Il était une fois, dans un rêve lointain, une jeune fille dont le destin fut révélé bien avant sa naissance par une moire a teint blafard.

Alice, alors âgée de huit ans s’étaient égarée bien malgré elle et après un accident dans une sinistre forêt aux arbres sombres. Aucune lumière ne filtrait dans ces bois, rien que le vent froid sifflant dans les branches dénudées.

La fillette peu assurée s’était éveillée en pleine nuit au creux des racines d’un chêne abimé à l’écorce desséchée. Son aspect, bien que repoussant n’était en rien comparable à ce qui suivit.

Sur un chemin pavé de mousse noire et de champignons colorés, elle traina ses semelles avec grande précaution et s’enfonça un peu plus encore entre les ronces et les herbes sèches.

Comment se pouvait-il qu’en plein hiver un tel endroit soit grillé ?

Aucune réponse ne lui fut apportée. Pas même par ce chat aux oreilles découpées.

L’être malin au corps disproportionné affichait un sourire dépourvu de toute humanité.

« Quel heureux malheur t’amène sur ce sentier ? lui dit-il avec malhonnêteté.

— J’ai besoin d’aide, je crois, se confia Alice en toute sincérité. Pouvez-vous m’aider ? »

Le chat s’envola dans les fourrés et reparut à son côté.

« Je ne puis t’aider si tu ne peux rien m’apporter… », commença le chat un peu lassé.

Il s’en suivit d’une tirade sibylline à l’accent un peu trop appuyé.

« C’est pourquoi tu devras te débrouiller !

— Mais comment le pourrais-je si vous choisissez de m’ignorer ? »

Le chat fit un bond sur le côté et l’observa d’un air peu accommodé.

« Je n’en ai cure Alice, mais tu devras t’en contenter. »

À ces mots, il disparut dans les fourrés et la laissa bien esseulée.

Alice était perdue, mais à coup sûr, elle parviendrait à s’en relever !