«

»

Elle pleurait. Elle pleurait toutes les larmes de son corps. Pourquoi ? Elle ne le savait même pas. Elle pleurait à la fois pour tout et pour rien. Le mal autour d’elle, elle était persuadée que ça venait d’elle. Tout se mélangeait dans sa tête, elle ne savait plus différentiel le réel du reste.

Elle aimerait disparaître, elle aimerait ne rien ressentir, ne plus jamais rien ressentir. Elle ne voulait pas être ce qu’elle était, mais comment changer quand rien ni personne n’était là pour l’aider ? En réalité, elle savait que c’était faux, des personnes étaient, du moins disait qu’ils étaient là, qu’ils voulaient l’aider. Sauf qu’elle savait, elle savait que personne n’était jamais vraiment là, elle savait que personne ne resterait là, parce qu’elle leur ferait du mal, sans même le vouloir ni parfois le savoir, c’était inévitable. Elle était que débris et souffrance.

Elle avait beau vouloir s’en sortir, bien vouloir se donner toute la force, toute la motivation du monde, et quand bien même elle avait l’espoir, quelque chose en elle connaissait l’issue de tout cela. Elle en était incapable, même avec toute l’aide possible, elle se sentait brisée, elle était brisée. Elle ignorait si toute la colle du monde pouvait la recoller. Elle ignorait, mais en même temps elle savait.

Elle avait beau avoir l’espoir, elle n’était que ténèbres et démons. Elle essayait de se raccrocher à cette flamme, elle affichait cette flamme, mais elle savait, la flamme s’affaiblissait, elle savait…

Elle espérait un jour avoir le courage d’aller demander de l’aide, peut-être un professionnel l’aiderait, qui savait ? Elle savait. Oui, elle savait qu’elle souffrirait que davantage, peut-être que ça l’amènerait quelque part, mais voulait-elle vraiment subir ça ? Mais elle savait, elle savait aussi que c’était son seul espoir.

Que devait-elle faire ? Elle ne savait. C’était la simple flamme contre les ténèbres majestueuse et puissante, cette noirceur, ces démons qui l’attendaient dans les ombres. Elle avait envie d’aller à eux, mais elle savait qu’elle n’en reviendrait jamais. Devait-elle s’accrocher à cette lueur, à cette flamme qui gardait en elle l’espoir ? Elle avait beau réfléchir, et réfléchir, rien ni personne ne lui donnerait la réponse. Elle était seule. Elle était seule face à un choix impossible, mais tôt ou tard elle devra faire ce choix.

Elle entendait, ô que oui elle entendait. Elle comprenait, ô que oui elle comprenait. Mais c’était elle qu’on n’écoutait pas, c’était elle qu’on ne comprenait pas. Elle s’expliquait sûrement mal. Non, ce n’était pas cela, elle savait qu’on ne pouvait pas la comprendre. Elle n’arrivait pas à mettre des mots sur ces maux. Elle ne comprenait elle-même pas. À quel moment avait-elle cessé d’elle elle-même ? Avait-elle déjà été elle-même ? Savait-elle qui elle était ? Saurait-elle un jour qui elle était ?

Au final, ce n’était qu’une question de choix, mais quel choix ? La lumière, la flamme, l’espoir ou bien les ténèbres, les démons, le vide ?