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tome 1, Chapitre 3 « President Anderson » tome 1, Chapitre 3

Bien à l’abri au Dôme, à Lutz, le président Anderson préside sa réunion hebdomadaire avec tous ces conseillers. Il est inquiet, car depuis quelques semaines, la violence monte dans villes du Sud. Son gouvernement, établi sur la séparation de ce pays en deux et sur la peur est sur le point de s’effondrer et il ne sait plus comment reprendre les choses en main.

— Messieurs, Mesdames, soyez les bienvenus à notre réunion hebdomadaire. Avant d’aborder les points habituels, je tiens à attirer votre attention sur un sujet plus que sensible. Vous n’êtes pas sans savoir que certains quartiers du Sud tentent de se soulever ces dernières semaines. Ils pensent que leurs petites actions vont nous effrayer. Et que l’on soit bien clair, je n’ai pas peur, ils ne feront rien face à notre armée. En revanche, je crains que si nous n’intervenons pas d’autres se sentent pousser des ailes, si l’ampleur de ces groupes augmente nous pourrions rapidement être submergés. J’attends de vous des idées et des propositions messieurs.

Autour de la table, personne n’ose trop donner son point de vue, les grands conseillers du président connaissent sa cruauté et son peu de sang-froid. Mais plus ils attendent plus le président s’impatiente. Un homme se lève et se risque à prendre la parole, il s’agit d’Edwin Cuilerkook, un ancien journaliste qui n’a cessé de prôner la bienveillance des Bellãtriens durant de nombreuses années ce qui lui a valu une place au sein du conseil présidentiel.

— Monsieur le président, je pense qu’il ne s’agit là que d’un petit groupe d’insurgé et qu’il sera très facile de les faire disparaître, envoyez les au bagne et le tour est joué.

— Monsieur Cuilerkook, votre proposition est correcte, mais uniquement sur le court terme. D’autres viendront par la suite, non il faut une idée bien plus agressive, rétorque le président.

Une jeune femme se lève et s’incline devant le président avant d’exposer sa stratégie.

— Monsieur, sauf votre respect, je pense que nous sommes un peu trop coulants avec ces individus, nous devons les traquer et les éliminer. Mais cela doit être fait de façon intelligente, il faut renforcer la peur et la crainte de notre gouvernement. Ces petits peuples ne comprennent que cela. Nous devons leur enlever l’envie de nous défier. Les soulèvements se passent dans les rues de Marsilla, très bien ! Faites les se rassembler demain en place publique et faites choisir à chaque bureau d’ordre une personne par quartier qui n’est pas digne de notre clémence et faites les tous exécuter. Tout en diffusant les images en direct sur tous les postes de télévision. Croyez moi, cela les calmera et si certains n’ont toujours pas compris envoyez leur famille à Kilmoon. Nous devons être plus fermes et leur faire comprendre que le gouvernement commande !

Durant quelques secondes, le président reste silencieux, puis un sourire perfide se dessine sur son visage, l’air satisfait il lève son verre de vin.

— Madame, j’aimerais n’avoir que des conseillers comme vous à mon conseil. Nous allons voter, ceux qui approuvent ce choix, veuillez lever la main.

Toutes les mains se lèvent sans exception, le président boit une gorgée de vin et repose son verre. Durant la réunion, d’autres sujets moins sanglants sont abordés tels que la taxe sur l’alimentation, les nouvelles restrictions pour le passage du Sud au Nord, et le renforcement de la sécurité dans les rues de la capitale. Après deux heures de réunion, tous les sujets ont été abordés et le président peut enfin souffler. La diffusion télévisée est prévue pour le début d’après-midi, d’ici là le président peut passer quelques heures en compagnie de son fils. Il retourne dans ses appartements sans se faire prier. Une fois la porte fermée, il quitte ses souliers, enfile ses pantoufles bien moelleuses et s’installe dans son fauteuil préféré dans le séjour. Il met ses lunettes sur le bout de son nez et appel son fils.

— Peter, mon fils, ferais tu une partie d’échecs avec moi ?

Le jeune homme entre dans le séjour et rejoint son père sans un mot. Il prend place devant l’échiquier en souriant.

— Vous allez encore perdre père, dit le jeune homme en ricanant

— Laisse moi le mérite d’essayer au moins.

Le président est un tout autre homme en compagnie de son fils, il laisse de côté ses airs d’homme cruel et redevient un père aimant. Son fils ; Peter est quant à lui très différent de son paternel, c’est un jeune homme très athlétique ; les muscles de son torse se dessinent clairement sous son t-shirt aussi noir que ses yeux. De façon bienveillante, il fait un clin d’oeil à son père et l’invite à prendre place pour jouer. Alors que la partie commence, le jeune homme engage la conversation.

— Votre réunion a-t-elle été productive, père ?

— Tu le saurais si tu acceptais d’y prendre part.

— Vous savez très bien que je n’aime pas la politique et que toutes ces réunions m’ennuient, je préfère de loin l’aventure de mes missions de reconnaissance et de contact avec les autres pays. Mais racontez moi ce que vous avez décidé de faire, cela me permettra de me tenir informé.

— Tu sais que je ne suis pas censé en parler…

— Père, je suis votre fils, m’avez-vous déjà caché quoi que ce soit ?

— Non bien sûr. Tu as raison. Eh bien, sache que nous avons trouvé une solution pour calmer les paysans de Marsilla, une idée brillante de Rita Dechaumet. Cette dernière a proposé de faire choisir aux bureaux d’ordres de chaque quartier une personne et de tous les faire exécuter en même temps et en direct.

— Et qu’elle a été le résultat du vote ?

— Tu penses, tout le monde a approuvé. Dans quelques heures, il faudra que je fasse une annonce officielle télévisée et demain nous remettrons de l’ordre dans ces quartiers du Sud.

Le jeune homme fronce les sourcils et ne semble pas satisfait.

— Ma décision te déplaît mon fils ?

— N’avez-vous pas peur que cela n’embrase plus la situation ?

— Non, ils craindront d’autres réprimandes et se tiendront à carreau.

— C’est vous le chef de l’état père, je laisse à vos bons offices décider ce qui est le mieux. Si vous me le permettez, je vais me retirer, j’ai plein de choses à faire.

Le jeune homme s’incline devant son père un sourire au coin des lèvres et commence à quitter la pièce, puis, il revient sur ses pas et déplace son fou sur l’échiquier.

— Au fait… Échec et mat !


Texte publié par Chipper2907, 18 juillet 2022 à 11h13
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