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volume 1, Chapitre 7 « Mystère Résolu » volume 1, Chapitre 7

Option taille : 1000 mots (+/- 10%)

Objet/chose : “planète”

Émotion/état : “effroi”

Couleur : “rouge”

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Se passe chronologiquement juste après le Défi n°1

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C’était une belle matinée, les oiseaux gazouillaient, et Anaïs se réveilla en sursaut dans son lit, toute habillée. Encore un peu engourdie de sommeil, elle secoua la tête dans l’espoir d’avoir les idées plus claires, mais ce n’était pas très efficace. Du coin de l’œil, elle vit qu’il était presque dix heures et poussa un soupir plaintif. Elle avait loupé l’ouverture du supermarché, il allait y avoir plein de monde dans les rayons.

Mais l’absence de son réveil n’était pas la chose importante. Ce qui l’était, c’était de savoir comment était-elle arrivée dans son lit ? Elle ne se souvenait pas de s’être couchée la veille, encore moins sans mettre son pyjama.

La jeune femme rejoua la soirée à partir du moment où elle était rentrée à la maison. Thibault lui sautant dessus. Nathan dans la cuisine. Le linge sale. La cave…

La cave.

Et la substance rouge qui la recouvrait du sol au plafond.

Paniquée, et pour être sûre qu’elle n’avait pas rêvé, Anaïs se leva rapidement et courut à moitié en direction du sous-sol, faisant à peine attention où elle posait les pieds en descendant l’escalier étroit ou au bruit qu’elle faisait. Une fois en bas, elle regarda tout autour d’elle, mais rien. Il n’y avait rien. Ou plutôt… il n’y avait plus rien.

En plissant les yeux et se baissant un peu, Anaïs vit des traces de nettoyage sur le sol en béton, et la table servant de fourre-tout était vide en dehors d’une large bâche en plastique pliée à la va-vite.

– On n’est pas des pros du ménage, mais ça se voit que c’est propre, fit une voix dans son dos.

Se retournant, Anaïs vit ses petits frères au pied de l’escalier, la regardant. Thibault semblait attendre quelque chose, sa réaction sans doute, et Nathan croisait les bras un air presque renfrogné sur le visage.

– J’ai pas rêvé alors ? C’était bien maculé de sang hier soir ?

– Ouais, on avait oublié de nettoyer, acquiesça tranquillement le plus jeune. On voulait mettre la viande le plus rapidement au frais, et une fois en haut on a zappé.

La jeune femme hocha lentement la tête, avant de fermer les yeux et de prendre une inspiration presque tremblante.

– S’il vous plaît, dîtes-moi que vous n’avez tué personne et que vous n’êtes pas devenus cannibales.

– Bien sûr que non ! Ça va pas la tête ?! Sur quelle planète tu vis pour imaginer ce genre de trucs ? s’offusqua Nathan en faisant de grands gestes.

– Bah tu sais, quand on est désespéré, commença Thibault sur un ton pragmatique.

– C’est bon. N’en dis pas plus, le coupa Anaïs en levant les mains. Dans ce cas, qu’est-ce… qu’est-ce que c’est, comme animal ? C’est quand même pas l’un des animaux de compagnie du quartier ?!

Nathan roula des yeux, presque exaspéré.

– Si on faisait ça, on ne pourrait plus regarder les voisins en face. En plus, on se ferait facilement voir et donc attrapés. Je te rassure, la prison ne fait pas partie de nos projets d’avenir.

Ils avaient au moins réfléchi à l’aspect moral et légal de la chose. Tout n’était peut-être pas perdu.

– Très bien. Mais vous ne m’avez pas répondu : c’est quoi comme… comme viande ?

– Du ragondin.

Un petit silence s’installa sur eux le temps que l’information soit comprise par le cerveau d’Anaïs. Puis…

– Du ragondin ?! s’exclama-t-elle avec effroi. Mais c’est plein de maladies ces bestioles !

– On a fait attention lors de… de la préparation. On s’est aidé de vidéos Youtube, y’a plein de chasseurs qui en font. Et comme c’est une espèce classée nuisible en France, bah c’est techniquement légal.

– Techniquement ? Je ne me rappelle pas que l’un de vous ait un permis de chasse. Et vous n’étiez pas contre, d’ailleurs ?

– On l’est toujours, assura Nathan. Mais d’une : c’est pas nous qui avons chassé ; et deux : c’est pour se nourrir, pas pour le sport. Tu sais très bien que la viande est hors de prix, tout comme les alternatives non carnées.

Ça faisait mal à Anaïs qu’ils aient mis en partie de côté leurs principes, mais en même elle comprenait. Certains jours, c’était difficile d’avoir les trois repas quotidiens, même avec les aides, faisant qu’ils ne déjeunaient pas le matin. Heureusement que la bourse scolaire de Thibault payait intégralement la cantine, lui assurant un vrai repas complet dans la journée.

Le fait qu’ils n’aient pas tué eux-même l’animal était un petit soulagement, mais…

– Minute. Si c’est pas vous qui l’avez tué, qui c’était ? Et vous avez donné quoi en échange ?

– C’est le pote d’un pote, répondit vaguement Nathan en haussant les épaules. Il a un permis de chasse et mange du ragondin depuis pas mal de temps. Et il n’a jamais été malade !

– Et on n’a rien payé.

– Rien ? Il a fait ça gratuitement ? demanda Anaïs septique.

– Pas vraiment. C’est plus un échange de faveurs.

La jeune femme baissa la tête, le visage dans ses mains, le désespoir refaisant surface.

– Nathan… qu’est-ce qu’on avait dit au sujet de la prostitition ?

– Pas ce genre de faveurs, bon sang ! T’es vraiment morbide et perverse aujourd’hui, c’est pas vrai !

Thibault soupira.

– Il aidera sa petite sœur une à deux fois par semaine avec les devoirs et l’école. D’après ce que j’ai compris, elle est un peu comme moi, elle a du mal avec les matières littéraires et compagnie.

– Et si j’ai réussi à lui faire avoir la moyenne, je devrais pouvoir faire pareille avec la petite. Elle en cinquième, ça devrait aller. Pour un ragondin minimum par mois, c’est assez honnête comme deal je trouve.

Anaïs hocha la tête, rassurée qu’aucun d’eux ne s’était mis dans une situation compromettante ou pire. Elle n’aimait toujours pas cette histoire de ragondin, mais elle s’en occuperait plus tard.

– D’accord. Très bien. D’accord, fit-elle en se passant les mains dans les cheveux, toujours un peu dépassée. Maintenant bougez de là, je veux prendre une douche.

Arrivée en haut de l’escalier, Anaïs s’arrête et se tourna vers ses frères quelques marches derrière.

– Au fait, comme à cause de vous j’ai loupé l’ouverture, vous allez m’accompagner en course.

– Non, je déteste faire les courses !

– Je déteste les gens.

– Punition pour ne rien m’avoir dit avant.


Texte publié par Yuedra, 8 juin 2023 à 16h05
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