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Abritée sous mon parasol, la peau caressée par la brise, je me surprenais à penser à mes premières vacances à la mer. C’était aussi l’été de mon premier vrai amour, je pense que c’est pour cette raison que ce souvenir est toujours resté aussi frais dans mon esprit. Sentant que je commençais à rêvasser, je fermais mon bouquin et le rangeais dans mon sac de plage.

Il s’appelait Adam, comme le premier homme sur terre. J’avais passé une journée parfaite à la plage, une journée comme celle-ci. Plus mémorable étant donné que c’était aussi la toute première fois que je voyais la mer. Ces flots s’étendant à perte de vue m’avaient donné le vertige, on en voyait pas le bout.

Et puis je me suis blessée le pied sur un foutu coquillage, moi et ma maladresse dans toute sa splendeur. Un jeune homme m’avait surprise en train de m’écrouler dans le sable en poussant un petit gémissement. Il me rejoignit en me demandant si tout allait bien, ce à quoi je réagit vivement et bêtement, il faut le dire :

-« Bah oui ! Ça ne se vois pas ? »

-« Bien ! Alors à plus ! » et il avait fait demi-tour, mais je ne savais pas vraiment si j’allais pouvoir me relever toute seule :

-« Attends, désolée. »

-« Bah tiens, tu as besoin de moi on dirait ? » m’avait-il dit d’un air narquois.

-« Aide-moi plus tôt a me lever au lieu de te moquer ! »

Il m’avait saisit la main et je m'appuyais sur lui.

Par chance, la plaie n’était pas si impressionnante, la morsure de l’eau salée m’avait poussée a surévaluer la gravité de la blessure. Mon sauveur avait tout de même insisté pour me ramener à ma serviette. La prise de contact était beaucoup plus simple à cette période de nos vie et ma maladresse avait eu du bon cette fois-là, il fallait le reconnaître.

Il me charriait sur mon petit bobo sous les yeux amusés de ma mère et ceux méfiants de mon père. Il salua mes parents :

-« Bonjour, je vous amène une blessée, enfin, plutôt une égratignée. »

-«Ça va aller, merci ! » lui répondais-je essayant d’empêcher tout début de conversation avec mes chers parents.

-« Voyons Mary, laisse au moins ce fringuant jeune homme se présenter ! » s’empressait de répondre ma mère.

-« Merci madame, je m’appelle Adam. » dit-il en serrant la main de chacun de mes parents, ma mère était ravie, mon père était comme à son habitude, ronchon, et tout ce qui sorti de sa bouche c’était un grognement, sa façon à lui de se présenter.

-« Tu es tout à fait serviable, c’est rare de nos jours ! Si tu le souhaite, tu n’as qu’a venir manger avec nous ce soir… » Je voyais mon père tourner la tête vers la mère, les yeux prêts a bondir de leurs orbites.

-« Nous sommes à l’emplacement 732… »

-« M’enfin Alma, laisse donc ce jeune homme tranquille, il a surement plus interessant à faire ! » grondait mon paternel.

-« Non, non ça ne me dérange pas du tout, je serais ravi de me joindre à vous ! »

j’enfouis ma tête dans mes genoux, voilà qui laissait à ma mère tout le loisir de conter à ce cher Adam tous les moments gênant de ma tendre enfance.

-« Alors, je vous dis à tout à l’heure, salut Mary ! » disait-il, avec un air triomphant sur le visage. J’étais convaincue qu’il le faisait exprès, et je n’avais pas du tout hâte de dîner.

Je vous passe bien évidemment le chemin du retour, mon père à donc bien entendu exprimer à ma mère sa désapprobation, mais pour ce que ça changeait, ils n’étaient pas souvent d’accord de toute façon. Je n’était pas trop d’accord avec ça non plus mais il y avait assez de mon père pour accabler ma mère.

J’en voulais un peu à ma mère, j’étais affreusement gênée mais en même temps j’avais envie de revoir Adam, j’étais bien obligée de l’admettre ses yeux azur et sa gentillesse ne m’avais pas laissée indifférente et je n’était pas contre le fait de faire un peu plus connaissance. J’ai finalement accompagné ma mère aux courses et je lui ai proposer mon aide pour le repas. Papa est resté à la maison pour ronchonner.

Adam est arrivé vers 18h30, il avait ramené un bouquet de fleurs pour ma mère et une bouteille de vin pour mon père, j’avais eu droit à un exemplaire du « Livre de la jungle » de Rudyard Kipling , livre que j’ai d’ailleurs dévoré. Le repas s’était très bien passé, mon père s’était un peu déridé et avait même fini par discuter avec Adam.

Avant de partir, il avait demandé une petite faveur à mes parents. Le lendemain, une petite fête était organisée sur la plage et Adam souhaitait que je l’accompagne, il avait reçu l’approbation de mon père, à condition que je rentre avant minuit. Je sais ce que vous vous dites, c’est hyper cliché ! C’est exactement ce que je me suis dis à ce moment mais, je voulais juste profiter de l’instant. Une petite soirée avec des gens de mon âge ne pourrait pas être désagréable.

Je suis en train de m’enfoncer dans la nostalgie, allongée sur ma serviette de plage. Je ne sais même pas pourquoi je vous raconte tout ça mais je crois que ça me fait du bien d’en parler. Une petite bouffée d’air et d'insouciance dans mon monde d’adulte bien carré.

Le grand soir venu, mon père me faisait le sermon habituel sur la boisson et le flirt, toujours aussi gênant mais très responsable de sa part, j’avais mon caractère mais j’étais parfaitement consciente qu’il faisait ça pour me protéger. Il m’avait de toute façon garanti qu’il passerait faire une promenade sur la plage pour voir si tout se passait bien.

Adam arrivait pile à l’heure, toujours dans son rôle de garçon parfait, de la même façon qu’il m’avait fait son chapitre mon père lui donnait les dernières recommandations, sans oublier d’être gênant évidement.

C’est lors de cette soirée que nous nous sommes embrassés, c’était la sensation la plus douce que j’avais connu jusqu’ici, j’avais déjà embrassé des garçons, mais cette fois-ci c’était différent. C’était doux, naturel, mon cœur voletait dans ma poitrine, je ne me suis jamais sentie aussi légère. Je savais qu’on ne se reverrais pas et que ça rendrais la séparation un peu plus compliquée mais je ne voulais pas regretter.

C’était la soirée la plus douce de ma vie, ce seul baiser avait contribué à la rendre magique. Nous avons passé la journée du lendemain ensemble, comme de vrais amoureux, et nous nous sommes quittés le lendemain, simplement. Nous n’avons ni échangé nos numéros, ni nos adresses, ça ne servait à rien de se donner l’illusion que nous allions nous revoir, ce que nous avions vécu était beau et pur, un idéal que je n’avais plus jamais atteint.

Je souris à ce souvenir puis je ressortis mon exemplaire du « Livre de la jungle » et repris ma page, quand une ombre vint occulter les rayons du soleil :

-« Mary ? »


Texte publié par Valkyria_Myklebust, 14 janvier 2022 à 14h23
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