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La Volonté du Neuvième T1 - Retour aux sources
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tome 1, Chapitre 11 « Désillusion et contact » tome 1, Chapitre 11

Katsuki était dans une putain de colère. Non, virez ça. Katsuki avait la putain de rage ! Rien de ce qu’il avait prévu ne s’était déroulé comme il le fallait, le faisant paraître comme un figurant parmi tant d’autres.

La première chose qui avait merdé, était qu’il avait obtenu la deuxième place à l’examen d’entrée. La deuxième place derrière Deku ! C’était Katsuki qui aurait dû être premier à ce putain d’examen de merde, pas Deku ! Le fait que le principal de leur collège merdique les félicite tous les deux, comme s’ils étaient sur un pied d’égalité n’avait pas arrangé les choses, mais c’était courant depuis la première année, alors Katsuki avait réussi à ne faire aucune remarque. Mais il ne s’était pas gêné pour coincer le perdant dans un coin tranquille dès qu’ils avaient été laissés seuls. Sauf que Deku n’avait bien sûr pas eu peur, en plus de lui répondre comme d’habitude, une lueur de défi et de supériorité dans les yeux. Katsuki savait qu’il ne pouvait pas le frapper (ça s’entendrait et serait mis dans son dossier), alors il lui avait hurlé dessus d’être une putain de gêne, de le prendre de haut et de bousiller son avenir.

Ce que Deku lui avait répondu l’avait rendu suffisamment sans voix et immobile pour que le lâche s’enfuie.

“C’est toi qui bousilles ton avenir Kacchan, pas moi. Car tu as oublié la raison pour laquelle les héros existent.”

Autant dire que ce n’était pas du tout la réponse à laquelle il s’attendait.

Et ce foutu surnom enfantin… ça faisait combien de temps que Deku ne l’avait pas utilisé ? Depuis la maternelle au moins. Depuis l’incident. Il y avait eu certaines fois où Deku l’utilisait par habitude avant de se corriger, mais oui, ça faisait des années qu’il n’avait pas entendu le perdant l’appeler de cette façon. Et Katsuki aurait dû être en colère de se faire appeler comme ça, il n’était plus un tout-petit ou un môme, mais au lieu de ça, il s’était stoppé sans savoir pourquoi. Ça lui avait fait quelque chose, mais il ne savait pas quoi.

Puis le reste de ce que Deku lui avait dit avait percuté son cerveau, et il avait explosé de colère. Comment ça, il bousillait lui-même son avenir ?! Il était Bakugô Katsuki, il était né pour réussir ! Tout chez lui le prouvait : son alter, son intelligence, son assurance, sa détermination, sa force, sa volonté d’être encore meilleur qu’il ne l’était déjà ! Tout !! Et Deku osait lui dire ça en face ?! Autant dire que la journée de Katsuki avait été encore moins bonne que toutes celles qui l’avaient précédée depuis la rentrée en première année.

La deuxième chose qui avait merdé, avait été de découvrir dans quelle classe il avait été envoyé : la 1-B. B ! Pourquoi se retrouvait-il dans la seconde classe héroïque, alors qu’il avait fait l’un des plus hauts scores de l’examen ?! C’était incompréhensible ! C’était insultant et dégradant pour lui ! Il était Bakugô Katsuki, le meilleur des aspirants héros de cette foutue école qu’était Yûei, et le futur héros numéro un qui détrônerait All Might lui-même ! Il ne pouvait pas être en 1-B ! Jusqu’à présent, il s’était toujours moqué de la classe dans laquelle il se trouvait, car ce n’était que des écoles merdiques sans importance. Mais Yûei ne l’était pas. C’était la meilleure école de héros du Japon, voire peut-être du monde, et voilà qu’il se retrouvait en 1-B au lieu d’être à sa juste place en 1-A.

Il avait alors fait quelque chose qu’il n’avait jamais fait avant : se plaindre (poliment et par mail) pour changer de classe, sous l’excuse bidon de demander pourquoi il n’était pas en 1-A avec l'énorme score qu’il avait fait. Katsuki refusait de se laisser placer au milieu de figurants sans valeur et sans importance. Il serait à la tête de la classe, bien entendu, mais être le meilleur de la seconde classe, ce n’était pas être LE meilleur ! La réponse qu’il reçut du lycée ne fit rien pour calmer sa rage, au contraire, l’obligeant à jeter son portable sur son lit pour ne pas le détruire en faisant exploser ses paumes aussi fort qu’il le pouvait sans transformer sa chambre en zone sinistrée. Ils l’avait placé en 1-B pour la putain de foutue raison merdique d’équilibrer les forces entre les étudiants des deux classes.

Pire ! Ils avaient osé ajouter que le fait qu’il n’ait obtenu aucun point de sauvetage lors de l’examen les inquiétaient, et lui avaient proposé de voir le psychologue de l’école - service inclus dans les frais scolaires - afin d’améliorer sa perception de l’héroïsme. Bien sûr, si Katsuki refusait, il ne pourrait pas entrer au Département Héroïque et serait placé en Général. Par les couilles enflammées d’Endeavor, il n’y avait pas moyen qu’il aille en Général ou dans un autre département merdique ! Il serait un héros, le meilleur des héros, point barre ! Ça n’avait pas été une partie de plaisir d’en parler à ses vieux, mais comme il fallait l’autorisation parentale vu qu’il était mineur, Katsuki n’avait pas vraiment eu le choix. La vielle sorcière avait ri et l’avait engueulé sur sa stupidité et son mauvais comportement, et son vieux avait doucement et mollement déclaré qu’il devait voir ça comme une façon de devenir un meilleur héros, et que de toute façon ils étaient fiers de lui.

Katsuki n’avait pas aimé ça, mais son vieux avait touché une corde sensible. Bien. Il irait à ces putains de séances et leur prouverait qu’il n’y avait rien qui allait mal chez lui. Il était Bakugô Katsuki, donc une seule et unique séance devrait être largement suffisante pour établir ce fait indéniable.

La troisième et actuelle chose qui avait merdé (qu’il ne savait même pas qu’il avait prévu), était que Deku ne se trouvait pas avec lui en 1-B. Durant toute leur vie scolaire, Katsuki et Deku avaient toujours, toujours, été dans la même classe comme si c’était quelque chose que rien ni personne ne pouvait changer, malgré le fait que ça faisait royalement chier Katsuki. Donc le fait que Deku ne soit pas avec lui, l’avait étonné, presque choqué, puis l’avait méchamment mis en rogne. Car si le perdant n’était pas avec lui en 1-B, ça voulait tout simplement dire qu’il se trouvait en 1-A. Dans la première classe héroïque ! Deku lui avait pris sa place, celle qui lui revenait de droit ! Son premier instinct avait été d’aller confronter Deku et lui mettre la raclée de sa vie pour oser le prendre de haut, mais leur professeur principal était entré au moment où la cloche sonnait et Katsuki avait été obligé de ronger son frein pour s’occuper de Deku.

– Bonjour à tous ! Je suis Vlad King, le héros sanguinaire ! Et votre professeur principal durant votre première année en tant qu’aspirants héros !

L’homme était balèze, tout en muscles et vêtu d’un body rouge sang avec des gants et bottes de couleur blanche. Katsuki sourit. Même s’il ne connaissait pas le héros - ne s’intéressant pas aux héros en dessous du Top 50 - c’était un professeur à Yûei, alors l’homme devait être un minimum badass et compétent, donc mériter le respect de Katsuki. Plus que ses anciens enseignants en tout cas.

– La cérémonie de bienvenue va bientôt commencer, mais nous avons le temps pour une rapide présentation de tout le monde. Nous commencerons par toi, annonça le héros en désignant le figurant au premier rang à côté de la porte.

Pour une école héroïque, Yûei qui plus est, cette entrée en matière était vraiment des plus normales et banales au grand désarroi de Katsuki. Si leur professeur n’avait pas été un pro-héros, on aurait pu croire qu’ils se trouvaient dans un lycée ordinaire. Après la présentation réglementaire, Vlad King les guida dans l’auditorium où avait été faite la présentation de la partie pratique de l’examen d’entrée. Les élèves de tous les départements des trois années étaient rassemblés, et il restait malgré tout encore de la place pour s’asseoir.

Katsuki plissa les yeux, pris d’un doute. Il inspecta tous les élèves se plaçant près de sa classe, les figurants se regroupant par département, à la recherche d’une tignasse verte familière. Mais rien. Le foutu Deku n’était nulle part en vue, et d’après ce que Katsuki pouvait voir, il n’y avait que dans leur coin qu’il restait des places vides. Ce qui ne signifait qu’une seule putain de maudite chose…

La classe 1-A n’assistait pas à la cérémonie de bienvenue.

Il ne fut pas le seul à le remarquer, une figurante rousse à queue de cheval interpella leur professeur, tandis que le Principal Nezu faisait son entrée sur scène.

– Vlad-sensei, est-ce normal qu’il manque l’autre classe héroïque de première année ?

Le héros se renfrogna.

– Oui. Leur professeur principal, Aizawa-sensei, trouve que ce genre de choses est une perte de temps, donc ils ne viendront pas. À la place, il va les tester pour savoir si ses élèves peuvent ou non rester dans sa classe.

– Si viril !

– Est-ce autorisé ? demanda un figurant des plus banals.

– Yûei a une politique de liberté qui fonctionne autant pour les étudiants que pour les professeurs. Tant que ce n’est pas interdit par le règlement de l’école, alors c’est autorisé. Maintenant, soyez silencieux.

Une petite créature animale vêtue d’un pantalon de costume, d’une chemise, d’un veston et de grosses baskets orange traversa l’estrade pour accéder au pupitre trônant au milieu de celle-ci. Nezu était sans doute le seul héros hors du Top 50 que Katsuki connaissait, tout simplement parce qu’il était unique en son genre, en plus de diriger Yûei. Nezu était l’un des rares animaux à avoir développé un alter, mais c’était le seul à être devenu un héros. D’ordinaire, Katsuki se fichait bien de ce genre d’info merdique, mais le fait qu’un animal intelligent ait réussi à faire plier le foutu gouvernement et la foutue Commission des Héros montrait que Nezu avait du pouvoir. Et Katsuki ne pouvait que respecter la force. Oh, ce n’était pas une force qui entrait dans ses jugements de valeurs, mais Nezu avait le pouvoir de ruiner la carrière d’un futur héros ou d’un pro-héros, et Katsuki ne faisait absolument pas partie de ses figurants stupides qui se mettaient l’animal à dos.

Une fois Nezu en place derrière le pupitre, les lumières se tamisèrent, et le principal commença son discours de bienvenue. Discours que Katsuki n’écouta pas. Il aurait vraiment dû être en 1-A, car leur professeur semblait comprendre que toute cette merde était une grosse perte de temps. Il ne savait pas comment le prof allait évaluer les autres figurants, mais il savait déjà que Deku ne ferait pas partie des exclus. Katsuki le voudrait, mais en même temps il en savait assez sur l’alter du perdant pour savoir que ça n’arriverait pas. De plus, il avait l’intime et étrange sentiment que si Deku se faisait expulser, alors lui non plus ne pourrait pas rester un aspirant héros. Mais c’était putain de ridicule. Il avait son alter depuis plus longtemps que Deku n’avait le sien, ainsi qu’une meilleure maîtrise et une meilleure condition physique, il n’y avait aucune raison pour que Katsuki ne devienne pas un héros.

Un bruit d’excitation le fit sortir de ses pensées, amenant son attention à se concentrer sur ce qu’il se passait. Et quelle putain de chose était en train de se passer ! All Might en personne était là, sur la scène ! Un sourire triomphal s’étira sur ses lèvres, son humeur remontée à bloc. Si le héros numéro un était là, alors ça en voulait dire qu’une chose…

– JE SUIS LÀ… POUR ENSEIGNER À LA PROCHAINE GÉNÉRATION DE HÉROS !!!

… que les rumeurs étaient vraies.

Des cris excités, joyeux et impressionnés retentirent dans l’auditorium, mais Katsuki n’y prêta pas attention. Quand il avait vu All Might en hologramme lui annoncer qu’il était admis à Yûei, il avait été fier, mais aussi un peu surpris que ce soit le héros numéro un qui fasse cette annonce, et non un prof du Département Héroïque. Puis il s’était dit que c’était sans doute une sorte de truc de pub qu’ils faisaient chaque année pour les nouveaux élèves, un secret de polichinelle de merde que tous le monde savait, sauf les futurs premières années. Ensuite, des rumeurs avaient commencé à se répandre sur internet, comme quoi All Might enseignerait à Yûei cette année. Katsuki s’était moqué car, bien qu’il aurait vraiment voulu que ce soit vrai, l’homme avait d’autres choses plus importantes à faire que de faire cours dans une salle de classe. Mais… All Might allait bel et bien être professeur à Yûei cette année, et c’était une putain de chance pour lui de prouver non seulement au héros qu’il n’était pas faible, mais qu’il était le meilleur comparé à tous les figurants qui composaient le Département Héroïque de cet école, et donc indirectement de tous les autres figurants de toutes les autres écoles héroïques du pays.

– Merci pour cet accueil, jeunes gens ! Et encore merci au Principal Nezu d’avoir accepté ma requête. C’est un immense honneur pour moi de me retrouver ici, afin d’aider les futurs héros de ce pays ! J’espère que notre collaboration sera fructueuse et enrichissante pour chacun d’entre nous, déclara All Might en s’inclinant légèrement, ce qui provoqua beaucoup de murmures de la part des étudiants.

Katsuki, lui, ne fit pas un son, mais n’en pensait pas moins. Putain de pourquoi All Might s’inclinait-il comme ça ? Il était le héros numéro un, c’était aux autres figurants de s’incliner en remerciement de sa présence dans l’école ! Katsuki ne comprenait pas que le héros se rabaissait de cette façon.

– Je ferai cet après-midi une interview sur mon nouveau poste, alors je compte sur vous pour garder le secret. D’accord, jeunes gens ? demanda All Might en faisant un clin d’œil à la foule.

Des approbations indistinctes fusèrent de toutes parts, et All Might redonna le micro au principal, qui continua son discours quelques minutes de plus, avant de mettre fin à la cérémonie. Bon sang, en dehors de la révélation de la présence d’All Might à Yûei, Katsuki s’était fait vraiment chier ! À croire que même la plus grande école héroïque du Japon était obligée de faire des trucs inutiles et ennuyeux. Quelle perte de temps ! Surtout que pendant ce temps, la 1-A - Deku - faisait quelque chose d’intéressant, même si c’était juste un foutu test.

Puis une pensée lui vint, le faisant sourire méchamment. Deku ne savait pas qu’All Might allait enseigner à Yûei. Katsuki avait donc une longueur d’avance sur le perdant. Bon, il l’apprendrait comme tout le monde lors de la diffusion ou rediffusion de l’interview du héros, mais il avait loupé de le voir en vrai faire l’annonce. Et bien que Deku et lui ne trainaient plus ensemble depuis des années, Katsuki se rappelait très bien de l’admiration sans bornes qu’il avait pour All Might à l’époque. C’était d’ailleurs ce qui les avait rapprochés au point de devenir amis, jusqu’à ce que le perdant soit déclaré Sans-Alter. En y repensant, il avait souvent entendu Deku parler de héros au collège, bien qu’il ne s’y était pas plus intéressé que ça car tout le monde parlait de héros. Mais avec sa réaction face à Present Mic, Katsuki se dit que Deku n’était peut-être pas juste un gros fan d’All Might, mais un fan de héros en général. Merde, vu ce qu’il se souvenait de Deku à propos d’All Might, le perdant pourrait très bien être un nerd de héros et connaître plus de choses que lui sur le sujet.

« À croire que ça l’amuse de me prendre de haut !! »

Deku allait morfler la prochaine fois qu’il le verrait, et tant pis s’il devait attendre jusqu’au Festival Sportif pour le remettre à sa place publiquement.

Exultant de rage, Katsuki suivit Vlad King qui faisait sortir sa classe de l’auditorium pour la faire retourner en classe. Une fois à l’intérieur, tout le monde commença à récupérer ses affaires, mais le héros les interrompit :

– La journée n’est pas encore finie, il y a encore deux ou trois choses à voir. Asseyez-vous.

– Mais ne doit-on pas avoir une réunion d’information ? fit un figurant du fond de la classe.

– Si, et normalement, cela aurait dû se faire avec la 1-A. Mais comme ils ne sont pas là, ça se fera ici. Ensuite, pour ne pas prendre de retard sur eux, vous allez passer un test d’aptitude alter, expliqua le héros sur un ton légèrement compétitif que Katsuki ne pouvait qu’approuver. Ça ne sera pas noté, ou éliminatoire, ou quoique ce soit de négatif. C’est juste pour vous positionner et vous montrer, ainsi qu’à moi, les capacités de votre alter et de ce que vous pouvez en faire. En gros, ce sera une base de départ sur laquelle vous travaillerez pour vous améliorer tout au long de l’année. Compris ?

– Oui sensei, répondit toute la classe en chœur.

– Bien. Tu peux entrer, lança l’enseignant à la porte qui s’ouvrit pour laisser entrer un autre héros.

Lui aussi était massif et tout en muscles, son alter le faisant ressembler un chien ou un loup, l’image renforcée par la muselière qu’il portait sur le visage. Là encore, ce héros était inconnu de Katsuki, et il se demandait vaguement quel poste l’homme-chien pouvait bien occuper à Yûei.

– Bonjour à tous. Je suis Hound Dog, le héros chien de chasse, se présenta t-il d’un ton très calme et apaisé malgré sa voix assez rauque. Au sein de Yûei, j’occupe le poste de Conseiller d’Éducation et d’Orientation, c’est-à-dire que j’aide les élèves dans leur parcours scolaire et dans la préparation de leur avenir, peu importe le département dont ils sont issus. Je suis aussi un psychologue diplômé et agréé autant par la Commission des Héros que par celle des Médecins, donc si vous avez besoin de parler, vous pouvez venir me voir.

Ses mots figèrent Katsuki sur sa chaise. Hound Dog était psychologue. Et sans le moindre doute le psychologue qu’il devait voir pour être et rester en Héroïque, sous peine d’être transféré en Général. Jamais Katsuki n’avait pensé que les héros pouvaient être autre chose que des héros. Sauf s’ils travaillaient dans des écoles héroïques, car c’était logique que ce soit des pro-héros qui enseignent aux élèves à devenir des héros. Mais il n’avait jamais imaginé qu’un héros veuille faire un autre métier en parallèle que celui d’être un héros. C’était impensable pour Katsuki. Soit t’étais un héros, soit tu ne l’étais pas. Point.

Hound Dog enchaîna sur les différentes carrières vers lesquelles un héros pouvait se diriger, mais Katsuki n’écoutait vraiment que d’une oreille, et encore. Il se sentait floué, pour une raison qu’il ne comprenait pas. Jugé aussi. Et c’était bien la première fois qu’il ressentait ce genre de choses. Même durant le collège où il n’avait pas pu affirmer sa domination, en plus de recevoir des avertissements de comportements, il n’avait pas senti les extras et les profs qui l’entouraient le juger. Mais jusqu’à présent, aucune figure dite d’autorité n’avait été un héros, encore moins un héros à qui il serait obligé de parler pour prouver que rien n’allait mal chez lui et qu’il était fait pour rester dans le Département Héroïque.

Les héros étaient le plus haut niveau de respect qu’une personne pouvait atteindre, car ils avaient prouvé qu’ils étaient les plus forts.

C’était parce qu’ils étaient les plus forts que Katsuki voulait être un héros.

Mais s’il était jugé par un héros… n’était-ce pas parce qu’il était faible ?

Et si Katsuki était faible, comment pourrait-il devenir un héros ?...

Non. Non, c’était faux. Il était putain de Bakugô putain de Katsuki ! Il était fort et serait le plus fort de tous les héros ! Il le prouverait !!

oOo Plus Ultra oOo

Toute la classe 1-B était regroupée ensemble pour connaître les résultats du test d’alter que leur avait fait faire Vlad King. Certains figurants étaient soulagés que ça ne soit pas noté ou autre, et Katsuki ne put s’empêcher de renifler de dédain. Qu’est-ce qu’ils faisaient ici s’il ne donnaient pas le meilleur d’eux-mêmes ? Yûei n’était pas la meilleure école héroïque pour rien, bon sang !

– Très bien jeunes gens, je vais afficher directement les résultats finaux, annonça l’enseignant en agitant l’appareil qu’il avait en main depuis le début du test. Je donnerai vos résultats par épreuves sous format papier demain avant le début des cours.

Vlad King appuya sur un bouton et un tableau de classement apparu devant les élèves :

1- Bakugô Katsuki

2- Tokage Setsuna

3- Shishida Jûrôta

4- Tsunotori Pony

5- Shiozaki Ibara

6- Honenuki Jûzo

7- Kendô Itsuka

8- Kirishima Eijirô

9- Yanagi Reiko

10- Fukidashi Manga

11- Rin Hiryû

12- Kaibara Sen

13- Kodai Yui

14- Bondo Kojirô

15- Tsuburaba Kôsei

16- Kamakiri Togaru

17- Awase Yôsetsu

18- Komori Kinoko

19- Kuroiro Shihai

20- Shoda Nirengeki

Évidemment que Katsuki était premier. C’était même à se demander pourquoi ce test merdique avait eu lieu. Ça se voyait qu’il était le meilleur de cette foutue classe. Même si en regardant bien les résultats, la fille qui peut se mettre en pièces détachées était très proche de lui. Trop proche. Il allait devoir lui montrer que lui seul pouvait se trouver au sommet.

– Pour les derniers, ne désespérez pas, fit leur professeur en rangeant son gadget. Ces exercices ne sont pas adaptés à tous les alters, mais c’est malheureusement une base que le Ministère de l’Éducation tient à garder aussi généraliste que possible.

– Dans ce cas, pourquoi nous avoir dit d’utiliser nos alters ? demanda… Ponytail en levant la main.

– Parce qu’à Yûei nous faisons tout en mode Plus Ultra. C’est la devise de l’école, et ça l’est pour une raison. Vous contenter de suivre les directives des civils dans le domaine des alters ne va pas vous aider à devenir de bons héros. Mais ce n’est pas non plus parce que vous aurez une licence héroïque que vous pourrez faire n’importe quoi, ajouta Vlad King en les regardant tour à tour avec sérieux.

Certains des figurants relevèrent le menton, que ce soit par fierté ou détermination, tandis que d’autres semblaient plus craintifs ou mal à l’aise. Tss, quels dégonflés… C’était à se demander comment ils avaient réussi l’examen d’entrée.

– Ce sera tout pour aujourd’hui, allez vous changer. Demain est votre premier vrai jour en tant qu'aspirant-héros, alors soyez en forme !

Et le héros partit en premier, laissant les élèves le suivre petit à petit avant de se diriger vers les vestiaires. Katsuki ignora les figurants qui s’approchèrent de lui en le félicitant pour sa première place, comme il en avait l’habitude. Il savait qu’il était le meilleur et lui cirer les pompes ne les mettraient pas dans ses bonnes grâces. Il grogna même contre ceux qui insistaient trop, comme ce rouquin trop joyeux. Il n’avait pas besoin d’amis. Il n’avait même pas besoin de sous-fifres, ne laissant les figurants du collège le suivre uniquement parce que c’était pratique d’être à plusieurs quand il devait montrer pourquoi c’était lui, et pas un autre, qui se trouvait au sommet de la chaîne alimentaire.

Le blond n’avait besoin de personne, et il venait une nouvelle fois de le prouver en étant premier à ce foutu test.

Deku n’avait qu’à bien se tenir, il lui ferait regretter de l’avoir pris de haut.

Bakugô Katsuki était le seul qui pouvait surpasser All Might et devenir le héros numéro un.

oOo Plus Ultra oOo

Izuku se trouvait dans un lieu sombre, mais étrangement familier. Il essaya de bouger, mais seuls le haut de son visage et sa main droite étaient visibles, le reste n’étant que fumée noire indistincte et immobile.

Il avait déjà vécu ça.

Oui, dans son premier vécu quand il avait assisté, sous forme de rêve, à la naissance d’One For All. Ça avait aussi été la première fois qu’il interagissait avec les Prédécesseurs, et le Premier en particulier. Quelle en avait été la cause, déjà ?...

– Alors tu es le neuvième…

Les yeux d’Izuku se dirigèrent vers la voix, pour se stabilisèrent sur la silhouette du Premier, qui apparaissait à travers les ténèbres. Derrière lui se trouvaient les autres Prédécesseurs, flous, bien que certains étaient plus visibles que d’autres. Étrange, ça ne s’était pas passé comme ça la dernière fois.

– Je voulais te montrer l’origine d’One For All, mais… il semblerait que tu la connaisse déjà. Yagi nous a parlé d’un… voyage temporel.

Izuku avait complètement oublié cette information importante. Oublié que l’empreinte subconsciente d’All Might avait imprégné l’alter et transmettait toutes les informations que l’homme connaissait et apprenait aux autres Prédécesseurs. Quel idiot. Mais grâce à ça, il n’avait pas besoin de tout expliquer depuis le début, ce qui serait un gain de temps considérable. Sauf qu’il était toujours incapable de bouger, et dut se résigner à cligner une fois des yeux pour répondre.

– Tu ne maîtrises encore que 20%, la communication risque d’être assez compliquée. Et nous n’avons pas beaucoup de temps.

Bien qu’il s’était littéralement effondré de fatigue dans son lit au moment du coucher, son sommeil était tout ce qui était de plus normal, faisant qu’il n’allait sans doute pas tarder à se réveiller. Il cligna une nouvelle fois des yeux, montrant qu’il comprenait.

– Yagi nous a fait un bref résumé de la situation. Mais cela fait encore trop peu de temps depuis que nous, les Prédécesseurs, pouvons communiquer les uns avec les autres. Malgré le renforcement d’One For All, il est encore trop faible pour avoir une vraie interaction avec toi, expliqua le Premier.

Il s’avança, la main tendue, et Izuku imita presque inconsciemment son geste.

– Mais ne t’inquiètes pas. Tu n’es pas seul, Midoriya Izuku.

Lorsque leurs mains se touchèrent, Izuku put voir les silhouettes derrière le Premier tendre à leur tour leurs mains vers lui, dans une image connue et réconfortante. C’était vrai, il n’était pas seul, pas depuis la première fois qu’il avait hérité d’One For All, même si à l’époque il l’ignorait encore.

Puis Izuku se réveilla en sursaut dans son lit, sa chambre uniquement éclairée par les éclairs verts qui parcouraient son corps de leur propre volonté.

– Izuku ! s’écria sa mère en ouvrant précipitamment la porte. Tout va bien ? J’ai entendu du bruit !

– Je… Oui, ça va, répondit-il en regardant ses mains, autour desquelles les éclairs venaient de s’arrêter. C’était juste un rêve… très réaliste.

Il leva la tête en souriant vers sa mère pour la rassurer, pour lui montrer que tout allait bien, mais quand il la vit figée dans l’embrasure de la porte, les yeux écarquillés de stupeur, son sourire tomba tandis que sa panique monta en flèche. Et pour cause quand on voyait l’état déplorable de sa chambre. Tout avait l’air d’avoir été saccagé et détruit par des voleurs peu scrupuleux.

– Oh, je suis désolé ! paniqua-t-il. J’ai activé mon alter dans mon sommeil, pardon. Je ne voulais pas te faire peur ou casser quoique ce soit. Je suis désolé, maman !

– C’est bon, mon chéri, lui assura doucement Inko en s’approchant. Les accidents alters arrivent souvent quand on dort durant les premières années, ainsi que par moment durant l’adolescence. Ce n’est pas grave.

– Mais ma chambre…

– Ça se répare Izuku. Tant que tu n’es pas blessé, alors tout va bien, dit-elle en lui caressant les cheveux.

Izuku ne réagit pas plus que ça, toujours perturbé d’avoir perdu le contrôle d’One For All, et surtout d’avoir oublié que c’était déjà arrivé dans son premier vécu, se rappelant vaguement qu’Aoyama était venu se plaindre du bruit. Sa mère sembla comprendre que son esprit butait sur l’incident, et se mit à parler, toujours doucement :

– Tu sais, à moi aussi, après que mon alter soit arrivé, il arrivait que je l’active dans mon sommeil. Quand j’étais toute petite, ça n’avait pas beaucoup d’effet, mais durant mon adolescence, je me suis souvent réveillée à moitié ensevelie sous un tas d’objets qui n’étaient pas là quand je m’étais endormie. Un matin, je me suis même retrouvée avec mes sous-vêtements sur la tête, confia-t-elle, les joues rouges de gêne.

Izuku la fixa avec de grands yeux. Son cerveau n’était pas vraiment capable de dire quoi que ce soit devant une telle information, mais il en était autrement pour sa bouche :

– Ça dû être un réveil perturbant.

Sa mère eut un petit rire. Que ce soit à cause de son ton plat ou de sa réponse, il n’en était pas très sûr.

– Oui, assez. Mais ce que je veux dire Izuku, c’est que c’est normal d’avoir ce genre d’accident. Ton alter s’est activé bien plus tard que ceux des autres, en plus d’être de type cumulatif, donc il y a des chances que ça recommence, et ce n’est pas grave.

– Mais j’ai abîmé ma chambre ! Mes draps sont complètement déchirés et il y a des fissures dans le plancher !

– Les draps se changent, et le plancher se répare. De plus, je ne pense pas que tu puisses faire pire que ton père. Une nuit, il a carrément mis le feu à notre lit en ronflant trop fort.

Izuku se surprit à rire en imaginant la scène, apaisant la tension qu’il ressentait. Il se sentait toujours coupable pour les dégâts, en particulier d’avoir ruiné ses draps à l’effigie d’All Might, mais il était aussi rassuré que sa mère n’en fasse pas grand cas. Le pire qu’il puisse arriver à ce sujet était que ça devienne une anecdote qu’elle sortirait devant ses amis, le faisant se sentir embarrassé.

Cette pensée fugace lui fit soudainement réaliser que sa mère n’avait jamais vraiment rencontré ses amis dans son premier vécu. Le passage à l’hôpital après l’attaque contre le FLP ne comptant pas, car lorsqu’il s’était réveillé, ses camarades étaient déjà tous retournés en sécurité aux dortoirs. Au mieux, ils s’étaient croisés et avaient partagé leur inquiétude vis-à-vis de son état.

Et maintenant qu’il y pensait, Izuku n’avait jamais amené ses amis chez lui alors qu’il vivait dans la même ville où se trouvait Yûei. La seule fois où il y avait sérieusement réfléchi, c’était un peu avant les examens de mi-semestre, et c’était pour son anniversaire qui tombait juste après. Tout le monde ayant été très fatigué à la fin de la session, le petit groupe s’était juste réuni dans un petit café à mi-chemin entre le lycée et la gare. Ça avait été la première fois qu’il fêtait son anniversaire avec quelqu’un d’autre que sa mère, et il en avait été heureux.

« C’est définitivement quelque chose à changer. »

Sur cette résolution intérieure, les draps furent vite changés par des nouveaux. Izuku convainquit même sa mère de le laisser courir une petite demi-heure autour de leur immeuble, pour se vider un peu la tête avant de se recoucher. Il était presque trois heures du matin, et avec un peu de chance, il pourrait se rendormir pour une longue sieste avant de devoir se lever pour aller à l’école.

Tandis qu’il commençait sa petite course, il pensa à envoyer un texto à All Might pour lui demander de le retrouver dans leur salle après les cours de la journée. Avant de se souvenir que cette salle n’était pas encore la leur et de lui envoyer le numéro de la dite salle après coup. La communication avec les Prédécesseurs n’était pas alarmante, et en plus déjà vécue, mais c’était suffisamment important pour en parler avec l’homme.


Texte publié par Yuedra, 10 octobre 2022 à 17h30
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