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Défi du chaudron #5

Mots imposés : verre, indifférence, fuschia

Note : j'essayais de retrouver mon écriture à travers ses défis, de refaire un avec elle, de savoir qui elle était.

Assises chacune dans un rocking-chair, nous profitions de l’air, de la nature.

– Tu entends ?

– Quoi donc ?

– Écoute !

– Je n’entends rien, ronchonna-t-elle.

– Justement !

Je l’entendis soupirer.

– Je ne vois pas ce que tu y trouves t’intéressant. Écouter du silence, soit ne rien écouter.

– Tu ne comprends pas. Le silence ne veut pas dire que je n’écoute rien. Le silence veut dire qu’aucun bruit parasite n’interfère avec mes pensées.

– Si tu le dis.

– Tu pourrais arrêter de me faire croire que rien ne t’intéresse. L’indifférence, ça va deux secondes !

Sans piper mot, elle se leva et rentra dans la maison. Devant le coucher de soleil, un plaid étalé sur mes jambes, une tasse fumante de chocolat chaud, accompagné de ces petites guimauves flottant à la surface, entre les mains, je restai là pensante.

Les derniers jours avaient été particulièrement difficiles. Des soucis de tous les jours qui vous plombaient le moral. J’essayai de remonter la pente, de reprendre coup aux aléas de la vie, mais je dus bien avouer que ce ne fut pas chose aisée.

Je me retrouvai là, regardant le soleil qui donnait au ciel des couleurs spectaculaires. Tantôt jaune, tantôt rouge, tantôt fuchsia. Résignée, je rentrai me mettre au chaud.

La lassitude s’empara de moi. Je ne sus quoi faire, j’eus beau m’installer à mon ordinateur, mes doigts sur le clavier, une page vierge à l’écran, mais rien ne vint. À croire que tout ce que j’avais débloqué se voyait disparaître. La possibilité d’un jour, les retrouver se minimisait un peu plus chaque heure.

Comme si, j’étais morte au fond de moi. Comme si, plus rien ne pourrait un jour m’atteindre. Avais-je envie de remonter la pente ? Je n’en étais plus très sûr. Pourtant, j’avais tout de même une lueur d’espoir. Dans les jours à venir, quelque chose fera renaître cette motivation, cette inspiration en moi.

Il ne fallait pas voir le verre à moitié vide, mais plutôt à moitié plein.