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tome 1, Chapitre 8 tome 1, Chapitre 8

La fillette emmena son ventre sur le sentier qui lui avait été suggéré. Bien entendu, qu'elle souhaitait aller plus loin dans sa quête du bonheur !

Déjà, elle sentait son ventre aller beaucoup mieux. Elle n'avait plus mal. Perle lui avait tant apporté. Du calme. Pourtant Cassandra n'aimait pas ça, le calme. C'était tellement plus confortable d'être toute nouée à l'intérieur, prête à exploser à la moindre remarque. Mais souvent, ce sac de nœuds la rendait malheureuse. Il lui arrivait même d'avoir envie de pleurer, comme ça, pour rien. Enfin, sans raison apparente.

Là, Cassandra venait de prendre toute la mesure de ce que le calme pouvait lui apporter. Et c'était tellement bon !

Au bout de vingt pas, en direction de la forêt, elle s'arrêta net. Un drôle de bruit venait d'attirer son attention. À cet instant précis, elle hésitait entre avancer et avoir peur. La peur, d'ailleurs, commençait à lui vriller le ventre. Ce dernier glouglouta sèchement.

– Respire, semblait-il vouloir dire à la petite fille.

C'est amusant ! Cassandra avait l'impression que son ventre ne savait plus lui parler... Enfin, lui parler avec des mots qu'elle comprenait.

Elle ferma les yeux respira plusieurs fois et mit ses mains sur son ventre pour le câliner.

– Allez, tout va bien...

Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle n'avait plus peur du tout. Alors, elle vit une grosse touffe de poils juste devant elle. Derrière un rideau de poils, deux yeux marron la regardaient.

Cassandra fouilla le petit sac que lui avait donné Perle de Rosée et tendit l'os magique. Ce qui fit briller les yeux du chien.

– Bonjour, lui dit-il de sa grosse voix. Merci pour le nonos. Tu vois, il est magique. Il me permet de parler.

Un chien qui parle ! Incroyable ! Ça ne lui avait pas fait cet effet, avec la grenouille. Car une grenouille, elle n'en avait jamais vue en vrai. Alors pourquoi pas, après tout, une grenouille qui parle. Mais un chien, ça ne lui semblait tout simplement pas possible.

La grosse voix canine la tira de son étonnement.

– Je m'appelle Harry !

– Bonjour ! Moi, c'est Cassandra. Et lui, dit-elle en montrant son nombril, c'est mon petit ventre.

– Tu m'as réveillé... Serait-ce Perle qui t'envoie ?

– Oui. Elle m'a dit que...

Harry leva sa patte velue pour la faire taire.

– Je sais... je sais... Tu veux retrouver non seulement ton sourire intérieur, mais aussi ton rire. Viens, suis-moi.

Harry était un chien de belle taille, avec une robe – oui, ne riez pas, c'est comme ça qu'on appelle la couleur du pelage ! - crème parsemée de quelques taches brunes. Ses oreilles étaient longues. Mais ce qui faisait beaucoup rire Cassandra, c'était sa queue toute ébouriffée, et surtout sa moustache bien fournie.

Harry l'emmena vers un endroit de la forêt qui était recouvert d'un lit d'humus et de feuilles toutes douces. Il s'avança dessus, mit ses fesses en l'air et tendit ses pattes de devant, loin devant lui. Il tourna enfin la tête vers la petite fille et lui dit :

– Dis donc ! Plutôt que de rire et de te moquer, fais comme moi !

Cassandra se mit à genoux et prit la même pose, moitié couchée, moitié relevée, les fesses en l'air, le ventre à terre et la tête en arrière.

Là-dessus, d'entre les sous-bois, sortit un chat jaune tigré, lui aussi moustachu.

– Oh ! Garfield !

– Je te présente Harraz. Et, un bon conseil, ne l'appelle plus jamais Garfield ! Regarde bien ce qu'il va te montrer. Fais comme lui.

Le chat, bien qu'il sembla un peu pataud, prit d'abord la même pose que le chien. Un peu comme s'il se réveillait et s'étirait. Ainsi font tous les chats, d'ailleurs.

Après, il se remit normalement à quatre pattes et poussa légèrement son dos et son ventre vers le bas.

– Voilà, reprit Harry. Tu fais une fois comme je te l'ai montré et tu respires cinq fois. Après, tu fais comme Harraz et tu respires encore cinq fois.

– C'est tout ? S'enquit Cassandra.

– Pas tout à fait. Tu recommences depuis le début. Trois fois de suite. Harry, respire, Harraz, respire, Harry, respire, Harraz, respire, Harry, respire, Harraz, respire.

– C'est bon, rit la petite fille, j'ai compris tout de même !

Elle eut à peine le temps de finir sa phrase, qu'un ours énorme vint les rejoindre de sa démarche dandinante, dansante et chancelante.

– Ne t'inquiète pas, dit Harry, c'est Narzic. Il va t'apprendre la dernière position. Quant à moi, j'en profite pour te dire au revoir !

Cassandra ne comprenait pas très bien, mais elle suivit le gros ours qui s'allongea sur le lit de feuilles douillettes et se lova en boule, comme un chien devant un bon feu, comme un bébé au chaud dans le ventre de sa maman.

Cassandra fit de même et...


Texte publié par Migou, 21 avril 2014 à 10h09
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