La guerre…la plus grande guerre civile qu’on n’ait jamais vue en Gallia. Le conflit a commencé il y a plusieurs années. À l’époque, mes parents étaient encore des adolescents, mais les évènements qui se sont produits les ont transformés à jamais.
Ces dernières années avaient été dures pour les Galliens ; le bon président Maximilien était extrêmement malade, il n’y avait plus d’argent dans les caisses de l’état, le chômage était au plus haut et beaucoup de gens mouraient de faim et de froid. Le meilleur ami du président et aussi son bras droit ; monsieur Anderson tira parti de cette situation. Cet homme qui vivait dans l’ombre du président Maximilien depuis tant d’années créa un groupe de fanatiques extrémistes, vouant un culte inconditionnel à la science. Ils commencèrent avec des réunions secrètes et rapidement leur groupe prit de l’ampleur. Au fil des années, ils devinrent plus puissants et promirent de libérer Gallia de la famine grâce à leur science. Par une succession d’expériences et de tours de passe-passe, ils permirent à un grand nombre de citoyens de retrouver leur fortune perdue, en contrepartie ces hommes et ces femmes devaient prêter serment et servir pleinement la cause des Bellãtriens (c’est le nom qu’ils se donnaient). Monsieur Anderson était considéré comme le sauveur de ce pays, l'homme qui redonnerait espoir aux gens. Les Galliens corrompus et redevenus riches s’installèrent dans de splendides demeures autour de la capitale (Lutz) que monsieur Anderson avait entièrement modernisées et devinrent de plus en plus nombreux au fil des années. On les appelait les Galliens du nord.
Le président Maximilien décéda de façon très suspecte, les docteurs conclurent à une crise cardiaque, mais beaucoup d’entre nous savaient que les Bellãtriens y étaient forcément pour quelque chose. Ces derniers, avec Monsieur Anderson à leur tête, voulurent reprendre les rênes du pays, mais tous les Galliens restés fidèles aux traditions ancestrales, au culte de la nature et de la lune ne voulaient pas de ce nouveau parti politique et de cette science qui pourrait un jour tout détruire. Ils préféraient leur vie misérable et difficile, mais juste et pleine de bonté, plutôt que la corruption des Bellãtriens. Les points de vus étaient tellement divergeant, que des affrontements civils débutèrent rapidement. Toutes les villes de Gallia étaient à feu et à sang. Mais les Galliens du Nord aidés de leurs nouvelles technologies ne pouvaient que l’emporter face au petit peuple affaibli du Sud. Après deux ans de guerre civile, les Bellãtriens prirent le pouvoir et rebâtirent tout le pays à leur image. Ils divisèrent Gallia en deux ; au Nord les partisans Bellãtriens ainsi que leurs richesses et au Sud les ghettos regroupant tous les traditionalistes réduits au rang d’esclaves, condamnés à travailler pour les Bellãtriens. Ces deux parties du pays furent séparées par une frontière de vingt mètres de haut, étroitement surveillés par l’armée noire du nouveau président Anderson, que nous autres appelons les « Casques noirs ». Au départ, ils n’étaient que les membres d’une petite milice bellãtrienne, mais ils ont finalement reçu une formation militaire et un équipement de pointe afin de devenir la nouvelle police du pays. Ces hommes aux casques et aux cuirasses noires exécutent tous les ordres du président et n’ont pas d’état d’âme, je me demande encore aujourd’hui s’il reste une part d’humanité en eux.
Peu de temps après sa prise de pouvoir, le président Anderson, mis en place avec ses hauts conseillés, une nouvelle constitution indiquant les droits et devoirs de chacun. Expliquant également les règles obligatoires pour les populations du Sud, afin que personne n’oublie la place qui lui est attribuée :
« Article 1 : Les peuples soumis seront dans l’obligation de vivre dans les villes bordant le littoral Sud du pays.
RÉPRESSION : Toute fraude fera l’objet d’une exécution sans sommation.
Article 2 : Le passage de la frontière du Sud vers le Nord du pays sera formellement interdit aux populations du Sud.
RÉPRESSION : Toute fraude fera l’objet d’une exécution sans sommation.
EXCEPTION : Les Galliens choisis afin de servir une maison bellãtrienne recevront une autorisation spéciale de passage au moyen de la marque des serviteurs.
Article 3 : Les populations du Sud contribueront à la prospérité et au développement du pays en travaillant dans les usines, mines et manufactures installées dans chaque ville du Sud.
Article 4 : Les populations du Sud recevront un salaire en fonction de leur âge, leur situation familiale et leur capacité à travailler.
Article 5 : Le marché noir est formellement interdit ! La distribution de denrées alimentaires et de produits de première nécessité sera effectuée dans les hangars et aux jours prévus à cet effet par l’armée noire.
RÉPRESSION : Chaque fraudeur sera flagellé jusqu'à ce que le président de quartier estime la faute réparée.
Article 6 : Tout acte de rébellion, toute infraction, tout manquement aux devoirs des peuples du Sud est passible du fouet ou de la peine capitale. »
La liste des articles de la nouvelle constitution est trop longue et je ne les connais pas par cœur, mais il faut surtout savoir que nous autres dans le Sud avons perdu énormément de droits ; le droit de vote nous a été retiré, nos villes ont été ramenées à l’état primaire. Nous marchons dans la boue, nos maisons sont mal isolées et vétustes, nous n’avons plus d’eau chaude, notre seul chauffage est la chaleur de la cheminée, nous n’avons aucun magasin, tous les vivres sont apportés par les casques noirs une fois par mois, tout est rationné et très cher. Voilà pourquoi quand nous sommes venus au monde mon petit frère et moi, ma mère a pleuré durant des mois, elle ne voulait pas que nous soyons obligés de subir ce traitement, elle ne voulait pas que nous naissions esclaves. Mais mon père a toujours su se montrer optimiste et légèrement provocateur, c’est sûrement cette raison qui l’a poussé à m’appeler Marley. Il nous a souvent raconté qu’à l’époque de la démocratie beaucoup de poètes prônaient la paix et la joie de vivre. Parmi eux, Brian Edward Marley était le plus grand défenseur de la paix et de la liberté. Après la prise de pouvoir des Bellãtriens, toutes ses œuvres ont été interdites, comme presque tous les poèmes. Mais mon père possède encore des recueils de poésie prohibés qu’il tient de son arrière-grand-père, ces livres font partie de notre patrimoine historique et idéologique qui ne disparaîtra jamais. Voilà comment est devenue Gallia après la chute de la démocratie et la montée au pouvoir des Bellãtriens.
J’ai grandi dans le quartier Sud de Marsilla, la nourriture y est chère et de très mauvaise qualité, le marché noir est notre seul véritable moyen de subsistance, mais c’est au péril de nos vies. Je m’appelle Marley Corvinus et je viens de Marsilla, la ville la plus au Sud et la plus pauvre de Gallia.
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