Jour 25 - Tempête de légumes géants
Freddy passa la tête dans l’énorme bâtiment. Il connaissait le parc d’attraction comme sa poche désormais et savait où trouver de la nourriture. Après deux ans d’apocalypse, il devait aller de plus en plus loin de sa station de radio improvisée. Un de ces jours, il y laisserait sa peau.
Même s’il avait été bien utile, son guide de survie à l’apocalypse zombie n’était d’aucune utilité face aux nouveaux maîtres de la terre. Les morts faisaient du bruit. Ca grattait, ça grognait, ça criait. Les légumes géants ne faisaient rien de tout ça. Une minute, ils étaient là, la seconde, vous étiez morts sans jamais l’avoir vu venir. Ils n’obéissaient à aucune loi physique, et il avait fallu l’accepter. Ces végétaux, qu’on avait longtemps cru stupide et incapable de réflexion, avaient pris leur revanche sur les vegans. C’était sa théorie en tout cas. Ca, ou des aliens. Après tout, cette tomate-météorite était tombée du ciel. C’était possible.
Le jeune homme prit une inspiration pour se donner du courage et pria Maya l’Abeille, qui le jugeait depuis l’énorme pancarte qui surplombait l’entrée. Le métal grinça lorsqu’il poussa les barricades qui bloquait l’entrée. Le bruit lui dressa les poils. Personne ne savait si les monstres pouvaient entendre. Freddy, lui, en était convaincu. Il posa un pied dans la salle et le claqua au sol, avant de se retirer précipitamment. Du plafond se décrochèrent quatre gros coeurs de laitues qui relâchèrent dans l’air les somnifères que contenait ses feuilles. Il enfila son masque à gaz et, plus serein, s’avança dans la salle. Il ne finirait pas digéré par une salade. Elles étaient complètement inoffensives sans leurs coeurs et ils ne repousseraient pas avant plusieurs semaines. Malheureusement, elles n’étaient pas les seules hôtes des lieux.
Devant lui s’étala diverses formes colorées qui avaient pris possession des vieux manèges. Choux-fleurs, carottes, pois chiches, betteraves… Il y en avait pour tous les goûts et pour toutes les couleurs. Quel dommage qu’aucun d’entre eux n’était comestible. Il n’en savait rien, à vrai dire, mais il pourrait très bien terminé dévoré bien avant d’avoir pu tester sa théorie.
Freddy se glissa silencieusement jusqu’au magasin, sur la pointe des pieds pour éviter le contact avec les nombreuses racines qui s’aggloméraient sur le sol. Il arriva au bout de son périple au prix de nombreuses déviations. Il enfourna dans son sac de vieux paquets de chips, des biscuits, du chocolat, tout ce qui lui permettrait de tenir au moins encore quelques jours avant la prochaine livraison de vivres du camp de survivants d’à côté.
Alors qu’il regardait les magazines, un mouvement trop brusque fit tomber un magazine pornographique au sol. Sur une racine. Freddy se figea, le dernier Playboy dans les mains, et attendit. Rien ne sembla se passer. Soulagé, il ouvrit la porte. Tous les légumes s’étaient rapprochés, tournés dans sa direction, certains prêts à attaquer. Il eut juste le temps de refermer qu’une énorme aubergine explosa, entraînant un cataclysme en chaîne de bruit de succions, d’éclatage, de raclements. Freddy passa par la porte arrière et courut pour échapper à cette tempête de légumes géants.
Il s’écrasa de tout son long dans la cour, son magazine dans une main, son sac dans l’autre, soulagé. Il l’avait fait. Il avait survécu ! Il aurait aimé hurlé sa victoire mais il sut que ce n’était pas une bonne idée. Alors il repartit, penaud, en direction de sa petite cabane pour sa retransmission quotidienne.
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