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volume 1, Chapitre 12 « Trouvaille poussièreuse » volume 1, Chapitre 12

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Objet/chose : “tableau”

Émotion/état : “folie”

Couleur : “abricot”

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Le grenier n’était pas un endroit de la maison dans lequel ils allaient souvent. En fait, depuis l’enterrement, Anaïs, Nathan et Thibault n’y avaient mis les pieds qu’une seule fois pour entreposer les affaires de leurs parents.

Quand ils étaient petits, c’était un endroit où il était amusant de jouer, surtout avec tous les cartons qui remplissaient la pièce. C’était aussi un endroit très poussiéreux, sans fenêtres et où il faisait très froid en hiver car directement sous les combles.

L’été avait posé ses valises sur la ville depuis quelque jours, ce qui avait motivé Anaïs d’y monter pour enfin faire du tri. Avec de la chance ils trouveraient des choses en bon état dont ils n’avaient pas besoin ou qu’ils ne voulaient pas.

Oui, ils, car ses petits frères avaient été traînés sans ménagement dans le grenier avec elle. Hors de question de faire tout ça toute seule.

– Est-ce qu’on est vraiment obligé de faire ça, maintenant ? demanda Nathan en fronçant le nez face à l’odeur dérangeante de poussière.

– Oui. Sinon on ne le fera jamais.

– Prévenir à l’avance, ça aurait été sympa, se plaignit Thibault en regardant autour de lui. On aurait pu avoir des choses à faire.

Cela faisait longtemps qu’ils n’étaient pas montés ici, lui en particulier. Étant le plus jeune, Thibault s’était retrouvé assez vite à jouer tout seul et avait abandonné le grenier au profit d’aller jouer avec Chloé chez elle ou dans leur jardin.

– J’y ai pensé, mais je ne sais jamais quand Nathan reste dormir à la maison. J’ai donc profité qu’il soit là et que ce soit les vacances scolaires, avant qu’il ne découche à nouveau.

– Pardon d’avoir une vie ! s’indigna l’interpellé. C’est pas de ma faute si vous êtes tous les deux célibataires !

– J’aime mon célibat.

– Moi pas, mais je n’ai pas le temps et l’envie de me trouver quelqu’un, soupira sombrement Anaïs, avant de retrousser ses manches. Allez, ça serait bien qu’on ait fini pour ce soir.

Les deux garçons se dévisagèrent, surpris, puis regardèrent le grenier.

– Pour ce soir ? Mais t’as vu tout le bazar qu’il y a ?

– Il va nous falloir plusieurs week-end pour tout trier et ranger ! Vouloir tout faire en une seule journée est de la folie !

– Vous exagérez !

Anaïs observa plus attentivement la pièce et les monticules de cartons et autres encombrants, avant de faire une grimace résignée. Oui, ils n’avaient pas tort en fait. Elle avait grandement sous-estimé l’accumulation qu’ils avaient faite au fil des ans. Sans parler des cartons sans noms ou indications du contenu, et dont une partie abritait les affaires de leurs parents.

– Très bien. On peut peut-être au moins essayer de trier par tas ?

– Par tas de quoi ? questionna le plus jeune en regardant à l’intérieur d’un carton à moitié ouvert et rempli de… bibelots indéfinissables. Parce que, perso, je ne comprends pas pourquoi on devrait garder des choses. Tout est trop vieux et on n’en a pas l’utilité.

– Ouais, autant tout vendre. Je ne pense pas qu’on va garder quelque chose, renchérit Nathan. Je veux dire… en dehors de deux, trois trucs des parents.

L’ambiance s’alourdit. Cela faisait moins de six mois qu’ils avaient enterré leurs parents.

D’ordinaire, les gens n’ont pas vraiment le temps de faire leur deuil avant de trier les affaires du défunt pour s’en séparer ou les garder, et vider les lieux. Mais eux, comme ils vivaient encore chez leurs parents, ils avaient fait leur deuil avant d’avoir le courage d’emporter toutes leurs affaires dans le grenier.

La chambre était depuis toujours vide. Anaïs n’osait toujours pas s’installer dans la pièce pour laisser sa propre chambre à l’un de ses frères. Cela ne leur posait pas problème, ils comprenaient après tout. Et puis, ils pouvaient continuer de partager une chambre encore quelques mois.

– Il y a sans doute d’autres choses qu’on pourrait garder, répliqua Anaïs avec hésitation. Mais c’est vrai que j’aimerais bien récupérer la robe d’été préférée de maman.

– Celle orange clair ?

Abricot.

– Pareil.

– Païen, lança Thibault sur un ton sans équivoque.

Ça faisait trop d’années qu’il côtoyait Chloé pour être insensible à tout ce qui touche le monde de la mode. Il avait lâché sa réplique sans même les regarder, de façon automatique. Presque distrait, en fait.

– Hé ! Depuis quand on a un tableau ?

Il s’était éloigné d’eux, ses yeux ayant capté la forme qui, pour lui, n’avait jamais fait partie de la décoration de la maison.

Son frère et sa sœur s’approchèrent.

– Ils ont gardé ce vieux jouet ? s’exclama sa sœur surprise.

– Non, je veux dire, un vrai tableau. Genre, une peinture.

Thibault poussa avec difficultés les cartons de trouvant devant la toile, pour la prendre et la poser devant les deux autres et contre ses jambes.

– Je savais pas qu’on avait ça. Et pourquoi les parents le gardaient dans le grenier au lieu de le mettre dans le salon ou autre ? Même si c’est une copie bon marché, c’est assez sympa, fit remarquer Nathan en s’accroupissant.

L’image représentait un paysage de campagne lors d’une journée de printemps avec pleins de fleurs partout. Il y avait de vagues silhouettes au loin pour animer un peu la scène.

– On peut sans doute le garder, proposa Anaïs. À moins que…

– À moins que ça ne soit pas une copie et qu’il vaut cher ? Une recherche sur internet devrait répondre à cette question.

Il y avait peu de chance que cette peinture soit réellement une vraie, et une chère qui est plus est. Mais l’espoir fait vivre, n’est-ce pas ?


Texte publié par Yuedra, 9 novembre 2023 à 08h03
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