, deux destin se croisant encore et encore mais, qui s’éloigne toujours d’une certaine manière. C’est relaxant, dans le fond, elle et moi, on était comme ses rails. Destiné à se retrouver un jour, puis se séparer à nouveau jusqu’à la prochaine gare…

Mais où sur notre chemin se trouve la prochaine gare ? Quand se sépareront-ils définitivement ?


Texte publié par Charly, 29 mars 2023 à 09h42
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