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Défi du chaudron : Un palais dans le désert, partie 1
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Un palais dans le désert, partie 1

Je regrettais déjà ce voyage, en plus de ne pas être d’humeur, les conditions météorologique n’étais pas des plus favorables. En tout cas pour moi, j’avais beaucoup de mal à supporter les fortes chaleurs. Alors je me retrouvais là, à crapahuter dans le sable, seule et assommée par un soleil brûlant.

J’avais l’impression que j’allais prendre feu d’une seconde à l’autre. Je pouvais presque sentir toute l’eau de mon corps, petit à petit, affluer à la surface de mon épiderme. Je repris une gorgée d’eau dans ma gourde, il me restait moins d’un demi-litre, à vue d’œil. Selon ma boussole, et fort heureusement, je gardais le cap. Je ne tournais pas en rond et c’était déjà une bonne chose.

Pourquoi suis-je aussi têtue ? Pourquoi ai-je refusé ce gentil guide, il avait l’air sympa en plus, avec son fez et son petit gilet marron. Un peu cliché mais bon… Je serais surement déjà arrivée à destination à cette heure-ci.

Je devais rejoindre un petit palais, rien de bien exubérant mais c’était là que je devais passer la nuit. Je craignais que malheureusement la nuit ne tombe avant que je puisse rejoindre qui que ce soit. L’avantage était qu’une fois la nuit tombée, il serait beaucoup plus facile de repérer la moindre source de lumière.

Une étendue d’eau se dessinait à nouveau à l’horizon, ses contours déformés par les ondes de chaleur. Encore un foutu mirage ! Je regardais à nouveau ma boussole, toujours tout droit. Si cet oasis était bien réel, il se trouvait sur mon chemin, je ne pouvais pas le manquer. Mes jambes étaient lasses et la progression dans le sable était de plus en plus compliquée. L’oasis semblait se rapprocher mais je ne voulais pas y croire avant d’avoir pu m’y tremper la nuque.

Le soleil commençait clairement à se rapprocher de l’horizon. J’avais tellement hâte de le voir disparaître en en même temps j’appréhendais la nuit et les créatures qui s’éveilleraient alors ici, en plein milieu des dunes. L’oasis se rapprochait et cette fois, plus aucun doute n’était possible. J’avais envie de courir pour le rejoindre mais je n’en avais vraiment pas la force.

J’atteignis enfin ma retraite, je posais mes paquetages et me trempa avec parcimonie. Bien que j’avais envie de m’élancer dans l’étendue d’eau, je savais aussi que les nuits dans le désert pouvaient être très froides. Je goûtais l’eau et vidais ma gourde d’une traite avant de la remplir, puis je m’accordais une longue pause, grignotant sans grande faim un morceau du pain que j’avais emporté, attendant que le soleil disparaisse complètement derrière l’étendue de sable.

Lorsque la nuit fût complète, j’aperçu au loin des lueurs dansantes, je n’étais visiblement plus très loin de mon logement. Je me mettais en route aussitôt, balançant mon sac de randonnée sur mon épaule. À vu d’œil, il me restait un bon demi-kilomètre à parcourir, peut-être plus, peut-être moins. Il était difficile de mesurer quoi que ce soit face à cette étendue monumentale. Un tour sur vous-même et vous vous sentiriez étourdis, et sans boussole, définitivement perdus. En parlant de boussole, je jetais un œil à la mienne, le cap était toujours bon, ce que je voyais ne pouvait être autre chose que ma destination.

Vous n’imaginez pas à quel point cela peut être fatiguant de sentir ses pieds s’enfoncer dans le sable à chaque pas, j’avais l’impression de devoir déployer de gros efforts pour évoluer dans cet enfer. L’expression « pédaler dans la semoule » prenait ici tout son sens, j’avais l’impression que mes mouvements étaient ralentis et que mes pieds étaient engourdis.

J’arrivais à bon port, plus que fatiguée, deux hommes montaient la garde devant le palais. Je touchais le bout de mon nez avec ma paume, il était gelé. Je leur tendis les papiers que m’avait fourni l’office du tourisme. Ils les examinèrent, leur yeux passant du feuillet à mon visage. Puis ils me laissèrent entrer.

C’est une dame qui m’accueillit. Elle était vêtue d’un habit traditionnel couleur violine et brodé d’or et d’argent, elle parlait dans un assez bon français :

- Vous avez fait bon voyage ?

- Oui, très bien, je suis un peu fatiguée.

- Je vous ai préparé un bain au jasmin et aux fleurs d’oranger. M'annonça t-elle en souriant.

J’étais surprise de l’accueil qu’il m’était fait :

- En quel honneur ?

- Vous êtes la bienvenue parmi nous. Elle semblait ignorer sciemment ma question.

Elle m’amenait à ma chambre, une magnifique pièce décorée de lampes anciennes et de tapis persans. Un gigantesque lit à baldaquin trônait au centre, paré de draps de soie. Je n’avais qu’une envie, me jeter de toute mes forces sur ce matelas de reine et fermer les yeux jusqu’au lendemain. L’idée de prendre un bain m’empêcha de céder à la tentation.

La salle de bain faisait partie intégrante de la chambre, on y accédait en passant une simple arche de pierre.

Mon hôtesse me laissait m’installer et revint un peu plus tard déposer un saladier de fruit sec au bord de la baignoire, si j’osais appeler ça ainsi, elle était sculptée dans la pierre, directement dans le sol et elle était décoré de magnifiques carrelages ouvragés :

-Vos draps sont frais, l’ambassadeur vous recevra demain.

La petite femme s’éclipsa, et je commençais a frotter tout mon corps, le bain sentait délicieusement bon. Une fois le lavage terminé, je m’enfonçais au dans l’eau parfumée et la laissait m’envelopper, quel bonheur !

Je me délassais de longues minutes, puis je me saisis du peignoir qu’on avait mis à ma disposition et l’enfilais.

J’avais passé la meilleure nuit depuis un sacré bout de temps déjà. La caresse des draps de soie au petit matin, la chaleur qui ne m’accablais plus. Je me sentais légère, comme une plume. Peu de temps après mon réveil, on frappa à la porte. J’eu à peine le temps d’ouvrir que la petite femme se précipita à l’intérieur :

- J’espère que vous avez bien dormi mademoiselle ?

- Oui, merci, c’était parfait !

- Voulez-vous quelque-chose de spécial pour le petit déjeuner ?

- Euh… Donnez-moi ce que vous avez.

Je ne déjeunais pas le matin, je ne sais même pas ce que je pourrais demander.

- Bien, je vous apporte ça tout de suite.

- Merci !

La raison pour laquelle on me traitait avec autant d’égards m’échappais totalement, mais bon, pourquoi m’en plaindre, pour une fois que ce n’était pas moi qui me trouvais au service des autres. Je m’installais face au miroir et me démêlais les cheveux. J’avais beau les avoir lavés soigneusement, le sable les avait cruellement abîmés. Je ne pouvais pas me présenter à l’ambassadeur avec une tête d’épouvantail, c’était inconcevable.

J’entendit la petite femme frapper à nouveau, cette fois-ci, elle n’attendit pas que je lui ouvre. Elle déboula dans la chambre avec un chariot rempli de victuailles. Des fruits et du jus fraîchement pressé, une théière exhalant un fumet exquis de menthe fraîche, et autres gourmandises. J’avais beau ne pas avoir l’habitude de prendre un petit déjeuner, je devais avouer que ce qui s’étalait sous mes yeux me donnait irrésistiblement envie de me remplir le ventre.


Texte publié par Valkyria_Myklebust, 25 juillet 2022 à 12h14
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