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– Qui a parlé ? S'inquiéta Cassandra. Maman, c'est toi ?

– Glou... glou...

– C'est pas marrant ! Grégoire, c'est toi ?

– Grrr... glou !

– J'ai... J'ai peur !

– Brrr... Pas besoin d'avoir peur, Cassandra !

La petite fille était à présente assise dans son lit. Elle n'osait même pas allumer, de peur que maman ou papa ne vienne la disputer. De peur aussi de découvrir qui lui parlait.

– Tu ne me vois pas... Mais peut-être que tu me sens ?

– Vous... vous sentir ? Comment ?

– Écoute... Ou plutôt, ressens !

Et sur ces paroles, Cassandra entendit à nouveau ce drôle de bruit.

– Alors ? Reprit l'inconnu de sa petite voix fluette. Tu m'as senti ?

Cassandra secoua la tête. Non, elle avait bien trop peur. En plus, elle ne comprenait pas ce que lui voulait la voix. Une chose était certaine. Elle n'avait plus mal au ventre ! Tout du moins, elle n'y pensait plus.

– Ah ! Je vois... reprit la voix. Loin de s'énerver, elle lui parla calmement. Je sais où est le problème.

– Où ? Demanda Cassandra.

– Tu n'es pas assez concentrée !

– Concentrée ? Comme le jus d'oranges ?

La petite voix aurait beaucoup aimé rire. Mais elle n'y arrivait plus. C'est bien là qu'était le problème.

– Je veux dire que tu n'écoutes pas vraiment. Tes pensées vont dans tous les sens. Si elles n'allaient que dans une seule et même direction, eh bien, tu serais concentrée sur une seule chose. Regarde ta chambre et dis-moi ce que tu vois...

– Un lit... un bureau... une armoire... commença à énumérer la petite fille.

– Oui, mais encore ?

– Euh... un divan... des jeux...

– Tu ne vois que ce que tu veux bien voir ! Lui asséna la petite voix. Si tu regardes bien, tu verras d'autres choses.

– Des habits ? Demanda-t-elle, un peu honteuse.

– Oui... C'est ça... Et comment sont ces vêtements ? Comment est ton bureau ?

– Plein de bazar... admit Cassandra.

– Voilà ! Tes pensées sont comme ta chambre, éparpillées partout. Si tout était rangé, tu serais concentrée. Tu pourrais jouer sur ton divan, utiliser à nouveau ton bureau.

– D'accord ! J'ai compris, répondit Cassandra avec humeur.

– Bien ! Alors, concentre tes pensées pour savoir qui je suis. Tu es prête ?

– Oui !

– Glou... glou... glou...

Cassandra sentit alors un minuscule frétillement lui monter du ventre jusqu'à la gorge. Un léger guili qui la fit sourire.

– Alors, tu es... mon ventre ?!