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Ça y est... Je suis prête.

Dans un monde régit par la peur, où le simple fait de sortir est synonyme de terreur, Lenna une jeune fille de 22 ans, animée par un besoin de savoir incessant, se décide d'arpenter les rues de sa ville endormie, à la recherche de son billet de sortie...

Cette nuit est la bonne. Lenna se sent en pleine possession de ses moyens et sors de son appartement encapuchonnée et de noir vêtue, un sac sur son dos contenant tout ce dont elle pourrait nécessiter si jamais elle parvenait à quitter l'enclos qu'est sa ville.

Elle n'a jamais pu voir ce qui existait au-delà des remparts cernant son cocon natal. Un réel tabou y était fixé.

Elle était partie, se plongeait vers les ruelles qu'elle avait préalablement étudié, lors de ses inlassables journées passées à faire des allers-retours entre les portes de la ville, et le forgeron. Son rôle n'était autre que d'apporter du bois et du charbon, pour la fabrication de divers matériaux.

Lenna en avait plus qu'assez de ce mode de vie et ne pouvait plus tenir un rythme aussi redondant que celui-là.

Elle fuyait. Non pas que son appartement. Mais aussi les rais de lumières que laissaient filer les lampes torches des gardes patrouillant dans les rues chaque nuits.

Notre héroïne s'immisca dans de petits passages, allait même jusqu'à se hisser sur les toits pour parfaire son escapade. Vue de l'extérieure, nous penserions voir un corbeau, tant elle se déplace avec légèreté.

Peu avant de se mettre à escalader une gouttière, elle déposa son sac entre deux tonneaux.

Elle grimpa le long d'une gouttière.

La voilà arrivée à l'instant qu'elle redoutait : le saut entre deux maisons. Le saut le plus dangereux, mais qui lui assurerait un accès à la maison d'un des gardiens de la grande porte, et ainsi, des clefs qui lui permettrait de s'échapper...

Cette maison n'était pas choisie au hasard, Lenna avait prémédité son action, sachant que le gardien en question était à moitié sourd, et qu'elle pourrait subtiliser simplement les clefs sans alerter qui que ce soit.

Ce qui l'inquiétait le plus n'était pas tant la distance, ou le bruit, mais l'état des tuiles de la maison du gardien. Cette dernière était si dégradée, que la gouttière elle même n'était plus d'actualité.

Lenna pris une grande inspiration.

J'ai passé près d'un quart de siècle, enfermée dans un monde qui ne me correspond pas, avec des gens que je n'aime pas, sans parents pour m'élever... Rien ne me retiens ici. Si je dois tomber, alors qu'il en soit ainsi. se disait-elle.

Elle courue le long de la charpente, et s'élança. Elle mit toutes ses forces dans sa jambe droite, pour maximiser ses chances d'atteindre son objectif.

Le temps s'écoule lentement pour elle.

Elle s'écrase sur les tuiles, qui elles-mêmes cèdent et font dégringoler la jeune un étage plus bas, droit dans ce qui semble être la pièce principale de la maison.

Très vite, elle se relève, se dépoussière rapidement le visage et entame sa recherche.

Quand soudain une lumière de l'extérieure vient s'abattre sur la fenêtre donnant sur la rue. Elle réalise alors que chaque seconde compte, et elle se met à fouiller frénétiquement : placards, tiroirs, vaissellier, rien ! Elle commence à paniquer, à se demander si la clef ne pourrait pas être dans la seule pièce qu'elle n'osait inspecter... la chambre du garde.

Elle se dirigea vers cette porte, quand elle entendit des coups à la porte, ainsi qu'une voix rauque criant : "Pierre ? PIERRE?!".

Elle avait la main sur la poignée, mais son regard fut interpellé par le porte manteau situé à côté de la porte d'entrée...

Il y avait bien le manteau de la garde royale, et de sa poche Lenna pouvait voir un objet scintillant.

L'objet de ses convoitises, le voilà. La Clef qui lui permettrait de sortir.

Elle fonça la récupérer, et au même instant, la porte fut défoncée.

Elle vit un garde courir à toute vitesse vers la chambre qu'elle n'osait vérifier, et profita de cette opportunité pour s'évader de la maison qui aurait bien pu être son aller simple pour la prison.

Elle s'empressa d'aller pousser les tonneaux en face de la maison pour récupérer son sac et se dirigea vers la porte de la ville.

Je l'ai échapée belle. fit-elle tout bas.

Après 5 minutes passées à se faufiler entre les murs de sa ville, elle pouvait enfin l'apercevoir, cette gigantesque porte en bois, à côté de laquelle était située la grille dont elle avait les clefs.

Un seul garde. C'est la seule chose qui lui restait à passer. L'ultime épreuve.

Et pour ça encore, Lenna avait un plan. Elle se positionna à l'angle d'une rue et hurla de toutes ses forces.

Cela avait fonctionné. Elle entendait les pas du garde s'approcher.

Elle contourna la maison qui lui servait de voile aux yeux du garde et coura à pas de loup vers cette grille, y inséra la clef, la tourna, et à la seconde où elle a ouvert la porte, un cri grave : "Que faites-vous?!".

Le garde revenait déjà, mais c'était trop tard. Lenna sourit et dit : "Désolé pour les dégâts causés à la maison du pauvre Pierre!" Et s'évada.


Texte publié par Laudgut, 8 mai 2021 à 03h23
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