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tome 1, Chapitre 5 tome 1, Chapitre 5

Vers quatre heures du matin, Laurent se faufila hors de la chambre de la fille du gouverneur. Il avait passé un agréable moment avec elle. La demoiselle connaissait quelques subtilités qui l'avaient enchanté et qui avaient effacé les humiliations de la soirée. Il cherchait son chemin pour quitter le le domaine quand il aperçut Ælyonn qui se tenait, le regard vide, devant le miroir d’eau du Portique. Avec prudence il l’appela, mais elle ne répondit pas. Alors qu'il s'approchait, Ælyonn s'enfonça dans l'obscurité des jardins. Intrigué par son attitude, le prince la suivit.

Ælyonn s'était endormie avec difficulté et ses cauchemars furent plus violents que d'habitude. Ceux-ci furent chassés de son esprit par le son d'un tambour puissant venant de la terre. Le rythme sourd l'avait ensuite invité à se lever et à le suivre. Elle s’était dirigée vers les jardins et quand elle sentit le contact de l’herbe sous ses pieds, tout son corps s’électrisa. Elle suivit des lignes dorées qui palpitaient doucement devant ses yeux jusqu’à une extrémité du Hadiqa, une partie un peu à l’abandon du côté des montagnes. A chaque pas, l’appel se faisait plus impérieux et elle ne pouvait s’y soustraire. Elle arriva près d’un vieux bassin et s’arrêta. Lentement elle enleva ses vêtements. Tout son corps vibrait, une chaleur monta de l’humus et l’invita à se mêler à elle. La jeune fille se laissa transporter et dansa. Son corps souple se mouvait avec grâce sous la lumière argentée de la lune. Elle sentit l’odeur du pétrichor et du jasmin l’envelopper et la caresser. Le battement de la terre était lourd et puissant, elle se cala sur son rythme jusqu’à ne faire qu’un avec lui. De petits filaments blancs incandescents sortirent du sol et sans douleur, ils se fixèrent sur sa peau.

Ælyonn continua de danser, ses pieds s’enfonçant dans la terre et la tête tournée vers le ciel. Une puissante énergie parcourut tout son corps, du coccyx jusqu’au sommet de son crâne. Elle ressentit la vibration de chaque plante et chaque arbre qui se trouvait à proximité. Elle mélangea sa conscience avec celle qui se dévoilait autour d’elle et en elle. Une voix raisonna dans sa tête : Souviens-toi !

Ælyonn répondit par la danse qui devint plus sensuelle et plus sauvage. L’air s’épaissit, il vibrait au même rythme de ses pas et à chaque mouvement, elle sentait une résistance autour d'elle. Un nouveau flux d’énergie l’envahit, plus puissant que la première vague. La jeune fille laissa ce feu liquide parcourir chaque fibre de son corps. Haletante et tremblante, elle se laissa tomber dans l’humus chaud. Elle enfouit avec délice ses mains dans la terre où elle sentit la vie naître de la pourriture. La Corataara se mit à genoux et cambra son bassin, le contact entre sa vulve et le sol fertilisé par la décomposition du vivant lui procura un plaisir immense et intense. Pour la première fois de sa vie, Ælyonn se sentit parfaitement libre et à sa place. Et puis elle se figea en sentant une présence indésirable dans cette harmonie végétale. Furieuse elle enfonça un peu plus ses mains dans le sol et se focalisa sur le bosquet qui se trouvait à quelques mètres de là, mais elle ne vit qu’une forme s’enfuir. La magie se brisa et le battement de la terre ralentit jusqu’à disparaître. Épuisée, Ælyonn s’endormit nue dans l’humus tiède.

Laurent courait comme un fou. Il se sentait comme un profane devant une représentation d’anciens Mystères, à la fois fasciné et terrifié. Ce n’était pas la danse, la nudité ou les gémissements de la jeune fille qui l’avait troublé. Il émanait d’Ælyonn une puissance terrible et majestueuse qui l’avait tétanisé. Ses pupilles s’étaient révélées si lumineuses que son corps semblait fait d’ombres. Ses longs cheveux avaient pris une teinte auburn et flottaient autour d’elle. Elle l’avait vu et il avait senti sa fureur se déchaîner. Cette créature sombre mi-animale mi-végétale et à l’instinct prédateur l’avait terrifié. Elle était semblable aux descriptions des contes de son enfance. Elle était véritablement le monstre dangereux qu’il avait appris à craindre et qu’il devait soumettre. Mais le plus extraordinaire dans cette nuit de terreur ce furent les fleurs qui s’épanouirent en pleine nuit au rythme de la danse de la Corataara. Quand elle le repéra, il s’était passé quelque chose d’impossible. Les fleurs avaient bougé, elles s’étaient tournées toutes en même temps dans sa direction et avec hostilité. Ce prodige avait fait naître une peur panique chez le jeune homme qui avait fui. Il tremblait encore quand il entra dans sa chambre. Il n’arriva pas à se calmer et passa le reste de la nuit à essayer de comprendre ce dont il avait été témoin. Sa panique s’amplifia quand il remarqua qu’un buisson avait fleuri au pied de sa fenêtre alors qu’il faisait encore nuit.

Ælyonn se réveilla quelques heures plus tard, le soleil s’était levé et elle avait un peu froid à cause de la rosée du matin. Elle se redressa en se demandant comment elle avait atterri là. Petit à petit des bribes de souvenirs émergèrent. Elle se souvint de sa crise d'angoisse devant les photos du meurtre d'Amandine. Elle se souvint aussi d’un tambour, d’avoir dansé et d’avoir… Elle rougit en pensant à ce qu’elle avait ressenti lors de sa transe et elle blêmit en se rappelant que quelqu’un l’avait surprise.

" Oh bordel ! Oh bordel !", gémissait-elle, le Mahal était plein d’étrangers et elle s’était trémoussé les fesses à l’air dans les jardins. C’était catastrophique et elle n’avait pas la moindre idée de l’identité de l’indélicat qui s’était rincé l’œil. Mortifiée, la jeune fille se rhabilla et décida de raser les murs pour rentrer au Portique. Elle passa par son jardin, c’était plus discret que de traverser le palais, en débardeur et en petite culotte devant les invités de son grand-père. Elle prit une douche et enfila un jeans, un tee-shirt et des baskets. Certes, ce n’était pas une tenue des plus élégantes, mais elle n’avait pas envie d’exposer sa peau plus que de raison aux regards des gens. Une fois décente, la jeune fille descendit prendre son petit-déjeuner.

Celui était servi dans les jardins. Ælyonn longea le miroir d'eau puis descendit les quelques marches qui menait au canal aux jets d'eau. Derrière lui, se trouvait le grand escalier avec ses rampes en rigole. Il menait à un jardin en terrasse où des haies de buis bien taillées délimitaient des octogones qui servaient d’écrins à toute une foule d’espèces végétales que son grand-père collectionnait avec passion. A gauche, sous une pergola couverte de glycine, se dressait la table du petit déjeuner. Le gouverneur était là avec sa femme ainsi que les frères d’Ælyonn. Elle s’installa et salua tout le monde. L’épouse du gouverneur s’étonnait de voir de la glycine de ce côté de l’île.

— L’orientation du Hadiqa et nos connaissances en botanique nous permettent d’acclimater n’importe quelle plante, expliquait fièrement, le Maître des Jardins d’Altiérie. L’eau est abondante et nous sommes en hauteur, les jardiniers qui nous ont précédés ont su rendre le climat tropical plus doux pour certaines plantes.

— C’est vrai qu’à Zalag, le climat est beaucoup plus sec. Je suis toujours étonnée de voir autant de climats différents à La Lupa. En tout cas, les jardins du Hadiqa sont à la hauteur de leur réputation, ajouta-t-elle admirative.

Antonin était très fier, il continua d’échanger avec elle sur les subtilités des soins à apporter aux orchidées mais Ælyonn n’écouta pas. Alexandre la tira de ses pensées.

— Maman a appelé, elle voudrait savoir si tu peux lui ramener des huiles essentielles de l’institut. Et elle a dit qu’elle t'appellerait ce midi.

— Je ne sais pas si j’aurai le temps de monter là-bas, je vais demander à grand-père, répondit-elle.

Alexandre se pencha vers elle et lui murmura à l’oreille :

— Joyeux anniversaire, petite sœur, conseil de guerre à dix heures au bassin.

Ælyonn avala rapidement son petit-déjeuner et se leva après avoir salué le couple Galisson. Elle devait passer pour une mal élevée, vu qu’elle n’avait pas décroché un mot du repas, mais elle s’en contrefichait. De retour au Portique, elle chercha son grand-père mais le majordome lui apprit qu’il était au palais Havéli avec le roi. Un peu déçue, elle monta dans sa chambre pour finir ses bagages. Elle ne prenait pas grand-chose avec elle, de toute manière, vu le climat de Mairelle, sa garde-robe était à refaire. Quand elle termina de boucler ses valises, il y avait plus de livres que de vêtements. Elle regarda sa chambre et des larmes montèrent. Elle les essuya d’un revers de la main. Son horloge indiquait dix heures moins le quart. Elle se mit en route pour le bassin. C’était la partie la plus basse des jardins du Hadiqa, une vaste esplanade en pierre entourée de kiosques ouvragés et au centre se trouvait un grand bassin de forme carrée avec une terrasse circulaire en son centre. Une balustrade en dentelle de marbre la bordait. On accédait à cette petite place par des passerelles en pierre situées de chaque côté du bassin. Des lotus sacrés s’épanouissaient dans l'eau et des plants de jasmin décoraient la terrasse. Ce n’était pas l’endroit le plus luxuriant du Hadiqa, mais la vue était exceptionnelle, orientée à l’est, l’esplanade se couvrait d’or au levé du soleil. Les aînés d’Ælyonn étaient là avec Idris sur la terrasse du bassin, posés sur des coussins chamarrés autour d’une table basse. Elle les rejoignit avec un grand sourire.

— Joyeux anniversaire ! lancèrent-ils d’une seule voix.

— Merci beaucoup !

La jeune fille s'installa et préféra laisser de côté les cadeaux pour leur parler de ses découvertes faites dans les dossiers de Valentin. Ses révélations sur la mort sordide d'Amandine glacèrent d'effroi ses frères. Eux aussi découvraient ce pan de l'histoire familiale et tous reprochèrent à Idris son silence. Leur oncle se défendit en expliquant que la famille avait décidé de gardé le silence tant que les yeux d'Ælyonn n'étaient pas éveillés. Le ton montait et Idris commençait à perdre patience devant les reproches qui pleuvaient injustement sur lui.

— Vous ignorez à quel point les relations entre nous et les Clamerin d'Espla sont tendues depuis la mort d'Amandine, s'énerva Idris. Je te jure Ælyonn que personne de notre famille n'a trahi Amandine en révélant son secret aux tarés du Réduve ! Et personne au Hadiqa n''aurait trahi la Corataara.

— Tu as été adopté après sa mort, objecta Alexandre. Mais j'avoue que je vois mal notre famille trahir un tel secret.

— J'ai été adopté mais j'ai été initié au secret des Corataara comme tous les enfants de Charles, s'indigna Idris. J'en sais autant que mes frères et mon père !

— Alors tu sais ce qu'est la bride ? Demanda Ælyonn.

— C'est un sceau magique apposé sur les Corataara pour les contrôler en limitant leurs pouvoirs. Elle les empêchent également d'utiliser leurs yeux contre les Clamerin d'Espla, répondit Idris sans hésitation. En cas de rébellion, elle inflige une violente douleur à la Corataara. Celui qui contrôle le sceau est appelé le chevalier.

Ælyonn resta bouche bée avant d'éclater de rire. Elle trouva l'idée tout à fait ridicule et demanda à son oncle d'être un peu sérieux.

— Je suis sérieux. Tu n'es pas la seule la seule personne au monde capable de manipuler l’invisible, rétorqua-t-il. Dans ton intérêt, il faut que tu sois plus conciliante avec le prince Laurent, sinon tu vivras un enfer, ajouta-t-il.

Les deux frères se sentant perdus demandèrent des explications. Leur sœur résuma son entrevue avec le roi avant le banquet. Ahuris, ils se perdirent en conjectures sur les supposés pouvoirs magiques de Laurent et Ælyonn soupira en écoutant leurs idioties.

Elle était une cartésienne, une scientifique, elle n’avait jamais cru aux légendes des malédictions des yeux taara jusqu’à l’éveil des siens. Même là, elle avait essayé de tout rationaliser, après tout il y avait une double mutation génétique dans son ADN. La Lupa était superstitieuse et mystique. Deux attitudes auxquels elle opposait science et logique. Elle était souvent blessée et agacée quand les insulaires détournaient le regard pour lui parler ou changeaient de trottoir quand elle se promenait. Cette mise à l'écart, qu'elle partageait avec tous ceux qui avaient les mêmes iris, avait poussé Ælyonn vers la science. Aux croyances, elle répondait par des données factuelles, démystifiant les dogmes et froissant les coutumes et croyances qui régissaient la vie spirituelle des Luparois. Le culte de Terre-Ciel était très ancré dans la vie des habitants, beaucoup plus que sur le continent. Si Ælyonn aimait les cérémonies religieuses qui émaillaient l'année, elle se souvenait de son ennui pendant les leçons d'histoire religieuse d'Arvalan Rudaki, le grand-prêtre du Mahal.

Ses frères, qui avaient grandi à Mairelle, honoraient le culte de Terre-Ciel selon les rites propres à Aranthys et au reste du continent. Le culte du couple créateur y était beaucoup plus pragmatique et accessible que celui de La Lupa qui s'enrichissait d'une foultitude de divinités mineures.

Malgré son rejet des traditions superstitieuses, elle devait se rendre à l’évidence, il y avait bien une part d’extraordinaire dans ses capacités, mais elle refusait de parler de magie. Elle ne pouvait pas abandonner toute rationalité et esprit critique. Cette histoire de sceau magique la plongeait dans un grand scepticisme scientifique. Sans preuve empirique, comment croire que la famille royale soit capable d'utiliser la magie ? De même, si son grand-père et Valentin lui avaient assuré qu'elle pouvait faire pousser des fleurs, pour le moment, ses interactions avec le monde végétal étaient mimines et basiques. Elle voyait et comprenait les échanges chimiques mais elle n'arrivait pas à faire pousser ou éclore quoique ce soit. Le plus raisonnable était d'envisager que les pouvoirs des Corataara étaient surévalués en raison des légendes et des croyances qui entouraient les yeux taara. Cette hypothèse logique et rationnelle réconforta la jeune fille.

— Père m'a aussi chargé de t'expliquer pourquoi tu as été élevée à La Lupa, reprit Idris en interrompant les pensées d'Ælyonn. Tu ne peux pas quitter l'île sans savoir ce qui s'est passé avec Amandine.

Il se redressa sur ses coussins et choisit avec soin ses mots.

— La tante d’Amandine, Marjolaine, était la Corataara, mais elle était très âgée et Amandine à vingt-trois ans n’était toujours pas éveillée. Contrairement à toi, elle a été mise au courant dès son enfance de ce qui l’attendait et la famille royale lui mit une grande pression très tôt. Le roi commença à s’impatienter et contre l’avis de notre famille, Laurent VI prit la décision de forcer le réveil. Généralement ça arrive naturellement après un choc émotionnel comme la perte d’un proche, une naissance ou autre.

Les deux garçons avaient cessé leurs bêtises et écoutaient attentivement tout comme Ælyonn qui commençait à se sentir nauséeuse. Idris prit une gorgée de son café et continua son récit.

— Amandine fut enlevée en pleine nuit et jetée dans une cellule étroite pendant deux jours et sans lumière. Elle était claustrophobe et quand les gardes la sortirent de là, ses yeux étaient en éveil, mais on pense qu’elle perdit un peu la tête et que son pouvoir s’en trouva altéré. Elle avait beaucoup de mal à le contrôler et il l’épuisait très vite. Sa tante l’a forma pendant deux ans, avant que le roi n’appose la bride. C’est là que les choses dégénèrent, la bride punit la Corataara qui n’obéit pas, mais il permet aussi au chevalier de sentir l’état émotionnel de celle-ci. Son devoir est de la protéger et de veiller à son bien-être sinon il s’affaiblit. Mais le pouvoir d’Amandine était instable et la bride agissait quasi en permanence.

— La Couronne a torturé Amandine pour faire éclore ses pouvoirs, murmura Antonin choqué par ces révélations. Il prit la main de sa sœur qu'il serra fort dans la sienne.

Ælyonn était horrifiée face à ce procédé d’une extrême violence et elle comprenait pourquoi son grand-père l’avait éloignée de Mairelle.

— Amandine tomba dans un cercle vicieux, plus la bride la brûlait, plus elle s’enfonçait dans la folie, plus son pouvoir devenait incontrôlable et plus le roi s’affaiblissait. Et puis un jour Amandine disparût, on retrouva son corps mutilé quinze jours plus tard. Le roi qui était déjà malade avant la pose de la bride, mourut quelques mois après et l’Ambira attaqua le royaume, termina Idris

Un profond sentiment de détresse envahit la nouvelle Corataara et des larmes coulèrent sur ses joues.

— C'est ça qui m'attend ? La folie, le désespoir et la souffrance ? Sanglota-telle.

Alexandre se précipita vers sa sœur pour la serrer dans ses bras et la consoler.

— Non, non, pas du tout ma puce, la rassura Idris. Ton grand-père t'a élevée ici au Hadiqa pour que la famille royale te laisse en paix. En échange, le roi a demandé à ce que tu reviennes à Mairelle pour te préparer à ta charge à ta majorité.

— Que doit-on faire pour la protéger ? demanda Alexandre.

— Déjà, évitons de considérer Laurent comme un ennemi, il n'est pas responsable des erreurs de son grand-père, nota Antonin. De plus, lui et Ælyonn n'ont que deux ans d'écart, c'est logique que ce soit lui le chevalier plutôt que le roi.

Idris approuva. L'hypothèse d'Antonin était plausible et sauvait les apparences entre les deux familles.

— Le vrai danger, c'est le Réduve, expliqua Idris. Ce sont des fanatiques qui ne reculent devant rien. Le roi Léopold ne lésinera ni sur les moyens pour assurer ta sécurité ni sur ceux pour les neutraliser.

Ælyonn sanglotait toujours dans les bras de son frère. Le stress du départ et de sa nuit dans les jardins se mêlaient à sa peur de finir comme la précédente Corataara. Elle sentit monter une crise d'angoisse et pleura de plus belle. Tandis que son frère tentait de la réconforter, un serviteur arriva en courant et annonça que Charles désirait parler à sa petite-fille. Tremblante et titubante, Ælyonn suivit le domestique.


Texte publié par Cilou, 9 octobre 2021 à 15h08
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