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tome 1, Chapitre 1 « Etincelles: Flavia » tome 1, Chapitre 1

La lame promenait son tranchant sous les yeux épouvantés de Flavia, elle allait s’abattre sur elle d’une seconde à l’autre, elle le savait. Elle ne pouvait pas protester, le bâillon lui mordait les lèvres. Ce n’était pourtant pas des paroles de rébellion qu’étouffait le bout de tissu, car Flavia avait tout fait pour parvenir là où elle était. Elle avait recherché la main dangereuse qui faisait danser l’arme en ce moment, elle avait même souhaité qu’elle la meurtrisse. Il fallait désormais en payer le prix.

Comment avait-elle pu en arriver là?

Avant que le coup ne la terrasse, elle ferma les yeux et son esprit la ramena en arrière, deux mois plus tôt.

Le vent se levait sur la ville baignée de lumière… L’embrassant du regard, Flavia s’attarda un moment sur cette vision enchanteresse, faite de palais et hautes maisons de ville qui étalaient leurs façades de toutes les nuances d’ivoire et d’ocre au soleil, bordés par une mer d’azur parsemée de moutons d’écume.

Habiter au dernier étage d’un immeuble vétuste avait de nombreux inconvénients, comme devoir gravir les bras chargés de courses six volées de marches inégales, mais cela présentait aussi l’avantage d’offrir une vue merveilleuse sur les toits de Naples, d’autant que l’immeuble où elle vivait était construit sur le contrefort d’une petite butte qui dominait le quartier.

Le matin avant le travail, et à son retour le soir, Flavia avait perpétuellement le nez à la fenêtre car le studio, avec ses 15 m2, était si exigu qu’elle ne pouvait déplier à la fois la table à manger et son lit.

Elle avait tenté tant bien que mal de le rendre agréable en le parant de petites esquisses qu’elle avait réalisées dans la ville, et de guirlandes aux ampoules roses et beige poudré. Des rideaux épais et quelques plantes vertes venaient compléter cette décoration sommaire mais cosy censée susciter le fameux hygge scandinave.

En tout cas, ce n’était pas un cadre de vie déplaisant, malgré le peu d’espace qui pouvait le rendre oppressant.

Cet agencement réalisé à la va-vite et à peu de frais était vital pour Flavia afin de se ménager un refuge où elle pouvait un peu se détendre.

En effet, elle venait de quitter sa campagne car le chômage y faisait rage, et les quelques emplois disponibles, peu qualifiés, étaient mal payés. Cependant, en ville, elle n’avait pu, pour l’instant, obtenir que des travaux harassants, aux horaires impossibles, sous couvert de besoin de « flexibilité ».

S’adapter à Naples n’allait pas de soi pour elle car cette capitale hégémonique n’avait pas le caractère réconfortant de sa ville natale, Areggio, à quelques quarante kilomètres de là. Cette charmante petite ville, typique de Campanie, était nichée sur les contreforts des montagnes dans un écrin de verdure, elle était très différente de la métropole qui s’étalait à ses pieds.

Mais ses pensées l’y ramenaient sans cesse, tout en arpentant sans cesse les ruelles du Quartier Espagnol pour voler d’un emploi à temps partiel à l’autre. En effet, sa famille, les Mancini, y était enracinée, du plus loin que la mémoire puisse remonter. Auparavant notables respectés, ils avaient su conserver, génération après génération, le petit manoir familial.

Elle y retournait en coup de vent dès que l’atmosphère saturée de pollution et la trépidation de la grande ville commençaient à l’étouffer. Elle retrouvait alors avec plaisir son charme suranné tout en déplorant de ne pourvoir le maintenir correctement, car les finances familiales, de plus en plus limitées, autorisaient à peine quelques réparations urgentes, et il fallait bien avouer qu’il tombait en décrépitude.

Elle y goutait la poésie de son allée ombragée d’une tonnelle de glycines, de son architecture néoclassique où abondaient colonnes et chapiteaux, et des rangées de cyprès qui quadrillaient le parc. Affligé de ses ferronneries rouillées, ses tuiles rongées de mousse, et de ses pans entiers de crépi qui se détachaient, il paraissait sortir tout droit d’un roman gothique, le style littéraire qu’affectionnait par-dessus tout la jeune fille.

A l’intérieur, tout respirait également l’abondance passée, tant les grands miroirs dorés mais au tain craquelé que les antiques tableaux des grandes figures de la famille qui recouvraient les murs. Il y régnait un parfum de merisier dans lequel était taillé tout le mobilier transmis à travers les siècles mais celui-ci était piqué par les vers.

Les tapis étaient effilochés et leur couleur était passée, ils peinaient désormais à recouvrir le parquet et la tommette ébréchée au sol.

Malgré l’étiolement du manoir, la mère de Flavia avait réussi autrefois à y insuffler une atmosphère riante en parant invariablement les grands vases fêlés de fleurs de prairie qu’elle cueillait dans les champs qui isolaient la propriété et en lustrant les vernis à toute force.

Mais Flavia n’avait désormais plus les moyens d’y consacrer le moindre centime, ni même une heure de son temps pour en améliorer l’aspect et il se fanait tout doucement. Elle avait dû arrêter ses études pour subvenir aux besoins de sa petite famille, en l’absence de tout autre soutien. Telle était la raison de ses pérégrinations quotidiennes en quête de quelques dizaines d’euros.

Il ne restait de sa grande famille qu’elle-même et sa mère, Antonella, son père, Ciro, un modeste avocat, était mort alors qu’elle était toute enfant, dans des circonstances troubles. Il avait été retrouvé au fond d’un ravin, une balle dans la tête, la veille de ses cinq ans, et la police ne s’était pas donné la peine d’enquêter de manière approfondie en l’absence de preuves manifestes. Mais l’appartenance de l’assassin à une des grandes organisations mafieuses laissait peu de place au doute, de par le mode opératoire caractéristique de l’exécution.

Sa mère avait toujours conservé le silence sur la personnalité de ce père, et sur les détails de sa disparition, et il était peu à peu tombé dans l’oubli pour l’enfant.

Mais ce manque s’était ravivé à l’entrée à l’école primaire, quand elle avait réalisé le fossé qui la séparait de ses camarades. Elle voyait la joie se peindre sur leurs visages en retrouvant leurs pères au portail, ou quand ils en parlaient, des étoiles dans les yeux.

Très tôt passionnée par la lecture, elle avait commencé à dévorer tout ce qui lui tombait sous la main, menues lectures d’enfant, tout comme les nombreux ouvrages regroupés dans la bibliothèque de la maison.

Puis, son intérêt s’était naturellement porté vers les colonnes de faits divers qui relataient les disparitions et les meurtres, nombreux dans la région, dans les journaux que laissaient traîner sa mère après son petit déjeuner.

Semaine après semaine, chaque mention de mort violente dans les gazettes locales ravivait la douleur de la disparition de son père. Le mystère qui l’entourait attisait davantage cette plaie brûlante, bien qu’elle n’en laissât jamais rien paraître.

En effet, elle sentait que sa mère souffrait également en silence, mais le fait de lui en parler ferait certainement plus de mal que de bien, puisqu’elle ne pourrait lui donner aucune réponse.

De son côté, Antonella faisait tout ce qui était en son pouvoir pour que sa fille ne manque pas d’amour, dans les rares moments que lui laissaient les deux emplois qu’elle exerçait tour à tour.

Flavia avait aussi été entourée par l’affection des anciens du village, qu’elle rejoignait tous les soirs sur la place du village, et des commerçants qui lui offraient avec bienveillance des menues gâteries quand elle passait devant la devanture de leurs magasins.

Elle avait pu également compter sur le soutien de son amie Chiara Mazzeri, dont l’esprit espiègle ne manquait jamais de l’égayer quand elle sentait la mélancolie l’assaillir.

Elle avait grandi ainsi dans cet écrin de douceur surannée jusqu’à ce que les études la contraignent à rejoindre la grande ville la plus proche, Naples.

Heureusement, la présence de Chiara à ses côtés avait permis à Flavia de vivre cette transition en douceur car quitter son cocon rassurant pour l’effervescence d’une métropole de plus de deux millions d’habitants était pour le moins angoissant.

La vieille ville où elle vivait était un véritable dédale de ruelles de hautes maisons aux façades décrépites. Les devantures des échoppes, toutes plus vétustes les unes que les autres s’y succédaient, c’en était à croire que le temps s’était arrêté. Au milieu de tout cela, de somptueux monuments juraient avec la pauvreté des bâtiments du quartier.

Chaque fois qu’elle descendait dans la rue, tout ramenait Flavia à la disparition de son père et à l’organisation dont elle la tenait responsable.

En effet, dans cette métropole tentaculaire, chaque rue, de la grande avenue à la ruelle la plus étroite, tombait sous la juridiction d’un clan mafieux, regroupés par quartier sous la férule d’un lieutenant, le Tenante.

Des équipes spécialisées dans certaines activités échappaient à cette stricte hiérarchie mais étaient assujetties, au sommet de la pyramide du crime napolitain, au chef, le Capocrimine. Celui-ci rendait lui-même des comptes au Boss, qui siégeait à Rome.

Le cœur serré, Flavia observait les enfants jouer dans les ruelles en sachant, car ce n’était un mystère pour personne ici que certains étaient payés pour faire le guet. Parfois les regards appuyés de certains trahissaient leur implication précoce dans l’industrie du crime. Ils jouaient à la guerre mais se préparaient à devenir les vrais soldats de cette entreprise maléfique.

Plus tard, ils tenteraient de s’y faire une place, prenant le titre de babyboss avec un peu de chance, et perpétueraient le cycle de la violence.

Cependant, Flavia faisait comme tout le monde et passait son chemin en baissant les yeux devant tout ce gâchis. Qu’aurait-elle pu faire ? Mais elle se promettait en serrant les dents, que si une occasion se présentait, si mince soit-elle, de mettre des bâtons dans les roues de cette chienlit, elle la saisirait avec joie, peu importe ce que cela entraînerait.

Malgré son impuissance, elle en voulait à ses concitoyens de ne pas se révolter contre cet état de fait car seule, elle ne pouvait rien, mais si tous se soulevaient, les criminels ne pourraient arrêter cette lame de fond qui les balaierait.

Elle trouvait leur attitude veule et servile car l’identité des mafieux les plus influents étaient bien connue, tant de la population que des services de police et de justice. Or, tous détournaient le regard au mieux, et au pire, leur tressaient des lauriers pour avoir instauré un simulacre de code d’honneur en préservant les habitants de la petite délinquance et des règlements de compte pour les limiter à la seule sphère criminelle.

Ces truands avaient même attiré les faveurs de beaucoup en soutenant les petits commerces, leur louant les murs pour des sommes très modiques voire gratuitement, soutenant les personnes dans le besoin, leur payant des frais de santé, de scolarité, ou des funérailles.

Enfin, d’autres rendaient grâce au capo actuel d’essayer de limiter la circulation de la drogue, notamment chez les plus jeunes, car elle faisait des ravages partout ailleurs, et semblait épargner Naples.

Pour Flavia, c’était, bien entendu, un marché de dupes car des familles continuaient d’être endeuillées par leurs exactions, car les repentis, les témoins malheureux d’activités criminelles, voire de simples passants, tombaient régulièrement sous les balles de la mafia.

Mais une fois l’indignation du moment passée, tous retombaient dans leur torpeur, en espérant être ne pas être les prochaines victimes collatérales de cette industrie du mal.

Les agents de cette pieuvre étaient pourtant visibles partout, étalant leur opulence, par de menus signes comme des bijoux ou des vêtements de marque, quand ils étaient en bas de la pyramide, puis de manière de plus en plus éclatante quand ils en gravissaient les échelons.

Malgré cette colère sourde qui couvait en elle, grâce à l’appui de son amie, Flavia avait survolé d’un cœur relativement léger les quatre premières années de ses études en lettres classiques. Cependant, elle ne se mêlait pas à son groupe d’amis car elle goûtait la quiétude de l’appartement vide et préférait passer son temps libre à lire des ouvrages de la période romantique qui seyaient parfaitement à son tempérament rêveur.

Elle fuyait la présence des garçons car elle devinait que la réalité d’une relation n’avait rien de commun avec l’idéal qu’elle s’était forgé dans ses lectures. Son archétype masculin était d’un autre âge, ne correspondant en rien aux jeunes hommes insouciants et souvent immatures qui l’environnaient.

Se réfugier dans ses songes lui évitait ainsi la déception que lui procurerait inévitablement une réalité imparfaite.

Elle n’était cependant pas sans envier Chiara, qui papillonnait de flirt en flirt.

Un après-midi, elle la surprit en pleine action en entrant imprudemment dans sa chambre, et cette vision de chairs nues enlacées, rosies par le plaisir, des regards embués par le désir, l’avait beaucoup troublée.

Le soir même, elle alla s’excuser auprès de son amie.

— Je suis désolée, Chiara, je pensais que tu étais en cours, et j’avais besoin de t’emprunter un effaceur pour faire mes fiches…

— Bah, ce n’est pas très grave, de mon côté , j’aurais dû fermer à clé, répondit Chiara en riant.

Puis, elle reprit, plus sérieuse :

— Tu sais, tu devrais un peu plus sortir, rencontrer du monde… C’est vrai, tu es toujours seule. Si tu prenais un peu soin de toi, tu serais très jolie, Ettore me le disait même encore l’autre jour. Enfin, tu ne vas pas rester seule toute ta vie !

— Pfff, ces godelureaux ne m’intéressent pas, ils sont immatures, plats, superficiels… rétorqua Flavia, boudeuse.

Chiara l’interrompit en s’esclaffant :

— Non, ce n’est pas possible, plus personne ne parle comme ça de nos jours, il faut que tu sortes la tête de tes livres, je suis désolée de te décevoir, mais le chevalier de tes rêves n’existe pas en réalité, il est mort au siècle dernier !

— C’est bien ça le problème…Je suis née un siècle trop tard… Aucun de ces gamins n’est à la hauteur, aucun ne sait aimer comme…

— Flavia, il faut que tu remettes les pieds sur terre, je ne sais pas comment tu fais, moi, j’ai besoin de réalité, de chair… Non, je ne pourrais pas me passer de sentir un corps d’homme, ni des baisers d’homme…

Flavia resta interdite, le feu aux joues, car cela faisait écho à ses désirs secrets.

— La chair, c’est certainement bien, mais j’ai aussi besoin de l’esprit… finit-elle par concéder.

— Moi, j’aime trop être dévorée par les lèvres d’un homme, sentir ses mains sur mon corps, son souffle saccadé à cause du désir, voir son visage se tordre quand je lui fais une gâterie.

— Quoi ? Non, je n’ai pas envie d’entendre parler de ça, c’est dégoûtant ! C’est humiliant ! se révolta Flavia

— Au contraire, oublie tes préjugés, quand tu lèches leur sexe dans ta bouche, tu les tiens, ils sont à ta merci, tu contrôles leur désir, si tu voyais leur visage… Moi,j’adore ça…

— S’il te plaît, n’en dis pas plus ! Je ne sais pas comment tu peux faire ça, moi je ne pourrais jamais, c’est sûr, même les baisers avec la langue, je trouve ça répugnant…

— Halala, tu ne sais pas ce qui est bon, tu devrais te détendre un peu, et essayer de t’amuser…Tu n’as qu’à regarder un film érotique, après tout, on dit que l’appétit vient en mangeant !

Mais Flavia prit congé, le visage empourpré et la tête pleine d’images qui la bouleversaient jusqu’au tréfonds de son être.

Le lendemain, alors qu’elle prenait son bain, elle ne put s’empêcher de reproduire sur son corps les caresses entrevues, en imaginant que ses mains étaient celles d’un amant. Apprécierait-il les formes élancées de son corps ? Elle n’était pas voluptueuse comme son amie, sa poitrine et ses hanches peu développées lui épargnaient les regards masculins ainsi que les remarques que Chiara recevait sans cesse dans la rue.

Attirerait-elle davantage la convoitise si elle se dévoilait un peu ? Non, elle favorisait toujours les tissus fluides, qui en la drapant, cachait ses minces formes, et son col haut protégeait des regards la moindre parcelle de peau.

Même ses yeux paraissaient d’un marron terne, alors qu’un examen approfondi révélait un vert de lac profond égayé par des rayons dorés. Ses cheveux châtain clair, aux reflets légers de cuivre, qui ondulaient jusqu’aux reins, étaient chastement réunis en demi-queue, lui donnant une apparence enfantine. Bref, rien en elle ne respirait la sensualité de la femme qu’elle était, mais il valait mieux qu’il en soit ainsi.

Les années s’étaient ainsi envolées, tranquilles mais monotones.

Mais à la rentrée de sa dernière année, un coup de foudre était venu bouleverser cette douce routine.

Sa mère était tombée gravement malade, et, désormais privée d’aide et confrontée aux frais médicaux croissants générés par les traitements qu’elle recevait, Flavia avait dû abandonner ses études pour y subvenir.

Elle avait quitté le grand appartement qu’elle partageait avec Chiara pour un studio au fond d’une ruelle étroite dans le quartier espagnol, dont le loyer modéré lui permettait d’économiser davantage.

Elle avait enchaîné des petits emplois, de livreuse à vélo à garde d’enfant, mais les revenus ne suffisaient pas à couvrir ses dépenses. Elle savait que cette stratégie à court terme qui lui procurait immédiatement un salaire, l’empêchait d’obtenir les qualifications nécessaires à un travail bien rémunéré, mais elle vivait désormais au jour le jour, se battant pour gagner chaque euro.

Un jour, alors qu’elle regagnait son studio après une dure journée de travail, elle fut haranguée par Francesco Spaggiari, un étudiant dans la même spécialité qu’elle à la faculté.

Celui-ci était le fils d’un notaire bien installé dans la ville, et un compagnon de fête de Chiara. Il fut touché du visage troublé par les soucis de sa camarade, et lui suggéra de trouver un métier de serveuse car les pourboires pouvaient fournir un complément considérable.

Il lui indiqua un restaurant du vieux quartier, dont sa famille connaissait le gérant.

Malgré ses réticences à se prévaloir d’une tel appui, Flavia se présenta le lendemain à la Tavolo Marmoero, un établissement de standing à la décoration mêlant tradition et raffinement .

Un homme en tenue de majordome l’emmena dans le bureau du gérant, Mr Giolitti. Celui-ci se montra affable mais on devinait sans mal qu’il dissimulait sous ses bonnes manières une main de fer. Le métier était exigeant, car la clientèle réunissait les hautes sphères de la société napolitaine, et il fallait montrer discrétion, tact et habileté, le tout mêlé de révérence envers elle.

Flavia essaya de démontrer qu’elle possédait toutes ces compétences, même si, intérieurement, elle ne savait pas si elle serait à la hauteur, vu sa sensibilité à fleur de peau qui la rendait vulnérable au stress. Pensant à la recommandation dont la jeune fille avait fait l’objet M. Giolitti soupira et lui annonça qu’elle pourrait commencer le lendemain. Sur ce, il l’envoya vers Laura, une voluptueuse brunette à l’accent chantant, qui lui fit visiter la salle, la cuisine et les dépendances, et lui détailla toutes les règles à suivre dans la maison.

Flavia était soulagée de savoir qu’elle travaillerait avec elle, car en bonne méditerranéenne, elle était chaleureuse et enjouée, et savoir qu’elle pourrait s’appuyer sur elle la mettait en confiance, après l’impression mitigée que lui avait donnée M. Giolitti.

Elle passa néanmoins une nuit agitée, troublée par l’excitation d’un nouveau travail et l’incertitude de pouvoir accomplir correctement sa tâche. Elle redoutait une maladresse, en pressentant qu’on n’en tolèrerait aucune. Mais le temps n’était plus aux hésitations, elle avait besoin de cet argent et était prête à se faire violence pour l’obtenir.


Texte publié par Anne CB, 15 juillet 2021 à 22h24
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