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tome 1, Chapitre 6 « La toux » tome 1, Chapitre 6

Avant de poursuivre ce récit en votre compagnie et de vous exposer notre terrible chute, je tiens fermement à vous présenter mes excuses, cher public. J’ai longtemps hésité à reprendre la plume, me demandant même si mon histoire valait la peine d’être narrée. Un autre obstacle est de plus venu se jeter sur mon itinéraire littéraire, son nom : la culpabilité, c’est du moins la consonance qu’elle revêt dans notre langue. J’ai cependant réalisé une chose qui me convainquit de reprendre le fil de cette histoire. Je me dois de la poursuivre pour la simple raison qu’il ne s’agit pas seulement de la mienne, mais aussi de celle mon amie, la pauvre victime, qui mérite de voir la lumière faite sur les circonstances ayant menées à sa disparition. Elle le mérite amplement. Ainsi, sachant cela, je vous propose de continuer ensemble, voulez-vous.

Nous arrivons mes chers lecteurs, et je suppose que votre perspicacité vous aura éclairés sur ce point, nous arrivons vous disais-je, à un moment clé de notre mésaventure. Jusqu’ici, je vous ai fait part de ce que l’on pourrait qualifier d’ascension jusqu’au sommet de mon existence. Je suis au pic de la montagne, et je m’apprête à descendre, et vite ! Ne soyez donc pas trop sévères envers votre pauvre serviteur, ce n’est que par couardise que je vous entraîne avec moi ; car j’ai peur, je suis terrifié. Jamais je n’oserais dévaler cette sombre montagne, et affronter ces profondes crevasses en ma seule compagnie…c’est pour cela que j’ai besoin de la vôtre. Tout de même, tâchez, tout du moins, essayez, de profiter du peu d’intérêt qu’offrira le panorama, c’est peut-être l’unique beauté, si beauté il y a, que vous pourrez retirer de tout ceci.

Consultant activement mes archives mémorielles, je me rends compte que la section concernant les heures qui suivirent mon succès théâtrale se trouve fort dépourvue de dossiers, et que, le peu que je puisse y trouver a été hâtivement rédigé par une main nerveuse, rendant toute tentative de déchiffrage tout à fait impossible. Je me bornerai seulement à vous dire, mesdames et messieurs, que la sensation d’ivresse qui m’habitait en sortant de mon essai, fut plus tard renforcée et affirmée par les quelques verres que j’ingurgitai accoudé à mon antique fenêtre. Tiraillé entre joie et peur comme je l’étais, ce remède millénaire m’était, croyez-le, plus que nécessaire. Endormi au travers de mon lit assez tard dans la nuit, c’est sur ce radeau de fortune que je dérivais, balloté par les vagues cassantes de mon inconscient, me baladant d’endroits familiers à visages inconnus et de visages familiers à endroits inconnus. Je me réveillai, la matinée déjà bien avancée, avec le soleil caressant mes paupières de sa chaude chevelure. Étrangement, aucun mal physique ne m’assaillait, ni à la tête, ni au ventre, les recoins pourtant favoris dans lesquels les démons nés de beuveries aiment tant à se réfugier. Une simple toilette au savon et à l’eau froide, une chaude tasse de café et un coup de peigne négligé plus tard, me voilà parti remplir mon devoir salarial.

Petite digression explicative : malgré le manque de mention de ma part quant à la noble fonction que j’occupais, je travaillais toujours bel et bien durant les quelques jours qui viennent de vous être contés ; il faut bien se nourrir dans la vie, voyez-vous. Cet emploi qui, auparavant sembler se repaître de ma joie de vivre, paraissait avoir perdu de son empire sur moi. C’est en tout cas ce que je notai au moment où, la cloche entonnant son chant de libération, je remarquai que déjà, la journée était finie. Quelle cause à ce changement me demanderez-vous ? Simplement le fait d’avoir une perspective me procurant l’espoir ô combien nécessaire à la poursuite de mon chemin. La vie était pour moi en cette époque, et l’est maintenant plus que jamais, une sorte de perverse marche forcée. Je perdais souvent l’envie de continuer, faute de quelconque objectif satisfaisant, le paysage défilait sous mes yeux, monotone, rébarbatif. Soudain, à l’horizon, une scène de dessine, sur elle, deux silhouettes valsent ensemble, telle est l’oasis que je dois atteindre ; la marche quant à elle, devient plus aisée, j’y prends même goût. Souvent, la poursuite de la chose est plus plaisante que la capture même de celle-ci.

Débarrassé de mon accoutrement, et dépassant les portes rouillées de l’usine, j’accouru jusqu’aux belles portes bleues, pour m’empresser de débuter les répétitions. Mon amie était déjà présente, éclipsant sur scène ses camarades, elle venait tout juste d’achever une longue tirade. À peine le temps de caler mon dos dans un siège s’écoulait, que le Victorien apparut dans la pénombre derrière moi, et me glissa nonchalamment un paquet de feuilles propres sur les genoux. Je feuilletai alors la liasse comme par simple réflexe mécanique et m’aperçus qu’il s’agissait là de l’entièreté de mes scènes, annotées en certains endroits de pattes de mouches, provenant sans doute de la main malhabile de notre ami au chapeau. Balayant du regard quelques passages pris au hasard, je trouvai le rôle assez intéressant, quoique très basique dans sa formulation. Enfin, je me convainquis que peu importe l’ampleur de ce dernier, il tiendrait à mon jeu et à ma passion de lui conférer son relief et sa texture. Descendue des planches, mon amie m’accueillit toutes dents dehors lorsqu’elle me remarqua, ma simple présence et moi, avachis dans un fauteuil, le regard noyé dans les lignes de dialogue. Relevant les yeux, l’éclat blanc de son sourire termina de me ramener à la réalité. Une conversation somme toute assez banale s’ensuivit ; j’étais éreinté par ma journée de labeur et me réservais en quelque sorte, pour la suite. Me ressaisissant à grand renfort de bonne volonté et de petites claques sur les joues, je me dirigeai à grands pas vers les planches noires, décidé à redoubler d’efforts présents et d’abnégation future, de sorte à m’offrir toutes les chances nécessaires à l’atteinte de mon objectif.

À compter de cet instant, mes jours s’organisaient plus ou moins de la même manière. Tôt le matin je me levais, j’avais alors décidé de débuter mes journées de travail dès les premières lueurs du soleil, me laissant ainsi plus de temps à disposition pour m’atteler aux répétitions. Une fois cette étape achevée, je me dirigeais immanquablement vers mon occupation artistique qui elle, emplissait le reste de ma journée jusqu’aux alentours de huit heures trente minutes au soir, lorsque les derniers rayons du soleil, quand il y en avait, palissaient peu à peu jusqu’à s’éteindre complètement. Tout ceci était conséquent, alors, lorsque vers les neuf heures du soir je regagnais enfin mon chez moi, je tombais de sommeil dès mon repas avalé. Ce rythme infernal se maintint quelques semaines durant, le temps que ma santé s’affaiblisse. Un matin, je me mis tousser. Cette toux, loin de s’atténuer, perdura et s’accentua jusqu’à venir voler mon souffle et mes espoirs.

Comprenez, honorable public, qu’en cette époque, j’étais encore tout à fait un jeune homme et que, caractéristique commune à l’espèce à laquelle j’appartenais alors, je ne m’imaginais pas pouvoir tomber malade. Comble de la jeune bêtise masculine, lorsque de fait, je contractais quelconque maladie, je me refusais à admettre mon état. Entendez bien qu’il ne s’agissait pas là d’un imbécile excès de fierté mais, au contraire, d’un manque innocent d’intérêt vis-à-vis de mon bien-être. Quoi qu’il en soit, j’ignorais dans un premier temps, purement et simplement cette discrète toux, qui me rongeait peu à peu. Tout d’abord, elle se manifestait peu après mon réveil, pour se recoucher lorsque je me trouvais totalement éveillé. Par la suite, elle me tenait compagnie jusqu’à plus tard dans la matinée ; j’arrivais cependant à l’assommer d’ennui durant mes longues heures de labeur. Un jour, elle profita d’un temps pluvieux pour m’imposer sa présence du levé au couché et du couché au levé, cette fois-ci ; là encore, je m’y accommodais aisément. Le drame surgit lorsque, au cours d’une séance de répétition particulièrement haletante, elle tira parti de mon inattention pour prendre emprise sur ma voix. Il m’était devenu impossible d’achever une phrase sans subir sa maligne intervention. Ce soir là, la séance tourna court et je me vis contraint d’admettre que quelque chose n’allait pas ; je n’étais pas malade non, mais certes, quelque chose n’allait pas. Tard, cette même soirée, mon amie vint tambouriner à ma porte, je la laissai donc entrée (espérant sauver ma pauvre porte) et, par l’action combinée de ses remontrances et de ce que j’appellerais la raison féminine, elle me convainquit, non, me força à reconnaître ma maladie et en somme, de consulter un médecin.

Le diagnostic fut sans appel : je devais rester au chaud le plus souvent possible, ménager mes efforts et surtout, épargner mes poumons et ma voix, autrement dit, grandement ralentir mon activité sur scène. Cette soudaine maladie, vous le verrez plus loin, gâcha absolument tout pour elle comme pour moi. Parfois, contemplant longuement sur le mur le défilé de mes pensées, je songe à la manière dont les choses auraient tourné, sans l’arrivée de ce poison dans nos vies.

Au sortir du sinistre petit cabinet médical dans lequel ce terrible coup de théâtre venait de se jouer, je restai quelques instants pensifs, pliant et dépliant le papier illisible de prescription dont le bon médecin m’avait gratifié. Mon amie, n’ayant pas pu m’accompagner car trop prise par les tumultes de ce monde, c’est seul que je cheminai jusqu’à chez moi, ayant comme seul soutien, mon ombre rendue longue et fine par la lumière mourante, adoptant ainsi la silhouette d’une béquille soutenant l’être affaibli que j’étais. Je tournais et retournais en tout sens le nœud de cette situation, essayant de le démêler usant de tous les stratagèmes noués par mon esprit. J’ai songé au mensonge, pensant que peut-être, toute cette affaire pouvait être dissimulée.

Perdu dans mes réflexions, analysant et comparant chaque boniment propre à me tirer de cette affaire, je percutai soudain une gracieuse personne qui de part sa clarté se détachait de la grise atmosphère. Je suis certain que vous savez de qui il s’agissait. Était-ce la perspicacité féminine, ou encore le simple visage pâle que j’arborais ? En tout cas, elle comprit sur l’instant qu’elle ne me trouvait pas dans la meilleure des situation. Elle s’informa fébrilement de mon état et de l’avis du docteur, m’apprenant par ailleurs que cette rencontre n’était pas fortuite mais, qu’inquiète à mon sujet, elle s’était précipitée à ma rencontre, espérant me trouver quelque part en chemin, dès qu’elle fut libérée de ses obligations. Comme par un absurde fait exprès, une sonore et douloureuse quinte de toux me déroba la parole, alors que vainement, je m’efforçais de lui cacher ce qu’elle savait déjà, tissant à la va vite une histoire décousue. Me soutenant d’une main, elle s’empara de l’autre du papier que je tenais fermement dans la mienne. Trop occupé à reprendre mon souffle, je ne m’en aperçus aucunement et ne compris la situation qu’une fois ma bataille respiratoire gagnée, lorsque relevant le regard sur elle, je fus frappé par l’expression nébuleuse du sien, égaré dans l’immense espace du petit papier blanc.

Elle me raccompagna, dans le silence. Elle était changée, la nouvelle l’avait rendue laconique ; quant à moi, je luttais pour ne pas céder de terrain à cette toux. Ce trajet fut en vérité, assez pesant pour moi…comme pour elle, je présume. Une fois arrivés, je m’installai sur une chaise, non loin d’atteindre le bout de mes forces. Mon amie resta debout, la prescription toujours en main, elle se décida à la déposer, bien parallèlement au bord de ma petite console d’entrée. Deux à trois minutes passèrent, elle se tenait statique, dos à la porte, moi, j’étais assis tout aussi immobile contemplant le sol d’un air vague. Elle m’annonça soudainement sa décision d’y aller, à la répétition, j’entends. « J’informerai le chef de ton état », ajouta-t-elle sèchement à mi-voix. À cette dernière remarque, je sentis comme un coup de poignard se porter à mon ventre. Était-ce mon imagination ? Je percevais comme une trace de reproche dans son intonation ; pensait-elle réellement que je souhaitais tout cela ? Je relevai les yeux sur elle, dans l’intention peut-être de trouver cette marque de reproche dans son attitude mais, à peine sa réplique achevée que déjà elle avait quitté la pièce. Je restai donc assis là, pantois et quelque peu défait. Peut-être ai-je imaginé tout cela, songeai-je, dans le calme de mon appartement. Je me repris en quelques minutes et vaquai à mes occupations, comme insensible aux alentours. Je passai la soirée dans mes contemplations, interrompu par de fréquents accès de toux, je laissai enfin la fatigue me gagner et m’assoupis.

Le lendemain, je me rendis au travail après avoir, conformément aux ordres du médecin, pris mon traitement et m’être bien couvert. La journée se passa calmement. J’avais pris le parti de ralentir dans mes activités, espérant me rétablir au plus vite. Je quittai mon poste de même, en prenant mon temps. J’arrivai devant les portes bleues plus tard qu’à l’accoutumée, et les poussai non sans me provoquer au passage un nouvel assaut pulmonaire. Me dirigeant vers le Victorien, que je remarquai de loin grâce à son haut accessoire, je sentis se poser sur ma personne de divers regards, certains emprunt d’une certaine tristesse, d’autres étrangement vindicatifs ; je n’y prêtai cependant pas attention. Accostant l’objet de ma destination, je lui posai une main sur l’épaule, soutirant chez lui un sursaut que je ne m’attendais pas à provoquer.

- « Ha, c'est toi ! » Fit-il se tournant sur moi. « Je ne m'attendais pas à te rencontrer ici, mon cher ! » Ponctua-t-il en détournant son regard, feignant de chercher quelque chose au loin.

- « Où d'autre ? » Rétorquai-je par polissonnerie, tentant d’évacuer la tension du moment.

- « Ha ! En effet oui, où d'autre aurait-on pu ? Ton amie m'a informé de ta…condition, sais-tu ? » Le même ton de reproche dans ses paroles…

Je répondis que je le savais, enfin, j'essayais de répondre, car une nouvelle quinte vint me harceler, me privant de cette réponse. Par un hochement de tête explicite, je réussis cependant à lui faire savoir que j'étais au courant de cela.

- « Calme-toi, calme-toi ! » Me conseilla-t-il d’une voix amicale, me tapant le dos du plat de sa main comme pour appuyer ses mots. « Ecoute, je pensais que peut-être, il fallait mieux laisser ton rôle à quelqu’un d’autre, vois-tu…Ne te tourmente pas ! » S’empressa-t-il d’ajouter ; « Je sais déjà ce que je vais faire de toi ! » Sur ces paroles, il me planta là.

Son ton, sa physionomie, sa manière de m’éviter du regard : tout ceci me pesa sur le cœur, tel une enclume tombée lourdement dans le fond sablonneux de mon âme. Depuis mon entrée dans ces lieux, je ressentais la déception que j’avais causée à cette nouvelle famille que le théâtre m’avait offert ; pourtant, je ne me sentais en aucun cas responsable, après tout, pour quelle invraisemblable raison me serais-je infligé un tel fardeau ? Telles furent les pensées qui me traversèrent l’esprit lorsque, immobile, je me trouvais étranger en ce lieu qui naguère me semblait si familier. Ce malaise ne perdura pas longtemps car, le temps pour moi de disputer une courte bataille contre la toux que, le haut de forme refit surface, portant un mince feuillet à bout de bras, comme pour mieux le mettre en évidence. Prenant en main ces quelques feuilles, je les soupesai pour mieux me convaincre de leur existence dont je doutais, tant elles étaient légères. « Ton nouveau toi » lança-t-il d’une voix monotone. « Les répliques sont assez longues, mais il y en peu, c’est le mieux que je puisse faire dans ton état…il reste tout de même assez de matière alors tâche de…faire au mieux. » Tout ceci, il me le récita comme une poésie recrachée sans cœur, une politesse froide enveloppant son discours, pour cacher une certaine rancœur. J’étais pourtant d’accord avec lui concernant une chose. Il avait raison en m’incitant à faire de mon mieux ; ce rôle était minime certes mais, en y mettant assez de force, je songeais pouvoir en tirer une vive couleur que je pourrais apporter à la grande fresque de cette pièce. Nous allons voir que j’y parvint mais, avant, une phase de préparation et d’implication m’était nécessaire.

Une semaine de repos m’avait été accordée par le vénérable homme au si grand chapeau, avant de m’en retourner répéter, toutefois sur un rythme plus léger. Je mis ainsi cette période à profit du mieux que je le pus, ne sortant que pour me rendre au travail et limitant mes activités casanières à la garde rapprochée de mon matelas et de mes draps. Je m’astreignais à un repos forcé, ce qui déjà à l’époque, me semblait former une situation paradoxale ; ce doux traitement de choc porta cependant vite ses fruits car, dès le troisième jour, je me rendis compte que peut-être je commençais à gagner la guerre bronchitique. L’ennemi n’avançait plus, il reculait même ; les batailles se muèrent en escarmouches dont je sortais rapidement victorieux, et je m’autorisais à lever la garde de mon lit bien plus fréquemment. Je commençais dans le même temps à analyser mon nouveau personnage, m’imprégnant de sa personnalité, de son histoire et me baignant dans sa psyché. Se faisant, nous fîmes connaissance et communiions ensemble. Il était devenu comme un reflet vivant dans mon regard, je me sentais proche de lui, il était un autre moi (je suis peut-être fou, ne vous l’avais-je pourtant pas dit ?)

J’avais cependant la désagréable sensation que dans le même temps où je me rapprochais de montre autre moi, je m’éloignais peu à peu de mon amie. Depuis l’annonce de ma condition et la perte de mon petit statu théâtrale, je ne l’avais guère vue. Par fierté, je suppose, je m’abstenais de la contacter, voulant qu’elle vienne à ma rencontre, et non l’inverse ; bêtise de ma part, je le sais à présents mais alors, la fierté m’aveuglait. Quoi qu’il en soit, c’est seul (sans compter la présence de mon autre moi), que je triomphai de ces sept jours d’épreuve. Une part de moi, la part la plus réfléchie, se manifesta parfois m’informant que mon amie loin de m’abhorrer, n’était que véritablement retenue par ses obligations comme tout un chacun, et ne pouvait alors simplement pas me rendre la visite que j’espérais tant ; peut-être même ne voulait-elle pas risquer d’attraper mon mal, hypothèse qui parvenait formidablement à faire passer mon comportement comme égoïste à mes propres yeux pourtant encore aveuglés de suffisance. Je passais les dernières soirées à débattre la question en mon fort intérieur, opposant arguments à arguments des heures durant. Ces débats solitaires me fatiguaient réellement, chose prodigieuse quand l’on pense que je ne faisait que fixer un coin du mur ou du plafond, sans bouger, le corps éteint mais l’esprit en feu.

Je ressortis de ces 168 heures assez satisfait, je semblais en grande partie guéri, une légère toux occasionnelle pour tout dérangement, et le corps reposé par tout ce sommeil accumulé. De plus, je maitrisais parfaitement mon nouveau rôle, le laissant me posséder à volonté, j’avais su tirer une grandeur de sa petitesse. J’allai donc me coucher le septième jour, satisfait de ma création, languissant dès lors de refouler les noires planches, rêvant de la retrouvée, elle en qui je déversais toute mon admiration.


Texte publié par Coketown_guy, 1er décembre 2022 à 09h17
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