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[Défi] La petite enquête de Mélissa
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Les deux contraintes pour ce texte :

- mon personnage doit mener une enquête

- je devais placer les mots suivants : écureuil, grande ciguë, rhododendron, rose noire, pipistrelle, et phénix

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Réveillée par sa mère, Mélissa sortit de son lit les yeux encore lourds de sommeil, sa peluche phénix préférée bien serrée dans ses bras. Elle descendit les escaliers pour aller s’installer à la table du petit-déjeuner, mâchonnant ses céréales distraitement. La fillette fit le tour de la table du regard deux fois avant de s’arrêter sur son père.

– Papa, pourquoi t’es là ?

– Parce que c’est ma maison aussi ? répondit-il amusé. Pourquoi je devrais être ailleurs ?

– D’habitude, t’es déjà parti au travail quand maman me lève.

– On est samedi chérie, lui signala doucement sa mère. Papa ne travaille pas aujourd’hui. Et demain non plus.

Ah oui, ils étaient samedi.

Samedi !

Mélissa se sentit soudainement plus réveillée, engloutissant le reste de son petit-déjeuner avant de débarrasser sa place et de monter dans sa chambre. Elle devait se préparer.

Depuis quelque temps, le samedi était une journée importante pour elle, car c’était le seul jour de la semaine où elle pouvait enquêter sur leur nouvelle voisine. Évidemment, personne n’était au courant sinon elle se ferait disputer. Chose que Mélissa n’avait pas envie, surtout qu’elle ne faisait rien de mal.

Madame Fournier - la voisine - avait emménagé il y a environ trois mois, et pour Mélissa cette femme ne pouvait être qu’une sorcière. Entre ses vêtements qui avaient l’air d’être d’une autre époque, ses plantes aux couleurs étranges, en particulier ses roses noires, et le fait qu’elle ne partait pas travailler comme tout le monde le reste de la semaine, il était assez sûr de dire que la voisine était bizarre. Et que la seule explication à cette bizarrerie était qu’elle soit une sorcière.

Ce qui était bien !

Mélissa adorait la magie et voulait être une sorcière quand elle serait plus grande, peu importe que les adultes lui aient dit que ce n’était pas possible. Donc si elle arrivait à avoir la preuve que Madame Fournier était une sorcière, alors elle pourrait apprendre la magie à Mélissa. Après tout, si on pouvait apprendre les mathématiques, on pouvait aussi apprendre la magie.

La fillette passa donc toute la matinée à bien se préparer, remplissant son sac de tout ce dont elle aurait besoin dans son enquête, comme des bonbons, des crayons et du papier, ou encore des mouchoirs. Elle ne savait pas vraiment de quoi elle avait besoin pour enquêter efficacement sur leur voisine, et c’était sans doute pour ça que Mélissa n’avait eu aucun résultat.

Le déjeuner se passa tranquillement, Mélissa racontant sa vie à l’école avant que ses parents ne mettent la télévision pour regarder les informations. C’était ennuyeux et elle ne comprenait pas vraiment ce qui s’y racontait, mais si ça les empêchait de lui demander sur ses “jeux” de l’après-midi, c’était une bonne chose.

Une fois libre de toute obligation, Mélissa chaussa ses bottes en caoutchouc avant d’ouvrir la porte du garage en criant :

– Je vais jouer dans le jardin !

– D’accord ma chérie ! Fais attention à ne pas trop t’éloigner !

– Oui !

Leur jardin avait la particularité de ne pas être fermé, donnant directement accès à la petite forêt qui s’étendait sur l’un des côtés du village. En général, Mélissa ne dépassait jamais les massifs de rhododendrons qui marquaient plus ou moins la limite du jardin, mais son enquête demandait de prendre des risques. Et puis, ce n’était pas comme si elle s’éloignait beaucoup, non, la fillette restait assez proche pour garder les maisons visibles afin de ne pas se perdre.

Il lui fallut dix bonnes minutes pour arriver à destination. Elle aurait dû mettre moins de temps, mais Mélissa avait un peu trainé pour tenter d’apercevoir un écureuil à travers les feuillages, mais rien. La prochaine fois peut-être.

Le jardin de la sorcière ressemblait beaucoup à celui de Mélissa, y compris avec l’absence de barrière le délimitant. Ce n’était donc pas facile de se cacher pour observer la sorcière, surtout avec le peu de gros arbres qu’il y avait pour se placer derrière.

En s’approchant, Mélissa découvrit que la voisine était de sortie dans son jardin, et elle ne savait pas si c’était de la chance ou non. Elle semblait se tenir devant un grand bac qu’elle remplissait de… plantes ?

« Oh ! Est-ce qu’elle fait un rituel ?! »

Curieuse, Mélissa s’approcha un peu plus, tout en essayant de contourner la sorcière afin de mieux voir ce qu’elle faisait.

Puis quelque chose craqua sous sa botte.

– Ah, tu es de retour.

Mélissa était figée. Elle venait de se faire prendre. Bêtement en plus. Pourquoi n’avait-elle pas regardé où elle mettait les pieds ?

– Allez viens-là, je ne vais pas te manger tu sais.

La fillette le savait, les histoires de sorcières mangeant les enfants étaient stupides. Même les sorcières devaient manger correctement, ainsi que leurs légumes, et les enfants n’étaient pas de la viande. Mais même si elle le savait, elle était intimidée et penaude de s’être fait avoir de cette façon.

Malgré ça, Mélissa toujours devenir une sorcière, donc elle prit son courage à deux mains et s’approcha de la femme.

– Bonjour.

– Bonjour ma petite. Alors que viens-tu faire chez moi ? Est-ce que tes parents savent que tu te ballades toute seule dans les bois ?

– Je ne me balade pas dans les bois, je fais attention à bien rester près des maisons pour ne pas me perdre, répliqua la fillette avec sérieux.

Madame Fournier fredonna pensivement, comme si elle ne la croyait pas.

– Et pourquoi ma maison t’intéresse ? Elle ressemble à toutes les autres pourtant.

Mélissa s’humecta les lèvres avant de se décider à répondre.

– Je veux apprendre la magie. Et comme vous êtes une sorcière, je me suis dit que vous pourriez m’apprendre. Mais je ne savais pas comment vous demander, alors j’ai… euh… mener l’enquête.

Un petit silence s’installa autour d’elle avant que la femme ne rouvre la bouche.

– Je ne suis pas une sorcière, petite. Désolée.

Mélissa cligna des yeux, surprise.

– Mais… et ça ! s’exclama-t-elle en désignant le bac. C’est pas des plantes pour un rituel magique ?!

– Non. C’est de la grande ciguë, des plantes toxiques que j’ai arraché quand j’ai vu que tu trainais dans le coin. C’est mortel si tu l’avales.

La fillette se décala du bac, avant de retourner son attention sur sa voisine.

– Mais vous vous habillez comme une sorcière ! Et vous avez des fleurs de couleurs pas naturelles, vous ne travaillez pas, et, et, et je vous ai entendu dire que votre animal préféré était… euh… l’autre nom pour les chauve-souris !

– Les pipistrelles, corrigea gentiment madame Fournier. Je reconnais que mes vêtements ne sont pas habituels, mais ils ne font pas de moi une sorcière. Les fleurs de couleur noires existent, même si ce n’est pas commun. Quant à mon “absence” de travail, je travaille de chez moi avec mon ordinateur, comme beaucoup de monde.

Mélissa regarda la femme, puis son jardin, puis de nouveau la femme avant de baisser les épaules, défaite.

– Alors… il n’y a pas de magie ?

– Malheureusement non.

Mélissa était déçue. Elle qui avait tant espéré pouvoir apprendre à faire de la magie, voilà que sa voisine était en fait tout à fait ordinaire.

Au moins madame Fournier n’était pas fâchée contre elle, c’était toujours ça de pris.


Texte publié par Yuedra, 19 mars 2023 à 21h59
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