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saison 1, Chapitre 3 « Peut-être moins douloureux... » saison 1, Chapitre 3

L’humidité pénètre mes vêtements et je commence à grelotter. Ce n’est pourtant pas ce qui attire mon attention. Le bloc de pierre est véritablement en train de prendre vie ? Là… Sous mes yeux…

Mes doigts malaxent vigoureusement le contour de mes paupières. J’ai traversé un passage vers un monde fantastique ? Je pète un boulon ? Appelez les blouses blanches… Je me plaque au sol, le nez à deux centimètres d’… Foutu clébard…

Le lion sort de la sculpture et s’approche délicatement de sa victime. Un homme de taille moyenne au physique avantageux. L’individu ne panique pas et garde sa posture de défense. Tout son corps est enveloppé d’une sorte de tissu noir qui colle à la peau. Son visage en est recouvert, et le rend totalement lisse, non identifiable. Il tient une étrange épée bleue, dont les nuances varient. Elle donne l’impression de se consumer.

Le lion continue sa progression. Il présente toutes les caractéristiques du félin, et les particularités de leurs chasses. Si on oublie qu’il est entièrement constitué de pierre… Il semble tout à fait normal.

Un déclic nerveux dans ma tête et la musique s’enclenche. À l’instant précis, où le fauve prend de la vitesse et bondit. Rien de mieux qu’un bon Access Point du groupe Audiomachine pour assister au jeu. This is the game !

L’homme roule sur le côté pour éviter l’attaque. Mais c’est sans compter sur l’instinct du prédateur. Il fond déjà sur lui dans un sursaut époustouflant.

Oh la vache… C’est un samouraï ! Sans élan, il se jette en battant tous les records de saut à la perche… sans… enfin, vous avez compris. Il profite de l’effet de surprise pour fendre l’air de son épée, ce qui provoque une vague bleue… tranchant l’espace en deux…

La projection vient frapper l’arrière du lion qui se voit découper une partie du popotin, ainsi que sa queue. Sans aucun signe de douleur, il se rétablit et se relance déjà vers sa proie. Son adversaire quant à lui, se réceptionne au sol. Son mouvement me rappelant fortement la Veuve noire.

La lame semble moins étincelante. Mon immense pouvoir de déduction m’indique que l’épée se décharge à chaque coup porté. Cela sent comme les pieds d’un hobbit qui aurait traversé la Terre du milieu…

Le lion rugit à nouveau et cette fois la puissance de son cri déclenche une onde sonore telle qu’un nuage de poussière se soulève. L’homme croise son épée avec son bras gauche, et une sorte de bouclier apparaît devant lui. Le choc provoque un fracas inattendu et le samouraï résiste autant qu’il le peut, mais ses pieds s’enfoncent dans le gravier, dans un recul inévitable.

L’animal en profite pour se rapprocher et d’un bond le contourne pour venir le mordre au niveau du biceps gauche. Un râle de douleur me crispe les bourrelets. Ce con va se faire bouffer par une sculpture de pierre, et moi qui me plains de la vie…

Il s’écroule en arrière, le halo bleu disparaît totalement, écrasé sous le poids du prédateur. Les poings du samouraï condense une énergie aveuglante. Je ferme automatiquement les yeux pour ne pas assister au carnage…

Vous avez déjà vécu ce moment où vous vous retrouvez dans le noir, et qu’un enfoiré allume ? Oui, même si vous gardez les paupières closes, ça surprend. Vous êtes éblouies. Eh bien, c’est exactement ce à quoi je suis confronté actuellement. Bien que je ne me permettrais pas d’insulter l’une de ses personnes très respectables… et très dangereuses.

En une fraction de seconde, une explosion de lumière silencieuse remplit tout l’espace. L’homme qui manipulait la marionnette de pierre est lui aussi projeté en arrière. Des débris s’effondrent un peu partout. Une patte vient s’échouer devant moi… m’éclaboussant de crotte de chien… Moi qui voulais rester poli…

La poussière retombe, bien aidée par le temps calme et l’absence de vent. Je tremble toujours, et pourtant, je ne ressens plus le froid. C’est étrange. Comme une tension volcanique dans le coin.

Une silhouette obscure apparaît, un éclat d’or à chaque main. Le deuxième se relève, encore plus banal que moi. Un jean troué, un pull à col roulé beige, une barbe mal taillée et des lunettes fissurées. Son visage n’est donc pas dissimulé et je peux y lire toute l’angoisse du défilé de sa vie dans ses yeux.

Il reprend rapidement ses esprits, et fait à nouveau danser ses mains. Je crois apercevoir ses lèvres bougées, comme s’il dictait une incantation. Une sorte d’énergie se dégage de lui et se dirige vers la fontaine. La sculpture s’effrite et se décompose. Le squelette de la tuyauterie se libère et emprisonne le samouraï. Ce dernier se retrouve complètement ficelé et à la merci du magicien.

Le binoclard n’en attendait pas plus pour prendre la poudre d’escampette… Mais quel lâche… Eh non ! Stop ! Tu as le choix entre des dizaines de possibilités et tu décides de t’enfuir dans ma putain de direction ! Cette poisse commence à me les bouffer sévère.

Je me laisse glisser jusqu’à me retrouver dans la vase. Je dois remonter de l’autre côté pour disparaître dans les rues annexes. À nouveau, une vague de chaleur envahit l’espace. Une explosion dorée déchire la nuit, me donnant l’impression de cuir sur place.

Pas de doute, le samouraï s’est dégagé. Cela m’offre un surplus d’énergie pour gravir la pente. Sans réfléchir, je me retourne et découvre la silhouette du magicien sur la crête opposée. Il me regarde, haletant, les bras ballants, impuissant.

Je sens mon cœur grossir, gonfler et occuper trop de place dans ma poitrine. Cela m’empêche de respirer. Toute cette tension me bloque, jusqu’au dénouement. Cette nouvelle déflagration qui nous libère, moi et l’inconnu qui disparaît dans la lumière.

Je reste figé, complètement perdu. L’esprit semble avoir quitté mon corps et observe la scène avec une petite distance de sécurité. L’envie de crier de me bouger, comme lorsqu’on regarde un film d’horreur. Cette fois, j’ai l’impression que le combat arrive à sa fin.

Je tremble, les nerfs craquent, c’est trop… complètement incompréhensible… je ne peux pas le croire…

Doucement, je retrouve les fonctions de mon corps. Un sifflement… Des acouphènes ? Soudain, un courant d’air et un bruit sourd… frappent le banc, juste à côté. Par défense, j’enchaîne un magistral double droite-gauche. Je t’attends Rocky Balboa… Le dernier coup écrase la face du magicien… dans un craquement assez inconfortable.

La tête pend, comme si plus rien ne la rattachait à son corps. Une petite tape et je confirme l’information en observant l’ensemble se balancer sans résistance. La position, la nuque sur le haut du dossier… Le coup du lapin… Non ? Non ! Merde, je l’ai achevé…

La bouche du malheureux s’ouvre démesurément et une boule noire en sort. Cette fois, j’abandonne. C’est bon ! Alien peut venir pondre en moi !

Elle s’extirpe et voltige jusqu’à se placer à quelques centimètres de moi. Du coin de l’œil, dans le flou de la vision indirecte, j’aperçois le corps du malheureux s’effacer. Et soudain, la sphère se projette contre mes lèvres. Je les serre le plus possible…

En vrai, c’est dégueulasse, où en oublient les gestes-barrières ?

Non, je ne veux pas être possédé. La force semble irrésistible et j’ai beau essayer de me retirer… Je subis la contrainte. Ma bouche s’entrouvre. Rapidement, je ne peux plus tenir. Je sens mes mâchoires se disloquer dans une souffrance indescriptible. Je souhaiterais hurler, mais je ne peux plus. Ma langue s’enfonce dans la gorge. Je vais étouffer… Tout devient trouble… sombre… obscur… Une pensée… Peut-être moins douloureux par un autre trou…


Texte publié par Calamus, 18 février 2022 à 11h28
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