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tome 1, Chapitre 15 « Une rencontre improbable » tome 1, Chapitre 15

Alors que les premières lueurs du jour éclairaient de façon tamisée le domaine zora, la plupart de ces êtres aquatiques était déjà réveillés. Certains baignaient déjà dans les eaux du village. Tout semblait si paisible qu'on en oublierait qu'une menace conséquente réside dans la région voisine.

Cependant, ce n'était pas tout le monde qui paraissait calme en cette nouvelle journée. Link s'était réveillé en sursaut, haletant, tandis que des gouttes de sueurs perlaient sur son corps partiellement dénudé. Le jeune héros venait de faire un cauchemar où il voyait quelqu'un massacrer le couple de yétis résidant au manoir en ruines perdu dans les massifs de Pics Blancs. Une telle lui était atroce mais son mauvais rêve ne s'arrêtait pas là. Il avait également vu Midona se faire torturer jusqu'à la mort. Il se souvenait s'être démené pour empêcher une telle tragédie, mais il n'y était pas parvenu.

« Bordel... » murmura-t-il en prenant le temps d'inspirer un bon coup pour calmer son rythme cardiaque accéléré. Il quitta ensuite son confortable lit pour se diriger vers une table où étaient posés une carafe d'eau, un gobelet en bois, ainsi qu'une coupelle remplie de biscuits secs et de divers fruits. Il se servi un verre et le but d'une traite pour remettre ses esprits en place.

« J'espère que c'était juste un rêve et pas une vision annonciatrice de mauvaise chose... »

Il ignorait comment allaient le yéti et sa femme. Après ce qu'Envy avait révélé au sujet de son maître, Link craignait le pire pour ce couple innocent. Mais il préférait garder espoir, en se disant que les deux auraient fui quelque part si une personne malveillante s'emparait de leur habitat. En ce qui concernait Midona, non seulement il ne savait pas comment elle se portait en cet instant, mais en plus il n'avait aucun moyen de s'en informer. Si quelque chose de grave était arrivé à la souveraine du Crépuscule, le blond ne pouvait absolument rien faire pour l'aider à part prier pour qu'elle s'en sorte saine et sauve.

*

Epon, de son côté, se préparait déjà pour sa prochaine aventure. Déjà vêtue de sa tenue habituelle de voyage, elle rangeait ce dont elle avait besoin dans ses besaces. Elle se dirigea ensuite vers son bureau dans l'intention de feuilleter un livre ouvert posé là. Mais quelqu'un frappa à la porte au même moment.

« Epon, tu es déjà réveillé ? demanda la voix de sa mère.

— Je suis même quasiment prête à sortir. Mais entre ! »

Rutella ouvrit la porte pour accéder à la chambre de sa fille. Après l'avoir saluée, elle lui expliqua certaines choses :

« Les soldats chargés de dégager la route menant aux Massifs des Pics Blancs m'ont informé qu'ils avaient terminé. Vous pouvez désormais vous y rendre !

— Voilà qui nous arrange ! se réjouit la bleue en souriant. En partant beaucoup plus tard dans la journée, je craignais que la nuit tombe peu de temps après notre départ, nous prenant par surprise.

— Cependant, la tempête fait toujours rage là-bas. Elle s'est un peu calmée aux environs de l'accès reliant notre domaine à cette province, mais plus vous vous enfoncerez dans les montagnes, plus vos risques de vous retrouver au milieu d'un gigantesque blizzard augmenteront.

— Je m'en suis un peu douté, confia la demi-zora. Mais merci pour la mise en garde. Nous nous préparerons en conséquence.

— Justement, à ce propos, je risque de ne pas pouvoir être présente lorsque vous quitterez le village. J'ai un programme ridiculement chargé en ce jour. C'est pourquoi j'ai demandé à Finiel et à Loqa de vous préparer des manteaux et des sacs contenant de l'eau et de la nourriture. Ils vous les confieront au moment de votre départ. »

Epon adressa à la reine un sourire de gratitude. Après tout, des vêtements chauds et de bonnes choses à manger n'étaient pas de refus lorsqu'on s'aventurait dans une zone au climat polaire.

« J'ai également une chose à te donner, reprit Rutella en lui tendant une enveloppe ouverte avec un large sourire. Bien qu'elle te soit destinée, je me suis permise de la lire avant. Je pense que son contenu te surprendra. »

Curieuse, la princesse saisit la lettre et la lut silencieusement :

« Bien le bonjour à toi, princesse. J'espère que tu vas bien et que tu as reçu ce message avant votre départ pour les Pics Blancs. Je n'ai pas spécialement grand-chose à te dire concernant cette affaire d'invasion de monstres. La Résistance travaille d'arrache-pied pour en savoir plus, sans succès pour le moment. Je pense que vous en saurez plus de votre côté, si ce dénommé Envy vous a dit la vérité à son sujet. En tout cas, je pense qu'il est inutile de vous demander d'être prudents et de revenir en un seul morceau de votre périple. J'ai vraiment envie de te revoir en bonne santé, pouvoir te reparler, et pourquoi pas boire un verre en ta compagnie et nous promener ensemble ? Tu es aussi fascinante que gentille. Aussi forte que belle. Jamais je n'avais rencontré une fille me rendant aussi joyeux auparavant. C'est pour cette simple raison que je souhaiterais te connaître un peu plus. Fais bon voyage, porte toi bien et passe le bonjour à tes compagnons de ma part. Alvaro. »

Un sourire gêné se dessinait sur les lèvres de l'hybride au fur et à mesure de sa lecture, ce qui fit rire gentiment Rutella.

« On dirait que cet Alvaro en pince beaucoup pour toi ! En plus, il ne s'en cache pas !

— J'aurais préféré qu'il soit un peu moins direct, je t'avouerai... » affirma la jeune fille en levant les yeux au plafond. La franchise et l'obsession du violet à son égard l'exaspéraient un peu. Néanmoins, la bleue ne pouvait pas nier qu'une part d'elle-même se sentait flattée par une telle attention. C'était la première fois qu'elle voyait quelqu'un être autant attiré par sa personne. Elle ne savait pas trop comment réagir.

« Je pense que tu devrais lui laisser une chance et chercher à mieux le connaître, conseilla Rutella en ébouriffant le dessus de sa tête bleue. Les personnes nous paraissant les plus singulières au premier abord sont souvent celles qui nous surprennent agréablement. Et je suis bien placée pour le savoir.

— Tu fais allusion à papa ? » demanda Epon en souriant légèrement. La souveraine des zoras hocha affirmativement la tête en guise de réponse.

« Tu sais ? Malgré cette belle alchimie entre nous, beaucoup me conseillaient de ne pas le fréquenter parce qu'il s'agissait d'un humain. Si je les avais écoutés, non seulement je n'aurais jamais rencontré l'amour de ma vie, mais tu ne serais pas ici. Laisse une chance aux personnes qui s'intéressent à toi et laisse le temps faire les choses. Si Alvaro et toi finissez par vous apprécier, tant mieux. Dans le cas contraire, tant pis. Mais si tu décides de rejeter les avances de cet homme sans chercher à en savoir plus sur lui, tu pourrais passer à côté d'une formidable relation. »

Le demi-zora réfléchit un instant, alors que son regard se tournait vers un petit vase en porcelaine blanc trônant à bureau. Toutes les fleurs que le violet lui avait offertes y étaient réunies et apportaient de la couleur dans ce coin plutôt austère de sa chambre. Est-ce que sa mère avait raison en lui donnant un tel conseil ? Elle ne savait pas. Mais l'envie de revoir Alvaro était quand même présente, bien que la demi-zora essayait de le nier.

Finalement, elle remercia sa génitrice pour ses sages paroles. Rutella la salua ensuite, tout en lui demandant d'être prudente durant son périple, avant de quitter la pièce pour lui laisser le temps de finir de se préparer.

*

Quelques heures s'ensuivirent, pendant lesquels Link, Gray et Iria se préparaient. Une fois les préparatifs finis, le groupe se réunit à l'entrée de la caverne débouchant sur la région enneigée. Finiel et Loqa les attendaient avec des manteaux, des vêtements chauds et des sacs remplis de provisions. Chacun enfila rapidement les pulls, les pantalons rembourrés et les manteaux tendus, avant d'accrocher les sacs derrière leurs dos. Alors que les quatre jeunes gens étaient désormais prêts, Finiel se rapprocha de sa princesse pour poser ses mains sur ses épaules, l'air un peu soucieux.

« Finiel ? s'étonna Epon en le voyant ainsi.

— Les massifs des Pics Blancs sont un endroit dangereux aussi bien pour toi que pour tes amis. Ma position hiérarchique ne me permet pas de te donner d'ordre mais... reviens en vie. Revenez tous en vie, d'accord ? »

L'élue de Nayru fut touchée par l'inquiétude de Finiel. Pour le rassurer, elle lui offrit un sourire confiant combiné à un hochement de tête affirmatif.

« Tu t'inquiètes encore plus pour Dame Epon que Dame Rutella, Finiel, s'amusa Loqa en retenant un petit rire. Je pense sincèrement que tu n'as pas à t'en faire. Epon est forte et pleine de ressources. Link l'est tout autant, et je pense que Gray et Iria le son également. Arrête donc de faire cette tête ! On a l'impression que c'est toi le père de notre princesse ! »

Les joues du soldat s'empourprèrent légèrement alors que l'hybride riait gentiment, trouvant une telle réaction de sa part plutôt marrante.

Après ce moment humoristique, le groupe de Link salua les deux zoras avant de quitter le domaine en entrant dans la caverne. La paroi de celle-ci était recouverte par une fine couche de glace. La température diminuait au fil des mètres parcourus, et on pouvait remarquer des stalactites gelées au plafond. Quelques torches destinées à éclairer ce passage étaient disposées de part et d'autre de l'allée. Et après une bonne dizaine de minutes de marche, les quatre amis arrivèrent à son autre extrémité. Et ce qu'ils voyaient changeait drastiquement de l'ambiance et du panorama offert par le village zora.

Dans cette région du nord-est d'Hyrule, c'était un paysage froid et enneigé qui s'étendait à perte de vue. Alors que de puissantes bourrasques soufflaient en emportant quelques flocons de neige, de hauts reliefs s'élevaient à l'horizon. Le groupe se tenait au sommet d'une petite falaise, haute de quatre mètres environ.

« Bienvenue aux Massifs des Pics Blancs, les gars, leur souhaita Epon en conservant un air sérieux sur son visage.

— Je ne m'attendais pas à ce qu'il y fasse aussi froid... se plaignit Iria qui ressentait la basse température du lieu malgré les couches de vêtements qu'elle portait.

— Ne perdons pas de temps, proposa Gray qui s'approchait déjà au bord du petit précipice. Plus vite on aura atteint de notre destination et botté le cul du maître d'Envy, plus vite on quittera ces montagnes peu accueillantes. »

Se disant qu'il avait raison sur ce point, les deux jeunes filles marchèrent à sa suite. Cependant, Link ne les suivait pas. En vérité, il était perdu dans ses pensées et demeurait assez silencieux depuis son réveil. Il n'arrêtait pas de repenser à son mauvais rêve en se demandant si le yéti et Matornia allaient bien.

« Je me demande ce qu'aurait pensé Midona de toute cette affaire, si elle était parmi nous. » songea-t-il en repensant à la twili qu'il avait également vue dans son cauchemar.

« Link ? »

Epon venait de l'interpeller. Le concerné revint à lui et constata que ses trois compagnons avaient pris les devants sans qu'il ne s'en aperçoive.

« On va continuer sans toi si tu restes planté là à rêvasser ! le prévint Gray.

— Désolé. J'arrive. » s'excusa le héros en chassant ses sombres pensées de sa tête avant de les rejoindre. Après avoir descendu la petite falaise sans trop de difficulté, le quatuor arriva devant un grand lac gelé. Quelques parcelles de glaces aux tailles variables flottaient à sa surface. Étant donné leur taille et leur épaisseur, elles pouvaient supporter le poids du groupe sans problème. Toutefois...

« Il va falloir y aller prudemment, expliqua le blond. Ils tanguent et sont assez glissants. La moindre erreur et c'est la chute assurée dans l'eau. Et je pense que vous savez déjà que plonger dans une eau aussi froide est loin d'être agréable.

— C'est la température de cette région qui n'est pas agréable... rétorqua Iria en tremblant de froid.

— Gamine, pas fut'fut' et chochotte par-dessus le marché ! » se moqua alors Gray en esquissant un sourire taquin à l'adresse de la benjamine du groupe. Cette dernière gonfla ses joues, vexée par une telle remarque, tandis qu'Epon sauta sur la parcelle gelée la plus proche. Elle glissa légèrement mais parvint rapidement à trouver son équilibre.

« Ça devrait le faire si on ne se précipite pas, affirma-t-elle en se tournant vers ses amis. Suivez-moi, mais évitez de sauter tous sur la même portion en même temps ! »

Guidée par la demi-zora, Iria, Link, puis Gray sautèrent sur les blocs de glace qu'elle parcourait. Sautant ainsi sur plusieurs de ces plateformes flottantes, les quatre parvinrent de l'autre côté du lac en quelques minutes. Seulement, la traversée de cet étang gelé n'était que le début d'un long calvaire. Une pente montante et recouverte d'une épaisse couche de neige s'élevait devant eux. Il allait être difficile de s'y mouvoir rapidement, d'autant plus qu'une brume blanche omniprésente réduisait considérablement la visibilité.

Malheureusement, le quatuor n'avait pas le choix. Prenant son courage et sa détermination à deux mains, il entama l'ascension de cette montagne. Au début, les choses se passaient étonnamment bien. Il n'y avait aucun ennemi en vue et la météo n'était pas aussi mouvementée que les quatre jeunes gens l'auraient cru. Mais alors qu'ils progressaient assez rapidement dans cette montée, une tempête de neige s'abattit brusquement sur eux, réduisant encore plus leur champ de vision.

« Merde... grogna Link en allumant une lanterne qu'il transportait afin d'y voir plus clair. Ça va être compliqué de continuer dans ces conditions.

— Est-ce qu'il ne serait pas mieux de rebrousser chemin et attendre que cette tempête se calme ? demanda Epon en l'imitant avec sa lampe.

— Et si cette tempête ne s'arrête jamais ? » questionna Gray en invoquant une épée et une lance, dont les lames actuellement recouvertes de flammes pouvaient faire office de torches. Il garda l'épée pour lui et tendit la lance à Iria. Cette dernière en fut d'ailleurs stupéfaite.

« Des armes en feu ? pensa-t-elle en saisissant silencieusement la haste. C'est quoi ce pouvoir ? Qui est ce type, exactement ?

— C'est sans doute un coup de nos ennemis, supposa Link pour répondre aux questions des élus de Din et de Nayru. C'est probablement pour nous ralentir qu'ils ont provoqué cette tempête. Même si c'est risqué, nous devons continuer. »

Sur ces mots, il reprit sa marche. Les trois autres le suivirent malgré leurs craintes. Epon se demanda si Link faisait bien de s'aventurer plus loin malgré tout. La supposition du blond paraissait insensée, étant donné qu'il faudrait une magie plus que puissante pour créer un tel blizzard. Mais s'il était provoqué par un élu maudit des déesses, sachant qu'il y en avait un qui pouvait contrôler le vent, alors ce n'était pas si délirant. C'était même plutôt logique, à bien y réfléchir.

Leur avancée à travers cette tempête semblait interminable. Il était impossible de savoir combien d'heures s'étaient écoulées depuis leur départ du domaine Zora, tellement la notion du temps dans ces massifs était confuse. Mais voilà un bon moment que les quatre s'enfonçaient dans ce brouillard à l'aveuglette, avec comme seuls repères leurs torches et lanternes. La violence de la tempête monta d'un cran et la température se fit de plus en plus glaciale. Si Link et Epon parvenaient à supporter ces conditions extrêmes sans trop de problèmes, de leur côté, Gray et Iria semblaient souffrir. La jeune Toalienne tremblait encore de froid. Gray, lui, avait fait apparaître plusieurs armes enflammées autour de lui dans l'espoir de se réchauffer un peu. Hélas, cette méthode ne semblait pas très efficace.

« C'est du suicide de continuer sous cette foutue tempête... » soupira-t-il, grelottant, alors qu'il plissait des yeux en observant les alentours. Il tenta de repérer un potentiel abri dans lequel se réfugier en attendant que cette tempête s'apaise. Néanmoins, ce furent quelques silhouettes à quatre pattes et possédant des yeux brillants qu'il repéra. Cette multitude de petites créatures se dirigeait droit vers eux.

« Je crois qu'on a de la compagnie, les gars... » avertit l'argenté en stoppant sa marche pour éclairer la direction où se trouvaient les silhouettes. Link, Iria et Epon remarquèrent rapidement toutes ces présences après s'être arrêtés à leur tour. Le plus jeune des deux hommes observa attentivement ces nouveaux venus, dont les physiques ne lui étaient pas inconnus. Il s'agissait de cinq loups blancs, chacun entouré d'une émanation givrée.

« Déesses, c'est quoi ces choses ? » s'affola Iria en reculant pour se mettre derrière Link. Celui-ci passa d'ailleurs devant tout le groupe pour faire face à la meute, son épée en main.

« Ce sont des lobos blancs, qu'on appelle également les loups des neiges, expliqua-t-il pendant que les créatures se séparaient pour les encercler et leur tourner autour.

— J'ai déjà entendu parler de ces trucs... confia Gray qui grelottait toujours de froid. On dit qu'ils sont très féroces et qu'ils se déplacent rapidement... surtout dans les zones enneigées comme celles-ci...

— Autant dire qu'on n'a pas l'avantage du terrain si on les affronte. » conclut Epon aux aguets. Elle analysa silencieusement la situation. En plus d'être dans un environnement défavorable, le quatuor n'avait pas non plus l'avantage du nombre. La demi-zora savait que sous un tel blizzard, ses pouvoirs aqueux seraient inefficaces. Il en était probablement de même pour Gray. Bien que celui-ci maîtrisait le feu à travers ses armes, cela ne servirait à rien sous une telle tempête.

« Attention ! » s'écria alors Iria tandis qu'un des loups se précipitait vers eux, et plus particulièrement vers Gray. Celui-ci, ralenti par le froid, n'eut pas le temps de réagir pour se défendre. Heureusement, Link passa devant lui en levant son bouclier, à la fois pour parer l'attaque destinée au plus âgé et pour repousser le lobo qui s'éloigna en courant. Le reste de la meute continuait à tourner autour du groupe pendant ce temps.

« Ils jouent avec nos nerfs... » grogna le héros en serrant les manches de ses armes. Si seulement il pouvait se transformer en loup, il n'aurait fait qu'une bouchée de ces créatures givrées. Il possédait cette faculté six mois auparavant. Mais depuis la fin de l'ère du Crépuscule, il avait perdu ce pouvoir qui lui avait été utile dans bien des situations. Il devait donc trouver autre chose. Il songeait à utiliser des bombes ou des flèches explosives contre eux, mais les lobos blancs étaient réputés pour leur rapidité de déplacement. Ils esquiveraient les déflagrations sans problème.

« Bon sang ! Que faire ? » se demanda le blond. Mais il n'avait pas vu l'un des loups bondir à sa droite. Epon se précipita vers la bête pour lui sauter dessus, tout en l'agrippant pour tomber au sol avec lui avant qu'il n'atteigne Link. Le lobo se débattit comme il le pouvait pour se libérer du poids de l'hybride sur lui. Il aurait pu réussir si la jeune fille n'avait pas planté profondément ses deux lames dans ses côtes, lui arrachant un couinement de douleur. Link en profita pour se rapprocher rapidement de lui et planter son épée profondément dans son crâne pour l'achever.

« Un de moins ! » fit Epon en retirant ses tonfas plantés dans le corps du défunt lobo avant de se relever. Cependant, il restait encore quatre loups blancs à abattre. L'hylien et l'hybride savaient pertinemment qu'ils ne pouvaient pas en venir à bout en répétant cette même opération.

De son côté, Gray observait les déplacements des loups, réfléchissant à une solution. Mais il tremblait de plus en plus de froid et commençait à voir flou.

« Putain... » râla-t-il en luttant pour résister. Tout à coup, il entendit le cri d'Iria. L'un des lobos avait bondi sur elle pour l'attaquer. La jeune Toalienne esquiva de justesse en se jetant à plat ventre au sol. Le loup blanc profita de sa vulnérabilité pour foncer à nouveau vers elle. Mais il percuta brusquement une sorte de mur invisible se trouvant juste devant la cadette du groupe. Gray avait tendu sa main en cette direction pour faire apparaître toutes ses armes. Ces dernières tourbillonnaient à une vitesse fulgurante devant la jeune fille, créant une barrière pour la protéger. Le lobo, en voyant qu'il ne pouvait pas atteindre sa cible, s'éloigna pour rejoindre sa horde. Iria se releva alors, puis se retourna pour remercier l'élu de Din de lui avoir sauvé la vie. Cependant, elle constata avec effroi que le jeune homme avait perdu connaissance et s'était écroulé au sol.

« Gray ? »

Elle s'accroupit précipitamment auprès de lui et le secoua pour tenter de le réveiller.

« Gray ?! Hé ! Gray ! C'est pas le moment de nous laisser tomber ! »

Celui-ci ne se réveilla pas pour autant. Link et Epon avaient remarqué ce qui lui était arrivé, et se seraient eux aussi précipités vers lui pour s'assurer qu'il s'en sortirait. Mais les deux semblaient trop occupés à lutter contre le troupeau de lobos qui les persécutaient.

« Ça devient tendu, Link ! » commenta inutilement la demi-zora, les dents serrées, ne sachant pas comment se sortir de ce pétrin. L'homme à ses côtés ignorait également quoi faire en cet instant, bien qu'il s'imaginait de nombreux plans dans sa tête.

Alors que tout espoir semblait perdu, un son de sifflet se fit entendre de loin, attirant l'attention des loups et, par la même occasion, celle de Link, d'Epon et d'Iria. Une nouvelle silhouette se dessina au loin. Et malgré la visibilité réduite, on distinguait facilement un physique humanoïde. Difficile cependant de savoir si c'était un humain ou un hylien, et si c'était un homme ou une femme. La mystérieuse personne semblait élancée, mince et possédait de longs cheveux lâchés flottant au gré du vent.

La meute de lobos blancs grogna à la vue de cet individu qui s'approchait lentement. Mais l'étrange son résonna à nouveau, ce qui calma ces créatures et les fit même reculer. C'était comme si ce sifflement agissait sur eux.

« J'ignore qui ça peut être mais j'ai l'impression que cette personne veut nous aider. » affirma Link à Epon, qui demeurait toujours sur ses gardes. La bleue pensait comme lui mais gardait tout de même une part de méfiance. On ne savait jamais, après tout ! Plus la mystérieuse silhouette s'approchait, plus la horde de loup reculait jusqu'à prendre finalement la fuite. Le son cessa donc et l'inconnu se rapprocha encore, se dévoilant enfin. Il s'agissait d'un jeune humain aux longs cheveux blonds et vêtu d'un manteau surmonté d'une cape de voyage noir. Il devait avoir une bonne vingtaine d'années, s'il n'était pas loin de la trentaine. Cet homme, à présent devant le groupe d'amis, jeta un rapide coup d'œil à Gray au sol.

« J'ai bien fait de passer par ici, on dirait ! déclara-t-il en observant ensuite les trois autres.

— On vous doit la vie, remercia Link en rangeant ses armes. Mais qui êtes-vous ? Et qu'avez-vous fait à ces loups pour les faire fuir de la sorte ?

— Je pense que la priorité pour l'instant est de remettre votre ami sur pied, rappela son interlocuteur en désignant Gray du regard. On posera les questions une fois cela fait, si vous le voulez bien. »

Sans même attendre de réponse de la part de Link, d'Epon ou d'Iria, cet homme s'approcha de Gray avant de s'accroupir près de lui. Il demanda ensuite à Link de l'aider à le transporter.

« Il y a une caverne à quelques minutes d'ici, informa le nouvel arrivant. C'est là-bas que je me suis abrité lorsque cette tempête est tombée. Je vous y emmène ! Il serait imprudent de ma part de vous abandonner sous un temps pareil. »

Les trois amis s'échangèrent un regard avant de hocher affirmativement la tête. Cet homme blond était tout simplement un ange tombé du ciel ! En plus de leur avoir sauvé la mise, il leur offrait un abri temporaire dans lequel se réchauffer et se reposer. Ils ne perdirent donc pas de temps. Link aida cet homme à relever l'argenté, et le groupe reprit la route dans une direction différente.

Durant toute la marche, Epon observait discrètement leur nouvel « ami ». Elle avait sondé son énergie et c'était assez étrange : tout comme Gray et Alvaro, il lui était difficile de savoir si cet inconnu était quelqu'un de bon ou de mauvais.

« Je ne sais pas pourquoi ma sensibilité aux énergies déconne à ce point avec certaines personnes, mais ça en devient assez inquiétant. » se dit-elle. Mais plus bizarre encore : la demi-zora avait une impression de déjà-vu en détaillant le visage de cet humain. Un peu comme si elle l'avait déjà croisé auparavant. Mais quand ? Et où ? Des questions sans réponse que la demi-zora se posait.

*

Une dizaine de minutes plus tard, tous arrivèrent à l'intérieur de la caverne de l'inconnu aux longs cheveux blonds. Plutôt bien aménagée avec un feu de camp allumé, elle était suffisamment spacieuse pour accueillir tout le monde. La température, bien que toujours glaciale, était plus supportable que celle à l'extérieur.

Gray fut déposé au sol, le dos posé contre une paroi. Il demeurait inconscient mais tremblait encore de froid. Le mystérieux individu prit alors une couverture qu'il possédait et le recouvrit doucement avec. Il le dévisagea ensuite en posant sa main sur son front. Un léger sourire illumina son visage.

« Pas d'inquiétude à avoir ! Votre ami va s'en tirer, assura-t-il avant de se tourner vers Epon et Iria. L'une de vous devrait rester auprès de lui pour le réchauffer, afin qu'il se rétablisse au plus vite.

— Quand vous dites rester auprès de lui pour le réchauffer, vous voulez dire qu'il faut qu'on se colle à lui ? demanda Iria en haussant un sourcil.

— C'est le devoir d'une femme de réchauffer un homme, non ? » répliqua alors l'homme en retenant un léger rire, avant de s'éloigner de Gray pour aller faire cuire quelques aliments près du feu. Epon et Iria s'échangèrent un regard. Si de son côté, la Toalienne rougissait légèrement, gênée à l'idée de se coller à Gray pour le réchauffer, l'élue de Nayru n'hésita pas une seule seconde : elle s'installa à côté de son ami et se glissa sous la couverture pour se blottir contre lui.

« E... Epon... murmura Iria, surprise et gênée de voir l'hybride agir ainsi.

— Dire que ça ne m'embarrasse pas de faire ça serait mentir, mais je n'ai pas envie de voir Gray mourir d'hypothermie non plus. » lui confia la bleue en souriant légèrement. À l'entente du prénom de l'argenté, l'inconnu se figea sur place avant de lentement tourner sa tête vers lui, l'air complètement abasourdi. Ce détail n'échappa pas à l'œil averti de Link.

« Vous le connaissez ? » lui demanda-t-il. Mais son homologue masculin ne répondit pas tout de suite. Il continua de détailler l'élu de Din du regard. Au bout d'une dizaine de secondes, il eut un petit sourire aux lèvres, à l'étonnement de Link mais également des deux filles qui n'avaient rien manqué de son étrange comportement.

« Euh... Gray vous a tapé dans l'œil, ou bien... ? » se risqua la Toalienne avec hésitation en s'asseyant non loin de la demi-zora. Le sous-entendu d'une telle question fit rire le concerné qui se tourna à nouveau vers le feu.

« C'est un bien bel homme en effet, confia-t-il plus pour plaisanter qu'autre chose. Mais je vous avoue que son nom et son visage ne me sont pas totalement inconnus. Après, il n'est pas impossible non plus que je le confonde avec une autre de mes connaissances. »

Il se saisit d'un flacon rempli d'une soupe chaude et en versa dans trois gobelets en bois. Il les tendit à Epon, à Iria, puis à Link qui s'était placé juste en face de lui.

« Comment doit-on vous appeler ? demanda le héros en le remerciant pour cette hospitalité.

— Hum... Cela dépend de vous, répondit l'autre d'un sourire taquin. Comment souhaitez-vous m'appeler ?

— Par votre prénom ? tenta Epon en haussant un sourcil blasé, ne comprenant pas trop à quoi jouait cet individu.

— Dans ce cas, je veux bien vous le donner, si vous me donnez les vôtres d'abord. »

Le sourire espiègle de l'homme s'agrandit doucement, ce qui ne rassurait pas vraiment les autres.

« Je vous ai sauvé la vie, après tout ! De plus, j'ai décidé de partager mon abri et mon repas avec vous. Alors vous me devez au moins ça, non ? »

Effectivement, il avait raison là-dessus. Sans son intervention, le quatuor ne s'en serait sans doute pas sorti face à la meute de lobos blancs. Après s'être échangé des regards peu assurés, Link fit les présentations :

« Je m'appelle Link. Elle, c'est mon amie d'enfance Iria. À côté, c'est Epon et l'homme avec elle s'appelle Gray.

— Je me disais bien que vos têtes ne m'étaient pas inconnues ! réagit l'individu en fixant l'hylien et l'hybride. Link, le héros qui nous a tous sauvé il y a quelques mois et Epon, l'hybride qui se révèle être la princesse des zoras.

— Je comprends que vous puissiez connaître Link, mais comment vous me connaissez, moi ? l'interrogea alors la bleue, se méfiant à présent de leur sauveur.

— Je connais pas mal de monde à Hyrule. Notamment, les personnes de rang noble ou de sang royal. Bien que ce soit la première fois que je te vois, je te reconnais à la couleur singulière de ta chevelure. Je sais également que tu es la fille de la reine Rutella et d'un grand soldat qui n'est malheureusement plus de ce monde. D'ailleurs, j'en suis sincèrement désolé. »

Epon ne répliqua pas et dévia son regard, l'air maussade. En à peine quelques jours, on avait mentionné son défunt père à plusieurs reprises. À force, elle en devenait nostalgique car son géniteur lui manquait. Link et Iria, de leurs côtés, demeurèrent silencieux. Ils ne savaient pas trop quoi dire, de peur de faire remonter de pénibles souvenirs chez leur amie. L'inconnu observa tout ce petit monde en souriant légèrement et s'apprêta à briser le silence qui s'installait. Mais le groupe remarqua que Gray gigotait contre Epon. Il reprenait peu à peu connaissance :

« Hum... ?

— Gray, ça va aller ? lui demanda la demi-zora avec inquiétude.

— Je... pense, ouais...  » répondit-il d'une faible voix. Il grelottait encore mais avait bien moins froid ici que dehors. Epon lui tendit son gobelet de soupe afin qu'il puisse se réchauffer.

« Quand je pense que tu me traitais de chochotte tout à l'heure parce que j'avais froid, lui rappela Iria en souriant.

— La ferme... » lui lança l'élu de Din avant de boire une gorgée de soupe. Toutefois, il eut comme un choc en goûtant cette substance appétissante. Ce goût particulier, il le connaissait !

« On dirait la soupe qu'avait l'habitude de préparer ma mère... » confia-t-il avant d'observer un peu tout le monde. Ses yeux se posèrent alors sur le mystérieux blond qui les avait secourus.

« Qui... es-tu ?

— Il ne nous a pas encore donné son nom mais c'est grâce à lui si on a échappé aux lobos. » répondit Link en lui adressant un sourire bienveillant. L'inconnu se releva tout à coup pour se rapprocher de Gray. Il s'accroupit ensuite juste devant lui, un tendre sourire aux lèvres.

« Ta mère, est-ce qu'elle s'appelait Nicole ? »

Cette question de sa part surprit grandement Gray.

« C'était son nom, oui... Mais, comment tu le sais ?

— Je pensais que tu me reconnaîtrais plus facilement, Gray. »

Tandis que son sourire s'agrandissait, ses iris gris demeuraient plongés dans ceux de Gray. Celui-ci reconsidéra les dernières paroles de cet homme, tout en le regardant de plus près. Ces cheveux dorés... Ces yeux d'un beau gris... Les pupilles de Gray s'écarquillèrent de stupéfaction. Non ! Ce n'était pas possible !

« Gabriel... ? C'est... toi ?

— Pardon ? » fit Epon, surprise à son tour. Un tel prénom ne lui était pas inconnu. Lors de son séjour à Orkidië, la jeune fille avait vu une photo d'un Gabriel enfant. Elle fit rapidement le rapprochement et se rendit compte que cet homme en face eux, et l'enfant qu'elle avait vu en photo n'étaient en fait qu'une seul et même personne. Le dénommé Gabriel posa sa main sur la joue de Gray, sans perdre son doux sourire.

« Tu as bien grandi, Gray ! Et je vois que tu es plutôt bien portant. »

Le concerné réagissait à peine, tant il était surpris. Il ne s'attendait pas du tout à une telle révélation en ce jour :

« Mais je croyais que... que tu étais mort ! Avec tous les autres !

— Je pensais que tu l'étais également, confia son interlocuteur. Du moins, jusqu'à ce que tes amis mentionnent ton nom !

— Alors, vous êtes des amis de longue date, tous les deux ? » demanda Iria. En guise de réponse, Gabriel lui adressa un léger sourire.

« Enfants, lui et moi étions inséparables !

— Tout s'explique ! fit Link, attendri par ces retrouvailles entre les deux hommes. Je comprends mieux votre réaction de tout à l'heure, Gabriel. »

Lui, Epon et Iria furent soulagés. Non seulement ils connaissaient l'identité de cet homme mais en plus, il se révélait être un ami proche à Gray. Toutefois, aux yeux d'Epon, cette intervention de Gabriel à cet instant précis restait un peu louche. Elle ne savait pas pourquoi mais elle trouvait que quelque chose clochait. Bien qu'heureuse pour Gray, tout ceci était trop beau pour être vrai, selon elle. Mais elle préféra ne pas faire part de ses soupçons pour l'instant. La priorité était de se reposer.

La nuit tomba rapidement et la tempête de neige faisait encore rage à l'extérieur de cette grotte. Link, allongé sur le dos près du feu, s'était rapidement endormi. Iria était aussi plongée dans un profond sommeil, le dos collé contre la paroi de la caverne. Epon semblait également dormir, sa tête posée sur l'épaule de Gray. Par contre, ce dernier ne dormait pas. Ses yeux contemplaient Gabriel, qui s'était installé à l'entrée de l'abri pour monter la garde. L'argenté n'arrivait toujours pas à croire que cet homme était toujours en vie. Le blond, se sentant observé, se retourna et adressa un tendre sourire à l'élu de Din.

« Tu devrais dormir mon ange. Votre route risque d'être éprouvante demain.

— Mon ange... répéta Gray en souriant légèrement à son tour. Je ne pensais pas réentendre ce surnom un jour. »

Il détourna son regard un instant, avant de regarder à nouveau Gabriel :

« Comment tu as fait... pour survivre au massacre de notre village ?

— C'est une longue et sale histoire. Les monstres ayant attaqué notre village ont capturé certains d'entre nous. Nous avions été emmenés dans un lieu inconnu, loin d'Orkidië. Je ne sais pas trop combien de temps nous y avons passé.

— D'autres habitants d'Orkidië ont survécu ? s'étonna l'argenté. Où sont-ils ? Est-ce qu'ils vont bien ? »

Hélas, Gabriel secoua tristement la tête pour répondre négativement à cette question.

« Les personnes avec moi ont péri les unes après les autres. Et j'ai bien cru y passer également. Alors que j'étais le dernier prisonnier encore en vie, j'ai été secouru. Quelqu'un est parvenu à vaincre ces monstres qui m'avaient capturé et à me libérer.

— Qui est-ce ? »

Ce fut le silence qui répondit à la question de l'élu de Din.

« Je préfère ne pas en parler, avoua Gabriel. Au final, ce soi-disant sauveur ne valait pas mieux que ceux qui nous ont attaqués. Je suis... en quelque sorte resté un prisonnier, après ce sauvetage.

— Je vois, répliqua Gray d'un air maussade en détournant le regard. Tu en as beaucoup bavé après tout ces événements, pas vrai ?

— Comme toi, je suppose. »

Un léger sourire se dessina sur les lèvres de l'argenté qui regardait encore dans le vide.

« Je n'ai été ni capturé, ni emprisonné. J'ai juste... vécu seul dans les ruines qu'est devenu Orkidië. »

Gabriel regardait le plus jeune d'un air attristé mais compatissant. Il laissa passer quelques secondes de silence avant de se rapprocher de lui. Il posa sa main sur l'épaule de son ami en souriant tendrement.

« Je suis content que tu ailles bien malgré tout. Tu m'as énormément manqué. »

Ce sentiment était partagé par Gray. Lui aussi était heureux d'apprendre que son meilleur ami de toujours avait également survécu au massacre de leur village natal. Et il semblait encore plus heureux de le revoir et de pouvoir lui reparler en cet instant. Il l'aurait probablement enlacé si Epon n'était pas blottie contre lui. En regardant celle-ci, le sourire de Gabriel s'agrandit, prenant un air quelque peu taquin :

« Cette petite m'a l'air de beaucoup t'aimer.

— Ce... n'est pas ce que tu crois, se défendit Gray, un peu gêné par l'allusion à peine sous-entendue de son ami.

— Je ne fais que croire ce que je vois. Tu sais, ce n'est pas un mal d'éprouver des sentiments pour quelqu'un !

— On ne se connaît que depuis peu, tu sais ? l'informa alors le plus jeune d'un air blasé.

— Pourtant, lorsqu'on vous regarde, vous semblez proches. Qui sait ? Peut-être que bientôt, tu deviendras le prince, que dis-je! Le roi des zoras !

— Gaby ! grogna Gray dont les joues s'étaient légèrement empourprés. Arrête de raconter des conneries ! »

Mais sa réaction n'avait fait que provoquer un rire chez Gabriel, et également chez Link qui avait tout écouté de la discussion.

« Tu ne dors pas, toi ? lui demanda l'argenté, dépité par ces attitudes à son égard.

— J'essayais de dormir mais j'ai entendu votre conversation, répondit le héros en demeurant allongé. Figure-toi que je m'étais fait la même réflexion que Gabriel, concernant ta relation avec Epon. »

Il rit gentiment et son amusement était partagé avec Gabriel, au grand dam de Gray qui soupira en les regardant d'un air las :

« Vous êtes cons...

— Voyons mon ange, ne fait pas cette tête ! le réconforta Gabriel. On te taquine !

— C'est vrai, enrichit Link. Détends-toi un peu ! Pour une fois qu'on a l'occasion de déconner un peu ! On ne rigolera peut-être pas autant à partir de demain. »

Le plus jeune des trois hommes marquait un point. Le lendemain allait être une journée plus éprouvante que celle vécue aujourd'hui. Une question pour Gabriel vint alors à l'esprit de Gray :

« Qu'est-ce que tu fais dans cette région polaire ?

— Depuis quelques jours, je suis à la recherche d'un homme des neiges que certains appellent yéti.

— Le yéti ? s'étonna Link en se redressant soudainement. Pourquoi le cherches-tu ?

— Tu parles comme si tu le connaissais, constata Gabriel d'un air sérieux. L'aurais-tu déjà rencontré ? »

L'autre blond répondit par l'affirmative. Il connaissait également son épouse Matornia. Le couple résidait dans le manoir en ruines vers lequel le groupe se dirigeait actuellement.

« Merde... réagit alors Gray. Envy nous a également dit que son maître se trouvait là-bas. Si c'est le cas, est-ce que ces yétis sont toujours dans ce fameux manoir ? »

Link serra ses poings et ses dents. Il ne le savait pas. Il ignorait si le couple avait été épargné par leur ennemi ou non.

« Quoi qu'il en soit, intervint Gabriel, il semblerait que nous allons tous dans la même direction. Faisons route ensemble demain. De cette façon, nous serons tous fixés sur la situation. »

Gray et Link s'échangèrent un regard. Une telle proposition était logique vu que Gabriel avait la même destination qu'eux. Aussi, dans cet environnement glacial, cet homme était un allié précieux face à des créatures comme les lobos blancs. Et puis, une personne de plus dans leur groupe augmenterait leurs chances de revenir de ce voyage sans trop de dégâts. Ils acceptèrent donc que Gabriel voyage à leurs côtés. Ils en informeraient Epon et Iria lorsque celles-ci se réveilleraient. Mais pour l'heure, les trois hommes devaient faire comme elles et dormir pour récupérer des forces.


Texte publié par Kamryn Allister, 14 mars 2023 à 17h02
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