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La Volonté du Neuvième T1 - Retour aux sources
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tome 1, Chapitre 9 « L'examen d'entrée » tome 1, Chapitre 9

Le soleil était à peine levé quand Izuku rentra chez lui. Il s’était réveillé en avance et n’avait pas pû se rendormir, le stress de ce qui l’attendait aujourd’hui étant trop fort. Alors il était parti courir. Il n’avait pas cherché à aller vite ou loin, il voulait juste courir pour tenter d’apaiser ses nerfs pour passer la journée aussi calmement que possible.

Car aujourd’hui avait lieu l’examen d’entrée de Yûei.

Il se souvenait comme si c’était hier de celui de son premier vécu. La partie écrite de l’examen n’avait été trop difficile, mais la partie pratique avait été une catastrophe. Il avait réussi et était entré au Département Héroïque, oui, mais uniquement parce qu’il avait réagi à l’instinct quand Uraraka avait été prise au piège sous des gravats et que le Pointeur Zéro menaçait de l’écraser. Il aurait dû savoir que Yûei n’aurait pas permi à ce que les candidats se retrouver gravement blessé ou pire, mais l’expérience scolaire d’Izuku n’ayant jamais fait parti de la normalité, il s’était jeté à corps perdu contre le robot géant, ce qui lui avait en fin de compte assuré sa place. Aujourd’hui, il devait faire mieux, agir en vrai héros. Il trouvait ça vraiment injuste de connaître le système caché contrairement aux autres candidats, mais c’était mieux que de participer à l’examen de recommandation où il prendrait la place de quelqu’un qui le méritait.

Izuku voulait mériter sa place, non pas parce qu’il avait été un aspirant héros dans son premier vécu, mais parce qu’il se comportait vraiment comme un héros lors de l’examen. La première fois, il était tellement angoissé et paniqué qu’il avait oublié la règle numéro un de tout héros : priorité au sauvetage. Et il ne l’oubliera pas cette fois-ci. Jamais plus.

Sortant de la douche, il fouilla dans son armoire pour récupérer son uniforme et un ensemble de survêtement qu’il pouvait se permettre d’abîmer. Il se décida pour un vieux de couleur rouge ayant visuellement connu des jours meilleurs et qui commençait à être trop petit. Parfait. Pour éviter de ressembler à un plouc sans le sous, il remontera ses manches et retroussera un peu le bas du pantalon. Il avait déjà vu des gens porter leurs survêtements comme ça, donc il devrait pouvoir faire passer ça pour du style vestimentaire délibéré.

Izuku avait à peine fini de s’habiller que son regard se posa sur des papiers accrochés au mur de sa chambre, comme tous les matins. Et comme tous les matins, il n’en revenait toujours pas. Il avait été dans le même état depuis qu’il avait reçu le premier papier, il y a deux ans. Car aussi incroyable que ça l’était pour Izuku, il avait réussi à valider ses deux premières années de licence d’analyse des alters. Et bien évidemment, il n’en revenait toujours pas.

La première année avait été compliqué en termes de nouveauté et d’emploi du temps, mais une fois l’habitude prise, il avait été assez étonné d’avoir une grande partie des bases enseignées durant ses cours universitaires. Il savait qu’il était un nerd des alters autant qu’il était un nerd des héros, mais il n’aurait jamais pensé qu’il en savait autant sans même avoir suivi le moindre cursus officiel à ce sujet auparavant. Il avait donc réussi à boucler certaines de ses matières plus rapidement, lui permettant de se concentrer sur celles où il avait du mal. Découvrir qu’il avait validé son année avait été autant une joie satisfaisante remplie de fierté, qu’une grosse surprise. Tout comme l’année suivante. La difficulté avait bien entendu augmenter, mais Izuku aimait tellement les alters depuis toujours et cherchait tout ce qu’il pouvait dessus depuis qu’il savait lire et pouvait traîner sur internet, que finalement, seules les matières scientifiques lui avait vraiment posés de gros problèmes, car c’était un domaine sur lequel il ne s’était jamais aventuré avant.

Donc depuis qu’il avait reçu le papier de convocation pour les examens de sa troisième année de licence, Izuku était dans une sorte d’état un peu second. Ils étaient la semaine prochaine, et s’il les validait il pourrait faire sa quatrième et dernière année en même temps que sa première année à Yûei. C’était pratique que la dernière année dans les licences se passe principalement en entreprise et que Nezu avait accepté d’être son “patron”.

Entendant sa mère s’affairer dans la cuisine pour le petit-déjeuner, Izuku se secoua mentalement et alla la rejoindre.

‒ Bonjour, mon chéri. Comment te sens-tu ? demanda sa mère quand il entra dans la pièce.

‒ Ça va, je crois.

Il ne mentait pas vraiment. Il avait déjà vécu cet événement, et cette fois il maîtrisait suffisamment l’alter pour ne pas finir avec ses membres brisés par l’utilisation d’One For All. Ce qui ne l’empêchait pas de stresser sur le fait de réussir à obtenir le nombre de points suffisant pour réussir l’examen. Son déroulement avait été très court et chaotique, donc il ne s’en souvenait pas tant que ça avant l’arrivée du Pointeur Zéro, tellement qu’il était semi-paralysé par la peur.

Mais depuis ce moment, Izuku avait vécu des choses bien plus dangereuses et terrifiantes qu’un robot géant. Donc tout irait bien. Normalement.

‒ Tu as travaillé dur Izuku, je suis sûre que tu vas y arriver. Je suis fière de toi, mon chéri.

Le garçon ne put retenir ses larmes au coin des yeux. Il avait tellement voulu entendre ces mots dans son premier vécu. Sa mère les lui avait dit, c’est vrai, mais uniquement le jour de la rentrée. Pas avant. Car comme tout le monde, elle ne pensait pas qu’il pouvait être un héros sans avoir d’alter. En fait, même après qu’il ait obtenu son alter, elle n’y croyait pas beaucoup, toujours tellement inquiète pour lui. Mais dans ce second vécu, elle l’avait soutenu, lui accordant la possibilité de prendre des cours d’auto-défense, de parkour et de Krav Maga qu’elle n’aurait jamais accepté la première fois. Et elle faisait toujours le Rajio Taisô avec lui tous les jours, sans jamais louper une seule séance. Izuku ne savait pas ce qui avait déclenché un comportement aussi différent, mais il en était heureux.

Bien sûr, il savait que sa mère n’approuvait pas son choix de carrière car elle s’inquiétait qu’il soit blessé ou pire, mais elle l’avait accepté. Il savait aussi qu’elle avait accepté la proposition de Nezu en espérant qu’il préférait devenir analyste d’alters à la place de héros, mais elle ne l’a jamais obligé à choisir, et pour ça Izuku lui en sera toujours reconnaissant.

Ce qui le faisait culpabiliser de ne rien lui dire au sujet d’One For All et de son voyage dans le temps.

‒ Finis de manger. Tu dois avoir le plus de force possible pour l’examen, sourit sa mère.

Izuku acquiesça et termina son petit-déjeuner.

oOo Plus Ultra oOo

Katsuki sortit du wagon en grommelant intérieurement contre les figurants qui pullulaient dans le train et sur le quai de la gare. Quand il serait à Yûei, il allait falloir qu’il se débrouille pour arriver plus tôt pour éviter la foule, et ça l’emmerdait prodigieusement. Il n’avait pas l’habitude de prendre les transports, ses anciennes écoles avaient toujours été situées dans son quartier pourri, proches de la maison. Mais Yûei se trouvait à l’autre bout de la ville, faisant qu’il allait devoir changer son planning quotidien et se coucher encore plus tôt qu’il ne le faisait déjà. Il avait pris l’habitude de s’entraîner le matin, et il était hors de question de changer cette routine pour éviter les figurants allant en cours et au travail.

Les mains dans les poches, Katsuki remarqua que de plus en plus d’étudiants empruntaient le même chemin que lui. Il renifla avec dédain. Yûei était une école d’élite, y compris pour ceux qui ne voulaient pas postuler au Département Héroïque. Les places étaient chères, c’était la meilleure école du pays après tout. C’était l’endroit où All Might avait appris à devenir un héros ! Ce n’était donc pas un lieu que les péquenauds pouvaient espérer intégrer. Il fallait être le meilleur des meilleurs pour entrer à Yûei !

Et Bakugô Katsuki l’était. Il serait le plus grand des héros, deviendrait numéro un et dépasserait All Might lui-même !

Il s’entraînait depuis des mois maintenant, il allait écraser tous les autres figurants qui osaient penser qu’ils lui arrivaient à la cheville. Qui osaient penser qu’ils pouvaient être des héros. Les héros étaient ceux qui étaient les plus forts, et les figurants ne faisaient pas partie de cette catégorie.

Il aperçut une chevelure verte identifiable entre mille devant lui, et Katsuki se sentit grogner de colère.

« Le foutu Deku est là aussi, évidemment. »

Il était loin le temps où ils jouaient ensemble dans la cour de la maternelle, mais Katsuki se rappelait très bien que Deku avait toujours voulu être un héros. Comme tout le monde. Comme Katsuki. Le perdant avait toujours été plus faible que lui, plus pleurnichard, plus lent, plus empoté. Ils étaient tous les deux des exacts opposés. Katsuki était destiné à être le plus grand héros et Deku juste un figurant de plus. Son diagnostic de Sans-Alter n’avait fait que confirmer l’idée de Katsuki que Deku n’était rien qu’un caillou sur le chemin, sur son chemin.

Mais au lieu d’accepter son destin de sans valeur, Deku s’était rebellé. Il avait tout fait pour se tenir au même niveau que Katsuki, d’abord sur le plan scolaire, ensuite sur le plan physique.

Puis l’impensable était arrivé : Deku avait un alter.

Comment par la tignasse d’All Might, le foutu moins que rien de Deku sans valeur avait pu obtenir un alter ?! Une fois les quatre ans révolus, si l’alter ne se manifestait pas, c’était que soit il y avait une condition particulière d’activation de merde, soit qu’il n’y avait rien à activer. Et le diagnostic Sans-Alter était irrévocable. Quand on était Sans-Alter, on n’aurait jamais d’alter, point. Quant à une possible erreur de diagnostic, oui peut-être que cette merde pouvait arriver, mais dans ce cas l’alter se serait manifesté bien avant, et non pas au début de l’adolescence. Les alters ne fonctionnaient pas comme ça, bordel !

C’était louche. Putain de louche, même ! Mais les foutus éclairs verts qui parcouraient le corps du perdant quand il utilisait son alter prouvait bien qu’il en avait un, d’alter. Qu’il ne mentait pas. Et aussi dérangeant que ce soit pour Katsuki de savoir que le sans valeur avait dorénavant un alter et n’était plus tout en bas de l’échelle sociale, ce n’était pas le pire.

Non, le pire pour Bakugô Katsuki a été de comprendre que Midoriya Izuku avait un alter plus puissant que le sien.

Malgré le choc de voir que Deku avait effectivement un alter, et qu’il avait pu s’en servir pour contrer son coup de poing, Katsuki s’en était vite remis, et ce pour plusieurs raisons. D’abord, il n’y avait pas été trop fort quand il avait voulu le remettre à sa place lors de leur première rentrée au collège, il n’avait même pas utilisé son alter pour frapper, juste pour se propulser. Ensuite, on voyait bien que Deku avait du mal à contrôler son nouvel alter lors des séances d’entraînement alter, où il était à peine plus fort que le commun des figurants qui tournaient autour de Katsuki depuis toujours. Enfin, il se comportait toujours comme le faible qu’il avait toujours été en refusant de montrer sa pseudo nouvelle supériorité au reste de la classe comme il aurait dû le faire.

Tout cela dans son ensemble avait fait que Katsuki ne s’était pas senti menacé dans son objectif d’être le premier élève du collège de merde Orudera à entrer à Yûei en tant qu’aspirant héros. Deku était au coude à coude avec lui sur le plan scolaire, donc Katsuki s’était résigné à ce que le perdant entre au Département Général. Mais ce n’était pas bien grave, car personne ne se souvenait des figurants ayant été dans les autres départements en dehors de celui de l’héroïsme, de toute façon.

Puis, au début de cette dernière année du collège, Katsuki avait entendu involontairement le niveau de maîtrise de Deku sur son alter, alors qu’il en parlait à leur enseignant. Et il en était toujours fou de colère. C’était une putain de blague, ça ne pouvait être que ça ! D’ordinaire, savoir que quelqu’un n’arrivait à maîtriser que 10% de son alter en deux ans de temps, aurait fait rire Katsuki, car ça aurait prouvé que le figurant était un nul. Mais ce ridicule pourcentage permettait à Deku d’être presque au même niveau que lui. Lui qui devait être le meilleur, lui qui devait détrôner All Might ! Il était hors de question qu’un perdant tel que Deku le dépasse !

Sauf que les autres ne semblaient pas être d’accord. Si les figurants de leur classe et du reste de l’école comprenaient que Katsuki était toujours au sommet de la chaîne alimentaire, ils comprenaient aussi qu’il n’était pas le seul à y être. Ils reconnaissaient que l’alter de Deku était puissant et supérieur au leur. Et les enseignants, qui jusqu’ici l’avaient laissé remettre Deku à sa place - verbalement, car il n’avait jamais réussi à attraper ce foutu perdant - se mettaient désormais à lui faire la morale sur son comportement et à écrire des avertissements sur son dossier scolaire. Heureusement qu’ils étaient temporaires, sinon Katsuki n’aurait sans doute pas pu s’inscrire à l’examen d’entrée de Yûei. Tout ça à cause de Deku.

Tout ce qui se passait mal pour lui depuis le début du collège était la faute de ce stupide Deku. S’il n’avait pas eu d’alter, rien n’aurait changé et Katsuki serait toujours le meilleur aux yeux des autres, et personne n’essaierait pas de lui arriver à la cheville en pensant qu’il était devenu faible. Tout ça parce qu’il avait été sauvé par All Might d’un vilain boueux peu après la rentrée de troisième année. Katsuki aurait tout à fait pu se débrouiller tout seul, ok. Mais le héros était arrivé avant qu’il ne puisse réagir plus que de créer une explosion pour tenter d’assommer le vilain. Les figurants qui le suivaient à ce moment-là étaient en mode fanboy devant All Might, mais Katsuki s’était senti humilié. Un héros n’a pas besoin d’être sauvé, et un futur héros non plus ! S’il avait besoin d’être sauvé, c’était qu’il n’était pas assez fort, et c’était inadmissible ! Il devait être le meilleur des héros ! Et depuis, il s’entraînait encore plus dur pour montrer à tout le monde qu’il n’était pas faible.

Katsuki ne pouvait pas être au même niveau que Deku. Il ne pouvait pas le laisser arriver au même niveau que lui. Et l’examen d’entrée de Yûei était le meilleur moyen de montrer au perdant où était sa place, c’est-à-dire en-dessous de Katsuki, comme tous les autres figurants. En début d’année, il avait obtenu un A à l’examen blanc de Yûei, donc Katsuki était sûr qu’il exploserait le record du département en passant le vrai cette après-midi. En même temps, vu la facilité des questions que Katsuki avait eu sous les yeux pour l’examen blanc, ça allait franchement être du gâteau.

‒ Dégagez de mon chemin, stupides figurants ! grogna-t-il en voyant un groupe d’imbéciles se pâmer devant les portes de Yûei et encombrer le passage.

Quelle bande de tocards. Yûei était un lycée héroïque d’élite, ils n’avaient aucune chance. C’était même à se demander pourquoi ils essayaient. Le regard meurtrier, Katsuki se dirigea vers l’auditorium où se dérouleraient les explications de la partie pratique de l’examen. Il se demanda vaguement s’il y aurait des héros de présents. Après tout, les écoles héroïques embauchaient des héros pour former les futurs héros, c’était donc logique qu’ils soient là au moment de l’épreuve. Katsuki espérait beaucoup qu’il y en ait, comme ça il pourrait leur prouver en direct qu’il était le meilleur parmi tous les figurants qui postulaient.

Katsuki fut sorti de ses pensées au moment où il rejoignit sa place, par la présence du figurant qui était déjà assis à côté de lui. Figurant qui n’était autre que le putain de Deku. Il fallait toujours qu’il soit dans le chemin de Katsuki, ce n’était pas possible. Il en avait marre que ce perdant le prenne encore plus de haut depuis le début du collège, comme s’il était meilleur que lui. Ce n’est pas parce qu’il avait miraculeusement obtenu un putain d’alter qu’il était devenu plus fort que lui. Et là, il se permettait de ne même pas lui adresser un regard, comme s’il considérait Katsuki comme inférieur. Inadmissible ! Pour qui Deku se prenait-il ?! Il allait lui faire comprendre à ce moins que rien de Deku qu’il avait tort de se croire supérieur en le remettant à sa place une bonne fois pour toutes. Tout de suite.

Katsuki s’avança en sortant ses mains de ses poches, un sourire des plus mauvais sur le visage. Mais avant qu’il ne tente quoique ce soit, il perçut du mouvement du coin de l’œil. Les autres candidats s’installaient autour d’eux. Merde. Il était tellement en colère contre Deku qu’il avait occulté le brouhaha que faisaient ces stupides figurants. Katsuki ne pouvait pas remettre Deku à sa place sans que ça soit perçu comme du sabotage de la part des enseignants.

« Fait chier ! »

Rongeant son frein, Katsuki s’assit sur son siège, les bras croisés. Qui avait imprimé les foutus papiers de convocation qu’il les lui fasse bouffer par les trous de nez ?! Ce n’était pas parce que lui et Deku venaient du même collège qu’ils devaient s’asseoir ensemble, putain ! Ils n’avaient pas été aussi proches physiquement depuis la maternelle, les tentatives de Katsuki pour remettre Deku à sa place ne comptant pas.

‒ BIENVENUE À TOUS À MON LIVE SHOW ! EVERYBODY SAYS “YEAH” ! hurla soudainement Present Mic sur scène, en sortant de nulle part, l’immense logo de Yûei s’affichant sur l’écran derrière lui.

« Nan, mais il se croit où ? À un putain de concert ? »

‒ Y-Yeah !

Katsuki tourna la tête, ahuri. Est-ce que le perdant venait vraiment de répondre au héros ? Il était au courant qu’il passait l’examen d’entrée pourtant. Même Deku, avec son attitude de moins que rien, ne pouvait pas être venu jusqu’ici pour juste voir de près des héros. Katsuki ne pensait pas que Deku pouvait être un nerd de héros, en même temps ils n’étaient pas amis, mais jamais le perdant n’avait montré un intérêt de fanboy envers les héros. Pourtant, s’il osait crier au milieu d’une foule silencieuse pour faire plaisir à un héros, c’est qu’il devait l’être. Encore une preuve de plus que Deku se foutait de lui et le prenait de haut. Il retourna son attention sur la scène en grognant, pour écarquiller les yeux quand il vit que Present Mic semblait littéralement rayonner de joie derrière le podium. Putain, mais c’était un héros professionnel ou un chiot en manque d’attention ?! Ils étaient à Yûei, bordel ! Pas dans une école de seconde zone !

‒ THANK YOU LISTENER ! cria le héros, tout sourire. Ok, je vais vous renseigner sur comment le test va se dérouler ! ARE YOU READY ?!

‒ Yeah !

Cette fois, Deku ne fut pas le seul à répondre à Present Mic, bien qu’ils n’étaient pas nombreux non plus. Mais le héros ne semblait pas s’en soucier tellement il rayonnait de joie.

‒ Ok, soyez attentifs ! L’épreuve pratique durera dix minutes dans une réplique d’un quartier urbain. Vous pouvez prendre avec vous, ce que vous voulez ! Après cette présentation, vous rejoindrez la zone qui vous a été attribuée. OK ?!

Katsuki regarda sa convocation portant son nom, son identifiant de candidat, l’heure de l’examen, et le plus important, la zone dans laquelle il prouverait à tous qu’il était le meilleur. Sur les sept terrains, il était sur le A. Évidemment, en tant que meilleur, il se trouvait sur le premier terrain.

Il jeta un coup d’œil au papier de Deku et ne put retenir un claquement de claquement de langue énervé. Deku se trouvait sur le terrain B. Il ne pourrait pas le remettre à sa place durant l’examen. Deku ne perdait rien pour attendre. Katsuki serait celui qui entrerait à Yûei, pas lui.

‒ Sur chaque terrain, vous rencontrerez trois types d’ennemis, poursuivit Present Mic, tandis que lesdits ennemis s’affichaient sur l’écran. Leur valeur est proportionnelle à leur niveau de difficulté. Vous devez utiliser vos alters pour les vaincre et augmenter votre score. Évidemment, tout acte anti-héroïque comme attaquer les autres concurrents est interdit ! OK ?!

‒ Excusez-moi, j’ai une question ! interrompit un figurant en se levant de son siège, le bras levé et droit comme un manche à balais.

‒ SHOOT, LISTENER !

‒ Sur le fascicule, il y a indiqué quatre types d’ennemis ! Si c’est une erreur, c’est indigne d’une école d’élite aussi prestigieuse que Yûei ! Nous sommes ici pour bénéficier de l’enseignement des plus grands !

Ah, encore un abruti qui pensait mieux savoir que tout le monde ! C’était écrit sur le fascicule le nombre de points que rapportait les ennemis, et celui que Present Mic n’avait pas présenté en rapportait zéro. Il ne fallait pas être un putain génie pour comprendre que cet ennemi était inutile et sans valeur ! Et ça voulait devenir un héros ? Lamentable.

‒ Nice remark, thank you, candidat n°7111 ! fit le héros en levant le pouce vers le figurant. Le quatrième type d’ennemi vaut zéro point ! C’est juste un trouble-fête ! Il y en a un par terrain et qui se déchaînera dans un espace limité. Il n’est pas invincible, mais comme il ne rapporte rien, je vous conseille de ne pas vous y frotter !

‒ Merci, et pardon pour l’interruption ! s’exclama le figurant en s’inclinant dans un angle de quatre-vingt-dix degrés.

Voilà, Katsuki avait raison. Encore une fois. Cet ennemi n’était qu’un truc inutile qu’il fallait juste éviter.

‒ C’est la fin de la présentation ! Now, laissez-moi prononcer la devise de notre lycée ! Comme l’a dit le fameux “héros” Napoléon Bonaparte : « Il est noble et courageux de surmonter l’infortune ». Au-delà des limites… PLUS ULTRA !

La salle resta silencieuse, mais Katsuki pouvait voir que tout le monde avait un visage déterminé. Il renifla avec dédain. Il n’y avait que les meilleurs des meilleurs qui pouvaient entrer à Yûei, et Katsuki en faisait définitivement partie.

‒ Je vous souhaite good luck !

Katsuki eut un sourire sauvage. Il n’avait pas besoin de chance : il était Bakugô Katsuki !

.

.

Indifférent aux autres candidats autour de lui, Hitoshi était occupé à maudire toutes les divinités existantes de tous les univers connus, possibles et imaginables.

Des robots. Des putains de robots !

Pourquoi rien ne pouvait-il être simple dans sa vie ?

Bon, il reconnaissait que ça aurait pû être pire, ses deux parents étaient toujours en vie, l’aimaient et s’en fichaient de son alter. Principalement parce que sa mère en avait un similaire.

Mais sa famille n’était pas le reste du monde, en particulier ses camarades de classe. L’école primaire n’avait été qu’une guerre unilatérale contre lui, tous les enfants pensant qu’il était un futur vilain et faisant tout pour qu’il ait des problèmes. Les enseignants étaient un peu plus compréhensifs, car son alter venant d’arriver Hitoshi n’en avait pas encore le contrôle et paniquait dès qu’il s’activait par accident, et parce que l’un des adultes avait lui aussi un alter mental. Mais ça n’avait pas empêché la discrimination de la part des élèves, le laissant amer et sans ami. Le collège avait à peine été mieux, ou plutôt similaire mais différemment. Ses camarades de classe évitaient de lui parler sauf quand certains voulaient faire de mauvaises choses, et les professeurs étaient beaucoup plus intransigeants. Sans parler de la discrimination qui était toujours là.

Hitoshi voulait devenir un héros professionnel pour montrer à tous que même avec un alter digne d’un vilain, il pouvait être un héros. Il voulait aussi aider les gens, ce que peu de personnes avaient fait pour lui. Mais il devait avouer que son dépit et son amertume étaient ses principales motivations pour entrer dans le Département Héroïque de Yûei.

Maintenant Hitoshi s’en voulait d’avoir été naïf et de n’avoir postuler uniquement qu’à Yûei. Il avait fait une demande pour les Études Générales, au cas où pour ne pas se retrouver le bec dans l’eau, mais il ne pensait pas qu’il échouerait à l’examen pratique avant que celui-ci ne commence.

« Est-ce que ça vaut la peine que je me présente sur le terrain ? »

Seuls ceux faisant partie des trente-six meilleurs scores pourront entrer en Héroïque. Son alter, Brainwashing, ne fonctionnait que sur les humains et comme il ne pouvait pas s’en servir sur les autres concurrents sans être disqualifié, autant dire que Hitoshi n’en ferait pas partie. Il valait mieux s’épargner l’humiliation de se retrouver avec zéro point, et se concentrer sur la partie écrite de l’examen, qui était commune à tous les départements.

Perdu dans ses pensées moroses, Hitoshi ne regardait pas vraiment où il allait, et finit par bousculer quelqu’un.

‒ Désolé. Je ne faisais pas attention où j’allais.

‒ Non, pas de soucis. Je suis un peu nerveux, donc moi non plus je-

L’interruption obligea Hitoshi à mieux regarder la personne qu’il avait bousculée. Plus petit que lui, des cheveux verts bouclés en désordre avec de grands yeux verts, agrémentés de taches de rousseur sur les joues. Le garçon le regardait étrangement. Merde, est-ce qu’il venait de son collège ? Ou de son quartier ? Savait-il pour-

‒ Ça va ?

‒ Hein ?

‒ J-je veux dire, t’as pas l’air en forme, expliqua le garçon, nerveusement. Moi aussi j’ai eu du mal à dormir cette nuit, donc si tu vas pas bien peut-être que tu devrais aller à l’infirmerie avant le début de l’épreuve, et-

‒ Non, c’est bon, le coupa Hitoshi. Je suis insomniaque, donc les cernes font partie de ma panoplie naturelle.

Le garçon ne le connaissait pas. Hitoshi en était soulagé. Il partait déjà avec un handicap avec son alter, il n’avait donc pas envie de se faire des ennemis avant même la rentrée scolaire. La présentation de début d’année serait largement suffisante pour ça.

‒ Oh. D’accord. Mais t’as quand même pas l’air d’aller bien, insista le garçon.

‒ J’ai un alter mental, et il ne fonctionne pas sur les robots, finit par lâcher Hitoshi, plus pour être laisser tranquille qu’autre chose. C’est donc fini pour moi.

‒ Pourquoi ? Tu ne dois pas abandonner !

Hitoshi cligna des yeux, surpris. Est-ce que ce garçon se rendait compte qu’il encourageait l’un de ses adversaires ? Si Hitoshi abandonnait, ça lui ferait une personne en moins contre laquelle se battre pour les points.

‒ Je ne peux pas utiliser mon alter contre les robots, répéta-t-il sans trop savoir pourquoi.

‒ T’es pas obligé, lui répondit le garçon avec un grand sourire. Present Mic a dit qu’on pouvait prendre ce qu’on voulait avec nous, donc si t’as un bâton, tu peux l’utiliser pour taper les robots avec.

C’était… pas si bête. Mais pouvait-il trouver une arme de fortune ? Surtout qu’il fallait qu’elle soit suffisamment solide pour détruire un robot fait de métal. Et à part de quoi écrire, Hitoshi n’avait rien apporté pour l’examen. Il n’avait même pas le temps de chercher quoique ce soit qui pourrait être utilisé de cette façon !

‒ Et puis, rajouta le garçon en chuchotant, le but d’un héros n’est pas de vaincre les vilains.

Avant que Hitoshi puisse ne serait-ce qu’ouvrir la bouche, le garçon aux cheveux verts avait disparu dans ce qu’il restait dans la foule.

Qu’est-ce qu’il venait de se passer ? C’était un ruse ? Un test ? Cela faisait-il partie de l’examen ? Si ce n’était pas le cas, était-ce normal qu’un candidat en aide un autre ? C’était quoi ce bordel ?! … Et qu’est-ce qu'il voulait dire sur le fait que vaincre les vilains n’était pas le but des héros ? Hitoshi ne comprenait rien. Cela ne l’empêcha pourtant pas de se changer dans les vestiaires et de rejoindre le bus qu’il emmènera sur son terrain désigné.

Hitoshi ne savait pas trop pourquoi il essayait alors que toutes les chances étaient contre lui. Sans doute parce que les paroles du garçon aux cheveux verts faisant plus ou moins écho à d’autres qu’il avait déjà entendues, ou plutôt lues. Il y a plus d’un an, quand il s’était vraiment décidé à tenter de rentrer à Yûei, Hitoshi avait cherché comment améliorer son alter, et était tombé par hasard sur quelqu’un sur internet qui aidait les gens avec leur alter. Il n’avait jamais dit à Ku en quoi consistait son alter, juste qu’il fonctionnait sur les humains et qu’il était de type mental, et qu’il voulait entrer à Yûei en tant qu’apprenti héros.

Ku n’avait pas pu beaucoup l’aider avec si peu d’informations, mais Hitoshi ne se sentait pas assez en confiance pour en dire plus. Il avait déjà assez de problème dans la vie réelle, ce n’était pas pour se faire harceler sur internet en plus. Mais Ku eut l’air de comprendre les réticences de Hitoshi et au lieu de lui parler de son alter, il lui a fourni à la place un programme d’entraînement physique, avec comme argument :

“Si tu comptes trop sur ton alter, tu ne sauras rien faire sans, et c’est une grande faiblesse pour un héros. Développe ton corps, apprends à te battre sans ton alter, car il y aura forcément des moments où tu ne pourras pas l’utiliser et sera donc inutile dans un combat.”

Et Ku avait eu raison. Et Hitoshi tort de ne pas l’écouter. Du moins, à ne pas l’écouter entièrement. Il avait suivi le programme que Ku lui avait envoyé, ainsi qu’appris les bases de l’auto-défense. Mais en toute honnêteté, Hitoshi n’avait jamais imaginé que l’examen d’entrée de Yûei serait de combattre des robots. Il se serait acheté une batte de baseball en métal pour l’occasion sinon.

‒ Ok ! START ! hurla soudainement Present Mic quelque part au-dessus d’eux.

Les candidats étaient confus, se regardant les uns les autres devant l’entrée du terrain.

‒ WHAT ? Vous vous attendiez à un compte à rebours ? Certains sont déjà partis ! GO !

Ce fut l’effervescence où tout le monde se mit à courir à l’intérieur du terrain comme si leur vie en dépendait. Et Hitoshi n’était pas en reste. Il ne savait toujours pas comment il allait faire pour battre les robots, mais maintenant qu’il était là, autant essayer jusqu’au bout.

Devant lui se déroulait un véritable chaos. Les candidats se lançaient à corps perdu contre les pointeurs, créant un immense barrage explosif. Dans la mêlée, Hitoshi ramassa un long tuyau de métal tombé d’un Trois Points, décidé de s’en servir comme arme en désespoir de cause. Ça ne lui servirait sans doute pas, mais ça lui donnait l’impression de ne pas être sans défense.

Il s’éloigna du gros du combat, cherchant dans les rues transversales des pointeurs isolés qu’il pourrait essayer de détruire en les matraquant. Ce que Hitoshi réussit, étonnamment. Bon, ce n’était que des Un Point, mais c’était toujours ça. Et plus que ce qu’il s’attendait au moment de la présentation. Sa détermination revigorée, il se mit à traquer les robots avec plus d’énergie.

À la moitié du temps imparti, la détermination de Hitoshi était redescendue. Même s’il arrivait à obtenir des points, ce n’était pas suffisant pour réussir l’examen. Il était sur le point d’abandonner quand il vit un candidat se faire prendre à revers par un Un Point et ne pas le remarquer, trop occupé à finir de détruire un Trois Points.

Hitoshi n’était pas ce qu’on pouvait appeler quelqu’un de gentil, les gens ne lui laissant pas le choix, mais il n’était pas un connard non plus. Et puis, il avait échoué et décidé d’abandonner, donc autant se sentir utile jusqu’à la fin de l’examen. Ne serait-ce que par acquis de conscience. Et ça lui ferait toujours un point supplémentaire.

‒ Derrière toi ! cria-t-il au moment où le Un Point visa l’autre garçon, qui réussit néanmoins à esquiver le tir.

Hitoshi en profita pour l’abattre.

‒ Wow ! Merci du coup de main, mec. Je ne l’avais pas vu !

Puis il s’en alla, laissant le cerveau de Hitoshi faire tilt.

Était-ce de ça que le garçon aux cheveux verts parlait ? Est-ce qu’il… fallait aider les autres candidats ? Est-ce que ça comptait ? Hitoshi avait toujours travaillé en solo, et n’était donc pas habitué à se retrouver en groupe, surtout pour quelque chose d’aussi important qu’un examen. Mais…

Mais quoi qu’il fasse il avait échoué, donc Hitoshi n’avait rien à perdre à suivre le conseil du garçon aux cheveux verts, pas vrai ?

.

.

L’examen d’entrée pour le Département Héroïque de Yûei était le plus difficile du Japon. Sans parler du niveau scolaire attendu et requis par l’école. Tout le monde le savait, mais ça n’empêchait pas des centaines de candidats de tenter leur chance chaque année.

Beaucoup d’adolescents voulaient être des héros, mais presque tout autant de ces adolescents savaient qu’ils échoueraient. Si certains étaient suffisamment motivés pour postuler dans tous les lycées héroïques qui leur étaient accessibles, d’autres ne passaient l’examen que comme une sorte de rituel de passage.

Cela avait toujours enthousiasmé Nezu de voir les gens essayer même quand ils savaient qu’ils ne réussiront pas. Non pas parce qu’il avait des tendances sadiques comme le disaient les mauvaises langues, mais parce que la démonstration de cette volonté de ne pas abandonner pouvait engendrer de grandes choses.

Et l’exemple le plus flagrant que Nezu avait sous les yeux était Midoriya Izuku.

Toutes les chances étaient contre lui, et pourtant il n’a jamais abandonné son rêve d’être un héros. Et il en a été récompensé en rencontrant All Might, la seule personne qui pouvait lui permettre d’accéder à son rêve de toujours.

Nezu avait été sincère quand il avait dit à Midoriya qu’il pouvait être un héros sans avoir d’alter. Mais il avait dit cela en se basant sur le Midoriya qu’il connaissait, et non pas celui qu’il avait été dans sa première temporalité. Et honnêtement, il ne sait pas s’il lui aurait tenu le même discours. Peut-être que si après tout, mais d’une façon différente. Il l’aurait encouragé, bien sûr car c’était le rôle d’un éducateur, mais il lui aurait aussi dit de se laisser une porte de secours au cas où. En fait, il aurait essayé de lui faire faire le même parcours qu’Aizawa : première année en général, et s’il montait sur le podium, possibilité d’être transféré en héroïque pour la deuxième année. Et ainsi, peut-être, Yûei et le Japon auraient connu leur premier Héros Sans-Alter.

Mais Midoriya Izuku avait choisi d’accepter One For All, faisant que cet avenir au potentiel incroyable n’existera jamais. Et Nezu ne pouvait pas malgré tout en être triste ou déçu, parce que ce jeune garçon avait toutes les qualités pour être un grand héros, quoi qu’il choisisse.

Tout en modifiant involontairement les choses de par ses actions spontanées.

Le principal de Yûei avait mémorisé tous les cahiers que Midoriya avait écrit sur les évènements futurs qui s’étaient déroulés dans sa première chronologie, et les résultats affichés actuellement à l’écran ne correspondaient pas à la liste donnée par le garçon.

Nezu ne put s’empêcher de rire, effrayant la majorité de son personnel et faisant soupirer de désespoir les autres.

Puisque un changement venait d’avoir lieu, pourquoi ne pas en profiter pour en faire d’autres ?


Texte publié par Yuedra, 11 mars 2022 à 17h02
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tome 1, Chapitre 9 « L'examen d'entrée » tome 1, Chapitre 9
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