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tome 5, Chapitre 9 tome 5, Chapitre 9

Kate se décida à rentrer chez elle après avoir passée une partie de la soirée à rôder aux alentours du bureau du shérif.

Elle s’inquiétait au sujet de Montoya. La tension était à son comble dans la ville. Et depuis le départ de Gordon tout reposait sur sa compagne secrète. Malgré sa prospection elle ne l’avait pas vu, et ne pouvait pas s’adresser à l’un de ses confrères. Cela aurait éveillé les soupçons à propos de leur relation.

Kate avait souvent dû se cacher ainsi. Elle l’accepta une fois de plus, et en revint à sa morne vie du moins sans sa belle représentante de la loi. La boutiquière rentra dans sa modeste demeure, verrouilla la porte derrière elle, et alluma une lampe à pétrole.

Ce n’est qu’une fois la lumière venue que Kate le remarqua dans un coin de la pièce : un homme vêtu de noir et équipé d’une lame courbe comme celui ayant attaqué Oswald peu de temps auparavant.

Il aurait pu la tuer par surprise alors qu’elle pénétrait chez elle. Seulement il fallait qu’elle voit en face sa propre exécution. Telle était la pénitence de cette pécheresse.

La ligue des ombres en avait fait un tueur implacable. Il s’avança sans la moindre hésitation sachant parfaitement ce qui allait suivre. En tous cas il le croyait.

Kate renversa sur lui la table au centre de la pièce. Comment une femme pouvait-elle projeter un meuble aussi lourd ?

Le tueur esquiva de justesse alors que son adversaire imprévue chargea. Cette pièce encombrée et au dimension réduite le gênait dans ses mouvements. Si bien qu’il ne put éviter ce second assaut.

Tout de suite après l’avoir plaqué contre le mur, Kate enchaina par un coup de coude dans la main tenant la lame. Pas de doute cette femme avait l’expérience du combat.

Son style était brutal et issue essentiellement de la pratique. En revanche son adversaire lui bénéficiait d’une véritable technique. Le majeur guida sa main gauche vers le visage de Kate, puis l’index et l’annulaire griffèrent ses yeux.

Sous la douleur elle recula, et perdit son avantage. Bien qu’aveuglée elle balança un coup de pied en désespoir de cause. Le hasard permit à la frappe d’atteindre son objectif : l’entre-jambe. Le tueur ne put retenir un cri de douleur, qui servit d’indication à Kate.

Ses mains trouvèrent le cou, et le serrèrent de toutes leurs forces. Le tueur d’un coup de genou lui enfonça les côtes. Si elle laissait passer cette occasion, Kate était morte. Elle se cabra sous la douleur sans lâcher pas prise. Suivi un coup de coude dans l’arcade sourcilière. Kate tenait encore bon. Il n’y eut pas de troisième attaque.

Kate finit par réaliser l’absence de souffle au niveau du cou. Elle venait de tuer quelqu’un. Et visiblement il ne s’agissait pas de la première fois.

Méthodiquement elle constata les dégâts. La vue commençait à lui revenir. Par contre son arcade saignait toujours. Sa tête était sujet à un léger étourdissement. Ses côtes la faisaient un peu souffrir, si elle bougeait.

Rien d’alarmant, Kate avait déjà vécue bien pire. C’est alors qu’elle se rapprocha du cadavre afin de s’assurer de sa mort. De cette action découla un souvenir. Elle se rappela l’affirmation de Montoya au sujet d’une présence dissimulée chez elle. On les avait bel et bien espionné.

Ainsi on n’avait voulu la tuer à cause de sa relation avec la shérif-adjoint. De quoi pouvait-il s’agir d’autre ? Elle ne possédait rien. Elle ne gênait personne.

Une autre pensée suivie : Montoya était également « fautive ». Et si ce tueur avait des complices ?

« On ne me la prendra pas ! » S’exclama à haute voix Kate pleine de rage.

Ses blessures attendraient. Elle se précipita dans sa chambre, extirpa une malle poussiéreuse sous le lit, et en sortit un vieux compagnon : son fusil Springfield modèle 1863.

Le chemin qui l’avait conduite à cette arme, avait commencé par une imprudence. On l’avait surprise avec une autre adolescente de la ferme voisine. Suite à cet incident ses parents l’avaient chassé.

Une errante à la merci du premier venu. Elle ne voulait pas devenir cela. Au contraire Kate désirait être forte.

La guerre de sécession battait son plein. L’union avait besoin de soldats. L’armée américaine était loin d’être au point notamment dans le domaine des examens médicaux précédents les recrutements.

Elle lui suffit donc de se couper les cheveux et de prendre l’identité de Kenneth Kane. Des batailles et des galons suivirent jusqu’à ce que la supercherie soit découverte. Grâce aux économies issues de sa solde elle s’enterra dans le comté de Gotham.

Toutes ces années passées derrière un comptoir à sourire aux gens, n’avaient pas fait taire la guerrière en elle. Il manquait juste une motivation à son réveil.

La soldate retrouva son sens tactique. Un plan de bataille était nécessaire. Peu de temps après elle sortit de chez elle. Comme on pouvait s’y attendre les bruits du combat avaient attirés quelques voisins et même un shérif-adjoint en patrouille.

Par chance il s’agissait de Jason Bard. Il paraissait un peu plus éveillé que les autres subalternes de Gordon, Montoya exceptée bien sûr. D’ailleurs il remarqua immédiatement le fusil entre les mains de Kate.

« J’ai des choses à vous montrer. » Affirma Kate d’une voix ferme. « Suivez-moi à l’intérieur. »

Jason ne s’attendait pas à une telle réaction surtout de la part de cette vendeuse si effacée. Alors qu’ils émanaient de chez elle des bruits suspects, elle le commandait pratiquement.

Il aurait dû la désarmer et l’embarquer. Et s’il passait à coté d’une information importante ?

Avec Gordon absent, et Montoya introuvable, il ne pouvait pas se le permettre. Par conséquent il obtempéra.

*********************

Sa chevelure était brune et impeccablement lissée en arrière. Elle portait un vêtement sombre similaire à celui de Ra's al Ghul. Malheureusement c’était loin d’être suffisant pour tromper Batman. Il ne pouvait pas nier, qu’il s’agissait bien de la journaliste.

« Une fois tu m’as demandé pourquoi je me teignais en blonde. C'était simplement pour être quelqu'un d'autre. »

Même si on sentait de la gêne dans sa voix, Batman ne se laissa pas leurrer. Surtout que ce souvenir concernait Bruce Wayne. Comment savait-elle qu’ils ne faisaient qu’un ? Parce qu’il venait de parler ? Non car elle n’était aucunement surprise. De plus le filtre de sa tenue déformait la voix. Elle savait donc depuis un certain temps.

« Tu m’as espionné. » Réalisa-t-il à haute voix. « Tu as fouillé ma maison. »

Dans un premier temps Vicki s’approcha, puis suite à ces paroles se ravisa.

« Je devais le faire. Il me fallait enquêter sur toutes les personnes susceptibles d’être derrière ton masque. Mais ce qui c'est passé entre nous, n'a rien à y voir. »

Elle paraissait sincère. Un autre élément revint à la mémoire de Batman.

« Et Hugo Strange ? »

La fausse journaliste jeta un regard admiratif. Courageux et perspicace, il était décidément parfait.

« Strange était un homme que son savoir avait rendu bien trop arrogant. Toutefois il nous était utile. C’est d’ailleurs grâce à lui que nous avons apprit ton existence. En remerciement nous lui avons accordé la possibilité de bénéficier de nos moyens à son profit. Pour cela il devait découvrir ton identité et t’amener à nous. »

« La campagne d’hygiène. »

« Exact. Grâce à elle il attirait dans son cabinet les personnes en vue de Gotham et leur soutiraient des informations en les droguant à leur insu. C’est ainsi que le shérif Gordon t’a dénoncé sans s’en rendre compte. En revanche ses drogues n'ont pas fonctionné comme prévu sur toi. Comme il avait tout de même rempli la moitié de sa tâche, nous lui avons accordé une seconde chance. Et il a échoué une nouvelle fois. »

Cet échec avait certainement eu de graves conséquences. D’ailleurs Vicki parlait du médecin au passé. Se sentant toujours en danger Batman s’intéressa plutôt à lui-même.

« Vous avez envoyé quelqu’un s’en prendre à moi ! »

« Ce n'était qu'un test à ton attention. Hugo avait pour instruction de ne faire de mal à personne. »

« Un test ! Vous vous prenez pour qui ! »

Vicki qui s’était montrée jusqu’ici didactique, s’enflamma à son tour.

« Ra's al Ghul te respecte. Il croit en toi. Il a même mit sa vie entre tes mains. » Répliqua-t-elle avec ferveur.

Face à l’étonnement de Batman, elle apporta des précisions.

« Quelqu’un surveillait le campement lorsque tu es venu ? »

Batman ne put que confirmer de la tête l’absence de sentinelle.

« Pourtant Ra’s al Ghul savait, qu’Oswald enverrait quelqu’un s’occuper de lui. »

Cette affirmation était vraie. Tout coïncidait. Ra’s al Ghul était apparu qu’à la fin du combat peu après que la détonation ait signalé les présences de Floyd et de Batman. En tant qu’Ishmaël il avait su manœuvrer la foule. Il connaissait donc bien les comportements humains. Et il ne serait pas parvenu à soupçonner la possibilité d’une riposte de la part d’Oswald ?

« Il ne voulait pas interférer. Il fallait qu’il sache si tu possédais la force et l’abnégation nécessaire. »

Batman ne savait pas quoi penser. Ces gens l’avaient espionné. D’un autre coté ils lui révélaient beaucoup de chose sans exigence ni menace en retour. Et surtout il y avait ce risque prit par ce Ra’s al Ghul.

Batman posa une dernière question :

« Et toi qui es-tu réellement ? »

Bien qu’elle la sache inévitable, la femme tressaillit légèrement face à cette demande.

« Je me nomme Talia. Je suis la fille, et le bras droit de Ra’s al Ghul. »

Après ce descriptif clinique elle s’avança de nouveau, puis posa sa main sur le torse de Batman.

« Je pourrais être beaucoup plus. Nous pourrions être beaucoup plus. » Ajouta-t-elle d’une voix plus douce.

Batman en avait vu défiler des menteurs, des gens soi-disant respectables s’adonnant à des activités criminelles comme par exemple Victor Fries. Talia ne semblait pas être des leurs. Sans oublier qu’il l’aimait encore.

Et puis il voulait tout savoir, peu importe les risques. Batman sentait que se serait important. Il en oubliait même Floyd blessé et inconscient à proximité.

« Allons-y. » Dit-il à Talia avant de se diriger vers le campement.

La femme sourit. Après avoir passé toutes les épreuves, il acceptait enfin son destin. Le reste n’était que des détails. Après cette nuit il serait un autre homme encore plus fort, et plus juste.


Texte publié par Jules Famas, 3 octobre 2021 à 16h05
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