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tome 1, Prologue tome 1, Prologue

Préface : Je n'avais jamais fait un rêve aussi étrange et stressant à la fois. J'avais l’impression que durant ce rêve, j'aurais pu faire tout ce que je voulais, mais j'en étais incapable comme si j'étais paralysé. Je me résolu donc à consigner ce rêve immédiatement dans un journal avant d’en oublier les détails.

SIMON OKINS

Prologue

Vêtu de façon peu ordinaire, il reflétait un peu la richesse de ceux qu’ils le connaissaient. Il avait toujours connu que ce village. Au premier regard, cet endroit inspirait une vague de profonde sérénité. Cette douceur persistante devenait presque obsessive et une naïveté pouvait nous engloutir pour permettre presque de croire que ce village soit aussi calme qu'il paraissait. Il était pourtant évident qu'aucun village ne pouvait être serein à ce point.

Il s’agit d’une époque peu éloignée de la nôtre où les gens vivaient encore des biens que la nature procurait dans des chaumières de pierres et de bois et où la modernité ne parvenait pas à s’imposer. Il ne fallait que peu d’effort pour changer cette illusion et ce garçon, par son imagination débordante alimentait ce besoin de changement que tous ressentaient. Il pouvait faire de cette apparence quelque peu monotone un endroit vivant. C’est ce que certaines gens qui y vivaient alors vous diraient, mais beaucoup d’autres vous répondraient que le fond de l'histoire qui changea Worton était plutôt les quelques évènements étranges qui s’y étaient produits. Ils avaient peut-être autant raison les uns que les autres ; les lieux étaient si calmes que même une histoire farfelue inventée de toute pièce pouvait faire le tour du village, un simple commérage de quartier, tout comme de nos jours les gens sont captivés par une télésérie en mal de connaître la suite.

Ce patelin avait toujours été un endroit où tout se devait d'être parfait, en apparence. Des évènements étranges sans explications ne convenaient pas, il fallait les expliquer. Toutefois, on pouvait difficilement expliquer rationnellement comment, en quelques heures en plein mois de juillet, pendant une journée de canicule, on pouvait faire du ski tellement il avait neigé. Il n'était pas question de quelques flocons un jour frais, car cela aurait été encore plausible et tout aurait serait oublié, mais qu’il neige dans une canicule… c’était autre chose. Il faisait chaud et on ne supportait plus la chaleur et pourtant, il fallut que tous attendent la fin de la tempête de neige pour circuler dans des rues rendues impraticables. La neige froide fondit durant une nuit entière.

On peut aussi parler de la route qui, sans explication raisonnable, changea de trajet, menant à un endroit différent et qui reprit son parcours d’origine le jour suivant. C’est ce que certains affirmèrent mais la plupart continuent encore de nier que cela se soit déjà produit. Ou encore cette charrette qui tomba à travers du petit pont de la rivière Nam comme si le sol était devenu aussi liquide que de l’eau. Elle resta prisonnière sans qu’on puisse expliquer comment le conducteur avait fait pour se retrouver sous le pavé de bois resté intact, suspendu dans un équilibre inquiétant, les chevaux paniqués d’être dans une telle posture. Ça, c’était dans les journaux ! Les volontaires mirent un jour complet à sauver l’homme prisonnier de cette position inconfortable. Un des derniers événements fut lorsque certains prétendirent avoir vu, pendant la durée d'une journée complète, des apparitions et des disparitions particulières dans leur maison. Certains avaient perdu des fenêtres, d’autres avaient vu leur maison s’agrandir, une porte s’ajouter ou encore un étage disparaître… avec les gens qui s'y trouvaient ! Le lendemain tout était de retour à la normale.

Durant cette courte période, beaucoup cédèrent à la panique et quittèrent le village pour ne plus jamais y revenir. Les journaux annoncèrent un mal très étrange qui frappait la région, pointant comme cause la santé mentale de ces citoyens. Dans ces années-là, cela avait suffit pour que tous ceux qui venaient habituellement faire affaires prennent peur, ce qui causa d'énormes pertes. C'était pourtant un endroit qui avait été auparavant amplement fréquenté au point que parfois on dénombrait même parfois plus de touristes que d'habitants.

Après quelques semaines, bien qu’on déclarât que ce mal étrange était passé et que tout était revenu à la normale, personne ne revint pendant de nombreuses années. Beaucoup de temps s’écoula avant qu'une impression de sérénité s'installe à nouveau.

On pouvait lire peu de temps après ces évènements un mot du maire qui avait été affiché dans les lieux publics, dans un but désespéré de faire revivre l’économie locale.

Avis du conseil municipal

Après plusieurs investigations sur les quelques évènements de la semaine dernière et sur l’état de panique qui nous a surpris, il nous faut aujourd'hui conclure que rien ne s’est réellement produit et il faut aller de l'avant. Notre imagination peut nous jouer des tours. C’est pourquoi il serait judicieux de taire le sujet définitivement, car ce n’est qu’ainsi que nous pourrons attirer de nouveau notre clientèle. Votre maire, Arnold Welm

Le maire d’un ordinaire mou et sans énergie avait tellement surpris tout le monde que chacun avait pris à cœur ce qu’il avait dit et l’histoire tendait à sombrer dans l’oubli.

Ce jeune conteur devint malgré tout la victime de tous ceux qui avaient écouté ses histoires qu’il racontait lors de diverses soirées. Il était l'unique personne à parler de choses impossible et on le soupçonnait d'avoir rendu des gens fous. Beaucoup l’accusaient malgré ses onze ans. Ce qui donnait du poids à leurs arguments, c'est lorsque certains constatèrent que ces événements vécus faisaient partie de certaines histoires qu’il avait déjà raconté. Selon lui, il ne faisait qu’amuser les autres. À l’origine, il avait été loin de se douter que ce qu’il disait pouvait trouver un jour un quelconque accomplissement.

L’histoire se tut définitivement quelques mois plus tard lorsqu’il disparut sans laisser de trace et sans avertir qui que ce soit et il ne revint jamais ; il avait alors douze ans.

Presque quatre-vingts ans s’écoulèrent et tout resta très ordinaire ; aucune autre chose étrange ne se produisit plus à Worton depuis cette semaine d'été bouleversante. Le village resta le même qu’avant et rien ne revint perturber sa tranquillité et on oublia presque cette légende.

Simon et la Cité d'Iwod © 2001 by J.R. Shelley est protégé sous la licence CC BY-NC-ND 4.0


Texte publié par JR_Shelley, 15 juin 2022 à 05h04
© tous droits réservés.
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