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La lumière du soleil était douce et agréable en cette fin d’après-midi. Il ne faisait pas trop chaud, contrairement à ce qu’on aurait pu attendre en cette saison ; c’était un temps idéal. Nous étions plusieurs Gryffondor et quelques Serdaigle à s’être posés sur la colline près du lac, pour profiter du paysage et de rien avoir à faire - pour une fois. Pourtant, bien que l’atmosphère fut propice à la détente, cette dernière ne m’était pas accordée. Par un simple fait…

Mon échec aux examens. "Non retenu", avais-je lu sur la feuille de résultat. Les mots ne sont pas suffisants pour exprimer le profond désarroi qui m’a submergé au moment précis où mes yeux se sont posés sur la ligne me concernant. On avait révisé tellement dur avec Hermione et Ron, et pendant de nombreuses heures, interminables... Ils ont tous les deux, bien entendu, réussi leur septième année. Ce qui signifie que je serais bien seul l'année prochaine. Joie. Je ne peux m'empêcher d'être maussade ; en comparaison, j'aurais préféré affronter Voldemort plutôt que de devoir rester une année de plus sans eux. Force était de constater que ça gâcha quelque peu nos derniers moments ensemble à Poudlard car je n’étais pas d’excellente compagnie.

Peut-être que, lorsque je me serais lassé de me lamenter sur mon échec cuisant, serais-je en mesure de convenir, d'un point de vue tout à fait objectif, qu'il n'y a probablement rien d'étonnant d'en être arrivé là puisque je n'ai fais que courir après des mecs toute l'année. On peut constater que ça m'a été très utile… Maintenant que j’y pense, Hermione avait bien tenté de m’avertir sur les conséquences de ces batifolages intempestifs durant le cours de l’année. Je n’y avais pas prêté attention, évidemment. Entre réviser des cours, plus d’une quinzaine, avec une pile incroyable de devoirs à faire régulièrement, et flirter par-ci par-là, aucune hésitation. Et réviser au dernier moment n’a pas été la meilleure des méthodes. Voilà où ça me mène !

Incapable d'en dormir de la nuit, je me leva aux aurores et sorti du château via le passage de la Sorcière Blanche. Arrivé dehors, après avoir marché quelque temps, je m’assis au milieu de la pelouse, non loin du Saule Cogneur, pour me changer les idées. La lune brillait, haute dans le ciel. C'est alors que je vis Malfoy au loin. Encore lui... Pour l’effet apaisant, on repassera. Ces derniers temps, il semblait être partout. Et son comportement était loin de s'arranger à mon égard, puisque, lorsqu'il me voit, il ne peut s'empêcher d'être mesquin, comme à l’accoutumée. Ses paroles tantôt m'amusent par leurs absurdités, tantôt me sidèrent. Ron sera très loin pour me retenir de le frapper l'année prochaine. Parce que oui, pour mon plus grand malheur, Malfoy redouble aussi. SU-PER. Comme si c'était déjà pas assez relou que je ne puisse pas avoir mes Buses. Discrètement, je me leva sans faire de bruit et commença à revenir sur mes pas. Mon pied écrasa une branche morte.

- Tu manques de discrétion, Potter.

Partir ni vu ni connu, c'est raté. Tout comme mes examens. Je sens que mon humeur ne va pas s’améliorer de si tôt. Je lui fis face.

- Qu'est-ce que tu fais là, Malfoy ?

- Je pourrais te poser la même question.

S'il commence réellement à me chercher, je ne répondrai plus de rien.

- C'est vraiment pas le moment.

- Hm. Tu ne digères pas le fait d'avoir été aussi nul on dirait ? Qu'y a-t-il d'étonnant à ce que tu sois comme le commun des sorciers, Potter ?

- Tais-toi, Malfoy !

- Oh je vois, on est susceptible, dit-il avec un sourire narquois.

Je fis demi-tour. Aucun intérêt de continuer de lui répondre.

- Tu t'en vas déjà ? La conversation vient à peine de débuter.

Avec une étonnante rapidité, il se rapprocha, jusqu’à être proche de moi. Un peu trop proche. Je resta immobile, ma main cherchant le contact de ma baguette, prêt à lui jeter un sort au moindre mouvement de sa part. Il pencha son visage vers le mien, sourit.

- T'as une drôle de tête quand tu t'énerves comme ça.

Hein ?

- On est dans le même bateau, Potter. Au cas où tu ne serais pas au courant, je... Repasse une autre année à Poudlard, moi aussi. Alors ta frustration, je ne la comprends que trop bien.

- C'est donc une raison suffisante pour me faire chier, selon toi ?

- Non, certes.

Les mains derrière le dos, la tête légèrement penchée, il me regarda d'une façon inhabituelle.

- Tu sais, on pourrait s'entraider.

- Je me demande pourquoi je n'y ai pas pensé moi-même...

- Je suis sérieux, Potter. Autant que ça se passe bien pour chacun de nous deux. Ça vaudrait mieux pour supporter de repasser un an ici, à refaire la même chose que l’an passé.

- Qu'on s'entraide, tu dis... Et à quel moment tu te dis sincèrement que c'est une bonne idée ? Je te rappelle qu’on tolère difficilement la présence de l’autre. Tu passes ton temps à me faire chier et il faudrait que je te supporte un peu plus pour une raison non valable ? Nos valeurs sont complètement opposées et j'ai vraiment aucune envie de traîner avec toi.

Il sembla surpris de la façon dont j'exprima catégoriquement mon refus.

- Tu rejettes donc ma proposition...

- Tu t'attendais à quoi ? A chaque fois qu'on se croise, tu peux pas te retenir, tu préfères nous rentrer dedans, systématiquement, et nous pourrir la vie. Tu es une personne égoïste et superficielle.

Autant profiter de ce moment pour lui dire ses quatre vérités.

- Et tu penses que, tout à coup, on va devenir meilleurs amis ?

- Ce n’est pas ce que je te demandais.

- Allez, il est finalement plus que temps que je me barre.

Il semblait déçu. Même peut-être... Blessé ? Je n'avais pas l'impression d'avoir le Malfoy habituel en face de moi. Celui-ci paraissait plus sensible. Et, je dois l'avouer, me faisait presque de la peine... S'il ne m'avait pas énervé en me rappelant mon échec cuisant et le sort qui m'attendait l'an prochain en sa compagnie. Je tourna les talons et parti sans me retourner, en le laissant planté là.