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tome 1, Chapitre 4 tome 1, Chapitre 4

Je me rapproche de la muraille, la mort dans l’âme, tentant de trouver une solution. Des creux sont apparents et le mur est vraiment solide. Je me mord la lèvre inférieure. Il ne nous reste que ça.

Je me retourne vers Shan, peu convaincue de ses capacités. Mais il n’y a pas d’autre solution.

« Hé, tu sais escalader un mur ? »

Le jeune garçon regarde le mur sans ciller et sans me répondre. Son expression n’a pas changé. L’idée de l’abandonner me traverse l’esprit avant de me ressaisir. Je ne suis pas une poule mouillée, comme tous ces bourges ! Je vaux mieux que lui !

Je le secoue par le bras. Sa bouche se referme alors qu’il semble revenir à lui.

« Écoute moi ! »

Ses yeux croisent les miens et je ne peux déchiffrer son regard. A la place, je me contente de le pousser vers le mur et je prends son pied droit pour le positionner dans un des creux. Il me repousse et me lance un regard noir.

« Je sais escalader. Ce n’est pas car je n’en ai pas envie que je ne sais pas le faire. »

A ces mots, il commence à gravir le mur comme un félin. Je déglutis avant de monter à sa suite. Au moins, il n’est pas un boulet dans ce domaine. Je m’empresse de le rejoindre au bord de la petite muraille, là où il est assis. Il fixe l’horizon, alors que je le rejoins. Un peu agacée, je commence à protester.

« Hé ! Tu fais qu... »

Je regarde dans sa direction. Une île qui s’étend à perte de vue se trouve devant nous. Shan à l’air émerveillé alors que je baisse les yeux vers le sol.

«T’as vu ces continents ? Magnifique hein ! Et dire qu’on va être dans le pays de Girga ! On y est à quelques brasses ! »

Je ne dis rien, mais j’ai peur. Je regarde l’eau sous mes pieds comme un gouffre sans fond. Je n’ai jamais appris à nager. Je remets ce problème à un père absent et à une mère trop occupée. Je ne sais pas comment je vais faire pour survivre dans le milieu azuréen.

Je décide de respirer calmement avant de descendre avec lui sur mes talons. Je serre les dents et descends avec le plus d’attention possible.

Soudain, je ne sens plus de crevasse dans le mur. Mon pied perdant appui, je dois mettre toute ma force dans mes mains. Pourtant, je les sens glisser. Je relève la tête pour constater avec horreur que la pierre se décroche. Shan me hurle par-dessus le bruit des vagues pour la lâcher. Pétrifiée par tout ce qu’il se passe autour de moi, je me laisse tomber dans l’eau en fermant les yeux, la roche avec moi.

Le contact avec le liquide glacé me réveille, bien trop tard.

Je sens mes muscles devenir plus lourds alors que je réfléchis à une façon de m’en sortir. Peut-être qu’en imitant un chien… Je décide de bouger mes membres comme ferait un chien qui marche dans l’eau.

Au bout d’un moment, je sens enfin ma tête sortir de l’eau. Devant moi il n’y avait rien d’autre que le rivage au loin mais aucune silhouette humaine. Shan a fui.

Peu m’importe ! Je tente de continuer la nage, mais le courant me ramène sous l’eau. Je n’y arriverai jamais ! Pensais-je, exténuée. Mes membres battent l’eau inutilement, alors que je tente de me rapprocher d’une rive

Pourtant, je n’ai pas envie d’abandonner, pas alors que je suis si proche du but !

Cette idée me donne un semblant d’énergie et, désespérée, je décide de me laisser porter. Je sens quelque chose me heurter, ou plutôt quelqu’un, vu que je sens deux bras m’entourer en dessous de mes épaules et me soulever, hors de cette enveloppe bleue azurée. Ma tête sort enfin de l’eau; je peux respirer. Je tente vainement de nager, les muscles endolories. La prise de l’individu se resserre, et je l’entends dire :

« Arrête de bouger ou je te lâche ! »

Je décide d’écouter, de ne plus bouger du tout. Je ne sens plus rien, ma vision se brouille et l’eau gelée entoure mon corps et lui sert de draps.

A peine consciente, je sens à peine le sable sous mon corps exténué. Je distingue une voix qui hurle quelque chose, une voix si proche, mais à plusieurs lieues de mon âme. Mes poumons brûlent alors que je lutte pour ouvrir un œil. Une main se dépose sur ma poitrine. Je sens une pression, pression qui me force à cracher l’eau que j’ai avalée. Une voix calme dont je n’arrive pas à distinguer le genre me souffle :

« Reste avec nous, s’il te plaît. Ocea va bientôt arriver. »

J’ai à peine le temps de voir une tête ovale à la chevelure blonde courte avant de me laisser emporter par ma fatigue.


Texte publié par Les Plumes exogènes, 9 juin 2021 à 18h40
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