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tome 1, Chapitre 25 « Marley » tome 1, Chapitre 25

Voilà un mois qu’Alice nous a quittées, et pourtant je la sens toujours parmi nous. Nous voulons partir de ce pays à tout prix, mais les patrouilles de casques noirs se font plus intenses et j’ai peur que nous soyons bloqués encore quelque temps. Déjà presque un an que nous sommes partit de Lutz et aucune lettre de Peter… M’aurait-il oublié, serait-il mort ou prisonnier ? Mon inquiétude augmente chaque jour qui passe, mais je sais au fond de moi qu’il va bien et qu’il m’attend. Lucius vient à ma rencontre, il est toujours aussi livide, comme depuis le jour de la mort d’Alice, mais il esquisse un sourire qu’il avait perdu depuis le drame. Il grimpe sur le point de surveillance près de moi et agite des papiers dans ses mains.

— Lucius, qu’est-ce qui peut bien te mettre dans un tel état d’excitation.

— J’ai trouvé ! J’ai trouvé comment partir d’ici !

— Je suis tout ouïe.

— Alice et toi étiez Mina et Rose Valentino. Et bien, il suffit de se servir de ton passeport à ce nom et du laissez-passer. Tu te fais passer à nouveau pour Mina Valentino qui ramène des esclaves en Gallia pour le président et le tour est joué.

— Bien joué, mais tu oublis un détail, avec autant « d’esclaves » nous devons faire signer nos laissés passer par le roi et il nous a déjà vu, il nous fera abattre avant que nous ayons le temps de passer la grille de son château.

— Oui, mais le majordome, m’a assuré que personne n’a mentionné le nom de Valentino au roi, il a donc rencontré Marley Corvinus, et n’a pas encore eu le plaisir de s’adresser à Mina Valentino

— Il n’est pas idiot il va me reconnaître

— J’y ai pensé. Il t’a vu le visage découvert. Et en compagnie d’Alice (il marque une courte pause comme si prononcer le prénom d’Alice était insupportable) s’il te voit en tenue de deuil, le visage masqué par le maquillage horrible que portent les Bellãtriennes en deuil et le voile noir devant les yeux, il ne te reconnaîtra pas.

— En tenue de deuil ?

— Oui, officiellement ton père était mourant, c’est pour cela que tu es retourné en Iridia, ta sœur et toi avez tout fait pour le soigner, mais il a succombé et a emporté ta sœur dans la mort.

— Cela pourrait fonctionner, de toute façon il faut rentrer, nous n’avons plus le choix. Nous devons essayer.

***

Ce soir, je suis pensive, je n’arrive toujours pas à me faire à l’idée que notre Alice n’est plus avec nous pour exécuter ce plan qui l’aurait tellement amusée. Je l’imagine sans arrêt pousser la porte de la cabane et me sauter dans les bras. J’ai vraiment beaucoup de mal à surmonter sa disparition, mais ma douleur n’est rien face à celle de Lucius, lui qui ne vivait que pour elle, lui qui aurait pu vendre son âme pour la sauver. Nous avons perdu un être cher et précieux, mais je sais qu’elle veille sur nous de là où elle se trouve et cela m’aide à trouver la force de continuer.

— Marley…

Mon frère est dans l’entrebâillure de la porte et me regarde d’un air ensommeillé

— Ryan, tu devrais dormir.

— Je le sais bien, mais je suis inquiet, Lucius et Will sont partis récupérer ce qui nous manque pour notre départ et ils n’ont pas voulu que je vienne… Tu crois que je suis inutile ?

— Bien sûr que non. Ils voulaient que tu restes avec moi pour veiller sur tout le monde et surtout pour que je ne sois pas seule ce soir. Je défie quiconque dira que tu es inutile petit frère.

Je vois bien que Ryan est inquiet, tout a été si vite pour lui. Il vivait une vie presque paisible avec sa famille et en peu de temps il perd sa mère puis est envoyé dans un camp de la mort où il perd son père et en un rien de temps il doit apprendre à se battre et à rester fort en toutes circonstances. C’est trop pour un enfant de treize ans !

—Je sais que tu as peur petit frère, mais je suis là et jamais je ne permettrai qu’il ne t’arrive malheur. Et tu es loin d’être inutile, c’est toi qui as eu l’idée de nous réfugier ici, c’est toi qui avais raison pour le piège du roi, si tu n’avais pas eu cette intuition, nous serions tous morts à l’heure qu’il est alors ne pense plus des choses comme ça.

— Je ne te le dis jamais, mais je t’aime Marley. Et tu es la meilleure des grandes sœurs. Je savais que tu ferais des choses extra ordinaires, mais j’étais loin d’imaginer que tu serais la chef de la rébellion.

— Je ne suis pas la chef, j’essaye juste d’aider autant que je peux.

Mon frère vient se blottir contre moi, il est tout ce qu’il reste de ma famille et je le protégerai jusqu'à la mort. Je suis sur le point de m’endormir lorsqu’un coup de feu résonne dehors, en une demi-seconde je suis sur mes pieds, prête à défendre notre camp. Je sors de la cabane en prenant mon arc avec moi, je me penche à la balustrade pour voir d’où provient le coup de feu et à ma grande surprise tout le clan est réuni en bas, et commence à chanter « Joyeux anniversaire ». C’est un détail qui m’était complètement sorti de la tête. Ryan passe son bras autour de mes épaules et m’embrasse tendrement sur la joue.

— Tu ne pensais quand même pas qu’on allait oublier tes dix-huit ans.

Je descends rejoindre le clan et remercie tout le monde de cette gentille attention, mais les surprises continuent d’arriver ; les plus vieilles femmes ont fait un gâteau gigantesque avec des bougies, les enfants m’offrent tous un petit bracelet porte-bonheur qu’ils ont confectionné eux-mêmes. À ma grande surprise, Lucius et Will sont revenus de leur expédition et mon cousin arrive avec un dernier paquet, plus volumineux. Quand je découvre l’arc en bois d’orme sculpté, le carquois en cuir gravé et les flèches à l’intérieur, mon cœur se serre et je suis obligée de verser une larme de joie.

— Il te plaît ? me demande Ryan

— Évidement, c’est magnifique. Merci Lucius

— J’ai fait l’arc, mais le carquois est l’œuvre de ton petit frère.

Je regarde de plus près ce cadeau, c’est du bel ouvrage, sur le carquois Ryan a gravé une tête de loup hurlant à la lune, c’est magnifique.

— Je ne sais vraiment pas comment vous remercier.

— Essaye-le ! cris un enfant dans l’assemblée.

Je saisis l’arc et encoche une flèche, le poids est idéal et l’équilibre parfait. Je vise une pomme posée sur une table et décoche la flèche qui embroche parfaitement le fruit. Tout le monde applaudit, mais je n’aime pas être mise en avant et Ryan le sait, il fait s’approcher quelques personnes qui commencent à jouer de leurs instruments ensemble, la musique est joyeuse et nous rappel tant notre patrie, il s’agit d’une mélodie typiquement Gallienne et tout le monde se met à danser en farandole. Pendant plusieurs danses, je passe d’un bras à l’autre, les verres d’hydromel descendent aussi vite qu’ils se remplissent. Lucius rit à nouveau et la peur a disparu. Pendant cette nuit, nous oublions tous la situation précaire dans laquelle nous sommes. Cela fait un bien fou de danser, et d’oublier tous ces dangers. Je m’assois contre un arbre et garde avec moi mon précieux arc et mon carquois, mon cousin et mon frère ne pouvaient pas me faire plus plaisir. Ryan vient me rejoindre et s’assied près de moi.

— Tu ne t’amuses pas grande sœur ?

— Si bien sûr, mais l’alcool m’est un peu monté à la tête, il faut dire que je n’ai plus l’habitude de boire et j’ai peur d’être malade si je continue.

— Ce n’est pas grave si tu vomis, Lucius ne va pas tarder, je pense, et puis même en tant que chef tu as le droit de t’amuser un peu.

— Je ne suis pas la chef, j’essaye juste de garder tout le monde en vie.

— Et tu vas y arriver, tu es un modèle pour tous ces gens, la petite fille Gallienne qui a des pouvoirs magiques et qui défie les Bellãtriens. Tu leur donnes de l’espoir.

— Je fais de mon mieux, mais personne n’est sauf et nous ne sommes pas encore chez nous.

— Nous y arriverons Marley, nous y arriverons.

La fête continue de battre son plein et Ryan qui lui aussi a bu quelques verres d’hydromel s’endort contre moi sous le clair de lune qui brille pour nous cette nuit. Aujourd’hui, c’est le jour du grand départ. Nous avons essayé de tout prévoir ; Lucius m’a déniché une magnifique robe de velours noir, un immense chapeau à voilette et trois tenues de casques noirs ; une pour lui, une pour Will et une pour Ryan. Le reste de nos amis sont enchaînés comme de véritables esclaves. Notre but est de monter à bord d’un navire pour traverser la mer Iridienne et ensuite aller jusqu'à la Citadelle à Lutz. Mais je dois d’abord passer devant le roi pour qu’il m’accorde un droit de passage avec un si grand nombre d'esclaves. Je suis la plus angoissée de tous ; si jamais il me reconnaissait, si notre plan échouait comme la dernière fois…

— Ma chère sœur tu es resplendissante dans cette tenue.

— Merci, mais surtout ne crois pas les mots qui sortiront de ma bouche chez le roi et toi tâche de rester droit et de ne pas prêter attention aux horreurs qui vont être dites je t’en supplie.

— Je te le promets, mais si tu préfères je peux rester dehors avec les autres.

— Non Will s’en chargera, j’ai besoin de toi avec moi et puis tu as tellement grandi, tu ressembles presque à un homme maintenant, mais cache-moi ce code barre dans ta nuque, personne ne doit le voir sans quoi notre couverture sera perdue, et surtout n’oublie pas de baisser ta visière afin que le roi ne voie pas ton visage à toi aussi.

Je le serre fort dans mes bras quand Will arrive en faisant l’idiot.

— Votre carrosse est avancé, madame, dit Will dans un rictus. Mais que vois-je vous n’êtes pas prête pour vous présenter au roi !

Will s’approche de moi et sort de ses poches pinceaux et maquillages. Il me farde à outrance avec de la poudre blanche puis trace deux traits noirs parallèles de mes sourcils jusqu’à mes joues, il termine en me badigeonnant les lèvres d’un rouge cerise.

— Voilà, cette fois tu as toute la panoplie d’une Bellãtrienne en deuil. Et interdiction de se moquer, j’ai appris ça uniquement en faisant le chauffeur pour ces idiotes, pas de commentaire.

Je me lève en étouffant mon rire puis sors de ma cabane et découvre une superbe limousine à l’identique de celle que conduisait Will à Lutz.

— Mais comment as-tu fait ?

— Marley, comment crois-tu que j’aie réussi à avoir ma première limousine ? Tu ne pensais quand même pas que je l’avais payée ?

Nous rions un moment de la farce de Will puis nous retrouvons notre sérieux. Nous sommes fin prêt à partir, tous nos amis montent dans une sorte de vieille charrette tirée par six chevaux conduits par Lucius. Quant à moi, je monte dans la limousine aux côtés de mon frère et conduis par Will. Nous voilà en route vers le château du roi d’Iridia.

***

Nous arrivons vers midi aux grilles du palais, le garde à l’entrée me demande mon passeport. Après avoir examiné attentivement la carte, il nous laisse passer. Dans la cour se trouve planté droit comme un « i » un nouveau majordome, l’époux de Molly l’ancien serviteur a été obligé de fuir après la mort d’Alice. Will stationne la voiture et m’ouvre la portière. Ryan m’aide à descendre, je m’approche alors du serviteur.

— Monsieur veuillez dire au roi que Mina Valentino l’attend dans la cour.

— Madame, je ne suis pas autorisé à vous laisser entrer, vous n’aviez pas de rendez-vous !

— Et depuis quand faut-il un rendez-vous pour l’une des protégées du président Anderson !

L’homme me saisit fermement le bras pour me faire reculer. En voyant le majordome se comporter de manière si peu convenable Ryan s’empresse de poser sa main gantée sur son épaule, il n’a que treize ans, mais possède déjà la taille d’un homme, a repris le poids qu’il avait perdu et les mois passés en forêt à s’entraîner n’ont fait qu’accroître sa musculature qui est devenue assez impressionnante.

— Monsieur, j’enlèverais vite cette main de mon bras si vous ne souhaitez pas que mon garde vous la casse.

Un peu paniqué le vieil homme lâche mon bras, Ryan le lâche également en le poussant afin qu’il recule. Le roi sort de son château, il arbore une cicatrice au niveau de l’œil et boîte.

— Qui êtes-vous ! Et pourquoi tout ce vacarme

— Monseigneur, je me présente Mina Valentino. J’étais en voyage dans votre pays afin de trouver des esclaves pour ma demeure, ce qui est chose faite, mais j’ai besoin de votre signature pour traverser la frontière avec tous mes serviteurs et monter à bord du navire qui me ramènera en Gallia.

— Et qui me prouve que vous n’êtes pas des imposteurs…

— Appelez le président Anderson, il sera ravi de savoir que l’on me refuse mon retour en Gallia.

— Le président Anderson… Paul, faites-moi appeler le président, je vous prie, dit le roi en espérant me faire peur.

Le majordome sort un téléphone portable et compose le numéro personnel du président Anderson. Le roi se saisit du mobile et engage la conversation d’une voie assurée.

— Bonjour monsieur le président, Roi Ernest à l’appareil… Oui voilà je vous contacte, car j’ai devant moi une jeune femme du nom de Mina Valentino se disant votre protégée qui souhaite regagner Gallia avec des esclaves, je voulais donc m’assurer… Ah… Oui très bien, ça sera fait… Merci, au revoir.

Le visage du roi se décompose, il se tourne vers son serviteur et lui ordonne de nous laisser seul. J’ordonne également à Will et Lucius de rester avec le convoi en prenant soin de parler d’une voix glaciale, puis j’intime l’ordre à Ryan de me suivre.

— Madame la présence d’un casque noi… Je veux dire d’un de vos gardes n’est pas nécessaire je vous assure.

— Votre majesté, avec tous les rebelles qui traînent dans ce secteur je vous assure qu’il ne me quittera pas d’une semelle.

— Des rebelles ? dit le roi comme s’il était étonné.

— Oui monsieur tout le monde en parle, on dit même dans les rues que Marley Corvinus la femme-loup est ici avec sa troupe de rebelles, on dit aussi qu’elle a réussi à pénétrer chez vous sans difficulté. Alors, croyez-moi, je garde mes hommes auprès de moi.

— Oui certes elle est entrée ici, mais nous avons fait le nécessaire.

— Vous ne l’avez pas abattu à ce que l’on dit en ville, elle menace toujours votre pays.

— Nous savons vous et moi qu’elle ne veut pas détruire mon pays, mais renverser votre gouvernement et détruire votre précieuse Gallia.

— Faites bien attention, monsieur, aux propos que vous allez utiliser en parlant de ma patrie. N’oubliez pas que je compte parmi les amis proches du président ! Alors ce laissez-passer il vient ?

Le roi tremblant ouvre son bureau, se rend à son secrétaire et sort de son tiroir une feuille de papier puis commence à rédiger le précieux document.

— Combien êtes-vous ?

— Moi-même mes trois gardes et cinquante esclaves.

— Combien d’enfants, de femmes et d’hommes ?

— Que cherchez-vous, monsieur ? Vous voulez gagner du temps ?

— Non je cherche juste à faire ce papier dans les règles…

— Vous croyez que je viens vous voir pour vous demander une faveur, monsieur ? Vous êtes au service du président Anderson et par conséquent vous n’avez aucune autorité sur le peuple Gallien ! Vite, achevez ce papier !

Le roi termine le document, le signe et y appose son sceau.

— Voilà madame, je… Je vous souhaite un bon retour en Gallia. Et présentez mes amitiés au président Anderson.

J’observe de plus près la cicatrice qui orne son visage.

— Cette cicatrice, c’est le fruit de forte incompétence ?

— Je… Je préférerais ne pas parler de cela avec une dame, mais sachez que le président s’est chargé personnellement de me faire connaître sa déception sur l’affaire Corvinus.

— Notre président aime faire les choses par lui-même. Merci, monseigneur pour votre collaboration, le président sera informé de votre loyauté envers lui.

Sur ces mots je quitte la pièce sans me retourner, je monte dans la limousine et fais signe à Will de démarrer. Nous quittons le domaine du roi et partons en direction du port de Durtown afin de trouver un navire qui nous conduira jusqu’au port de Calum en Gallia. Notre plan a fonctionné, nous sommes montés à bord d’un cargo commercial ; le capitaine du navire en voyant le laissez-passer et la liasse de billets que je lui tendais n’a pas pu refuser. Nous avons donc traversé la mer sans aucun problème, il nous a fallu tout juste quelques heures pour retrouver le territoire Gallien.

— Et voilà ma p’tite dame vous êtes à Calum, si jamais vous avez besoin de quelque chose n’hésitez pas.

— Merci capitaine, j’ai ma limousine en revanche j’ai peur que les chevaux ne tiennent pas le coup jusqu'à Lutz…

— J’ai un vieux camion de marchandises qui ne me sert plus, je pourrais vous le vendre un bon prix si vous voulez.

— Je vous remercie capitaine avec plaisir.

Nous débarquons et le capitaine nous conduit jusqu’à son hangar où se trouve le camion, c’est un engin qui date, mais le moteur semble en bon état et il démarre au premier coup de clef. Je donne le reste d’argent que j’ai dans mon sac et le capitaine me donne les clefs.

— Vous faites une bonne affaire, m’dame. Au plaisir, dit-il en nous quittant.

Je le remercie et donne les clefs à Lucius, nous faisons monter nos compagnons à l’arrière et reprenons la route.

***

Après quatre heures de routes et de nombreux contrôles nous arrivons enfin aux portes de la capitale. C’est là que la tâche se complique, nous devons trouver la Citadelle sans nous faire repérer. Nous sommes arrêtés au feu rouge et quatre casques noirs se dirigent vers nous. Will reste calme et je baisse la vitre de la limousine.

— Madame bonsoir, les rues de Lutz ne sont pas sûre ces temps-ci la nuit, vous ne devriez pas vous promener ainsi sans protection.

— Pardonnez mon ignorance messieurs, j’étais en voyage et je reviens juste de l’étranger je ne suis pas au courant, que se passe-t-il ?

— Les rebelles… Un gros groupe de rebelle retourne la ville la nuit, ils pillent les honnêtes gens et font trembler les murs de la cité.

— Seigneur c’est abominable !

— Permettez-nous de vous accompagner jusque chez vous madame.

— C’est très aimable de votre part messieurs, mais mes gardes sont tout à fait à même de me protéger en cas de danger.

Les quatre hommes reconnaissent l’uniforme des garçons, ils font un geste de salut et nous laissent repartir.

— Bien, passez une agréable soirée madame et faites attention à vous.

— Je ferais attention comptez sur moi. Au revoir messieurs.

Nous reprenons notre route en soufflant un bon coup. Ce qui me fait plaisir c’est de savoir que Peter n’a pas abandonné sa mission, il est toujours actif à la cause.

— Aller Will direction la Citadelle !

***

Nous arrivons au cimetière du « Corbeau borgne ». Avec précaution et discrétion, nous faisons descendre tous nos compagnons du camion, Will et Lucius déposent le camion quelques pâtés de maisons plus loin pour y mettre le feu. Nous retrouvons l’entrée du passage et faisons descendre tout le monde, au préalable je prends soin de me transformer en louve afin que nous ne nous fassions pas tous tuer à notre arrivée. Nous descendons dans les catacombes. Je me souviens de la première fois que nous sommes venues avec Alice, nous ne savions pas à quoi nous attendre, nous étions seules et nous avions peur, mais elle ne m’a jamais lâché, elle a toujours assuré mes arrières. Nous arrivons dans ce fameux cul-de-sac qui n’est en réalité, qu’un trompe-l’œil.

— Qui va là ?

Je reprends forme humaine, enlève mon voile de deuil et débarbouille rapidement mon visage. L’homme me reconnaît presque instantanément.

— Marley Corvinus ! Nous t’avons cru morte !

Je me rapproche un peu plus de la trappe et je reconnais Barbas. Il nous invite à entrer, mais au moment où nous pénétrons dans la Citadelle, à la lumière vive Barbas recule en voyant les uniformes des garçons.

— Des casques noirs !

— Non ! Calmez-vous, ils sont des nôtres, ce ne sont que des costumes pour tromper la vigilance de l’armée noire. Voilà mon petit frère Ryan, mon cousin Lucius et vous reconnaissez Will tout de même ?

— Et ton amie Alice ?

— Elle… Elle a été tuée lors d’une embuscade en Iridia.

— Oh je suis navré... Venez messieurs, enlevez ces uniformes vous allez faire peur à tout le monde.

Nous faisons entrer tous nos compagnons, la Citadelle est en effervescence avec notre arrivée, certains retrouvent même des membres de leur famille, les gens s’enlacent, se tombent dans les bras et pleurent de joie. C’est alors que je vois une petite fille rousse qui s’approche timidement de nous.

— Chip ?

Elle nous reconnaît et court dans notre direction, mais elle s’arrête net quand elle aperçoit mon frère.

— Ryan !

À ma grande surprise, elle se jette dans les bras de mon frère et il l’embrasse tendrement sur le front.

— Ryan, tu m’as tellement manqué, mais je savais que tu reviendrais surtout quand j’ai su que ta grande sœur venait te chercher, mais je ne pensais pas que ce serait si long.

— Je suis là et je te quitterais plus.

Je regarde mon frère si gentil, si tendre avec cette enfant et je comprends pourquoi mon père avait confié la lettre à cette petite, il savait qu’il pouvait lui faire confiance, car il savait qu’elle ferait tout pour retrouver mon frère. C’est la première fois que je vois Ryan aussi heureux depuis que je l’ai sauvé du camp. L’espoir serait-il en train de renaître ? L’entraide est toujours le maître mot ici, chacun apporte de quoi manger, tout le monde aide, les plus anciens comme les plus jeunes. L’esprit de solidarité n’a jamais été aussi présent. Nous nous installons autour d’une table de la taverne de la mère Job et en même temps que je croque dans un morceau de pain, je prends des nouvelles de la situation ici.

— Je savais que vous n’aviez jamais arrêté de vous battre, mais où est Peter ?

Barbas me regarde d’un air navré.

— Marley, ce que je vais te dire ne va sûrement pas te plaire... Nous avons continué de nous battre, je dois même dire que nous y sommes vraiment bien arrivées, le gouvernement craint nos actions. Mais en ce qui concerne Peter, tu dois savoir qu’il n’est plus lui-même, il a changé...

— Changé ?

— Oui, toutes les actions dans Lutz sont menées par ton oncle désormais, Peter ne fait plus partie de la rébellion...

— Mon oncle est ici ?

— Oui, je suis là ! dit Sam en s’asseyant avec nous

Je suis si heureuse de retrouver mon oncle après tant de temps et je vois le sourire de Lucius réapparaître légèrement.

— Mes chers enfants vous êtes revenus, enfin. (Sam nous ouvre les bras et nous acceptons tous son étreinte) Lucius où est ma chère Alice que je la prenne aussi dans mes bras ?

— Papa… Alice n’est pas ici …

— Où est-elle.

— Alice a été abattue par des casques noirs lors de notre raid en Iridia. Il y a un peu plus d’un mois…

— Ma pauvre Alice, cette enfant si belle, si prometteuse, c’est vraiment triste ce monde dans lequel nous vivons. Mon fils, je sais que c’est très difficile, mais ton chagrin se transformera un jour en nostalgie et en merveilleux souvenir, crois-moi.

Sam lève son verre et trinque à Alice, nous l’imitons et buvons à la santé de notre amie disparue.

***

Je me promène dans la Citadelle au milieu des rebelles, des pirates et des enfants. Chacun a trouvé sa place dans cette forteresse souterraine, quant à moi je repense à ce que m’a dit Barbas. Peter a changé … Mais en quoi a-t-il changé ? Que lui est-il arrivé pour qu’il nous abandonne ? Pourquoi n’a-t-il jamais répondu à mes lettres ? Et pourquoi ne fait-il plus partie de la rébellion ? Je dois savoir, je n’en peux plus d’être dans l’ignorance, je dois savoir et je saurais ! J’aurais des réponses à mes questions ! Je rattrape Barbas qui marche au milieu des nouveaux arrivants.

— Tu les as sauvés Marley, dit-il en me voyant arriver.

— J’ai fait ce qu’il me semblait juste.

— Ils t’en seront éternellement reconnaissants, crois-moi.

— Barbas, je sais que vous ne me dites pas tout, j’aimerais la vérité sur Peter, je veux tout savoir !

— Marley, tu ne devrais pas te torturer ainsi, le temps a passé et tu ferais mieux de l’oublier...

— Barbas, je veux la vérité ! s’il vous plaît.

— Très bien… Par où commencer ? Il y a un an quand tu es partie en Iridia, Peter a continué la lutte avec nous. Mais sa sœur est revenue de son voyage et elle a repris les rênes aux côtés de son père et n’a plus lâché Peter d’une semelle. Les semaines ont passé et nous n’avions plus de nouvelles de lui. Ton oncle est arrivé au même moment, quand le camp de Marsilla a été découvert. Nous avions vraiment besoin de lui pour nous prêter main-forte. Quelques mois plus tard, alors que nous multipliions les missions et les sabotages, nous avons vu Peter à la télévision, il n’avait plus rien de l’homme que nous avions connu.

— À la télévision ? Que faisait-il à la télé ?

— Il se mariait…

Ai-je bien entendu, Peter s’est marié ? Oh non, mon cœur va exploser.

— Mais avec qui ?

— Avec la fille d’un des conseillers du président, on dit que c’est sa sœur Lilith qui les a présentés.

— Mais…et sa mission ? La révolution ?

— Marley, je ne sais pas comment ils ont fait, mais ils lui ont lavé le cerveau. Il ne se souvient plus de sa vie passée, il a tout oublié.

— Comment en êtes-vous sûr ?

— Il dirige l’armée noire et la dernière fois que nos chemins se sont croisés, il a presque réussi à me tuer.

Barbas me montre une longue cicatrice qui orne son ventre. L’armée noire ? Peter dirige l’armée des casques noirs ?

— Non c’est impossible !

— Impossible n’est pas gouvernement, il semblerait que sa sœur y soit pour beaucoup. Je t’en prie Marley, ne cherche pas à le récupérer, il n’a plus rien de l’homme que tu as connu, il n’est plus lui-même et j’ai peur qu’il ne puisse plus jamais le redevenir...

Je le remercie et me remets à marcher sans trop savoir où aller, cette nouvelle me fait l’effet d’un coup de poignard en plein cœur. Je déambule dans la Citadelle en essayant de trouver une explication. Peter est marié, il a changé de camp, et ne se souvient plus de rien. Tout ça depuis le retour de sa sœur. Il ne peut pas être maître de lui-même, c’est impossible, il ne nous aurait pas tous trahis.

— Marley !

Mon frère et mon oncle m’interpellent, ils sont à une table et boivent un verre ensemble sur la terrasse de « La petite taverne », c’est un petit établissement géré par Effie ; une pirate borgne, plutôt bien en chair avec un caractère bien trempé, mais avec un cœur immense.

— Marley, tout va bien ? me demande mon frère.

— Peter nous a trahis. (Je ne sais pas si je veux en dire plus, mais ils doivent tous savoir) Sam, toi qui l’as entraîné durant toutes ces années tu ne t’es rendu compte de rien ?!

— Écoute Marley, je connais trop bien Peter, dit mon oncle. Il a toujours été dévoué corps et âme à notre cause, s’il a changé ainsi c’est qu’on l’y a forcé.

— Ou alors votre Peter était un traître depuis le début.

— Non Ryan, ce garçon a pris des risques énormes pour nous et je pense qu’il aimait ta sœur, et même s’il a perdu la mémoire il l’aime toujours et à mon avis il agit aujourd’hui sous la contrainte.

Sam s’arrête de parler quand la télévision s’allume d’elle-même sur l’écran placé à l’intérieur. L’hymne du gouvernement commence puis le président apparaît accompagné d’une jeune femme ; la sœur de Peter. Rien qu’en la voyant derrière cet écran, je peux sentir la cruauté en elle, elle est blanche comme une poupée de porcelaine, ses cheveux noir ébène sont tirés en chignon haut, juste une mèche blanche tombe le long de son visage, son maquillage est très noir et très appuyé. Elle porte un corset violet, un pantalon de cuir noir et ses bottes sont maculées de taches rougeâtres. Elle regarde la caméra d’un air glacial et méprisant. Le président prend alors la parole :

« Peuple de Gallia,

J’ai une nouvelle officielle à vous communiquer. Le pouvoir est une chose précieuse que l’on ne donne pas à n’importe qui, aussi j’ai pris la décision qu’il était temps de gouverner en famille. Vous savez déjà que mon fils Peter est depuis quelque temps le nouveau général de l’armée noire. »

Je regarde cet homme que je ne reconnais plus, quelque chose a changé en lui. Je m’attarde sur son regard, c’est son regard qui a changé. Ses yeux sont emplis de doutes et d’incompréhensions.

« Il a bien dirigé cette armée, car il a su faire le ménage dans Lutz quand les rebelles se croyaient invincibles. Je vous présente aujourd’hui ma fille Lilith Anderson, j’ai pris la décision de la nommer Première ministre du Conseil présidentiel, elle saura diriger ce pays et m’assister dans les décisions à prendre. Respectez vos chefs peuple de Gallia et vous serez récompensés, défiez le gouvernement et les conséquences pourraient être funestes. »

Peter n’a pas changé tout seul, il s’est passé quelque chose au retour de sa sœur…je découvrirais ce mystère et je sortirais Peter de cette situation.

— Sam, il faut lui faire retrouver la raison !

— Nous avons essayé, mais il nous a complètement oubliés.

— Moi il ne m’aura pas oublié.

— Marley, ce n’est plus le même homme, il te tuerait s’il te voyait, il a été conditionné pour ça.

— Mais il ne peut pas être devenu mauvais à ce point ?

— Il a fait exécuter trois d’entre nous déjà.

Non c’est impossible, il n’a pas pu. Je dois aller au plus près pour savoir ce qui se passe. Je vais être dans l’obligation de retourner au Dôme, mais il y a tant à faire ici aussi.

— Sam, personne ne sait pour Mina Valentino ?

— Non les Bellãtriens ne soupçonnent rien.

— Sam, je vais de nouveau entrer au Dôme.

— Ma chérie, j’ai peur qu’il ne se souvienne pas de Mina non plus.

— Je l’aiderais à se rappeler, et je découvrirais ce qu’ils lui ont fait.

Mon frère qui ne parlait pas jusque-là me prend par le bras.

— Nous venons juste de rentrer et toi tu veux déjà partir ?

— Ryan, il se passe des choses que tu ne soupçonnes même pas. Peter était l’un des piliers de cette révolution, si sa sœur a trouvé un moyen de lui retourner le cerveau c’est pour nous affaiblir. Et je ne compte pas en rester là avec cette sorcière.

Ryan semble vouloir dire quelque chose, mais il se ravise, Chip qui vient d’arriver derrière lui l’enlace et lui met une main devant la bouche.

—C’est Marley qui décide et c’est pas toi ! C’est Marley qui décide et c’est pas toi ! répète-t-elle en chantonnant.

— Toi attends que je t’attrape !

Sur ses mots mon frère se lève et Chip s’enfuit vers la Grand-Place en riant. Mon oncle se tourne à nouveau vers moi et me caresse la joue.

— Tu ressembles tellement à ta mère, tu as sa force, sa beauté et sa détermination, mais avant de sauver Peter, nous avons beaucoup à faire ici pour notre peuple.

— C’est en sauvant Peter que nous sauverons notre peuple.

— Tu as l’air bien sûr de toi.

— Je le suis. Ces mois passés en Iridia m’ont appris la valeur d’une vie et qu’il faut tout faire pour les êtres que l’on aime.

Notre discussion est rapidement interrompue par les cris des sentinelles.

— Des casques noirs, partout !

***

Sam et moi pénétrons dans le poste de garde et observons sur les écrans de vidéo surveillance une vingtaine de casques noirs aux abords du cimetière.

— Ils ne sont pas très nombreux, nous pouvons les éliminer sans problème, dit Lucius qui vient d’entrer.

— Non Lucius ça en attirerait d’autre ici, ils cherchent la Citadelle, il faut les mener sur une mauvaise piste, dit Sam. Les gars, je veux que vous partiez à plusieurs, vous empruntez les souterrains et vous les conduisez jusqu’aux quais Sud, nous vous suivons.

Je quitte le poste de garde en courant, je rejoins ma petite chambre et récupère mon carquois et mon arc puis je rejoins Sam. Ni une ni deux, nous pénétrons dans les catacombes de Lutz et nous progressons dans l’eau des égouts. Nous pouvons entendre au-dessus de nous les casques noirs courir vers les quais Sud, notre plan a fonctionné. Nous sortons du tunnel dans un autre cimetière et nous nous postons sur le toit d’un petit immeuble. Les casques noirs sont là, j’encoche ma première flèche, vise et transperce l’un des soldats. Un homme sur un cheval se tourne vers nous et nous pointe du doigt en s’écriant :

— Ils sont ici !

C’est Peter, je reconnais son odeur et sa voix, c’est tellement dur de le voir ainsi affublé et si cruel.

— Marley, ton masque ! Vite !

Je noue mon masque de cuir derrière ma tête et nous sautons des toits afin de faire face aux casques noirs. Nous sommes six contre vingt ; Sam, Lucius, Ryan, les deux sentinelles et moi contre ces hommes en tenues de combat. Le rapport de proportionnalité n’y est pas, mais peu importe, cette poignée de casques noirs ne nous fait pas peur. Peter s’avance de quelques pas devant ses hommes et quitte son capuchon.

— Voilà enfin la grande Marley Corvinus dont tout le monde parle. Je t’imaginais plus imposante.

Mon estomac fait des nœuds, je n’aime pas l’homme qui se tient devant moi. J’essaye d’oublier l’homme que j’aime et réponds à la brute cruelle qui se tient face à moi.

— L’aspect n’est qu’un détail, monsieur. (J’ai l’impression de revoir le Peter que j’ai rencontré la première fois ; arrogant, sûr de lui et pédant) Moi je vous imaginais moins lâche, allez monsieur Anderson, descendez de votre cheval, et venez-vous battre si vous êtes de taille !

— Pauvre enfant, une grande arrogance, mais un manque cruel d’éducation ! Crois-tu vraiment que tes pauvres mendiants feront le poids contre mes hommes en armures ? C’est pitoyable !

C’en est assez, je ne veux plus l’entendre déblatérer ses idioties, j’encoche une nouvelle flèche en sa direction, s’il n’est plus avec nous, il est contre nous et je ne peux le laisser remettre en place la terreur.

— Monsieur, vos ordres, dit l’un des casques noirs…

— Ne bougez pas, elle ne va pas tirer…

Mais le sourire narquois de Peter disparaît quand je décoche la flèche et que celle-ci vient se loger dans son épaule. Fou de rage il donne l’assaut, les vingt hommes se ruent sur nous en hurlant comme des animaux sauvages. Nous gardons nos positions, je range mon arc dans mon dos et sors mon épée noire. Nous avons un avantage sur eux, nous sommes entraînés à nous battre seuls contre tous. Un premier casque noir tente de me transpercer de son couteau militaire, mais mon geste est plus vif et plus rapide, je lui plante ma lame sous le menton, il crache du sang puis s’écroule instantanément. Les garçons s’en sortent très bien, mais Ryan semble en difficulté avec un immense casque noir, mon petit frère est au sol et bloque la lame du soldat qui se rapproche dangereusement de sa gorge. Je sacrifie mon épée et la lance en direction de l’homme qui la reçoit dans le dos. Ryan se dégage de ce corps sans vie et me remercie d’un geste de la main. Mais un autre casque noir se rue sur moi, je me souviens alors du brassard que Barbas m’a offert, je serre le poing et trois lames jaillissent comme si elles faisaient partie intégrante de ma main, en une fraction de seconde, je lui entaille la joue de mes lames, mais d’un revers de main il me fait valser quelques mètres plus loin, je me relève, mais déjà le colosse est sur moi, je bondis et l’égorge sauvagement d’un puissant coup de griffe. Il ne reste plus que quelques hommes autour de Peter, celui-ci regarde la scène avec effroi. Ryan tranche une dernière gorge juste sous les yeux du général de l’armée. Mon frère se relève et nous faisons tous les six face à Peter Anderson, il tient son bras blessé et ordonne à ses hommes de se replier.

— Ce n’est pas fini mademoiselle Corvinus, vous avez peut-être gagné cette bataille, mais vous ne gagnerez jamais la guerre !

Puis il s’enfuit en direction du Dôme. Je récupère mon épée noire et nous rentrons à la Citadelle, personne n’a perdu la vie de notre côté et c’est tant mieux. Je monte dans ma petite chambre pour me laver de tout ce sang. Je n’arrive pas à croire que Peter soit devenu si inhumain, l’homme que nous avons vu ce soir n’a plus rien du Peter que nous avons connu. Il a voulu réellement nous tuer, ce qui signifie qu’il n’est plus du tout dans notre camp. Notre devoir est de protéger ces pauvres gens et si nous devons tuer Peter Anderson au nom de la liberté, alors nous le ferons.


Texte publié par Chipper2907, 18 juillet 2022 à 11h54
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