Jasper, Colorado, 1885
J'ai retrouvé la trace de cette ordure. Il a fui dans une toute petite ville retirée de tout. Un ancien camp de mineur qui a été agrandi. Une poste y a été ouvert en 1882. Je n'en avais jamais entendu parler jusqu'alors. Et je n'y viendrai probablement plus jamais de ma vie.
Gareth Blight est un vaurien que j'ai croisé à une seule reprise. Le soir où il a enlevé Margaret. Je n'ose imaginer l'état d'angoisse dans lequel elle est. Ce soir là, au saloon, je prenais un verre avec elle, quand il a surgi et l'a saisie la menaçant de son Colt. Il a menacé de lui faire sauter la cervelle pour piquer les quelques dollars de la caisse. Alors, il a fui avec elle pour se couvrir. J'étais resté tétanisé sur le coup, je n'ai même pas songé à tirer ma propre arme pour la défendre, tellement les risques étaient grands.
Je pensais qu'il la relâcherait rapidement, alors je l'ai suivi de loin. Finalement, il l'a emmenée avec lui. Il a dû entendre parler de ma réputation : je chassais les primes dans tout l'état afin de mettre hors-jeu des saligauds dans son genre. Je pense qu'il l'a prise pour m'atteindre, et me faire passer un message. Je devais arrêter de me mêler de leurs affaires.
Après quelques jours de traque, j'ai repéré son camp arrière. Il était près de Jasper, dans la nature sauvage alentours. J'attendis le crépuscule en repérant les alentours. J'ai aperçu la robe bleu ciel déchirée de ma Margaret. Elle semblait attachée au pied d'un arbre. Il y avait un feu tout près, et un cheval.
Je n'aurai pas le droit à l'erreur, et devrai le prendre par surprise. Accroupi dans les hautes herbes, je me dissimulais au mieux en attendant mon heure. Mon revolver contenait six balles. Je n'aurai pas plus de chances de l'abattre.
Un coup de feu. Quelle qu'en soit la raison, il fallait que j'agisse. Je me relevais à toute allure, arme au poing. Il était près du feu, et tourne un regard surpris vers moi. Je suis plus rapide. Je vise. Entre les yeux. J'assure mon tir. Et pan. Alors que son pistolet se lève à peine, il bascule déjà en arrière, et tombe lourdement dans un nuage de poussière. Du premier coup, je n'ai pas tremblé.
Je me suis prudemment approché de lui, me tenant prêt à me défendre si je ne l'avais pas eu d'un coup. Arrivé près de son corps, je vise à nouveau sa tête trouée. Je vide tout mon barillet. Méthodiquement. Froidement. Sa caboche explose sous les impacts répétés. Le sang jaillit sur moi.
Alors, je me tourne vers Margaret. Je souris légèrement, soulagé de l'avoir libérée de cette emprise malsaine. Il ne me reste plus qu'à l'enterrer dignement.
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