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tome 1, Chapitre 11 « Marley » tome 1, Chapitre 11

Voilà aujourd’hui trois semaines qu’Alice et moi nous préparons à notre mission ; nous avons appris par cœur tous les noms des grands visages Bellãtriens, nous avons appris à parler, marcher et danser comme de véritables pestes Bellãtrienne. Nos armes ont été cachées au fond de nos grosses malles de voyages. Nous avons eu le droit à quelques robes de haute couture pour cette mission.

Les portes de la salle de commandement s’ouvrent et main dans la main Alice et moi pénétrons à l’intérieur, tous les anciens sont déjà assis.

— Bonjour mesdemoiselles, asseyez-vous s’il vous plaît, nous dit Flabus d’une voix complètement détachée.

Mon oncle entre à son tour, nous embrasse toutes les deux et commence son exposé.

— Les filles vous ferrez votre apparition demain, au bal donné en l’honneur de l’anniversaire du fils du président ; Peter Anderson. Demain, vous deviendrez Rose et Mina Valentino, vous êtes nées à Lutz pendant les grands affrontements civils, votre famille étant des Bellãtriens, vous avez été contraints de partir en Iridia pour ne pas être tués par les Galliens en colère. Votre père souhaite le meilleur des mariages pour vous, mais il ne peut pas tout superviser, car il est gravement malade, il vous a donc envoyé à Lutz afin que vous y rencontriez les meilleurs partis du gouvernement.

— Sam, nous savons tout ça ! dit Alice agacée.

— Oui je le sais ma chérie, mais cela ne fait pas de mal de revoir une dernière fois vos leçons. N’oubliez surtout pas que vous êtes deux sœurs jumelles, vous devez veiller l’une sur l’autre et le plus important vous devez par n’importe quel moyen vous rapprocher du président Anderson.

Cette fois, je ne peux plus faire marche arrière, mon père et mon frère ont besoin de moi et je n’ai pas le droit d’échouer, je vais infiltrer le camp ennemi et je retrouverai ma famille !

***

À la nuit tombée, Alice et moi sommes fin prêtes pour la mission. Nos malles sont remplies, nous nous affublons de robes Bellãtrienne, ajoutons du maquillage et quelques bijoux, l’illusion est parfaite.

— Vous ferez votre voyage en limousine, nous dit Sam. Ne perdez jamais vos passeports sinon vous ne pourrez pas passer la frontière Nord/Sud. Si on vous pose des questions sur la raison de votre passage à la frontière, dites que cherchiez des serviteurs pour votre maison, mais que vous n’avez rien trouver d’intéressant. Si tout se passe bien, la limousine vous déposera dans Lutz à l’hôtel Hiltor, tout est arrangé vous pouvez utiliser les cartes de crédit que nous vous avons prévus, mais demain soir vous devez être parfaite pour le bal du fils du président et vous devrez les persuadez que vous êtes des leurs, notre avenir en dépend.

— Ne t’inquiètes pas oncle Sam, nous ne vous décevrons pas.

— Nous avons confiance en vous les filles.

Mon oncle m’embrasse et me serre dans ses bras, Alice quant à elle se met un peu à l’écart avec Lucius. Je les vois s’enlacer comme si c’était la dernière fois, Lucius lui dépose un tendre baiser et ils reviennent vers nous.

— Nous n’avons pas eu le temps de bien nous connaître Marley, mais j’espère que nous rattraperons le temps perdu à votre retour.

— N’aie aucune crainte cousin.

Alors il me donne un petit baiser sur la joue comme mon frère le faisait auparavant. Nous montons dans la limousine et nous partons pour Lutz, la Ville lumière.

***

Nous sommes partis depuis quelques heures déjà, notre passage dans le Sud est moins compliqué que ce que je croyais ; il nous suffit de montrer nos faux passeports aux portes de chaque ville et les casques noirs nous laissent passer sans nous poser aucune question. Nous avons fait une halte au lac bleu afin de nous reposer un peu. Le cadre est spectaculaire ; l’eau y est d’une telle clarté que l’on peut voir nager les poissons au fond. Les oiseaux chantent en chœur et virevoltent au milieu des arbres. Nous nous allongeons Alice et moi dans l’herbe fraîche et nous observons les nuages qui bougent au rythme de la brise légère, il semble que le temps et la guerre ont épargné ce lieu paradisiaque, nous pourrions y rester des heures, mais le devoir nous appelle et nous devons reprendre la route. Notre périple nous conduit sur le Territoire des loups que nous traversons avec une certaine crainte, mais celle-ci s’estompe quand je comprends qu’ils ne nous feront rien. Ils doivent sentir que je suis des leurs, car il nous laisse volontiers passer sur la route sans jamais nous prendre en chasse. Toujours sur le Territoire des loups, nous traversons le fleuve Riez en empruntant le légendaire pont de ronce. Les légendes Galliennes racontent que durant l’ancien temps des sorcières vivaient sur le territoire des loups, elles auraient condamné le pont en jetant un maléfice afin que des ronces y poussent empêchant ainsi tout voyageur de pénétrer sur ce territoire. Aujourd’hui, le pont est praticable, mais les rambardes sont toujours couvertes de ronces tranchantes, c’est un spectacle assez angoissant à voir. Aux premières lueurs du jour, nous arrivons à la frontière Nord/Sud. Un immense mur de pierre protégé par des barbelés se dresse devant nous, tous les dix mètres se trouvent des casques noirs armés jusqu'aux dents, postés dans des nacelles suspendues, prêts à faire feu sur ceux qui tenteraient de passer par la force. Il n’y a que deux passages pour les voitures, un passage en direction du Nord et un passage en direction du Sud, souvent les grandes familles Bellãtriennes descendent dans le Sud afin de s’approvisionner en serviteurs, moi j’appelle ça des esclaves. Au niveau des barrières, les casques noirs portent des tenues de combat et sont clairement surarmés. Les coups de feu ne cessent de retentir et chaque minute un homme ou une femme tombe sous les balles de l’armée noire. Je n’en crois pas mes yeux il y a tellement de gens qui veulent passer de l’autre côté et qui se font abattre, tant de sang versé à cause de ces maudits Bellãtriens. C’est enfin notre tour de nous présenter au casque noir, il nous demande de sortir du véhicule, notre chauffeur est palpé et nos sacs sont inspectés. Alice entre très vite dans la peau de son personnage et appelle au scandale.

— Quelle honte ! Fouillez plutôt les Galliens ! Ne perdez pas votre temps à nous fouiller nous ! Arrêtez plutôt ces maudits rebelles !

— Pardon madame, mais c’est le protocole.

— C’est ridicule

Alice joue son rôle à la perfection, c’est même amusant de la voir jouer la comédie et parler sur ce ton à un casque noir. Une fois qu’il est sûr que nous ne sommes pas un danger, le garde nous demande nos passeports que nous lui présentons et nous pouvons passer la barrière. Une fois de l’autre côté du mur, c’est un tout autre monde qui s’ouvre à nous ; il n’y a plus de ghetto, les routes sont parfaitement goudronnées, les arbres impeccablement taillés, même l’air sent meilleur, il n’y a plus ses relents de mort, d’urine et de vomis. Nous quittons le Territoire des loups et continuons notre route vers Lutz. Nous traversons des villes extrêmement riches et à l’architecture impressionnante, mais la réalité de cette dictature nous revient en plein visage aux abords de chaque grande ville ; les serviteurs qui ont été envoyés dans le Nord vivent dans des bidons-villes insalubres, c’est pire que ce que nous vivons à Marsilla. Les maisons sont faites en chaumes ou dans d’autres objets de récupération, l’air retrouve sa puanteur et les gens sont plus miséreux que jamais. Tous ces pauvres gens qui vivent là sont les esclaves de grandes maisons Bellãtriennes, cela me donne la nausée. Un jour, nous les libérerons de toute cette oppression.

***

Nous arrivons enfin aux portes de Lutz, la ville est encerclée de grands remparts de pierres, mais nos faux passeports nous permettent d’y entrer sans aucun problème. Nous découvrons une ville somptueuse ; les bâtiments de verre s’élèvent dans le ciel et reflètent l’éclat du soleil sur les pavés blancs qui ornent les rues, les fontaines aériennes forment des rideaux d’eau retombant dans des aquariums géants. Les gens qui déambulent dans les avenues sont tous souriants, fiers et hautains, certaines femmes se promènent même avec des miroirs à la main. Le jour se couche peu à peu et nous pouvons voir les magnifiques lumières de la ville scintiller tel un millier d’étoiles. Il est 18h00 et nous arrivons devant l’hôtel, le bâtiment n’est pas comme le reste des gratte-ciels de la ville, celui-ci est plus rustique, il ressemble à un vieux château fait de grosses pierres apparentes.

— N’oubliez pas, maintenant vous êtes Mina et Rose Valentino. Comportez-vous comme des filles du parti Bellãtrien et prenez soin de vous, nous dit le chauffeur avant de sortir pour nous ouvrir la porte.

— On fera attention ! Merci.

Le chauffeur entre dans la peau de son personnage et fait appeler le service pour nos bagages.

— Suivez les domestiques en rouge et allez à l’accueil pour vos chambres.

— Merci.

La limousine s’en va aussitôt et nous nous retrouvons seules face au majordome.

— Si vous voulez bien me suivre mesdemoiselles.

Nous suivons le petit homme en rouge qui nous conduit jusqu'à la réception de l’hôtel où une hôtesse nous interpelle.

— Bonjour mesdemoiselles, puis-je vous renseigner ?

— Oui, bonjour, nous avons réservé une chambre au nom de Valentino.

—Oui bien sûr un instant… Ah oui c’est l’appartement terrasse, au dernier étage, Edward va vous accompagner… Edward !

Un jeune homme d’une vingtaine d’années s’approche de nous, prend nos bagages et nous fait signe de le suivre.

— Appartement terrasse… Passez un agréable séjour, dit-il en déposant nos bagages à l’intérieur.

Alice sort de son petit sac à main un gros billet et le tend au jeune homme. Ce dernier la remercie s’incline et sort de la pièce, puis Alice ferme la porte, nous pouvons enfin souffler. Elle prend le combiné de téléphone, appelle le roomservice et demande une limousine pour 19h45. Nous nous dirigeons ensuite dans la salle de bain afin de nous parer pour entrer dans l’arène.


Texte publié par Chipper2907, 18 juillet 2022 à 11h28
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