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Quand il était petit, il regardait souvent le ciel en se demandant ce qu’il y avait au-delà des frontières de la planète. Il voyait la Lune et s’imaginait marcher sur son sol régolithe. Il se représentait grand, trop grand pour ce satellite. Là où sur la Terre, sa vision d’enfant lui donnait l’impression d’entrer au cœur de la planète.

À cet âge, sa perception du monde était sommaire. Aujourd’hui alors que ses pieds foulaient le sol de la Lune, il se rendait compte que la conception du monde dépendait de la vision et de la perspective que chacun en avait.

Il se prénommait Zéro, ce nombre reflétait son statut, son rang et sa condition. Le monde dans lequel il vivait n’était plus celui qu’il avait pu connaître durant son enfance. La Terre était devenue une planète historique, un lieu très prisé par les fans d’histoires qui voulaient se rappeler l’ancienne civilisation. Mars était réputée pour ces courses spectaculaires à travers ses plaines poussiéreuses. Vénus était devenue un purgatoire où la présidence y envoyait les plus grands criminels. La chaleur minimale atteignant 446°C, c’était la planète que l’ancienne civilisation aurait appelée « L’enfer ». Une boule de feu qui brûlait à condition qu’on l’alimente, à l’effigie d’une bougie. Sur Mercure, les robots et quelques ouvriers triés sur le volet supervisaient l’extraction du fer au cœur du noyau central. La planète Jupiter avait beaucoup fait parler d’elle avec ses 39 satellites naturels. Les chercheurs avaient découvert qu’elle était, tout comme sa voisine Saturne, une planète possédant des particularités magnétiques. Le vaisseau mère exploitait Jupiter pour développer leurs technologies et répondre aux ressources énergétiques du système. Saturne, en revanche, était une planète interdite, toutes choses qui s’en approchaient de trop près étaient aspirées par sa puissance magnétique. Uranus était connu pour ses pistes de ski, son alpinisme sur ses plus hauts sommets, sans oublier son angle d’inclinaison de 98 degrés. Puis enfin Neptune, cette planète exploitée pour sa glace que le vaisseau mère transformait en eau afin d’alimenter le système.

Zéro se trouvait actuellement sur la Lune. Ce satellite naturel était devenu une destination de voyage appréciée de tous. Les plages y étaient splendides, le sable gris sous les pieds de Zéro était fin et doux. Les cratères s’étaient remplis d’une substance qui pouvait rappeler l’eau, mais dans une couleur noirâtre. Si baigner était agréable en journée avec une forte température allant jusqu’à plus de 120°C grâce aux radiations solaires. La nuit, cependant, les températures descendaient en moyenne à -170°C, les cratères remplis d’eau-noir atteignaient les -230°C. Certains si risquaient et mouraient malgré les combinaisons adaptées qu’ils portaient au quotidien. Zéro appréciait regarder cette eau-noire qui semblait sans fond, néanmoins il ne s’y aventurait jamais. Ce n’était pas tant le manque de visibilité qui lui faisait peur, mais plutôt de nager dans une étendue d’eau sans pouvoir contrôler aisément son corps, jusqu’à perdre pied. La phobie de l’eau était une des très nombreuses raisons qui justifiait le numéro qu’il portait.

Une alarme retentit sur la tablette intégrée à l’avant-bras gauche de sa combinaison. Il était temps pour Zéro de retourner à la réalité. Il fit demi-tour, ses pas le guidèrent à la station d’embarquement. Une navette attendait avec à son bord quelques familles et des jeunes de sa section. Une section comptait 50 systéniens, dont 25 filles et 25 garçons. Le petit groupe riait en montrant du doigt Zéro et attirait le regard des familles sur lui. Par instinct protecteur, les femmes serrèrent leurs enfants contre elles et leur intimidèrent de se taire. Le garçon ne pouvait pas y échapper, son numéro était inscrit en lettre capitale sur sa poitrine et sur son dos. Les jeunes, placés en face de lui, étaient les meilleurs de sa section : Quarante-neuf, Quarante-huit, Quarante-six et Quarante-cinq.

Sur le vaisseau mère, la vie était différente de ce qu’elle avait pu être dans l’ancienne civilisation. Le systéniens âgés de 5 à 18 ans étaient enregistrés par numéro en fonction des compétences évaluées au cours de leurs apprentissages. Les membres des sections étaient évalués sur des disciplines diverses : gravité zéro, mécanique, informatique, arts martiaux, aptitude mentale et physique, langues, médecine, histoires, physique quantique, mathématique et tant d’autres. Une moyenne globale leur était attribuée et définissait leur rang, leur statut et leur vie. Les personnes comme Quarante-neuf et Quarante-huit n’avaient jamais eu le malheur de changer de numéro.

– L’éclipse a lieu à quelle heure ?

Quarante-six pianota sur la tablette de sa combinaison.

– Dans une heure et douze minutes.

L’éclipse ne représentait pas le terme donné dans l’ancienne civilisation. Dans ce nouveau monde, elle marquait le passage des jeunes systéniens dans la vie active. Ce soir, Zéro et toute sa section allaient officiellement avoir 18 ans.

– J’ai hâte de pouvoir me choisir un prénom ! Vous avez réfléchi au vôtre ?

Lors de l’éclipse, les résultats des 50 membres de la section Mike allaient être annoncés au peuple systénien. Les 35 premiers du classement auront la chance de se choisir un prénom. Par la suite, les 10 premiers pourront choisir le métier de leur choix. Pour les autres, ce sera la présidence qui décidera du métier le plus adapté à leurs capacités selon leurs résultats.

Zéro tourna le dos à ses camarades de section, il ne tenait pas à les entendre s’extasier sur leur nouvelle vie. Installé dans un coin de la navette, il regardait, à travers la paroi vitrée, la Lune qui s’éloignait à mesure qu’ils se dirigeaient vers le vaisseau mère. Sur la surface grise et poussiéreuse du satellite, il remarqua une forme semblable à un loup de l’ancienne civilisation. Il cligna des yeux à plusieurs reprises, mais le loup était toujours présent. La navette vira à droite, tandis qu’une autre se posait sur la Lune. Les phares blancs de la navette éclairèrent la surface du satellite et dévoilèrent un morceau de météorite. Zéro se retourna sur son siège et regarda le sol fait de métal. Il se sentait stupide d’avoir cru à un pauvre mirage. Rapidement les éclats de joie de ses camarades de section eurent raison de lui. Il tira la fermeture éclair de sa combinaison, placé sur son avant-bras droit, il y récupéra deux oreillettes sans fil et les plaça dans ses oreilles. À l’aide de la tablette, il choisit une playlist et se lassa bercer au gré de la musique et de la navette jusqu’à atteindre le hangar du vaisseau mère.

– Vaisseau mère. Veuillez-vous ne laissez aucune affaire à bord de la navette.

La voix robotisée retentit dans les écouteurs de Zéro. La technologie était au centre de tout : des écouteurs à la tablette de sa combinaison, aux haut-parleurs de la navette jusqu’au centre de contrôle du vaisseau mère, tout était relié. C’était prodigieux quand dans l’ancienne civilisation les meilleurs chercheurs n’avaient pas réussi à aller plus loin que la Lune. Cependant, toute cette technologie signifiait également que les systéniens étaient constamment sur haute surveillance.

Sur le tarmac du garage des navettes, des robots sentinelles gardaient la frontière menant au cœur du vaisseau mère. Zéro était sorti en dernier de la navette, il prit son temps pour rejoindre les barrières de sécurité, mais il savait déjà qu’il allait subir un contrôle d’identité et une fouille au corps. C’était toujours ainsi, son numéro le plaçait en tête de liste des systéniens à garder à l’œil. Comme s’il était assez stupide pour faire la moindre infraction, contrairement à Quarante-neuf et Quarante-huit. Zéro les avait vu cacher des sachets de cristal lunaire. Écrasés, les cristaux étaient une puissante drogue.

– Arrêtez-vous !

Zéro obtempéra sans sourciller.

– Déclinez votre identité.

– Systénien Zéro, section Mike.

– Raisons du voyage ?

– Personnel.

– Avez-vous ramené un objet non identifié ?

– Non.

Zéro attendit, le robot procédait à une vérification complète de son identité et scannait son corps au détecteur thermique, néanmoins il savait parfaitement que ça ne suffirait pas.

– Écartez les bras et les jambes, nous allons procéder à une fouille au corps. Veuillez rester tranquille, tous gestes suspects seront considérés comme de la rébellion. Un acte de rébellion donnera lieu à l’isolement en attente d’un verdict par la présidence. Avez-vous compris ?

– Oui.

Les bras et les jambes écartés, Zéro ne bougea pas tandis que le robot le palpa de ses mains métalliques.

– Autorisation à entrer dans l’enceinte du vaisseau mère. Passer une bonne journée systénien.

Zéro récupéra ses affaires et franchit les barrières qui firent un nouveau scan de son corps ainsi que de son paquetage. Il rejoignit l’effervescence du trafic systénien et se fondit dans la masse. C’était ce qu’il se persuadait, mais la réalité était tout autre. Son numéro était toujours mis en évidence sur sa poitrine ou dans son dos. La plupart des systéniens le détaillaient de haut en bas et le jugeaient sans même le connaître. D’autres évitaient soigneusement le contact visuel, de peur que son incompétence dans les différentes disciplines puisse les contaminer, comme les nombreuses maladies qui avaient pu exister dans l’ancienne civilisation.

Zéro traversa le hall principal long de 345 mètres. Un arbre synthétisé avait été placé au milieu de ce grand espace où les dernières branches touchaient la paroi vitrée, 15 mètres plus haut. Le hall principal était appelé « le trou noir », un terme repris de l’ancienne civilisation. Cette population éteinte depuis de nombreux siècles avait défini un trou noir comme ayant une force gravitationnelle si intense qu’aucune forme de matière ou de rayonnement ne pouvait s’en échapper. En réalité, les trous noirs étaient des transporteurs reliant les galaxies entre elles. Les systéniens avaient gardé le terme pour désigner le hall principal qui accueillait sur 5 étages toute sorte de magasins. Zéro fit une halte à l’étage 1 « systéshop » pour y acheter une barre chocolatée synthétisée qu’il payait à l’aide de la tablette de sa combinaison. Il reprit sa route jusqu’à quitter le trou noir. Zéro rasait les murs des longs et larges couloirs, il essayait de paraître le plus invisible possible et veiller à ne jamais bousculer un systénien.

Il arriva devant la porte des sections. Il plaça son œil devant le lecteur de rétine et la porte s’ouvrit dans un glissement presque silencieux. Il entra dans le croisement, l’espace qui desservait les différentes sections sur 3 étages. Au-dessus de chacun des couloirs était inscrit le nom donné aux sections en fonction des âges. Les noms avaient été attribués en suivant l’alphabet qu’utilisaient les militaires dans l’ancienne civilisation. Zéro était dans la dernière, Mike, il prit le couloir le plus près de la porte à droit. Ce soir et comme chaque année, les sections allaient faire une rotation et changer de quartier.

Lorsque Zéro pénétra dans ses quartiers, l’ambiance y était très festive. La musique battait son plein, ses camarades se préparaient joyeusement. Les filles se coiffaient et se maquillaient mutuellement dans la salle de bain commune, tandis que les garçons demandaient l’aide de l’assistance robotique pour tenter de reproduire un nœud papillon. Zéro ne s’attarda pas et rejoignit sa chambre. Il la partageait avec Un à Quatre. Il les trouva s’assit sur le bord de leurs lits, leurs visages soucieux. La conversation cessa dès qu’ils virent Zéro. Il ne leur adressa aucun regard, il prit ses affaires de douche, des vêtements pour l’Éclipse et quitta la chambre en direction de la salle de bain. Les filles se turent lorsqu’il entra, il s’enferma dans une cabine de douche, mais il sentait la tension que sa présence procurait.

Une sirène retentit et la voix robotisée prit la parole.

– L’Éclipse va débuter, section Mike veuillez vous rendre à l’observatoire.

L’observatoire était une pièce que l’ancienne civilisation aurait appelée « salle de réception ». La section Mike quitta ses quartiers par ordre de classement.

Zéro suivit le groupe jusqu’à un ascenseur. Un par un, ils entrèrent dans le vaisseau lumineux et montèrent de 10 étages. La cérémonie débuta une fois les 50 parfaitement alignés et le silence établis dans l’assemblée. Zéro avait les yeux fixés sur l’arrière de la tête de Un. Il ne regarda pas le peuple systénien assis dans les gradins, il fit abstraction de la musique qui se jouait en fond pour accompagner leurs pas alors qu’ils s’approchaient de l’estrade où résidait la présidence. Zéro ne voulait pas être là, il ne voulait pas voir la présidence, il ne voulait pas croiser le regard du reste des systéniens et y voir le raté qu’il était depuis son entrée dans la section Alpha.

– Bienvenue section Mike à votre Éclipse !

La cheffe en titre de la présidence s’était avancée devant le micro, Zéro vit Un se tendre, lui non plus n’était pas tranquille. Leurs sorts étaient principalement entre les mains de cette femme, Astrée.

La présidence était composée de 6 membres : les chefs -Astrée et son mari Naos-, les conseillers -Luna et Rigel-, les applicateurs -Sélène et Izar-. Le couple pouvait se rapporter à une famille royale comme il y en avait dans l’ancienne civilisation, ils étaient les décideurs de tout. Les conseillers apportaient leurs connaissances, leurs avis afin d’aider aux mieux le couple. Enfin, les applicateurs étaient chargés de rendre publiques les lois, les consignes et les autres informations au peuple systénien.

Le chef en titre, Naos, s’avança à côté de sa femme et prit le micro à son tour.

– Ce soir, vous tous les 50 de la section Mike obtenez l’âge de 18 ans.

Les éclats de joie naquirent dans l’assemblée et rendirent les 10 derniers du classement encore plus nerveux qu’ils ne l’étaient déjà.

– À présent, nous allons appeler les 10 premiers du classement qui, par leurs parcours spectaculaires, vont pouvoir choisir un prénom et le métier de leur choix.

Zéro déglutit, sa gorge commençait à devenir sèche et un goût âcre remonta dans sa gorge. Il n’était pas stressé, il savait ce qu’attendaient les derniers du classement. Cependant son cas était différent et il redoutait la décision de la présidence à son égard.

– Quarante-neuf.

Le silence se fit dans l’assemblée, ils retenaient leurs souffles et se préparaient déjà à applaudir.

– Quel prénom as-tu choisi pour ta nouvelle vie ?

– Shax.

Zéro eut envie de rire, mais il se retint. Quarante-neuf avait choisi un prénom signifiant laconique, mais il était tout sauf bref et concis. C’était un jeune homme arrogant, fier et qui aimait l’attention.

– Quel métier as-tu choisi pour ta nouvelle vie ?

– Ranger.

– Shax, bienvenue dans le système.

Shax se tourna vers l’assemblé et salut avec trop d’entrain. Le sourire de fierté sur son visage donna à Zéro l’envie de vomir. Le métier de Ranger allait peut-être le recadrer, après tout l’entraînement des voyageurs du temps n’était pas le plus facile.

Shax prit place sur l’estrade qui leurs étaient réservés et la présidence appela le prochain sur la liste. Zéro écoutait d’une oreille distraite, à quoi bon entendre les prénoms et les métiers qu’ils choisissaient sachant que Zéro ne se mêlerait jamais à eux.

– À présent, nous allons appeler les 25 suivants de la liste qui ont se sont démenés pour arriver là où ils sont aujourd’hui. Vous allez pouvoir vous choisir un prénom et nous vous choisirons le métier qui vous convient le mieux.

Le temps s’écoula, les derniers du classement étaient agités et commençait à perdre patience. Ils avaient peur, Zéro les comprenait, il ressentait aussi la peur, mais pas pour les mêmes raisons.

– À présent, il ne reste plus que les 15 derniers. Vous ne nous avez pas convaincus lors de votre apprentissage. Nous ne pouvons pas vous accueillir au sein du système…

Un se crispa et trembla de peur. Zéro crut qu’il allait s’évanouir à voir la sueur inonder sa tenue.

– …Pour Quatorze, Treize, Douze, Onze et Dix vous allez assister, durant 3 mois, à un apprentissage intensif afin de combler vos lacunes.

Les 5 systéniens soupirèrent de soulagement, ils avaient encore une chance de faire partie du système. Une unique et dernière chance.

– Pour Neuf, Huit, Sept, Six, Cinq, Quatre, Trois, Deux et Un, vous allez être synthétisés.

Un cri de terreur échappa à Un. La synthétisation consistait à une reprogrammation neuronale. Chacun d’eux se verrait administrer dans le sang des systépuces. Elles détruiraient les cellules du corps pour les reformer. Ainsi les 9 camarades de Zéro repartiraient du début, ils renaitraient à nouveau et recommenceront leurs apprentissages une nouvelle fois. Ça n’avait rien de glorieux, c’était même un terrible châtiment, car les parents des 9 se verraient retirer leur enfant et interdire d’en avoir de nouveau jusqu’à ce qu’une étude approfondie soit réalisée sur eux. Les 9 synthétisés seront confiés à une nouvelle famille et ne garderont aucun souvenir de la vie qu’ils venaient de mener durant ces 18 années.

La présidence laissa le temps aux 9 derniers du classement de digérer la nouvelle. Ils se dirigèrent ensuite vers l’estrade où ils s’assirent tête baissée, honteux de leur sort. Le regard d’Astrée se posa sur Zéro. Il déglutit si fort que l’assemblée entière semblait l’avoir entendu. Sa gorge était si sèche qu’elle l’irritait. Il aurait aimé un verre d’eau, mais il n’y avait rien à disposition. Le buffet était après, pour l’heure la cérémonie était toujours en cours. Zéro du se contenter de sa salive pour tenter de se déshydrater, sans grand effet.

– Zéro.

Il s’avança, ses chaussures claquèrent le sol dans un bruit sourd qui résonna dans l’observatoire. Il sentait tous les regards se porter sur lui, il devina aisément les pensées qui traversaient chaque systéniens : pourquoi n’a-t-il pas été appelé ? Il devrait être synthétisé ! Que fait la présidence ?

Zéro leva la tête et regarda Astrée et Naos avec affront. Il resta de marbre, mais ses yeux envoyaient des éclairs.

– Zéro, la présidence a acté ton cas. Tu ne seras pas synthétisé.

Les systéniens ne firent pas un bruit, ils ne se mirent pas en colère, ne ripostèrent pas la décision de la présidence. Dans l’ancienne civilisation, un tel cas de figure n’aurait jamais pu voir le jour, les êtres humains étaient trop prisonniers de leurs émotions pour comprendre et respecter les décisions de leurs supérieurs hiérarchiques. Aujourd’hui, plus rien n’était pareil.

– Tu conserveras ton numéro pour que tu n’oublies pas la clémence de la présidence.

Zéro aurait ri jaune s’il avait pu, comme si la présidence pouvait être clémente. Ce n’était que du vent, il en avait bien conscience, il ne pouvait cependant rien y faire.

– Tu seras affecté à la présidence.

L’assemblée applaudit avec hésitation, Zéro quant à lui ne salua pas et alla directement s’asseoir à côté de Un.

– La cérémonie de l’Éclipse est officiellement terminée. Les festivités peuvent débuter !

Les systéniens descendirent d’un étage pour y retrouver le buffet alimentaire et le buffet des boissons, accompagnés d’une musique festive. Zéro resta assis sur l’estrade, il attendait que l’observatoire se vide. Astrée et Naos s’apprêtèrent à quitter l’étage et à rejoindre les festivités, Zéro en profita pour se leva et applaudir avec force. Il s’approcha du couple qui le fusillait du regard.

– Bravo, belle mise en scène !

– Zéro ça suffit ! Ton comportement est puéril !

– C’est moi qui suis puéril ? T’me fais rire là. La présidence fait preuve de clémence ? Vous n’êtes quand même pas sérieux ?

– Zéro, ça suffit !

– Oh tu as peur ? Peur que le peuple découvre quel genre de personnes vous êtes ?

– Le peuple nous a choisis, il nous fait confiance.

– La confiance va que dans un sens, n’est-ce pas ? Comment réagirait-il s’ils savaient que vous avez épargné la synthétisation au plus mauvais du classement simplement parce qu’il est votre fils ? Attendez ! J’dis n’importe quoi, j’ai pas de parents, mais des tyrans.

– Zéro !

Le bruit de la claque sur la joue de Zéro résonna dans l’observatoire. Il ne toucha pas sa joue douloureuse et rougie par le coup que venait de lui porter sa mère. Il regarda ses parents et un sourire en coin se forma sur son visage. Il leur tourna le dos et partit sans rien ajouter. Il ne se joignit pas aux festivités, il n’y était de toute façon pas le bienvenu. À la place il alla récupérer ses affaires qu’il mit dans un sac et quitta sa section sans se retourner, un sourire triomphant sur le visage.


Texte publié par Aihle S. Baye, 8 août 2022 à 15h46
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