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tome 1, Chapitre 18 « Doute et culpabilité » tome 1, Chapitre 18

Cela faisait quelques heures que Link, Iria, Epon, Gray et Gabriel avaient quitté le manoir en ruines des Pics-Blancs. Leurs pieds s'enfonçant dans l'épaisse couche de neige, ils parcouraient les montagnes en direction de la région de Lanelle. Ils avaient fait beaucoup de chemin, non sans croiser quelques créatures hostiles rapidement vaincues. Cependant, un silence assez pesant régnait au sein du groupe.

Tous les cinq repensaient à leur précédent affrontement avec Gilgamesh, Leviah et Alvaro. Et aucun ne parvenait à chasser la vision des corps sans vie du Yéti et de Matornia de son esprit. Link était sans aucun doute le plus affecté par le funeste destin de ce couple. Il aurait tant voulu revenir en arrière pour empêcher leurs ennemis de les tuer ! Malheureusement, une telle prouesse était infaisable.

Iria se tenait à ses côtés, essayant tant bien que mal de le réconforter lorsqu'il en avait besoin. Mais aucun des deux Toaliens n'avait adressé le moindre regard à Epon ou à Gray jusqu'à maintenant. La demi-zora marchait silencieusement derrière eux, suivie par l'argenté et Gabriel. L'hybride observait de temps en temps Link, espérant que celui-ci lui parle au moins une fois. Hélas, ce n'était pas gagné d'avance. Iria, en remarquant ses regards insistants, la fusilla d'un regard énervé avant de se recentrer sur le héros. Blessée par une telle attitude de sa part, l'autre fille baissa la tête, l'air attristé. La châtaine semblait lui en vouloir d'avoir caché la vérité à son sujet. Et c'était probablement le cas de son ami d'enfance.

De son côté, Gray n'avait rien manqué à cette scénette qu'il jugeait complètement stupide. Agacé, il cessa d'avancer, à l'étonnement de Gabriel qui s'immobilisa également. Le reste du groupe stoppa donc la marche à son tour. Epon se retourna pour observer l'argenté tandis que Link et Iria s'entêtaient à éviter tout contact visuel avec lui.

« Mon ange ? s'inquiéta l'homme aux longs cheveux blonds. Quelque chose ne va pas ?

— C'est le cas de le dire, ouais ! répondit le concerné avant de s'adresser au duo Toalien. C'est pas bientôt fini votre cinéma, vous deux ? Que vous nous en vouliez à Epon et à moi de vous avoir caché l'histoire sur nos marques, je peux comprendre. Mais est-ce vraiment nécessaire de nous snober de la sorte ? »

Il n'obtint aucune réponse de la part de Link ou d'Iria. Cette dernière observa discrètement son ami, dont le regard renfrogné s'était perdu dans le vide. Voyant que les deux s'obstinaient à garder le silence, l'élu de Din passa rapidement devant eux avant d'attraper brusquement l'hylien par le col de son vêtement, le forçant à le regarder dans les yeux :

« Si t'es vraiment le héros de ce royaume, réagis comme tel, bordel ! Tu crois que c'est en restant muet comme une carpe que tu vas améliorer la situation ?

— Gray, doucement ! » lui conseilla Gabriel en avançant de quelques pas pour tenter de calmer cette ambiance électrique. Mais son ange n'avait pas l'air de vouloir lâcher le plus jeune des hommes dans l'immédiat.

« Lâche-moi... lui ordonna Link en le défiant du regard.

— Si toi et ta copine avez quelque chose à nous dire, parlez-nous franchement au lieu de rester silencieux, répliqua Gray en resserrant sa prise.

— Gray, arrête. S'il te plaît... » l'implora alors Epon d'une petite voix en posant sa main sur le poignet de l'argenté, l'invitant ainsi à le relâcher. Gray fut surpris par cette réaction. Il croyait que l'hybride désirait entendre les pensées de Link et d'Iria vis-à-vis de tout ce qu'il s'était passé. Mais ce n'était visiblement pas le cas. En voyant que la bleue souhaitait lâcher l'affaire, et surtout en constatant que Link n'allait rien lui dire, Gray se résolut à le lâcher. Gabriel soupira discrètement de soulagement tandis que les deux Toaliens réagissaient à peine. Epon les observa chacun leur tour, avant de finalement reprendre la marche, prenant ainsi la tête du groupe.

« Mieux vaut arriver au domaine zora avant la tombée de la nuit. » déclara-t-elle d'une voix plus grave que d'habitude. Gray échangea un regard avec son ami d'enfance, puis toisa Link et Iria un bref instant avant de suivre Epon. Gabriel l'imita en faisant signe au duo venu de Toal :

« Elle a raison. Cette région devient très dangereuse la nuit. De plus, nous ne sommes pas à l'abri d'une nouvelle tempête. Plus vite nous aurons regagné Lanelle, mieux cela vaudra pour nous tous. »

Il n'en fallut pas plus pour convaincre les deux jeunes gens de reprendre leur avancée. Toutefois, ils ne prononcèrent aucun mot durant tout le trajet. Sous ce silence complet, le groupuscule mit encore deux bonnes heures avant d'atteindre enfin la caverne reliant les Pics-Blancs au domaine Zora.

Arrivés en dernier lieu, Finiel et deux autres soldats zoras les accueillirent. Tous furent soulagés de revoir leur princesse et ses amis sains et saufs.

« Ça va ? Tu n'es pas blessée ? Tu m'as l'air épuisée ! s'inquiéta Finiel en s'approchant rapidement d'Epon.

— Je vais bien... Ne t'en fais pas. » assura la bleue avec un léger sourire. Mais ce dernier sonnait faux. N'importe qui pouvait s'en apercevoir, Finiel le premier. Le zora hésita à lui demander si elle se portait vraiment bien. Mais il se ravisa, préférant se dire qu'elle était fatiguée à cause de ce voyage éprouvant.

« Dame Rutella sera heureuse de vous revoir ! affirma-t-il à la place. Je vous amène à elle. Vous pourrez lui expliquer ce que vous avez découvert dans les massifs.

— Pardonnez mon impolitesse mais c'est ici que nos chemins doivent se séparer, intervint tout à coup Gabriel, à la surprise générale.

— Quoi ? Tu t'en vas déjà ? s'étonna Gray qui ne s'y attendait pas.

— Et oui mon ange ! Ce n'est pas que j'ai spécialement envie de vous abandonner, mais j'avais un but bien précis en m'aventurant là-bas. À présent, je dois retourner chez moi à la citadelle. Et puis... après tout ce qu'on a vu et vécu, le plus important en ce moment est de se préparer pour la suite, tu ne penses pas ? »

Il offrit un tendre sourire à l'adresse de l'élu de Din. Celui-ci aurait préféré que son ami reste avec lui. Surtout qu'ils s'étaient retrouvés après une bonne dizaine d'années de séparation. Mais le blond avait raison : le royaume tout entier devait se préparer à affronter une grande menace prête à s'abattre à tout moment, telle une épée de Damoclès. Gray s'approcha alors de Gabriel pour l'enlacer doucement tandis que ses lèvres s'étiraient en un sourire affectueux :

« On se reverra, pas vrai ?

— Bien sûr qu'on se reverra ! C'est quoi cette question ? »

Gabriel laissa même échapper un petit rire, tant il trouvait une telle interrogation assez absurde. Mais il savoura tout de même cette étreinte quelques instants, avant de se décoller de son meilleur ami. Une fois cela fait, il se tourna vers les autres, à savoir Link, Iria et Epon. Il s'inclina de respect devant le héros dans un premier temps :

« C'était un honneur de te rencontrer et de combattre à tes côtés, Link. J'espère que nos routes se recroiseront à nouveau bientôt.

— Je... l'espère aussi Gabriel... » retourna le concerné en souriant nerveusement, ne sachant pas quoi lui dire de plus. Le plus grand des blonds s'inclina ensuite devant Iria en souriant pour la saluer. Enfin, il s'approcha d'Epon et posa une main sur son épaule en lui adressant un sourire bienveillant. L'élue de Nayru fut surprise par ce geste mais écouta tout de même ce que le jeune homme avait à lui dire.

« En toute franchise, je pense que tu es quelqu'un de bien malgré tout. Je me doute que les choses ne doivent pas être faciles pour toi tous les jours. Mais quoi qu'il arrive, reste forte ! Et veille bien sur Gray pour moi, d'accord ? »

Epon se demandait bien pourquoi Gabriel lui disait tout cela. Néanmoins, ses paroles l'avaient touchée. Essayant de lui rendre son sourire, elle hocha affirmativement la tête avant que le blond n'enlève sa main de son épaule. Le manieur de rapière salua ensuite les zoras, puis s'éloigna du groupe en leur disant au revoir. Ce fut ainsi qu'il quitta le domaine, réduisant d'une personne l'équipe de Link.

Suite à cette séparation, Finiel escorta Epon et ses compagnons auprès de Rutella à la salle du trône. La souveraine des zoras parut profondément soulagée et heureuse de revoir sa fille et ses amis bien portants, bien qu'elle remarquait un certain épuisement dans leurs yeux. Link raconta alors leurs péripéties vécues au sein de la province enneigée des Pics-Blancs. De leur rencontre avec Gabriel à leur traversée du manoir en ruines, en passant par la mort tragique du Yéti et de Matorina et leur combat contre Gilgamesh, Alvaro et Leviah. Toutefois, et à la surprise de ses compagnons, il ne mentionna ni les marques divines maudites, ni l'histoire du phénix bleu semblant entourer la princesse hybride. La génitrice de celle-ci prit alors un air pensif :

« Il semblerait que nous ayons à faire à une menace aussi grande que celle que représentait Ganondorf. De ce que vous m'en avez raconté, les trois personnes que vous avez combattues m'ont l'air très dangereuses et sans aucune pitié. Il va falloir redoubler de prudence.

— Votre Majesté, l'appela Finiel qui demeuraient aux côtés des autres. Il faudrait en informer Dame Zelda. De cette façon, elle pourra ordonner à ses soldats de renforcer la sécurité dans les différents villages que compte le royaume.

— Tu as entièrement raison, approuva la reine. Dès ce soir, je lui écrirai un message expliquant tout ce que vous venez de me raconter. Je lui préciserai également que vous êtes revenus de ce voyage sains et saufs.

— Merci maman... » murmura Epon en la regardant quelques secondes, avant de détourner son regard en serrant les poings. Rutella, en remarquant que sa fille n'était pas aussi joyeuse que d'habitude, afficha un tendre sourire.

« Quelque chose ne va pas, ma fille ?

— Ce n'est rien... lui mentit la bleue. Je suis juste... un peu fatiguée. J'ai besoin de repos. Je pense que je vais aller dans ma chambre. Mon lit me manque.

— Je t'y accompagne si tu veux, lui proposa son garde personnel.

— Merci Finiel, mais ça ira... »

Sur ces mots et sans même laisser le temps au soldat zora, à Rutella ou à qui que ce soit d'autre de répliquer, Epon quitta précipitamment la salle en direction de ses appartements.

« Epon ? s'étonna Finiel, l'air soucieux.

— Hum... fit Rutella devant à une telle attitude. Réagir ainsi ne lui ressemble pas. Savez-vous ce que ma fille a, exactement ? demanda-t-elle aux trois autres.

— On se le demande. » répondit froidement Gray en croisant les bras, observant Link et Iria avec une certaine colère. Si la châtaine lui rendait discrètement un regard semblable, le blond, lui, ne réagissait pas. Au fond, il se sentait mal. Vraiment mal.

Voyant qu'aucun des trois ne parvenait à apporter une réponse concrète à sa question, Rutella poussa un petit soupir mais retrouva rapidement un sourire bienveillant avant de s'adresser à Finiel :

« Réunis quelques-uns des nôtres et préparez leurs chambres. La nuit est sur le point de tomber. Link, Iria et Gray ont besoin de repos également. Ils seront encore nos invités pour aujourd'hui.

— À vos ordres, votre Majesté. »

Finiel s'exécuta, sous les yeux du trio qui ne s'attendait pas à passer une autre nuit au domaine. Étrangement, ils n'étaient pas aussi enthousiastes que la dernière fois.

« Ce... Ce n'était pas la peine, vous savez ? répliqua Iria à Rutella. On peut très bien rentrer à la citadelle ! On en profiterait pour retourner voir la Résistance et...

— Il ne serait pas prudent de ma part de vous laisser quitter mon domaine dans un tel état, surtout après avoir vécu une aventure aussi dangereuse, coupa la souveraine zora. Ne soyez pas mal à l'aise et faites comme chez vous ! Comme toujours, si vous avez besoin du moindre service, moi, ainsi que mon peuple sommes à votre disposition.

— Merci, c'est vraiment généreux de votre part. » affirma Gray en souriant légèrement. Puis, il observa froidement Link et Iria.

« Je pense que je vais aller me rafraîchir dans une source thermale. » parla-t-il ensuite à Rutella qui l'autorisa à y aller. Les Toaliens, eux, préféraient retourner dans leurs chambres respectives pour le moment.

*

La nuit venait de tomber sur l'ensemble du royaume. Baignant dans une source chaude située à un coin isolé du village et vêtu du bermuda noir à écailles qu'il portait lors de son précédent séjour, Gray contemplait le ciel étoilé du soir. L'absence de nuage offrait une magnifique vue sur les astres. Mais le jeune homme ne parvenait pas à profiter pleinement de ce spectacle pourtant enchanteur. Il s'était passé trop de choses en ce jour pour qu'il puisse se détendre.

De plus, il s'inquiétait vraiment pour Epon. Il commençait à se demander s'il n'aurait pas mieux fait de ne rien lui raconter au sujet des marques divines. Peut-être que cela lui aurait épargné la souffrance physique et psychologique qu'elle éprouvait en ce moment ? Non. D'une manière ou d'une autre, la demi-zora aurait tout découvert par ses propres moyens. Gray ne devait pas culpabiliser pour cela.

Selon lui, si quelqu'un devait s'en vouloir de l'état actuel de la jeune fille, c'étaient Link et Iria. Ces deux-là auraient dû la réconforter suite aux révélations à son sujet. Mais au lieu de cela, ils avaient préféré taire leurs pensées et se murer dans un mutisme déconcertant. Un peu comme s'ils s'en fichaient ou qu'ils rejetaient une partie de la faute de tout ce qui se passait sur Epon et sur lui-même.

« Héros d'Hyrule, mon cul ! » pensa-t-il en fronçant les sourcils, alors que son regard se posait sur la surface de l'eau. Mais il entendit tout à coup des bruits de pas se rapprochant progressivement de lui. Craignant de se faire attaquer en douce par un quelconque être malintentionné, il se releva brusquement en faisant apparaître une épée dans sa main. Seulement, à sa grande surprise, il s'agissait juste de Rutella. Rassuré, Gray fit disparaître son arme.

« Vous m'avez fait peur ! confia-t-il en reprenant place dans son bain.

— Désolée de t'avoir effrayé, s'excusa la souveraine des zoras en riant gentiment. Je suis venue m'assurer que tout allait bien pour toi.

— C'est... gentil, mais ça va. Merci. » répliqua Gray en souriant légèrement et en détournant son regard. La nouvelle venue arbora un sourire bienveillant en s'approchant un peu plus.

« Tu sembles plutôt nerveux, je me trompe ? »

Gray ne répondit pas tout de suite et regarda Rutella d'un air surpris, comme s'il ne s'attendait pas à une telle question de sa part. Ce qui était un peu le cas, d'ailleurs.

« Je prends ton silence pour un non.

— Je pense que parano serait un mot plus approprié... »

L'argenté souriait et avait même ri un peu face à l'absurdité de ce qu'il venait de sortir. Visiblement, sa plaisanterie faisait également rire la mère d'Epon.

« Puis-je me joindre à toi ? À moins que tu sois suffisamment parano pour te méfier de moi aussi ?

— Euh... Si vous voulez venir dans cette source, je ne vous en empêche pas. Vous êtes la reine de ce domaine, après tout... »

Le jeune homme avait un peu de mal à cacher sa gêne en cet instant précis et faisait tout pour éviter le regard de Rutella. Cette dernière, plutôt amusée par sa réaction, s'immergea dans le bassin et prit place en face de lui.

« Je ne te pensais pas aussi timide, Gray.

— Je... hésita l'argenté, pas très à l'aise. On ne peut pas dire que ce soit dans mes habitudes de prendre mon bain avec une femme. Encore moins avec une souveraine zora...

— Je vois et je comprends. À vrai dire, si on exclut ma fille et mon défunt époux, c'est la première fois que je me baigne en compagnie d'un humain. »

L'élu de Din ne répondit pas et ne regarda toujours pas son interlocutrice. Néanmoins, un léger sourire se dessinait peu à peu sur ses lèvres.

« Il y a une question que j'ai toujours voulu te poser Gray, confia Rutella. Mais je ne souhaitais pas le faire devant Epon ou quelqu'un d'autre.

— Une question ? Quelle est-elle ? »

La reine se tut quelques instants. Elle semblait hésiter à l'interroger à un sujet en particulier. Mais d'un autre côté, elle avait besoin de savoir :

« Pourquoi nous avoir espionnées ma fille et moi, pendant toutes ces années ? »

Gray écarquilla ses yeux de stupéfaction. Il ne s'attendait pas du tout à une question pareille en de telles circonstances.

« Je... vous demande pardon ?

— Ne fais pas l'innocent, jeune homme ! lui conseilla Rutella sans perdre son sourire. Epon a beau m'avoir raconté que vous ne vous êtes rencontrés que depuis peu, je t'avais déjà vu par le passé à plusieurs reprises, rôdant dans le domaine Zora à l'abri des regards. Je suis d'ailleurs étonnée que ni Epon, ni mes gardes n'aient remarqué ta présence en ce temps-là. »

L'élu de Din ne savait pas quoi répondre devant une telle révélation qui s'avérait exacte. Il avait pourtant tout fait pour ne pas se faire repérer en ce temps-là ! Comment Rutella avait-elle pu le remarquer ? Et surtout, pourquoi n'avoir rien fait contre lui, si elle le savait là ?

« Il y a une chose que je dois admettre, reprit la zora. Tu as bien grandi, depuis. Et tu es devenu incroyablement beau, aussi !

— Je... Vous... » bégaya Gray, les joues empourprées, ne sachant plus où se mettre à présent. Sa réaction fit rire la reine :

« Ne sois pas aussi embarrassé, voyons ! Je ne vais pas te juger pour ça. »

Seulement, cela n'aidait pas l'argenté. Au contraire : plus les secondes défilaient, plus il se sentait gêné. Il avait juste envie d'être aspiré sous l'eau et de se noyer, là tout de suite. Cela aurait été extrême mais au moins, il ne serait pas aussi embarrassé qu'en cet instant.

« Serais-tu amoureux de ma fille, par hasard ? demanda alors Rutella avec une certaine malice dans son rictus.

— Que... ?! Non ! Ce n'est pas du tout ça ! Vous... vous vous méprenez ! »

Les rougeurs ses joues s'accentuèrent brusquement, provoquant une crise de fou rire chez la zora.

« Cela faisait longtemps que je n'avais pas ri ainsi ! confia-t-elle avant de progressivement se calmer et de respirer un grand coup.

— Avec tout le respect que je vous dois, je ne vois pas ce qu'il y a de marrant.

— Pardon, s'excusa Rutella en voyant Gray détourner le regard d'un air grave. C'est juste une taquinerie. Ne le prends pas au sérieux. Par contre, j'aimerais vraiment connaître la raison pour laquelle tu nous espionnais dans le passé. »

Le jeune homme, toujours le regard perdu ailleurs, prit un certain temps afin de trouver ses mots. Il ne savait pas trop comment expliquer la vérité à la reine zora. Il la regarda timidement, hésitant sincèrement à se confesser.

« Vous risquez de me trouver ridicule après ça... soupira-t-il en déviant une fois de plus ses yeux.

— Je verrais par moi-même, une fois que tu m'auras tout raconté. » assura Rutella avec un sourire réconfortant. Gray l'observa franchement quelques instants. Malgré tout, il faisait confiance à cette dame qui se montrait vraiment gentille et compréhensive à son égard. Encouragé par sa bienveillance, il finit par trouver le courage de lui avouer ses raisons.

« J'affectionne Epon. Mais pas dans le sens auquel vous croyez. »

Ce fait surprit la zora, qui lui demanda de détailler son propos.

*

Dans un corridor éclairé par des torches partiellement encastrées dans les murs, Link, vêtu d'un pyjama bleu décorés de motifs représentant l'emblème de Nayru, avançait à pas lents. L'air maussade, il repensait aux tensions nées au sein de son groupe depuis les révélations sur Epon et sur Gray. C'était d'ailleurs en repensant à la réaction de la demi-zora qu'il se retrouvait là, à longer un couloir, le cœur alourdi d'appréhension. La jeune princesse était au plus mal en ce moment, et le blond culpabilisait par rapport à cela. Pourquoi n'avait-il pas écouté Gray ? Pourquoi avait-il choisi de se murer dans le silence au moment où Epon avait le plus besoin de réconfort ?

« Je suis vraiment con... » se dit-il en serrant ses dents de frustration. Il savait très bien que l'hybride, à l'instar de Gray, n'était pas aussi maléfique que ce que Gilgamesh avait tenté de lui faire croire. Ce n'était pas parce que les deux étaient élus pour semer le chaos qu'ils allaient forcément le faire ! Pourtant, le blond n'avait rien fait pour apaiser la peine d'Epon ou la colère de Gray. Quel piètre ami et héros il avait fait ! Mais il n'était pas trop tard pour se rattraper. Il ignorait si le moment était bien choisi pour parler à l'élue de Nayru. Mais puisqu'il était déjà arrivé devant la porte de sa chambre, autant foncer !

Il posa sa main sur la poignée de la porte et la tourna lentement pour l'ouvrir. Il pénétra doucement dans la belle chambre spacieuse de la demi-zora. La pièce était toujours aussi accueillante et bien rangée que la première fois où il l'avait visitée en sa compagnie avec Iria et Gray. Cependant, un petit détail obscurcissait légèrement l'ensemble : le vase posé sur le bureau de la princesse contenant des fleurs. Ces dernières avaient toutes fané tandis que leurs pétales tombaient lentement.

Link se souvint qu'Alvaro lui avait offert ce petit bouquet le jour où ils avaient quitté la citadelle avant de rejoindre le domaine zora. En repensant à cela, les sourcils du héros se froncèrent et un énervement dirigé contre le violet monta en lui. En plus d'avoir assassiné de sang-froid le couple de yétis, cet enfoiré s'était joué d'Epon. À chaque fois qu'Alvaro voyait cette dernière, il la charmait sans scrupule en espérant que l'hybride finisse par l'apprécier à la longue. Et pile au moment où la bleue était prête à lui accorder une chance pour apprendre à mieux le connaître et pourquoi pas se lier d'amitié avec lui, le violet la trahit de la pire façon imaginable. Link pouvait imaginer le dégoût et la déception que ressentait la princesse suite à cela.

Raison de plus pour lui parler !

En tournant sa tête en direction du lit, il remarqua la présence de l'élue de Nayru. Assise au milieu de son grand matelas à eau, la jeune fille avait ses longs cheveux bleus lâchés et était vêtue d'une simple nuisette blanche. Elle serrait son oreiller contre sa poitrine et avait sa tête plongée dedans. Elle ne semblait pas réagir à l'intrusion du héros. Ce dernier, d'un pas peu assuré, se dirigea doucement vers elle.

« Epon ? » se risqua-t-il. La concernée sursauta à l'entente de sa voix et releva sa tête pour le regarder. Néanmoins, les yeux de Link s'écarquillèrent en découvrant son visage ravagé par des larmes.

« Epon... » murmura-t-il en s'arrêtant à deux mètres du meuble, le cœur serré pendant que l'hybride détournait son regard en essuyant précipitamment ses yeux larmoyants. Après avoir pris quelques secondes pour se calmer, elle inspira un coup et s'adressa à Link, toujours le regard détourné de lui.

« C'est dans tes habitudes d'entrer dans la chambre d'une fille sans frapper... ? »

Sa voix tremblait sous la tristesse malgré le ton plutôt fort qui se voulait réprimandant. L'autre se gratta la tête alors qu'une certaine gêne l'envahissait. Maintenant qu'elle le disait, il était vrai que le jeune homme aurait dû frapper avant d'entrer. Il n'y avait pas pensé sur le coup, sans doute parce qu'il était préoccupé par trop de choses.

« Désolé... » s'excusa-t-il. Mais il ne sut quoi dire d'autre. D'ordinaire, il parvenait à trouver les mots justes pour réconforter son entourage lorsque celui-ci en avait besoin. Mais voir Epon dans cet état de tristesse lui faisait perdre ses moyens. D'autant plus que moralement parlant, il était au plus bas, lui aussi. En reconsidérant tout ceci, Link craignait de rendre la bleue plus peinée qu'elle ne l'était déjà.

« Qu'est-ce que tu veux, Link... » demanda la bleue sans le regarder. Le plus grand déglutit légèrement, tandis qu'il faisait surchauffer son cerveau pour trouver rapidement une solution à cette situation.

« Est-ce que... je peux... m'asseoir ? » proposa-t-il dans un premier temps avec hésitation. Peut-être qu'il serait plus efficace assis qu'en restant debout devant le lit de la princesse tel un piquet. La bleue demeura silencieuse devant cette demande, ce qui mit Link plutôt mal à l'aise. Toutefois, au bout d'un moment et toujours le regard ailleurs, elle accepta en hochant doucement la tête.

Content que cette première approche ait fonctionné, le blond afficha un léger sourire avant de s'asseoir sur le bord du lit. Un nouveau silence régna entre les deux jeunes gens. Link tourna doucement sa tête vers Epon pour l'observer. Il la trouvait très jolie dans cette tenue et avec les cheveux lâchés de cette manière. Mais il ne s'attarda pas sur son physique car il avait plus important à faire.

« Écoute, commença-t-il après un instant de flottement. Je suis désolé... de venir te parler que maintenant. Avec tout ce qui s'est passé, surtout en découvrant Yéti et Matornia, deux de mes amis, morts...

— Ne t'excuse pas pour ça, le coupa Epon en fermant les yeux. Je comprends ce que tu ressens. En me mettant à ta place, après tout ce qui s'est passé, je comprends pourquoi tu as pris tes distances avec moi et Gray...

— Tu te trompes, contredit le blond. Je n'ai pas pris mes distances avec vous. Loin de là.

— Tu en es sûr ? » questionna alors la jeune fille en le regardant dans les yeux. Link en fut légèrement troublé mais reprit contenance bien vite.

« Pourquoi est-ce que je prendrais mes distances avec vous ? Nous sommes tous amis et alliés... non ?

— Tu me considères encore comme une amie après ce qu'on a vécu aujourd'hui ? l'interrogea l'hybride en détournant à nouveau son regard. Je suis comme ceux qui ont tué les yétis. Mon destin est de semer le chaos dans ce royaume. En plus, je découvre que le phénix bleu, créature jusque-là légendaire, réside en moi. Et je ne peux même pas le contrôler...

— Tout cela ne fait pas forcément de toi une mauvaise personne.

— ... Va dire ça à Iria. »

Cette réplique, prononcée sur un ton glacial, donna quelques frissons à Link. C'était bien la première fois qu'il voyait la demi-zora se montrer aussi froide. Il trouvait cela déroutant, lui qui était habitué à une Epon bien plus enjouée et optimiste. Mais pouvait-on la blâmer de réagir ainsi ? Surtout après qu'elle ait vu deux de ses amis quasiment lui tourner le dos au moment où il fallait la soutenir ? Le jeune homme comprenait les raisons poussant la bleue à réagir de la sorte. Cependant, il estima qu'elle ne devait pas se montrer aussi dure avec la Toalienne.

« Je pense que cette histoire dépasse un peu Iria, parla-t-il. Elle n'a pas l'habitude de vivre ce genre de chose, ni de côtoyer des personnes comme toi, Gray ou ceux qu'on a croisés au manoir des Pics-Blancs. Laisse-lui un peu de temps pour digérer tout ça. Dans le fond, je suis sûr qu'elle sait aussi bien que moi que tu n'es pas comme ce Gilgamesh, cette Leviah ou l'autre andouille aux cheveux violets dont je ne prononcerai pas le nom.

— Et si je me révèle être quelqu'un comme eux, au final ? »

Link haussa les sourcils d'étonnement. Pour le coup, il ne voyait pas où la jeune fille voulait en venir.

« Ces gens qu'on a croisés... reprit celle-ci, l'air maussade. Tu as vu comme moi : ils cherchent à m'avoir. Non seulement à cause de mon statut d'élue maudite, mais aussi parce qu'ils veulent voir ce phénix bleu apparaître. Si jamais cette créature se manifeste, que crois-tu qu'il se passera ensuite ? Ils se serviront de moi et de ce phénix pour mettre leur plan à exécution. Et Hyrule prendra sans doute cher...

— Epon...

— Je n'ai pas envie d'être l'un de ceux qui mettront Hyrule à feu et à sang. Mais... cette marque sur ma jambe est une marque divine. Les déesses veulent que je sois l'un des quatre élus devant mener ce royaume à sa perte. Comment est-ce que je peux lutter contre ça, si c'est mon destin ?

— Chacun est maître de son destin, Epon.

— Pff... Tu peux parler ! Tu as été élu par les divinités pour sauver Hyrule de la destruction, et tu as mené ta mission à bien en battant Ganondorf. Mais est-ce que tu as vraiment voulu être un élu des déesses ? Ou est-ce que c'est le destin qui t'a mené jusqu'à ce statut de héros que tu portes aujourd'hui ?

— Justement. Je n'ai jamais demandé à devenir le héros que je suis aujourd'hui. Crois-moi : si on m'avait laissé le choix sans m'imposer un tel statut, j'aurais refusé sans la moindre hésitation.

— Même en sachant ce qu'Hyrule risquait en prenant une telle décision ? »

Link demeura silencieux un instant, réfléchissant à la meilleure façon d'expliquer son point de vue. Certes, être le sauveur d'un royaume en péril en faisait rêver certains, en plus de conférer du prestige à l'individu héritant d'un tel titre. Mais devenir le héros de sa patrie n'avait pas que des avantages. En plus de ne pas être à la portée de tous, ce statut impliquait d'énormes sacrifices. Le jeune homme avait vu sa vie de berger basculer en découvrant la vérité sur lui, et la mission que lui avaient confié les déesses.

Bien sûr, cela lui avait permis de voyager, de perfectionner sa technique de combat, de faire de belles rencontres et d'accomplir de belles choses pour les différents peuples de la nation. Mais à quel prix ? Link était forcé de quitter sa vie quotidienne, son village, ses proches. Accepter de se plier à la requête des déesses, c'était se priver d'une vie normale de jeune adulte. Et même après avoir sauvé Hyrule, les choses ne pouvaient plus redevenir comme avant pour lui. Soit parce qu'on le considérait dorénavant comme le héros d'Hyrule et non comme simplement Link, soit parce qu'on pouvait le convoquer à tout moment pour des missions particulières.

« Comme tu l'as compris, continua le blond en remarquant qu'Epon demeurait attentive à son récit, je n'ai pas choisi d'être la personne que je suis aujourd'hui. Mais je l'ai accepté en connaissance de cause car je représentais le seul espoir de salut du royaume. Toi en revanche, tu n'es pas obligée de condamner Hyrule à la destruction juste parce qu'une déesse a apposé sa marque sur toi. Ces pouvoirs qu'on t'a confiés pour une telle requête, tu peux très bien t'en servir pour une plus noble cause, si tu le souhaites. »

Epon demeura silencieuse, réfléchissant à tout ce que le blond lui avait raconté. Elle comprenait ce que Link ressentait vis-à-vis de son statut d'héros. Elle avait également compris le message qu'il tentait de lui faire passer en comparant les contextes de leurs situations qui n'étaient pas les mêmes. Seulement...

« Les choses ne sont pas aussi simples que tu ne le penses, Link. Tu n'as pas la moindre idée de ce que je traverse à cause de cette stupide marque sur ma cuisse... »

L'hylien s'apprêta à lui demander ce qu'elle entendait par là. Mais en la voyant secouée par de légers tremblements de peur, il n'en fit rien. Il préféra se relever et se diriger vers le bureau de la jeune fille. Sur le côté de cette table étaient posés une carafe d'eau et un gobelet en bois. Il remplit rapidement ce dernier avant de retourner auprès de la bleue.

« Bois un coup, lui proposa-t-il en souriant légèrement. Ça te fera du bien. »

Presque instinctivement, la demi-zora saisit le récipient en remerciant le garçon, et but son contenu d'une traite en à peine quelques secondes. Ses tremblements se calmèrent après.

« Tu n'es pas obligé de tout me raconter si tu n'en as pas envie, assura Link. Mais sache que si tu as besoin de te confier, tu peux compter sur moi. »

Contre toute attente, lorsqu'Epon reprit la parole, ce fut justement pour lui avouer tout ce qui la tourmentait. Elle lui expliqua l'histoire avec les psysalis et tout ce qui s'en rapportait de près ou de loin. Elle mentionna également l'existence d'une quatrième déesse, la déesse Lato, qui était la raison principale pour laquelle les divinités d'Hyrule avaient choisi une poignée de personnes pour nuire au royaume. Devant de telles révélations, Link resta sans voix. Toute cette histoire était bien plus grave que ce qu'il pensait, et remettait en question certaines croyances et légendes d'Hyrule, en plus de torturer psychologiquement la princesse assise à ses côtés.

« Je comprends mieux pourquoi Gray et toi n'avez pas osé nous parler de tout ça...

— C'est surtout que techniquement, Gray et moi sommes censés être vos ennemis... Vous n'êtes pas les seuls à qui nous avons caché cette vérité. Ma mère... Finiel... mon peuple... De mon côté, je n'ai parlé de tout cela à personne, à part toi. D'ailleurs, si Gray apprenait que je t'ai révélé tout cela...

— Ne t'inquiète pas pour ça. J'ai prévu d'aller lui parler de toute façon. Il ne t'en voudra pas. »

En voyant le blond aussi compréhensif, Epon, qui avait définitivement séché ses larmes, le remercia pour ses efforts et son réconfort. Elle pouvait sentir à travers les yeux saphir de Link toute la compassion qu'il éprouvait pour elle. Et cela lui faisait chaud au cœur.

Déviant un instant son regard, elle sembla hésiter à lui demander quelque chose, appréhendant la réaction de son interlocuteur. Elle se lança toutefois, un léger sourire aux lèvres :

« Ça ne te dérange pas si je te prends dans mes bras ? »

Link ne cacha pas son ébahissement devant une telle demande de sa part. Mais suite à cette éprouvante journée écoulée et à leur conversation, l'hybride avait sans doute besoin d'un instant de tendresse. Si cela pouvait l'aider à aller mieux, le jeune homme n'avait aucune raison de refuser. Il hocha alors doucement la tête pour lui donner son accord. Aussitôt, la bleue plongea dans ses bras et se blottit contre lui en fermant les yeux. Elle se sentit légèrement allégée d'un poids après s'être confiée au héros. Et même si certains mystères planaient encore autour de sa marque divine et du phénix bleu en elle, avouer la vérité là-dessus au blond l'avait grandement soulagée.

L'hylien ne put s'empêcher de se raidir au moment du contact. Mais il se détendit rapidement alors qu'il rendait l'étreinte d'Epon avec un tendre sourire aux lèvres. Tous deux restèrent dans cette position sans bouger.

« N'oublie pas que tu n'es pas seule dans cette affaire, murmura Link. Tu n'as pas à endurer un tel fardeau en silence. N'hésite pas à venir m'en parler si ça ne va pas.

— Je m'en souviendrai... Merci Link. Pour tout. »

Le sourire de Link s'agrandit tandis qu'il resserra légèrement l'étreinte autour de sa taille. Il se mit même à bercer doucement la jeune fille pour l'apaiser encore plus. Appréciant ce geste, Epon enfouit sa tête dans le creux de l'épaule de Link. Les deux restèrent dans cette position pendant plusieurs longues minutes. Mais sous l'effet de l'émotion et de la fatigue, la princesse des zoras finit par s'endormir dans les bras du plus grand. En le remarquant, le sourire de celui-ci s'agrandit. Il se décolla alors doucement d'elle et l'allongea sur son lit en prenant soin de ne pas la réveiller. Il la recouvrit ensuite avec les draps, avant de la contempler un moment, tout en lui arrangeant une mèche de cheveux qui lui tombait sur le visage.

« Passe une bonne nuit, Epon. » lui souhaita-t-il avant de finalement se lever du lit et de quitter la chambre, laissant son amie dormir à poings fermés. Une fois la porte refermée derrière lui, il s'adossa contre celle-ci, le regard levé vers le plafond du couloir. Ses sentiments en cet instant étaient mitigés : d'un côté, il était heureux d'avoir pu parler à l'hybride et d'avoir réussi à lui remonter le moral. Mais d'un autre, il s'inquiétait à son sujet. Lui promettre de l'aider et de la soutenir n'empêcherait pas Gilgamesh, Alvaro, Leviah et Envy d'essayer de la capturer ou de la faire souffrir d'une quelconque manière. Et s'ils y parvenaient, les chances de voir Hyrule sombrer dans le chaos augmenteraient considérablement.

« Link ? »

Les yeux de celui-ci s'abaissèrent sur Iria qui s'approchait de lui, vêtue d'une chemise de nuit bleu roi.

« Je pensais que tu dormais déjà, avoua le blond, surpris de la voir ici à cette heure tardive.

— Je n'arrive pas à m'endormir en repensant à ces pauvres yétis qui se sont fait assassinés. Mais c'est surtout l'état d'Epon qui m'inquiète. J'ai été plutôt dure avec elle et avec Gray alors qu'ils n'avaient pas besoin de ça aujourd'hui... »

La Toalienne s'était donc décidée à aller rendre visite à l'hybride et discuter avec elle. Sauf qu'elle arrivait un peu trop tard.

« Elle vient de s'endormir, informa le blond. Et je lui ai déjà parlé. Elle m'a l'air d'aller mieux mais a besoin de beaucoup de repos.

— Je vois... » fit Iria, déçue mais compréhensive. De toute façon, elle aurait tout le temps d'avoir une conversation avec la demi-zora le lendemain. Elle devait donc faire preuve de patience.

« Par contre, reprit Link. J'ai besoin de te parler de certaines choses. Mais pas ici. »

Son amie d'enfance parut étonnée, mais se doutait que les choses en question avaient un rapport avec Epon. Elle proposa alors au héros de la suivre jusqu'à sa chambre. Là-bas, ils pouvaient discuter tranquillement sans personne dans les parages pour les écouter.


Texte publié par Kamryn Allister, 4 avril 2023 à 15h19
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tome 1, Chapitre 18 « Doute et culpabilité » tome 1, Chapitre 18
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