Pourquoi vous inscrire ?
«
»
tome 1, Chapitre 7 « Marley » tome 1, Chapitre 7

— Marley…

Une voix m’appelle au loin, est-ce celle de Logan ? Je suis peut-être morte à la suite de leurs coups. Ou alors la mort de Logan et la disparition de ma famille n’étaient qu’un mauvais rêve. Oui c’est ça, je vais me réveiller et Logan sera à mes côtés.

— Marley…

Je dois ouvrir les yeux pour savoir, je dois être sûre. Mais quand j’ouvre les yeux, je constate que je suis dans une maison que je ne connais pas. Je suis allongée sur une paillasse qui sent le bouc, je n’ai plus que mes sous-vêtements sur moi et j’ai horriblement mal au ventre.

— Marley…

Je tourne la tête et aperçois l’homme qui murmure mon nom depuis quelques instants; il est plutôt grand, blond avec de petits yeux malicieux de couleur noisette. Il doit avoir environ la quarantaine vu les nombreuses rides de son visage, je continue de le regarder quand un détail attire mon attention ; une longue cicatrice barre son visage de son œil gauche à son menton. Je connais cette cicatrice, je connais ce regard, mais je n’arrive pas me rappeler où j’ai bien pu voir cet homme.

— Marley… Ça va aller… me dit-il d’un ton apaisant.

— Qui êtes-vous ? Et qu’est-ce que je fais ici ? Nous ne sommes pas au quartier Sud !

— C’est exact Marley, nous ne sommes plus au quartier Sud, nous en sommes assez loin même. Quant à qui je suis, tu devrais le savoir…

J’essaye de faire marcher ma mémoire, mais celle-ci refuse de remettre un nom sur le visage de cet homme.

— Je vais t’aider un peu… Te souviens-tu de cette journée d’été quand tu avais environ quatorze ans…

—Vous savez, j’ai passé beaucoup de journées d’été quand j’avais quatorze ans…

— Oui, mais te souviens tu d’une partie de chasse avec ton père et quelqu’un d’autre ?

— La seule partie de chasse que j’ai faite avec mon père et un autre homme c’est avec son beau-frère, mon oncle.

Soudain, tout me revint en mémoire ! Il faisait très chaud ce jour-là, une grosse canicule nous avait enveloppée durant tout le mois de juillet et mon père avait décidé d’aller chasser un après-midi pour fêter l’arrivée de mon oncle. Nous étions tous très impatients de le rencontrer. Ma mère m’en avait toujours parlé avant sa mort et elle nous le décrivait comme un héros. Il faisait partie d’un gros groupe d’insurgés qui se battaient contre le gouvernement. Quand il est arrivé devant moi, il ne m’a pas de suite impressionnée. Je le trouvais assez quelconque, mis à part qu’il avait de magnifiques yeux. Mais quand je le vis chasser mon jugement a vite été modifié. Il ne ratait jamais sa cible, il était d’une telle précision. Mais pendant cette fameuse partie de chasse, je me suis un peu éloigné de mon père et j’ai été prise en chasse par un sanglier. Je serais morte si mon oncle ne s’était pas jeté sur moi pour me protéger, manquant de perdre un œil à cause de la mâchoire de l’animal. Mon père avait abattu la bête, mais mon oncle avait été grièvement blessé au visage.

En regardant plus attentivement l’homme qui est en face de moi, je vois à nouveau ce regard si perçant.

— Oncle Sam ?

— Et oui…

— Papa nous avait dit que tu étais mort lors d’une opération…

— Il valait mieux que je disparaisse quelque temps.

— Où sommes nous ?

— Dans l’une des grottes qui bordent les falaises de Marsilla. Tu ne crains rien ici.

— Pourquoi m’avoir enlevé ?

— Pour ta sécurité. Tu as mis en colère Roseline Blate et elle n’oublie jamais un visage. Te passer à tabac ne lui suffit pas, elle t’aurait sûrement fait fouetter à mort pour les mots que tu lui as dits aux funérailles.

— Merci… dis-je timidement.

— Tes blessures sont superficielles, tu vas pouvoir te lever, mais avant que nous sortions de cette pièce je dois te parler d’une chose importante. Ta mère t’a mise au courant de cette faculté que tu as reçue à ta naissance ?

— Oui.

— Bien, elle t’a dit que c’était l’héritage des Corvinus ?

— Oui, elle m’a parlé de tout ça.

— Il faut que tu saches que tes dons sont uniques, personne dans la famille n’a reçu pareil pouvoir sauf nos ancêtres bien entendu. Mais tu n’es pas la seule à avoir des facultés extraordinaires.

—Je ne comprends pas.

—Ta mère t’a parlé des expériences faites sur les Gallien ?

—Oui elle m’a dit qu’elle avait dû faire cela pour avoir le droit de passer les échographies.

— Elle a dit vrai. Dans les quartiers pauvres comme celui où tu es née, beaucoup de femmes n’ont pas hésité à servir de cobaye pour la science des Bellãtriens, ce qu’ils ignoraient en exposant toutes ces femmes à leurs produits c’est que des mutations alors invisibles aux premiers abords allaient être plus que visibles sur leurs enfants.

—Tu veux dire qu’il y a d’autres personnes qui possèdent le même don que moi ?

— Non, comme je te l’ai dit tes pouvoirs sont uniques et propres à la famille Corvinus. Mais nous avons vu des jeunes gens qui se nourrissaient de sang, d’autres qui pouvaient se rendre invisibles, certains maîtrisent le feu...

— Tu veux dire que le gouvernement a sans le vouloir fabriqué des êtres qui pourraient un jour le renverser ?

—Oui, c’est exact, mais ils ignorent tout de ces jeunes prodiges, et c’est mieux ainsi, plus nous en sauvons plus nous serons nombreux et plus nous aurons de chances face à eux. Parlons de toi maintenant, que t’a dit ta mère exactement sur ton don ?

— Que ces pouvoirs sont dans mes gènes, que cela vient de notre héritage familial.

— Ta mère ne t’a pas tout raconté. Vois-tu il y a des centaines d’années notre ancêtre Alexandre Corvinus possédait un don très spécial, à chaque pleine lune, il se changeait en loup.

— Maman m’a déjà raconté cette histoire quand j’étais petite.

— Il ne s’agit pas d’une simple histoire, c’est la vérité. Notre ancêtre a régné pendant très longtemps sur les terres d’Arcadia et puis au fil des centenaires, la lignée a dépéri et s’est presque éteinte, ce pays a été ravagé par des êtres assoiffés de sangs et de violence, nos ancêtres n’ont eu d’autre choix que d’abandonner ces terres. Et du peu de ce que nous savons, les habitants d’Arcadia vivent aujourd’hui coupés de notre monde moderne et personne n’ose s’aventurer au cœur des ténèbres sauf les « Messagers » peux être.

— Les messagers ? Je demande intriguée.

— Oui, des guerriers-sorciers qui autrefois étaient au service de notre famille et qui au fil des années ont tenté de maintenir leur pays à flot après le départ des rois et reines. Mais cette histoire ne nous concerne plus, nous avons émigré en Gallia depuis tellement d’années, et nous devons la reconquérir quoiqu’il nous en coûte. J’en reviens maintenant à toi, comme tu le sais nous avons toujours pu dans la famille parler au loup, entendre très finement ou sentir des choses que le nez humain ne peut sentir, et nous pouvons communiquer entre Corvinus par la pensée et nous pouvons vivre bien plus longtemps que la plupart des autres êtres humains. Mais jamais aucun Corvinus n’avait pu se changer en loup depuis nos ancêtres, personnes sauf toi…

— Si tu dis la vérité, cela veut dire que mon sang est encore plus spécial que celui de mes parents ?

—Oui c’est normal, car tes parents viennent tous les deux de la lignée des Corvinus

— Et tu crois que le fait qu’ils aient eu un enfant entre cousins ça change quelque chose ?

— Oui évidemment, il faut savoir que nos ancêtres voulaient une descendance de sang pur, alors ils ont couché entre frère et sœur ; Arthur et Clara Corvinus ont été les premiers. Ne me regarde pas avec un air choqué ma chérie, c’était monnaie courante à l’époque.

— Peut-être, mais ça reste assez étrange tu ne trouves pas ?

— Si bien sûr que tout cela est étrange, mais le passé est le passé et nous ne pouvons pas le modifier. Toujours est-il qu’ils ont eu quatre enfants viables ; Éric, Sélène, Cato et Sibyl. Complètement avide de pouvoir et toujours à la recherche du sang pur, Arthur a obligé ses enfants à coucher ensemble afin de perpétuer la descendance. Eric et Sélène ont eu un seul fils ; Victor Corvinus. Et Cato et Sibyl ont donné naissance à ta mère ainsi qu’à deux autres enfants. Choqué par le comportement de leurs parents, ils ont envoyé Victor et Alexandra loin l’un de l’autre pour que jamais on ne les oblige à se reproduire ensemble.

— Oui, mais ils se sont bien retrouvés puisque je suis là moi ?

— Oui ils se sont retrouvés, mais ils ne savaient pas qu’ils étaient cousins. Personne ne leur avait dit, puis un jour ils apprirent la vérité, mais n’ont jamais voulu se quitter, car ils s’aimaient trop. Voilà pourquoi tu as le sang le plus pur de toute la famille. Le sang de notre ancêtre coule à flots dans tes veines. N’oublie pas que notre ancêtre était un roi, ton sang est de lignée royale en totalité.

— Un roi qui n’est plus et dont le pays a sombré dans l’oubli.

— Un jour, tu comprendras mon enfant. Maintenant, je vais te poser une simple question, veux-tu te joindre à nous pour renverser le gouvernement ?

— Renverser le gouvernement ? Vous avez tous perdu la tête. Tu ne vois donc pas ce dont ils sont capables de faire ? En quelques heures, ils ont réussi à tout me prendre ! Le garçon que j’aimais, ma mère mon père et mon frère ! Ils sont intouchables !

— Marley si tu nous aides à renverser ce gouvernement nous pourrons ensemble sauver ton père et ton frère. Ils comptent autant pour moi que pour toi.

Sans comprendre pourquoi je me jette dans les bras de mon oncle, comme une petite fille perdue et apeurée. Il me serre contre lui et me caresse la tête comme pour me rassurer.

— Calme-toi, je suis là et je te protège. Repose-toi cette nuit, demain sera un autre jour, et je te promets, tu auras ta vengeance !

Et comme hypnotisé par ses paroles, je m’endors aussitôt.

***

Je sais que je rêve, car je vois ma mère et Logan près de moi. Je ne peux les toucher, mais je vois clairement leurs sourires. Maman s’approche de moi et me souffle quelques mots à l’oreille.

— N’ait pas peur ma chérie, je serais toujours près de toi. Je t’aime très fort. Sois digne de notre famille et sauve ton frère et ton père.

Puis Logan qui se rapproche de moi.

— Marley nous nous aimions tellement, utilise cet amour comme une force. C’est cet amour qui doit te rendre plus forte, il ne doit pas te détruire. Je t’aimerais toujours…

Tout devient alors noir, il n’y a plus personne à côté de moi, uniquement une fenêtre. Je m’en approche et remarque qu’il y a un grand loup de l’autre côté. Je me penche légèrement pour mieux le voir et je m’aperçois qu’il se penche également. Je m’approche donc de la fenêtre et quand je colle mon front contre celle-ci, il fait exactement la même chose que moi… Cette fenêtre n’en est pas une… C’est un miroir. Ce n’est pas n’importe quel loup que je vois, c’est mon propre reflet ! Non c’est impossible !


Texte publié par Chipper2907, 18 juillet 2022 à 11h22
© tous droits réservés.
«
»
tome 1, Chapitre 7 « Marley » tome 1, Chapitre 7
LeConteur.fr Qui sommes-nous ? Nous contacter Statistiques
Découvrir
Romans & nouvelles
Fanfictions & oneshot
Poèmes
Foire aux questions
Présentation & Mentions légales
Conditions Générales d'Utilisation
Partenaires
Nous contacter
Espace professionnels
Un bug à signaler ?
2451 histoires publiées
1082 membres inscrits
Notre membre le plus récent est Amecaïl
LeConteur.fr 2013-2023 © Tous droits réservés